
BREIZATAO – NEVEZINTIOU En France, la brutalité et la sauvagerie allogènes atteignent chaque jour des nouveaux sommets.
En
première instance, l’accusé âgé de 17 ans au moment des faits, avait
écopé de 30 ans de réclusion. En 2014, avec trois complices, ce meneur
avait violé, torturé et humilié une femme sortant de la gare
d’Evry-Courcouronnes. Le procès en appel s’ouvre ce mercredi.
« Cette affaire est tellement horrible qu’elle m’a fait pleurer pour la première fois en 23 ans d’exercice. »
Sandra Kayem, avocate au barreau d’Evry, s’apprête à défendre à nouveau
une jeune femme qui avait été victime d’un viol collectif, de tortures,
d’actes de barbarie et de racisme anti-blanc le 30 mars 2014, à la
sortie de la gare d’Evry-Courcouronnes. « Ce n’est pas professionnel, mais mes larmes coulaient toutes seules lorsqu’elle m’a raconté le calvaire qu’elle a vécu », avoue l’avocate.
À partir
de ce mercredi et jusqu’à vendredi, l’un des auteurs des faits est jugé
en appel au tribunal de Melun (Seine-et-Marne). Âgé de 17 ans au moment
de cette attaque, l’excuse de minorité lui avait été retirée par la cour
d’assises de l’Essonne. En récidive et chef de la bande, il avait
condamné à trente ans de prison en 2015. Ses trois complices, âgés de 13
ans à 15 ans, avaient écopé de cinq à sept ans de prison devant le
tribunal. Parmi eux figure le frère du meneur. Ils seront cités en tant
que témoins au procès en appel du principal accusé.
La victime, elle, est « encore dévastée », soupire Sandra Kayem. « Et revoir ses quatre agresseurs sera à nouveau extrêmement éprouvant », devine l’avocate. Sa famille est suivie par des psychiatres et a déménagé pour fuir ces lieux « maudits ».
Car le
calvaire que la victime a subi cette nuit-là est insoutenable. Il est 1
heure du matin et la jeune femme rentre d’une soirée à Paris en RER.
Elle arrive à la station Evry-Courcouronnes. En sortant de la gare,
quatre jeunes l’encerclent. Le meneur lui demande son téléphone
portable. Les trois autres ont une bombe lacrymogène, un tournevis et un
brise-vitre. Le chef la fouille, lui dérobe des bijoux et commence ses
attouchements sexuels.
Puis ils
entraînent la jeune femme derrière un talus, la déshabillent tout en la
frappant et la violent. Une personne approche, alors l’accusé rhabille
la jeune femme et l’emmène dans le parc des Coquibus. Là, ils abusent à
nouveau d’elle, à tour de rôle et à plusieurs reprises chacun, tout en
lui donnant des coups de bâton et en écrasant leurs cigarettes sur elle.
Les tortures, les humiliations et les actes indicibles des quatre
hommes, ne font alors que commencer. Ils ne la relâchent qu’aux environs
de 5 heures du matin en la menaçant de mort si elle les dénonce. Deux
automobilistes découvrent la victime errant dans la rue, le visage
tuméfié.
Grâce à
la vidéosurveillance installée à la gare, les quatre bourreaux sont
identifiés et interpellés. Face aux enquêteurs, cette bande avait avancé
des motivations racistes « anti-français »,
en admettant avoir demandé à la victime ses origines. À l’époque, le
procureur d’Évry avait choisi de dire que ces éléments étaient « faux », car la famille souhaitait « éviter toute récupération politique ». Mais le meneur avait notamment indiqué en garde à vue : « quand je sortirai je niquerai la France. » Un complice, avait pour sa part reconnu s’en être pris à cette jeune fille « parce qu’elle est française et qu’il n’aime pas les Françaises ».