Le sommet de Versailles fera date dans l’histoire du journalisme. On y a vu un Président tout juste élu devenir président de la commission d’attribution de la carte de presse et décider, souverainement, comme le roi des médias qu’il est devenu, qui pouvait être ou ne pas être journaliste.
Répondant à la question d’un journaliste de Russia Today France qui s’étonnait que ses journalistes aient été systématiquement refoulés de son quartier général de campagne, François Macron, devant un Poutine impassible, a répondu majestueusement, comme cela va être son habitude :
« Quand des organes de presse répandent des contre-vérités infamantes, ce ne sont plus des journalistes. Ce sont des organes d’influence. Russia Today et Sputnik ont été des organes d’influence durant cette campagne qui ont, à plusieurs reprises, produit des contre-vérités sur ma personne et ma campagne. »
”
(Notez, au passage, qu’il parle de « Sa Personne » comme un Louis XIV
aurait pu le faire, se sentant sans doute chez lui dans ce somptueux
salon des Batailles.)Puis, confirmant qu’il leur avait interdit l’accès à son QG, Emmanuel Macron a poursuivi : « Des contre-vérités graves ont été répandues par RT et Sputnik dans le cadre d’une campagne démocratique, et à cela, je ne céderai rien », a-t-il souligné en fronçant son sourcil droit.
Ainsi, donc, devant la presse internationale, le Président est descendu dans l’arène pour affirmer, façon Kim Jong-un, que désormais, c’est lui qui décidera qui raconte ou pas des sornettes et qui, en conséquence, pourra ou ne pourra pas recevoir sa carte de presse tricolore.