Le juge Anthony Paul Hayden fait
partie d’une association judiciaire pro-LGBT, et il est également le
coauteur d’un manuel juridique sur les enfants des couples de même sexe. En tant que membre du BLAGG
(Bar Lesbian and Gay Group : groupe lesbien et gay du barreau), Anthony
Paul Hayden fait partie de ces juristes qui soutiennent les
« lesbiennes, hommes gays, bisexuels et personnes transgenres à tous les
niveaux » des professions judiciaires.
Dans le livre qu’il a cosigné avec quatre autres auteurs, le juge Anthony Paul Hayden s’intéresse à tous les aspects de l’homoparentalité,
avec des conseils spécifiques, notamment pour ceux qui veulent avoir
recours à une mère porteuse (la GPA) rémunérée, pratique interdite au
Royaume-Uni où la gestation pour autrui est autorisée dans la mesure où
elle est gratuite seulement. On trouve ainsi toutes sortes d’indications
sur la manière de réaliser une GPA commerciale à l’étranger : chose
possible si on arrive à démontrer qu’on a défrayé l’intéressée des
dépenses encourues (ou le manque à gagner professionnel ?). Le juge
Hayden évoque dans la préface de l’ouvrage « le concept en perpétuelle évolution de la famille ». On
comprend mieux l’irritation du juge lorsque l’avocat de Tom Evans, Paul
Diamond, évoquait mardi des questions de « civilisation » pour réclamer
le droit des parents de prendre les décisions médicales pour leurs
enfants.
En novembre 2017, le juge Hayden
a rendu une décision ordonnant que l’alimentation et l’hydratation
d’une femme de 72 ans en état de conscience minimale à la suite d’une
rupture d’anévrisme due à une chute soient retirées, parce
qu’elle aurait trouvé sa situation « non seulement intolérable mais
humiliante ». L’hôpital voulait continuer de la nourrir par le biais
d’une sonde nasogastrique qu’elle avait arrachée une cinquantaine de
fois ; sa fille était favorable à l’arrêt de l’alimentation pour la
faire mourir et le juge a retenu un courriel de la dame, envoyé en 2013,
où elle évoquait son désir de ne pas vivre si elle se trouvait
gravement handicapée.
Depuis lundi soir, les parents se battent aux côtés de leur petit, entourés de forces de l’ordre, surveillés, fouillés chaque fois qu’ils reviennent dans la chambre de leur enfant. Tom Evans, épuisé, a fait savoir qu’il n’avait pas dormi depuis trois jours. Il continue.
Des médecins de l’hôpital sont venus
expliquer à la barre que tout le monde parmi le corps médical a trouvé
normal qu’Alfie continue de respirer de manière autonome après le
retrait de la ventilation. Devant un juge antérieur, ils avaient déclaré
tout aussi doctement que l’on pouvait s’attendre à une mort dans les
quelques minutes, en tout cas « très rapide ». A l’heure d’écrire, cela fait plus de 48 heures qu’Alfie respire seul. Au
bout de 33 heures, il a enfin reçu un peu de nourriture… Mais les
médecins et leurs conseils ont fait savoir à la cour de Londres qu’il
est tout à fait possible qu’atteint par telle ou telle infection
respiratoire, Alfie ne meure subitement dans l’unité de soins intensifs
où il se trouve toujours (sans soins intensifs).