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mercredi 13 juin 2018

En Allemagne, la CSU bavaroise muscle son discours pour contrer l’AfD

Le parti d’extrême droite est en progression dans le fief conservateur. L’Union chrétienne-sociale multiplie donc les initiatives pour convaincre les électeurs avant les élections régionales du 14 octobre.


A droite toute. A l’approche des élections régionales en Bavière, prévues le 14 octobre, les conservateurs de l’Union chrétienne-sociale (CSU) multiplient les initiatives pour dissuader les électeurs de voter en faveur du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD). Quitte à faire de la surenchère sur les questions identitaires et sécuritaires, mais au risque aussi de légitimer le discours de l’AfD en se le réappropriant sur l’essentiel.
Dernier épisode : le « plan pour l’asile » présenté, mardi 5 juin, par le ministre-président de Bavière, Markus Söder (CSU). Il prévoit que le Land affrète lui-même à partir du 1er août des avions pour expulser les étrangers en situation irrégulière.

Actuellement, c’est l’Etat fédéral qui s’en charge. Parallèlement, la Bavière veut ouvrir sept centres d’hébergement et d’accueil pour demandeurs d’asile afin de mieux les contrôler pendant la période d’examen de leur dossier et de pouvoir expulser plus rapidement ceux qui ont été déboutés.

Depuis la crise des réfugiés de 2015, l’AfD accuse les autorités d’avoir plongé l’Allemagne dans le « chaos » 

L’ouverture de tels centres dans l’ensemble de l’Allemagne est prévue dans le « contrat de coalition » signé, en février, par les conservateurs (CDU-CSU) et les sociaux-démocrates (SPD). Dans certains Länder, elle risque toutefois d’être contrariée en raison des critiques qu’elle suscite, notamment à gauche. La Bavière, elle, veut au contraire montrer l’exemple. « Nous voulons montrer que l’Etat de droit fonctionne encore », explique M. Söder. Une réponse à l’AfD qui, depuis la crise des réfugiés de 2015, accuse les autorités d’avoir « perdu le contrôle » de la situation et plongé l’Allemagne dans le « chaos ».

Depuis son élection, le 16 mars, M. Söder n’en est pas à la première initiative de ce genre. Le 4 avril, il avait annoncé la création d’une « police des frontières » constituée d’un millier de membres...

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