Côte d’Ivoire – L’Europe n’a guère fait
écho à l’Assemblée plénière de la Conférence des évêques catholiques de
Côte d’Ivoire (CECCI) qui se tenait du 21 au 27 mai, au centre
Sainte-Thérèse de Bingerville, dans le diocèse d’Abidjan.
Pourtant, il y avait au programme de
cette rencontre épiscopale un sujet qui méritait attention : la mouture
finale de leur lettre pastorale sur l’incompatibilité entre
franc-maçonnerie et catholicisme.
Au cours d’un point de presse qui avait
eu lieu le vendredi 11 mai, le père Emmanuel Wohi Nin, secrétaire
général de la Conférence des évêques de Côte d’Ivoire, avait annoncé que
la lettre pastorale sur l’incompatibilité entre la franc-maçonnerie et
le catholicisme serait rendue publique à la fin de la session plénière. «
Les évêques ont consulté des personnes bien avisées avant de parachever cette lettre », avait-il, par ailleurs, précisé.
Précédemment, dans un message publié en
mai 2017, les évêques ivoiriens avaient déjà mis en garde les fidèles
catholiques contre les groupes ésotériques, invitant ceux qui se sont
engagés dans la franc-maçonnerie à « rebrousser chemin ». Ils avaient ensuite promis de publier une lettre pastorale sur le sujet.
Les évêques ivoiriens ont donc présenté
un document de 53 pages qui énumère les pierres d’achoppement entre le
catholicisme et la franc-maçonnerie.
La Conférence épiscopale rappelle le fondement sur lequel repose toute loge maçonnique : le « relativisme » qui mène les francs-maçons à récuser la possibilité de la Révélation au profit d’une croyance a minima en un « grand Architecte ».
La question du « secret » et des actions
rituelles de la secte est également considérée comme un point
d’incompatibilité avec l’Eglise catholique.
Dans la seconde partie de leur lettre
pastorale, les évêques ivoiriens appellent à lutter contre l’influence
de la franc-maçonnerie, par la « formation » et la « solidarité » afin de faire rempart contre la tentation d’adhérer à une loge.
« On ne peut pas être franc-maçon et
catholique à la fois, ce n’est pas compatible : toute personne qui le
fait ne sera pas reconnue comme des nôtres », a proclamé Mgr Ignace Bessi Dogbo, évêque de Katiola.
Cette lettre pastorale, sur la forme
comme sur le fond, est loin d’atteindre le niveau des écrits pontificaux
publiés sur le sujet avant le Concile Vatican II. Mais elle mérite
d’être applaudie au regard du mutisme qui prévaut sur le sujet parmi les
actuels prélats occidentaux.