CETTE
FOIS c’est fait, le Front national est bel et bien mort et enterré. Le
1er juin au soir lui a succédé le Rassemblement national. A en croire
les chiffres officiels, les adhérents du FN ont voté à 80,81 % pour le
nouveau nom, Rassemblement national, 53 % des adhérents participant au
vote. Mais curieusement le nombre des votants, non plus que celui des
adhérents à jour de cotisation, n’a pas été donné. Marine Le Pen est
donc enfin parvenue à ses fins : après avoir exclu son père en 2015,
elle enterre son parti en 2018. La poissonnière a procédé à la mise en
bière. Après le parricide, le particide, après la piqûre létale pour le
géniteur, la solution finale pour le bébé du fondateur, après les clous
sur le cercueil ne manquait que la pelletée de terre. C’est chose faite
désormais. Marine Le Pen a agi en infirmière politique : avec l’aide de
brancardiers qui lui sont tout dévoués, comme Aliot, Lacapelle et Bay,
la si raffinée triade mariniste, elle a euthanasié le père et l’œuvre du
père. Née d’une PMA (une procréation médiatiquement assistée), Marine
Le Pen a choisi de ne pas garder ce FN qu’elle n’aimait pas. Au FN
succède donc le RN.
Le Menhir n’a décidément guère de chance avec ses
descendants. Sa benjamine lui tue son enfant porté sur les fonts
baptismaux le 5 octobre 1972 et qui meurt donc à 45 ans avant de
connaître l’outrage des ans. Sa petite-fille Marion a enlevé de son
patronyme le nom de Le Pen qu’elle avait d’ailleurs ajouté sans demander
la permission de son grand-père quand elle estimait que cela la servait
en politique, et désormais elle le supprime quand elle considère que
cela la dessert. D’aucuns changent de patronyme comme de chemise ! Il
est vrai qu’on est à l’époque où tout se vend et tout s’achète ! Voilà
en tout cas une façon très moderne d’agir pour quelqu’un qui se réclame à
longueur de temps du conservatisme et de la droite des valeurs ! Comme
quoi il ne suffit pas de faire de grands discours, encore faut-il avoir
une vie qui soit conforme aux engagements que l’on prend et aux
principes que l’on affirme défendre ! Foin des postures qui sont autant
d’impostures !
Quant à la fille aînée du Menhir, Marie-Caroline, à
qui il avait confié naguère la gérance de la SERP (Société d’études et
de relations publiques), elle lui a tué, il y a dix-huit ans, cette
société d’éditions, qu’il avait fondée en mars 1963, à laquelle il avait
consacré tant de temps et d’énergie et qui était spécialisée dans le
chant et les enregistrements sonores de grands textes historiques. La
SERP fut mise en liquidation judiciaire le 30 mars 2000. Elle avait tout
juste 37 ans. Ses deux filles lui auront donc détruit les deux œuvres
de sa vie, Marie-Caroline allant même jusqu’à revendre une bâtisse
annexe de la maison natale de la Trinité-sur-Mer que son père lui avait
léguée. C’est aussi extravagant que si la descendance de De Gaulle
revendait une partie de La Boisserie à Colombey-les-Deux-Eglises ! L’un
des principaux drames de notre temps, c’est l’éclatement, la dislocation
des familles. Il n’y a quasiment plus de familles, de sens et de
respect de la famille. Et c’est là un mal très profond qui est l’une des
principales causes de la décadence et de la dégénérescence de notre
nation, on ne le dira jamais assez. Or sans cellules familiales fortes,
unies et homogènes, aimantes et joyeuses, il n’est pas de renaissance
nationale possible.
LA DISPARITION du Front national parachève l’œuvre de
normalisation, et de liquidation de Marine Le Pen et accomplit sa
soumission au politiquement, au moralement et à l’historiquement
correct. Un malheur n’arrivant jamais seul, quarante-huit heures avant
la mise à mort du Front national, on apprenait le 30 mai la réélection
de Dominique Paoli à la présidence de Radio Courtoisie dans une
mascarade d’assemblée générale, puisque, contrairement aux statuts et au
droit, deux membres actifs de l’assemblée (Henry de Lesquen et Bernard
Mazin) n’ont pas été convoqués, ce qui est manifestement illégal, et
c’est ce qui a fait basculer la majorité et permis la réélection
illicite et honteuse de Paoli qui va donc pouvoir poursuivre et
amplifier, pendant encore au moins six à douze mois, son entreprise de
normalisation idéologique et de mise au pas de ce qui fut naguère la
radio de toutes les droites (voir en page 2). Ces deux épouvantables
femmes auront donc réussi à souiller et à neutraliser deux fleurons de
l’opposition nationale.
CES TRAHISONS sont d’autant plus dramatiques que la
répression ne cesse de s’accroître et de se renforcer à l’égard des
nationaux, des nationalistes et des dissidents. J’en veux pour preuve la
succession actuelle de procès, de condamnations et de restrictions
constantes à la liberté d’expression, de recherche et de diffusion. Le
1er juin la LICRA a enfin obtenu la fermeture du compte Twitter du
directeur de RIVAROL qu’elle avait déjà exigée à plusieurs reprises (car
la LICRA ne demande pas poliment, elle exige, elle ordonne, elle
vocifère, elle menace, elle insinue, elle diffame) et elle a
parallèlement annoncé l’ouverture de poursuites judiciaires contre votre
serviteur pour des écrits et des vidéos qui lui ont déplu par rapport à
l’entité sioniste et à la religion de la shoah. C’est une première que
le directeur d’un journal qui paraît depuis près de soixante-dix ans
sans discontinuité et qui dispose d’un dépôt légal et d’un numéro de
commission paritaire, voit son compte Twitter officiel arbitrairement
censuré à la demande d’une officine de délation communautariste.
Alain Soral, quant à lui, a été condamné ce même 1er
juin à un an de prison ferme et à plus de 30 000 euros d’amende et de
dommages et intérêts pour la publication sur son site Internet, Egalité
et Réconciliation, de deux dessins jugés antisémites pendant la campagne
présidentielle de 2017. Hervé Ryssen attend, pour sa part, l’arrêt de
la cour d’appel le 4 juillet dans une affaire où, en première instance,
il a été condamné à onze mois de prison ferme et à plus de dix mille
euros d’amende et de dommages et intérêts simplement pour quelques
tweets et messages Facebook jugés là encore antisémites. Henry de
Lesquen connaîtra dans le courant de ce mois l’arrêt de la cour d’appel
de Paris dans trois dossiers où il avait été condamné en première
instance à 39 000 euros d’amende et de dommages et intérêts, là encore
pour des messages politiquement et historiquement incorrects postés sur
les réseaux sociaux.
Quant à Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac, ils
étaient jugés le 4 juin à Lyon pour maintien et reconstitution de ligues
dissoutes, en l’occurrence l’Œuvre française et les Jeunesses
nationalistes. Le procureur de la République a requis contre eux deux 6
mois de prison avec sursis et 15 000 euros d’amende. Ils encourent en
théorie jusqu’à sept ans de prison ferme et 100 000 euros d’amende. Le
jugement sera rendu le 4 juillet. Cette affaire est ahurissante : la
dissolution de ces deux organisations nationalistes a été décidée par
Valls à la suite du décès du militant d’extrême gauche Clément Méric,
alors même qu’aucun de ces deux mouvements, ni leurs chefs, ni leurs
militants ou sympathisants, n’étaient ni de près, ni de loin, mêlés à la
rixe qui conduisit à la mort du jeune homme. La dissolution prise par
décret en Conseil des ministres le 23 juillet 2013, soixante-deux ans
jour pour jour après la mort du maréchal Pétain, avait un motif purement
idéologique. Le Premier ministre Valls, tout à sa furie contre le camp
national et nationaliste, voulait, en interdisant l’Œuvre française, et
son mouvement de jeunesse, s’en prendre à « la matrice de l’extrême
droite depuis trente ans », ainsi qu’il l’avait proclamé dans son
allocution à l’université d’été du Parti socialiste à La Rochelle,
c’est-à-dire en réalité au combat constant et décomplexé contre le
cosmopolitisme, et donc contre le judaïsme politique.
Macron inscrit résolument ses pas dans ceux de Valls
(ce qui n’est pas surprenant, Jacques Attali ayant été le parrain des
deux hommes), puisque, le 25 avril sur le sol américain, le chef de
l’Etat français a redit sa volonté de combattre à tout prix
l’antisémitisme : « Cela va prendre du temps, il faut être dur et je
serai dur. L’antisémitisme est incompatible avec la République
française. » On peut donc craindre le pire. Mais face à l’adversité, il
faut garder l’espérance, l’âme ardente, l’esprit aiguisé, l’énergie vive
et le cœur vaillant.
Jérôme BOURBON
Editorial du numéro 3333 de RIVAROL daté du 6 juin 2018
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