Attaques à l’arme blanche, crachats au visage et intimidations… la
prise d’otage, le 14 juin dernier, d’une surveillante de
Villenauxe-la-Grande dans le Grand Est témoigne que si le mouvement de
colère des agents pénitentiaires a cessé de défrayer l’actualité
nationale, les sujets légitimes d’alarme perdurent.
Car aux menaces quotidiennes s’ajoute la préoccupation liée à
l’incarcération de détenus condamnés ou inculpés pour terrorisme,
pourtant au cœur des grèves de janvier.
Ainsi, alors qu’en mars dernier, la maison d’arrêt de Metz-Queuleu
s’était vu confier la charge de Sid Ahmed Ghlam, poursuivi notamment
pour le meurtre de la jeune mère de famille Aurélie Châtelain, tuée
froidement d’une balle en plein cœur le 19 avril 2015, c’est aujourd’hui
Toul qui est sommée d’accueillir Ali Attay, condamné à neuf ans
d’emprisonnement pour son ralliement à l’État islamique en Syrie, où il
avait notamment côtoyé l’un des assassins du Bataclan, Foued
Mohamed-Aggad.
Pire, si le premier est tenu au secret dans une cellule d’isolement ,
Ali Attay sera, quant à lui, « noyé dans la masse, dans un milieu ouvert
», selon un représentant de Force Ouvrière , et libre de répandre son
venin islamiste au sein des « fabriques de terroristes » que sont
devenues, selon le magistrat Marc Trévidic , les prisons françaises,
infligeant un démenti cinglant à la promesse gouvernementale de création
de « quartiers étanches » destinés aux « TIS » (détenus pour terrorisme
islamiste) . Au reste, les fameuses 15 000 places de prison , promises
le cœur sur la main par le candidat Macron, tardent à prendre tournure
alors que les établissements pénitentiaires français ploient sous la
charge de quelque 68 974 prisonniers pour environ 59 765 places
disponibles.
Faudra-t-il donc « s’habituer au terrorisme » ? L’expérience de
l’Italie, qui, à coup de mesures-choc comme l’article 41-bis imposant un
isolement carcéral absolu aux mafieux , a pu flanquer à bas des réseaux
aussi aguerris que tentaculaires démontre que, face à la criminalité
internationale, la puissance publique n’a jamais dit son dernier mot.
Seul manque au rendez-vous le volontarisme d’un président de la
République qui n’est manifestement toujours pas parvenu à « inventer un
programme contre le terrorisme » ou contre l’immigration, comme
l’atteste amplement le coup d’épée dans l’eau du sommet européen de
jeudi. Qu’importe la sécurité élémentaire de nos agents pénitentiaires,
il n’est manifestement toujours pas question de « terroriser les
terroristes » et les lois d’exception attendront !
Communiqué de presse de Dominique Bilde, Député européen