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mercredi 4 juillet 2018

« Fabriques de terroristes », les prisons françaises au cœur d’un laxisme d’État


Attaques à l’arme blanche, crachats au visage et intimidations… la prise d’otage, le 14 juin dernier, d’une surveillante de Villenauxe-la-Grande dans le Grand Est témoigne que si le mouvement de colère des agents pénitentiaires a cessé de défrayer l’actualité nationale, les sujets légitimes d’alarme perdurent.

Car aux menaces quotidiennes s’ajoute la préoccupation liée à l’incarcération de détenus condamnés ou inculpés pour terrorisme, pourtant au cœur des grèves de janvier.


Ainsi, alors qu’en mars dernier, la maison d’arrêt de Metz-Queuleu s’était vu confier la charge de Sid Ahmed Ghlam, poursuivi notamment pour le meurtre de la jeune mère de famille Aurélie Châtelain, tuée froidement d’une balle en plein cœur le 19 avril 2015, c’est aujourd’hui Toul qui est sommée d’accueillir Ali Attay, condamné à neuf ans d’emprisonnement pour son ralliement à l’État islamique en Syrie, où il avait notamment côtoyé l’un des assassins du Bataclan, Foued Mohamed-Aggad.

Pire, si le premier est tenu au secret dans une cellule d’isolement , Ali Attay sera, quant à lui, « noyé dans la masse, dans un milieu ouvert », selon un représentant de Force Ouvrière , et libre de répandre son venin islamiste au sein des « fabriques de terroristes » que sont devenues, selon le magistrat Marc Trévidic , les prisons françaises, infligeant un démenti cinglant à la promesse gouvernementale de création de « quartiers étanches » destinés aux « TIS » (détenus pour terrorisme islamiste) . Au reste, les fameuses 15 000 places de prison , promises le cœur sur la main par le candidat Macron, tardent à prendre tournure alors que les établissements pénitentiaires français ploient sous la charge de quelque 68 974 prisonniers pour environ 59 765 places disponibles.

Faudra-t-il donc « s’habituer au terrorisme » ? L’expérience de l’Italie, qui, à coup de mesures-choc comme l’article 41-bis imposant un isolement carcéral absolu aux mafieux , a pu flanquer à bas des réseaux aussi aguerris que tentaculaires démontre que, face à la criminalité internationale, la puissance publique n’a jamais dit son dernier mot. Seul manque au rendez-vous le volontarisme d’un président de la République qui n’est manifestement toujours pas parvenu à « inventer un programme contre le terrorisme » ou contre l’immigration, comme l’atteste amplement le coup d’épée dans l’eau du sommet européen de jeudi. Qu’importe la sécurité élémentaire de nos agents pénitentiaires, il n’est manifestement toujours pas question de « terroriser les terroristes » et les lois d’exception attendront !

Communiqué de presse de Dominique Bilde, Député européen