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vendredi 20 juillet 2018

Le sens de la vie selon J.R. Tolkien


Rédigé par Didier Rance
Le sens de la vie selon J.R. Tolkien

L'avantage, pour une gamine dont le père est éditeur, c’est qu’elle peut lui demander l’adresse d’un de ses auteurs pour que celui-ci l’aide à faire un devoir de classe. C’est ce que fit un jour déjà lointain en Angleterre la jeune Camilla Unwin, fille de l’éditeur de Tolkien, alors déjà? mondialement connu : « Cher Monsieur Tolkien, que répondriez-vous à la question : “Quel est le but de la vie ?” ». Tolkien prit au sérieux la demande et répondit par une longue lettre. Après une réflexion sur le sens de la question pour autant qu’elle en ait un, il lui donna non pas son opinion personnelle, mais plutôt son engagement personnel – en ce domaine une simple opinion importe peu si l’on va au fond de la question, le but de la vie en soi ne peut être que celui qu’a voulu son Créateur. Pour Tolkien, il ne peut donc y avoir de doute : le but de la vie, c’est pour nous « d’accroitre selon nos capacités notre connaissance de Dieu par tous les moyens dont nous disposons pour être conduits à le louer et à lui rendre grâce. Faire comme nous le disons dans le Gloria : nous te louons, nous te bénissons, nous t’adorons, nous te glorifions, nous te rendons grâce pour ton immense gloire ».

Voilà qui paraîtra à beaucoup n’être qu’une image amusante, ou intéressante pour qui a la fibre musicale. Il n’en est rien. C’est une description aussi réaliste que profonde de notre condition humaine telle que Dieu la désire et de ce à quoi nous sommes destinés. Notre vie est une classe de chant pour se préparer, si nous réussissons le concours d’entrée ou les repêchages, aux chœurs célestes (et ce que nous donnent à ressentir une mélodie grégorienne, un aria de Bach ou un chant d’une messe dominicale en est comme un affleurement). Et comme toute classe de chant, c’est une affaire sérieuse, même si elle peut procurer bien de la joie : faire des fausses notes pour commencer, saisir la mélodie et chanter sans se laisser distraire, travailler, encore travailler, ne pas succomber à la tentation du découragement ou de l’abandon, et puis au bout, le miracle d’une œuvre bien chantée, prémices de celui que nous sommes appelés à partager au Ciel. Saint Augustin le disait déjà : « Notre occupation en cette vie, mes frères, doit être de louer Dieu car cette louange du Seigneur constituera le bonheur de notre vie à venir ; et nul ne peut avoir part à cette vie future, s’il ne s’y exerce dès celle-ci. »

Nous ne savons pas quelle note a reçu Mlle Unwin pour son devoir, ni même si elle s’est inspirée de ce que lui écrivait Tolkien mais il y a là de quoi orienter nos vies, en basse continue de leurs péripéties.

Ce billet a été publié dans L'Homme Nouveau, je commande le numéro