Aux grands maux les grands remèdes. À l’hégémonie
morale et culturelle de la gauche, il est nécessaire d’opposer les
principes d’une droite structurée et décomplexée qui ne transige pas,
qui ose affronter la tyrannie du politiquement correct et braver la
médiacratie libérale-libertaire. Loin des chimères de la
dédiabolisation, ce n’est qu’en brusquant le conformisme et l’inertie
ambiante, en affirmant une nouvelle radicalité et en assumant sa volonté
de rupture que la droite pourra devenir autre chose qu’une machine à
perdre.
L’enjeu, pour la droite, est donc de se réinventer ou
de disparaître, phagocytée par la gauche et ses nouveaux avatars. À
contre-courant de l’idéologie dominante, la droite de la reconquête doit
se doter d’une colonne vertébrale idéologique et formuler le projet
d’une véritable révolution conservatrice, en considérant la racine des
enjeux et non en naviguant à vue au gré des sondages et des tendances du
moment. Nous ne pourrons faire l’économie d’un diagnostic sans
concession et d’une thérapie de choc si nous voulons véritablement
redresser notre pays.
Quatre orientations fondamentales doivent ainsi être intégrées au logiciel de la droite nouvelle :
1) La question identitaire est incontournable. Face
aux problématiques du Grand Remplacement et de la sédition
communautariste, l’enjeu n’est plus seulement migratoire : il est
démographique. C’est un enjeu de civilisation. L’organisation d’une
politique de remigration, c’est-à-dire d’inversion des flux migratoires
et de retour des immigrés dans leur pays d’origine, est une nécessité
impérieuse qui, tôt ou tard, sera rendue nécessaire par les
circonstances. Les sociétés multiculturelles et multiethniques sont
toujours des sociétés multiviolentes.
2) Opposer l’identité et la souveraineté relève de
l’hémiplégie. La nation ne se peut concevoir que comme une communauté de
destin consciente de ses racines charnelles et historiques, de ses
ancrages linguistiques et culturels, et aspirant à l’indépendance et à
la puissance. Ainsi l’affirmation identitaire et la légitimité à
prétendre à la souveraineté dépendent l’une de l’autre. Là où l’identité
est bafouée, la souveraineté est menacée. Là où la souveraineté est
niée, l’identité est en péril.
3) La « république » ne constitue pas la solution
mais bien une partie du problème. Le fétichisme de la « lutte contre les
discriminations » et le recours systématique aux « valeurs
républicaines » dissimule, en réalité, un projet idéologique qui n’est
autre que celui de l’effacement de la France et de son remplacement par
une entité post-nationale et communautariste, livrée pieds et poings
liés à la prédation de tout ce que compte le monde d’intérêts étrangers
et mercantiles.
4) La subversion morale précède toujours l’hégémonie
du capital. Chaque offensive « progressiste », chaque coup porté aux
institutions séculaires et à l’ordre traditionnel de la société
correspond à une nouvelle percée matérialiste et à une extension du
monde marchand. La contestation du libéralisme-libertaire doit donc
s’opérer d’une part au nom de la défense des valeurs traditionnelles de
notre civilisation et de son héritage millénaire et, d’autre part, au
nom du refus de la réification intégrale des rapports sociaux et de
l’assujettissement des individus à l’utilitarisme et l’uniformisation de
la société libérale.
Face au cartel des médias, des juges et des lobbies,
ce n’est pas d’une énième coalition électorale de revanchards
carriéristes et de calculateurs versatiles que nous avons besoin. À
l’orée d’années décisives pour l’avenir de la France, la droite de la
reconquête doit se construire en dehors des bornes de la pensée unique,
s’appuyer sur une nouvelle génération affranchie des utopies
soixante-huitardes et formuler une vision du monde à la hauteur des
enjeux et des défis que pose ce siècle.
D’abord mis en ligne sur Synthèse nationale ; repris sur Europe maxima.
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