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jeudi 16 août 2018

La Russie et le « grand partenariat eurasiatique »

Le remodelage incertain de l’ordre international a pour conséquence, entre beaucoup d’autres, de provoquer des ambiguïtés, des tâtonnements parfois difficilement interprétables, des positions changeantes en apparence, des méfiances et des défiances ; tout cela n’encourageant pas les alliances. Il est de ce point de vue étonnant – mais le climat international s’y prête – de relever dans les relations internationales actuelles des complicités, des convergences ponctuelles momentanées, des liaisons d’intérêts économiques souvent changeants, des conflits entre rapprochements économiques et divergences politiques, mais plus d’alliances ouvertes, comme si le monde se rétractait en réalité dans une méfiance généralisée, sur fond d’une prétendue ouverture à tout vent mondialiste. Plus personne n’est l’allié d’un autre, au profit de combinazzione qui démontrent un état du monde délétère et dangereux. Il n’y a guère plus que l’Union européenne qui feint encore de croire à son existence supranationale.

mondialisation

Dans ce contexte la Russie est exemplaire de perspicacité dans une tentation de vision futuriste. Gigantesque trait d’union entre Europe et Asie, la Russie oscille dans une diplomatie à la fois prudente et contrainte par la cécité de l’Union européenne.

« Ennemie » des USA (ce sont les Américains qui continuent à en faire leur principal « ennemi »), rejetée par l’Europe, même si France, Allemagne et Italie souhaiteraient un rapprochement ambigu, la Russie louvoie avec en ligne de mire des complicités avec la Chine et un renforcement de sa présence au Moyen Orient.
Bien avant l’affaire d’Ukraine en 2013, les relations UE/Russie s’étaient dégradées. L’attitude de l’Ukraine, dont on ne sait toujours pas ce que sont devenus les milliards déversés sur elle par l’UE lors de son conflit avec la Russie…, doublée de la réintégration de la Crimée dans la Russie, n’a pas arrangé les choses.

D’autre part, la rencontre d’Helsinki le 16 juillet dernier entre Trump et Poutine, a démontré les limites d’un bras de fer « testostéronique » stérile ainsi que les incertitudes d’un ordre international qui se cherche. Rien n’en n’est sorti, pas plus que de toutes les rencontres et conférences internationales sur tous les sujets, qui font du sur-place et encristent une situation bloquée.
C’est ainsi que la Russie, qui reste la 2e puissance nucléaire mondiale, et malgré son « petit » PIB, huit fois moindre que celui de la Chine, relance un partenariat avec l’Asie et la Chine malgré leurs inégalités de poids économique qui pourraient en déséquilibrer les termes. Mais cette position enfonce un coin dans la politique américaine vis-à-vis d’une Chine redoutée, d’un côté, et délaisse ostensiblement l’UE en proie à ses crises internes, de l’autre. Et la Russie peut compter sur son opinion. Selon un sondage de 2017 (Centre Levada), les Russes considèrent la Chine comme leur ennemie à 2 % seulement contre 67 % pour les USA, 29 % pour l’Ukraine et 14 % pour l’Europe !!!

En 2003, 72 %, en 2013, 57 % des Russes étaient encore favorables à l’Europe, et en 2017 ils ne sont plus que 38 % à avoir une opinion favorable. Enfin, 59 % des Russes considèrent que la Russie n’est pas un pays européen. Dépit plus que conviction certainement, mais fruit des campagnes de rejet de la Russie par les pays occidentaux démocratiques. En tout cas ces chiffres devraient être alarmants lorsqu’ils éloignent la Russie de l’Europe pour la jeter dans des accords de comparses aux lendemains inconnus.

Ces chiffres montrent aussi la force des valeurs d’une nation charnelle face aux divergences mortifères qui déchirent une Union européenne qui a détruit les repères des peuples européens.
Le projet de « Grand partenariat eurasiatique » lancé par la Russie révèle la volonté de relier l’Europe à l’Asie dans de nouvelles alliances, mais sous le leadership de la Russie, ce qui est bien sûr inacceptable pour nos grandes élites européennes. L’Europe restera donc sur le bas-côté de la route, à la traîne bougonne des USA. Pourtant la Russie veut connecter l’Union économique eurasiatique, les Routes de la soie chinoises, l’Organisation de coopération de Shanghai, l’Asean et, à terme l’Union européenne… ou en tout cas une Europe qui saura faire enfin ses choix, affirmer ses valeurs communes, renoncer à ses vertiges « mondialitaires » et droits-de-l’hommistes, et redonner aux peuples européens leur patrimoine commun.

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