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mercredi 5 février 2014

Allez sur le terrain ! (Rébellion)

http://lheurasie.hautetfort.com/

Extrait de l'article Pour des communautés politiques, autonomes et offensives ! - Socialistes révolutionnaires, Allez sur le terrain ! - magazine Rébellion - p.22

"Un choix par lequel devront passer tous ceux qui se poseront un jour la question de l'exode urbain est bien évidement celui du lieu où aller. Produire localement, consommer localement, militer localement : c'est possible mais il faut bien choisir le lieu.

De fait, les zones peu urbanisées sont le plus souvent les zones montagneuses, ainsi que certaines zones de plaines reculées (malheureusement elles sont aussi souvent les plus chères). Il faut aussi prendre en compte le fait qu'une zone trop accidentée n'est pas propice à la mise en place d'une agriculture vivrière, et que les difficultés pour se déplacer (neige, petites routes) sont aussi un frein pour effectuer les échanges (de produits agricoles ou d'artisanaux par exemple) nécessaire pour régler le dépenses, mêmes minimales (impôts), qui ne disparaîtront qu'avec le capitalisme. De même, un accès trop facile freine le rôle de pôle de résistance.

La question de la propriété du lieu est aussi cruciale pour l'avenir de l'expérience. Chaque mètre carré de terrain étant la propriété d'un particulier ou d'une collectivité, se pose la question pour les dissidents de savoir si il veut acheter un bien immobilier (une fois réglée la question, bien que très problématiques, des moyens financiers) et de fait se soumettre jusqu'à un certain point au système (impôts fonciers, normes d'habitation, factures d'eau ou d'électricité). La question de l'énergie est aussi importante, l'autosuffisance implique certaines dépenses en entretien et des normes très contraignantes. L'occupation illégale d'un bien immobilier, avec les risques juridiques que cela comporte, pose elle comme gros problème de ne pouvoir garantir la pérennité de l'expérience. Mais surtout elle compromet les chances d'intégration dans le groupe des habitants traditionnels ou réguliers du lieu.

Car l'enjeu est de créer une symbiose entre la communauté Politique Autonome et son milieu naturel, mais aussi humain. Elle ne vise absolument pas à une marginalisation dans un espace clos à l'extérieur. Au contraire, elle doit se sentir comme un poisson dans l'eau et devenir un acteur de la vie locales. Les habitants des régions rurales les plus préservées du désastre capitaliste, se caractérisent par une esprit de communauté plus ou moins vécu et marqué. Sans les idéaliser, les "locaux" seront toujours moins exposés aux valeurs du système. Souvent par leurs origines très différentes (familles traditionnelles enracinées depuis plusieurs siècles ou enfants de hippies vivant dans le même esprit que leurs parents, mais aussi bon nombre de néo-ruraux fuyant la misère te l'insécurité des villes), ils sont souvent plus proches de nos idées que nous pouvons le penser. Échafauder un réseau de savoir-faire, travailler sur des projets à l'échelle globale, mettre en place des réseaux de diffusion des productions locales sur le modèle localiste, sauvegarder les techniques et les environnements, défendre les biens communaux : voilà quelques pistes d'actions possibles.

Surtout que nous pouvons aussi prendre appui sur une spécificité française : les petites communes. La France compte environ 1000 communes de moins de 50 habitants. Elles se regroupent dans certaines régions de faible densité de population, souvent dans les zones montagneuses comme l'Ariège, les Pyrénées Catalanes, le Jura, les Vosges ou les Alpes. L'autonomie locale dans les petites communes renvoie inéluctablement, en géographie sociale, à la notion d'appropriation du territoire par les populations. Dans une petite commune, le conseil municipal peut compter un membre de chaque famille ; les habitants se connaissent mutuellement. Les petites communes sont historiquement gérées de manière communautaire. Même si l’État veut réorganiser ce système par l'intercommunalité, elles savent résister et conserver leur autonomie.

Nous avons conscience de n'avoir donné que des grandes lignes d'un projet très vaste, cette démarche demande à être murie et reprise. Nous espérons au moins avoir ouvert un débat qui pourrait voir naître une alternative. Mais si nous devions résumer notre propos, nous garderons ceci : "L'autonomie pour faire vivre la communauté, la communauté pour construire le socialisme révolutionnaire".
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