C’est
un beau mystère, une chanson de geste, qu’écrivent nos gars à la pointe
de leur baïonnette, avec l’encre de leur sang sur cette immense page
blanche de la neigeuse steppe russe. Jeunesse de France,
comprendrez-vous le spirituel de la Légion
Française ? Jean de Mayol de Lupé
Monseigneur Jean de Mayol de Lupé est né le 21 janvier 1873, rue Férou dans le 6e arrondissement de Paris, septième enfant d’une famille de tradition légitimiste.
Son père,
Henri (1841-1916), légitimiste, fidèle partisan du comte de Chambord,
refuse de prêter serment à Napoléon III, renonçant ainsi de fait à une
carrière militaire en France. Qu’à cela ne tienne, il va combattre en
Italie, d’abord au service de François Il, roi de Naples, puis au
service du Pape. Il est aussi un hardi écrivain d’idées et un polémiste.
Dans un recueil rassemblé sous le titre Au service de l’Etat,
sont exaltées ses théories sur le rôle politique de l’Église dans le
pays, sur le clergé et sur le problème de l’éducation, il critique aussi
la partitocratie comme destructrice d’un État. Il estime par ailleurs
nécessaire la formation d’un bloc économique européen, une union
douanière des pays appartenant à ce continent et l’établissement d’une
monnaie commune pour toutes les nations comprises dans cette union.
La mère de Jean de Mayol de Lupé, Élisabeth de Caracciolo-Girifalco, fait partie de l’aristocratie napolitaine.
Âgé de
dix-sept ans, Jean entre à l’abbaye bénédictine de Ligugé en Poitou. Il
est ordonné prêtre de l’ordre bénédictin le 10 juin 1900.
En 1914,
il est mobilisé en tant qu’aumônier militaire à la 1ere Division de
Cavalerie. Capturé le 28 septembre 1914, il est relâché grâce à son
statut d’ecclésiastique, le 16 octobre 1916. Il est volontaire pour
repartir au front, et arrive sur les lignes ennemies le 16 mars 1917. Il
sert alors avec le 9ème Régiment de chasseurs à Cheval. Il combat en
Champagne et près de Verdun, et il est gravement blessé en 1918, à
Esmery-Hallon, dans la Somme.
A la fin
de la guerre, il est titulaire de trois citations à l’ordre de l’armée,
ainsi que de nombreuses décorations françaises et étrangères.
Il choisit
de rester dans l’armée, et sert en Bessarabie, en Bulgarie, en Syrie
puis au Maroc. Il reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d’honneur en
1921, alors qu’il sert en Syrie. Il est démobilisé en 1927, à cause de
son état de santé, et quitte l’armée avec le grade de capitaine et une
pension d’invalidité de 40%.
Le 17 octobre 1934, il est fait Prélat d’Honneur de sa Sainteté.
La prélature honorifique est généralement accordée à des prêtres membres de la curie romaine :
ils obtiennent, par ces distinctions, «Protonotaire Apostolique
Surnuméraire», «Prélat d’Honneur de Sa Sainteté» ou encore «Chapelain de
Sa Sainteté», le droit de porter certains attributs épiscopaux. Ils peuvent alors se faire appeler « Monseigneur » ou « Monsignore », sans être pour autant consacrés comme évêques.
Donc contrairement à l’idée trop souvent rependue, il n’y a point de sa part d’usurpation du titre de Monseigneur !
Il
participe à plusieurs missions culturelles en Allemagne, durant les
années 1930, où il commence à éprouver de la sympathie pour le
National-Socialisme. C’est durant l’un de ces voyages qu’il rencontre
Otto Abetz. Mayol de Lupé est fait Officier de la Légion d’honneur en
1938. En août 1939, il est chargé de partir en Italie pour savoir si
celle-ci aidera l’Allemagne en cas de conflit avec la France.
Après
l’armistice, plusieurs de ses amis sont arrêtés par les allemands. C’est
pour obtenir leur libération qu’il accepte l’offre des allemands de
devenir l’Aumônier général de la LVF, après avoir consulter Jourdain, le
cardinal Sibilia à Rome, et le cardinal Suhard. Étant également
antibolchévique, il s’engage finalement à la LVF en juillet 1941.
Mayol de Lupé accompagne le 3ème bataillon de décembre 1941 à juillet 1942. Il reçoit la Croix de Fer 2ème classe le 16 juin 1942.
En tant que royaliste, il refuse de porter l’écusson tricolore sur sa vareuse feldgrau, ce que l’ 0KW lui autorise. Il est même autorisé à mettre sur sa voiture un drapeau blanc fleur-de-lys.
Dans une
lettre à Hitler, datée du 18 avril 1942, il demande la libération de
plusieurs de ses amis, et rappelle au Führer son engagement de libérer
deux prisonniers de guerre français pour un engagé â la LVF. Il dit
aussi dans sa lettre être fier de lui avoir prêté serment. Le prêtre
quitte le 1er bataillon en novembre 1942, atteint d’une bronchite
compliquée.
En juin 1943 il écrit un de ses articles les plus fameux : « Le
monde doit choisir : d’un côté la sauvagerie bolchevique, une force
infernale ; de l’autre la civilisation chrétienne. Nous devons choisir à
tout prix. Nous ne pouvons loyalement rester neutres plus longtemps !
C’est l’anarchie bolchevique ou l’ordre Chrétien. »
Faisant le
lien entre le Chancelier Adolf Hitler et le Christ sur le thème de
l’antibolchevisme, ses sermons s’accompagnent souvent de «notre Saint Père le Pape et notre vénéré Führer Adolf Hitler ».
Ce mélange
improbable et son aura mystique de prêtre guerrier rappelant ceux des
croisades lui attirent la fascination de Himmler et ses proches. Aimé de
presque tous à la LVF, il apparait presque comme le vrai chef de la LVF, tout du moins au niveau spirituel.
De retour à Kruszyna en août 1943, il retrouve les légionnaires du 3ème
bataillon au front le 20 octobre 1943, au rang de major. En octobre
1943, il fait la couverture du magazine Signal, accompagné de la légende
: «De la Légion d’honneur à la Croix de fer ».
Jean Mayol de Luppé au Vel d’Hiv 21 avril 1944
Mayol De Lupé est encore présent au front lorsque la LVF combat à Bobr, fin juin 1944.
Lors du
transfert à la Waffen-SS il fait tout son possible pour convaincre les
récalcitrants qui sont près de 75 hommes et 2 sous-officiers.
Mayol De Lupé entre à la SS avec le grade de Sturmbannführer.
Le 12
novembre 1944, il donne une messe et un discours, lors de la cérémonie
collective de serment à Hitler de la brigade « Charlemagne ». Mayol De
Lupé tient l’office IV/D (aumônerie militaire) de la Brigade puis de la 33. Waffen-Grenadier-Division der SS « Charlemagne ». Mais il n’est pas envoyé au front et reste à Wildflecken, à cause de son âge.
En mai
1945, il se cache en compagnie de son ordonnance Henri Cheveau dans un
établissement thermal de Bad Reichenhall, tenu par des religieux.
Il apprend
alors l’exécution de Waffen français prisonniers de guerre par général
Leclerc. Après le départ des américains, il bénit leurs tombes. Il est
finalement capturé en septembre 1946, par des américains. Il entretient
une correspondance avec sa famille en France, ignorant tout du climat
politique malsain. Il est dénoncé par sa concierge parisienne , qui
intercepte une carte postale envoyée par Mayol de Lupé à son adresse
d’habitation.
Incarcéré
en France, son procès débute le 13 mai 1947. Il est alors malade et
affaibli. Accusé de collaboration, d’apologie du National-Socialisme et
de port d’uniforme et de décorations ennemies, il est condamné à quinze
ans de prison, la confiscation de ses biens et la perte de ses droits
civiques.
L’accusation demandait les travaux forcés à vie !
Interné au camp de la Châtaigneraie, à La Celle Saint-Cloud, il y
présente un recours en grâce le 21 juillet 1948, qui est refusé. Il y
célèbre en juin 1950 son jubilé sacerdotal, assisté de son petit neveu
Luigi de Mayol de Lupé. Ce dernier, tout juste ordonné prêtre, célèbre
sa première messe le 24 décembre 1950, dans la cellule de son oncle.
En mai
1951, Jean de Mayol de Lupé est libéré sur parole et retourne à son
domicile, avenue Emile-Accolas où il s’éteint le 28 juin 1955.
Il est inhumé au village de Lupé, dans le département de la Loire en présence d’amis, de relations et de sa famille.
Son cercueil est porté par six des paysans en faveur desquels il avait intercédé auprès d’Hitler.