División 250 - Imperium (Rata-ta-ta-ta, 1999)
La
scène musicale identitaire espagnole, malheureusement souvent
mésestimée, par exemple au profit de celle d’Allemagne (que je trouve
excellente par ailleurs), recèle d’excellentes productions. Avant
Estirpe Imperial existait un groupe qui est resté le classique par
excellence : División 250. Formé au début des années 90 à Valence, le
groupe fera rapidement parler de lui et donnera de nombreux concerts. Il
éditera dans sa décennie d’existence 3 excellents albums dont la
qualité va crescendo (« Sangre de conquistadores » en 1992, « Revuelta »
en 1995 puis « Imperium » en 1999) ainsi qu’une compilation (« 10
años »).
C’est d’ « Imperium »,
ultime production de ce groupe mythique dont nous allons parler
maintenant. Fruit d’une évolution constante du groupe, tant dans la
musique que dans les paroles, il reste selon moi leur album le plus
abouti. Celui où les Espagnols ont tout mis, tout leur cœur et toute
leur foi. Croyez-moi, on le ressent parfaitement… Fidèle au style
développé dès leurs débuts, « Imperium » puise indéniablement ses
racines dans le RAC (au niveau de la voix et de la rythmique) mais aussi
dans le Hard Rock. Sur les 11 titres de l’album, on retrouve un rock
très puissant faisant une place de premier choix aux mélodies de guitare
et à des refrains extrêmement accrocheurs. Le groupe en profite
également pour reprendre une chanson très populaire en Espagne du groupe
Klan : « Es por tu nación » qui vient conclure le disque et s’intègre à
merveille à l’ensemble. Là encore, le refrain, reste directement dans
nos mémoires :
« No todo está
totalmente perdido, tu orgullo, tu sangre, tu honor y tu nación. Nuestra
sangre, nuestro orgullo, nuestro honor, es por tu nación ! »
Les paroles de,
División 250 avaient abandonné depuis l’album « Revuelta » la
provocation gratuite et se concentraient sur des thèmes plus porteurs et
plus en phase avec l’actualité. Sont par exemple abordés sur
« Imperium » aussi bien des thèmes identitaires (« España »,
« Imperium ») que des critiques acérées du système mortifère actuel,
capitaliste et mondialiste (« Un trabajo pediste », « Venceremos »,
« Aznarakagar »). On y trouve également une dénonciation de la guerre
impérialiste contre la Serbie (« Belgrado ») et des hymnes à la lutte
(« 17 años », « Mi espíritu », « Es por tu nación »). Ce combat que nous
menons est encore magnifié par ce refrain inoubliable tiré de la
superbe chanson éponyme :
« Y Europa será un Imperio conquistado por la Juventud, Europa será un Imperio. Por él combates tu. »
Si l’on peut déplorer
que cette excellente production fût la dernière des Espagnols, on peut
tout de même reconnaître qu’ils ont su partir en beauté avec cet album
qui demeure un sommet de la musique identitaire européenne.
Rüdiger