Vincent Dumestre et « Le Poème Harmonique » poursuivent avec
l’ensemble vocal « Les Cris de Paris » leur exploration du monde de
Purcell. L’Anglais naît en 1659, l’année du retour de la monarchie après
le régime puritain de Cromwell, qui avait banni les chœurs des églises
et interdit les spectacles. Influencé par Lully, il restera quinze ans
organiste de l’abbaye de Westminster et Gentleman de la
Chapelle royale. Il meurt à 36 ans, comme Mozart et Schubert, laissant
800 œuvres et la réputation de plus grand compositeur anglais, récupéré
au XXe siècle par la pop music. Ce disque contient deux de ces pièces, la très fameuse Musique pour les funérailles de la Reine Mary, que l’on rejouera un an plus tard pour son propre enterrement, et l’Ode Bienvenue à tous les plaisirs,
dédiée à sainte Cécile, patronne des musiciens, sur un texte du poète
Fishburn. La bonne surprise de ce disque arrive avec l’hommage de
Jeremiah Clarke, contemporain et admirateur de Purcell, dont la mort
trop précoce par suicide passionnel fait déplorer les merveilles qu’il
aurait pu produire. C’est un bouleversant Ode on the Death of Henry Purcell,
petit opéra pastoral où l’annonce de la mort de Stréphon, chantre de
l’Arcadie, figure de Purcell lui-même, sème la désolation.