Vous avez annoncé votre candidature à l'élection législative pour la 4e circonscription du Maine-et-Loire. Pourquoi vous lancez-vous en politique ?
Avec
un grand-père maire de sa commune, un père fin observateur et analyste
des évènements politiques nationaux et internationaux, une mère
consacrant une grande partie de son temps à des engagements bénévoles,
j'ai grandi dans un environnement familial où l’amour de mon pays la
France, le service aux autres par le service gratuit ou l'engagement
public avait une place majeure.
C'est
dans cet esprit que j'ai, dans un premier temps, orienté ma carrière
professionnelle vers les collectivités territoriales puis le service aux
élus. Collaborateur de cabinet d’un sénateur-maire, j’ai
rejoint le RPR entre 1995 et 2000. Recherchant une plus grande cohérence
avec mon enracinement dans la grande tradition française de la droite
sociale, j’ai adhéré au Forum des Républicains sociaux dont je suis l’un
des co-fondateurs, devenu depuis le Parti Chrétien-Démocrate.
Je suis aussi à ce jour, et depuis son origine en 2002, adhérent LR,
dans l’objectif d’aller au-delà de l’engagement militant pour accéder à
des responsabilités et des mandats, ce qu’autorise un « parti de
gouvernement ».
C’est
ainsi que je me suis présenté pour la première fois en 2008 à une
élection sur mon nom, et suis ainsi devenu maire de
Saint-Hilaire-Saint-Florent, commune associée de la Ville de Saumur. A
ce titre, je siégeais au conseil municipal de Saumur. J’y ai assumé la
charge de l’urbanisme, du logement, de l’habitat et de la rénovation
urbaine. J’ai présidé et piloté la fusion des bailleurs sociaux qui
permettent à un tiers de la population saumuroise de bénéficier d'un
logement décent.
En tant
que Vice-président de Saumur Agglo, pour laquelle j'étais chargé de
l'aménagement du territoire et des politiques contractuelles, je me suis
investi dans l’urbanisme prospectif pour notre bassin de vie. Afin de
mener à bien cette mission, qui nécessite une excellente connaissance
des enjeux locaux, il m'a fallu trouver les voies d’un apaisement
constructif face aux querelles de personnes qui pesaient sur notre
territoire depuis des années au point de l’avoir fragmenté. J’en ai donc
profité pour travailler à la reconstruction du Grand Saumurois dont
j’ai été le Président fondateur, qui est depuis devenu le périmètre de
la nouvelle agglomération saumuroise.
Aujourd’hui,
simple conseiller municipal d’opposition à Saumur, fort de ma maturité,
de mon expérience et de ma totale disponibilité, je me présente devant
les électeurs pour la députation. Je suis le candidat des convictions,
de la liberté de conscience et de choix, de l’enracinement et de la
constance, contre les injonctions.
Vous
allez affronter le candidat LR Éric Touron, successeur désigné du député
sortant Michel Piron. N'êtes-vous pas en train de diviser la droite,
vérifiant la formule selon laquelle nous avons la droite la plus bête du
monde ?
Pour pouvoir répondre à votre question, il faut un préalable : préciser,
parmi les candidats en lice sur notre circonscription, qui est vraiment
« de droite », qui s’assume comme tel de façon constante depuis des
années, et reste cohérent dans cette séquence inédite où le
nouveau président de la République, aidé de transfuges sans scrupule,
laisse entendre que l’herbe est plus belle dans son univers de
syncrétisme « droite-centre-gauche », ce que semblent prêts à croire
plusieurs de mes concurrents qui laissent pourtant entendre qu’ils
seraient de droite ou droito-compatibles.
En réponse, je
prétends être ce candidat de droite, le seul qui a par ailleurs dit
clairement qu’il ne voterait pas Macron, le seul qui annonce sans
ambiguïté qu’il sera comme député un opposant, constructif mais vigilant
et déterminé. En effet, Eric Touron que vous présentez sous
l’étiquette LR, est en réalité le « dauphin » désigné au prétexte d’un
« droit de suite » revendiqué par le député sortant Michel Piron. Il y a
là une forme de malhonnêteté dans la mesure où le même M. Piron qui a
choisi après trois mandats de ne pas se représenter, avait été élu en
2012 sous la bannière UMP pour passer un an plus tard à l’UDI. Cette
pirouette a créé chez les électeurs de droite le sentiment d'avoir été
trahi, sentiment qui habite encore les esprits, et s’en trouve renforcé
alors que les appareils parisiens ont décidé de donner
l’investiture LR au candidat UDI contre l’avis des militants et
sympathisants de terrain, sans considération du contexte local, à
l’instar du scandaleux retrait d’investiture pour mon ami Xavier Lemoine
au profit là encore d’un UDI, ou encore du silence coupable au sujet de
la candidature d’un UDI face au président du PCD, Jean-Frédéric
Poisson, candidature qui s'est depuis mutée en suppléance de la
candidate « République En Marche ». Preuve de l’ambiguïté de
nombre de personnalités de l’UDI quant à leur rapport à REM. Partout
dans le pays, et de manière très forte dans ma circonscription, les
militants et sympathisants LR, ainsi que plus largement les électeurs de
droite, n’en peuvent plus de devoir supporter sans mot dire ces
considérations parisiennes. C'est pourquoi, après avoir encouragé ma
candidature, ils me soutiennent dans ma campagne, refusant le diktat des
appareils, les injonctions à une posture affichée de rassemblement qui
en fait exclut au lieu de respecter la volonté des sympathisants de
terrain. Devant une telle situation, notre choix est simple, sans doute
terriblement trop démocratique aux yeux des apparatchiks : aux électeurs
de départager.
Cette
situation qui oppose un candidat du système à un candidat de terrain et
de convictions laisse la possibilité aux électeurs de choisir le
renouvellement qu’ils appellent de leurs vœux. C’est tout le sens de ma
candidature permettant aux sympathisants de la droite et du centre de ne
pas se soumettre à un pseudo-légitimisme, imposé pour des raisons
strictement partisanes à 300 km de là. Je suis un candidat libre,
proposant d’être un député 100 % disponible à mes concitoyens et à mon
Pays, pour servir, résister et construire.
Être le
candidat parmi 13, portant avec clarté et constance les valeurs de
droite, permettant aux électeurs de faire un choix de conviction et non
par défaut, me paraît décidément utile et constructif. A contrario, ne
pas avoir été candidat aurait effectivement fait de moi le non-candidat
de la droite, le plus bête du monde ! Je veux ici en profiter
pour lancer un appel aux électeurs de droite de ma circonscription comme
à ceux de tout le Pays : soyez attentifs et mobilisés, parce qu’à force
de ne pas voter pour les candidats qui portent pourtant le plus vos
convictions, aura pour conséquence de les voir s’épuiser et se
décourager. Jusqu’au jour où il n’y en aura plus…
Si vous êtes élu, serez-vous favorable à former un groupe parlementaire avec des élus d'autres partis, qu'ils soient de LR, de DLF, du FN... ?
Si vous êtes élu, serez-vous favorable à former un groupe parlementaire avec des élus d'autres partis, qu'ils soient de LR, de DLF, du FN... ?
Il faut
avoir conscience que nous vivons un moment très particulier dans
l'histoire de la Vème République : les deux grands partis qui
structuraient jusqu’à présent notre paysage politique ont subi un revers
électoral sans précédent. L'heure est à la clarification idéologique et
à la recomposition politique.
Si je suis élu, je m’inscrirai dans un groupe des forces de droite qui portera le projet et la vision politique capable de relever la France :
l'essentiel est avant tout de redonner à la France un État fort, centré
sur ses fonctions régaliennes et de reconstituer notre peuple en une
Nation. Cela passera par un desserrement des contraintes administratives
qui pèsent tant sur l'entreprise alors qu’elle est par excellence le
corps intermédiaire créateur de richesses, une attention particulière
pour l'école et la qualité de l’enseignement en vue d’une acquisition
dess fondamentaux et d’une transmission de notre culture, respectueuse
de nos racines chrétiennes et de notre histoire, une vraie politique
familiale transcrite dans les politiques publiques, et une politique
internationale qui assure à la France la place en Europe et son rang
dans le monde que sa vocation spécifique l’appelle à tenir.
Pour
influencer voire infléchir la politique du président Macron qui, en
toute probabilité, n'ira pas dans ce sens, il est nécessaire de
constituer un groupe parlementaire capable de faire entendre cette voix,
rassemblant les députés qui tiennent bon sur nos valeurs. Les étiquettes m'importent peu, bien moins que la défense efficace de mes convictions.
C'est pourquoi, je prendrai cette décision en conscience, et librement.
Il est trop tôt pour connaître les équilibres politiques qui se
dégageront de cette élection terriblement incertaine. Mais quel que soit
le résultat, je prendrai mes responsabilités afin de donner le plus de
poids possible aux principes que je porte. Pour l’amour de la France.