Les
5 et 6 juin prochains se tiendra le pèlerinage des Candélous à
Notre-Dame des Miracles, à Avignonet-Lauragais, à l’extrême pointe est
du diocèse de Toulouse. D’où vient ce pèlerinage ?
Les origines du culte à Notre Dame des Miracles
Depuis
le Moyen-Age, Avignonet est le cadre d’un culte à la Vierge Marie
célébrée chaque année au mois de juin. La source écrite de cette
dévotion est officialisée dans la bulle du Pape Paul III, du 4 janvier
1537. Il y est écrit que sera accordée une indulgence plénière aux
fidèles qui prieront dans l’église d’Avignonet, le 1ermardi
du mois de juin. Ainsi, le pape prenait acte d’une tradition locale
selon laquelle 11 inquisiteurs, avec à leur tête un franciscain et un
dominicain, furent massacrés dans l’église dans la nuit du 28 mai 1242,
par des cathares venus de Montségur.
Cette
tradition ajoute que l’église, souillée par le sang des inquisiteurs
fut fermée pendant 40 ans en expiation et pour punir les Avignonétains
de leur complicité. À la réouverture de l’église, les cloches se mirent à
sonner d’elles-mêmes tout le jour et toute la nuit. On trouva également
devant le porche de l’église une statue de la Vierge Marie.
C’est
en témoignage de ce miracle que les Avignonétains choisirent la Vierge
Marie pour patronne et qu’ils instituèrent la Confrérie de Notre Dame
des Miracles. Historiquement, il est peu probable que les inquisiteurs
aient été tués dans l’église. Les témoignages de l’époque rapportent
qu’ils furent massacrés dans le château que possédait le Comte de
Toulouse à Avignonet et où vivait son bailli, Raimond d’Alfaro.
Une
relation était donc établie entre le massacre des inquisiteurs et la
dévotion à la Vierge, qui était déjà vénérée à Avignonet, avant le
Moyen-Age, sous le vocable de Notre Dame de Gaulège, « Notre Dame la
Belle », nom de la 1ère église d’Avignonet.
Pourquoi aller en pèlerinage à Avignonet ?
Le
peuple de Dieu est un peuple qui marche. Depuis Abraham, nous allons à
la Terre Promise. La vie, l’histoire, autant de longues marches, où au
bout Dieu nous attend, où Il marche avec nous sur la route.
Le pèlerinage est le signe concret de cette Église en marche.
Le pèlerinage est le signe concret de cette Église en marche.
À
Avignonet, on vient de tout le Lauragais et au-delà : c’est un
rassemblement, un rendez-vous d’étape, dans la « longue marche ». On
vient de loin pour aller plus loin. Aussi, quand la nuit tombera, on
fera des sillons de lumière dans les rues du village. Un « candélous » à
la main, signe de notre fidélité, est une lumière modeste. Pourtant,
elle invite à une fête de lumière.
À
Avignonet, depuis la porte du fond de l’église, nous nous mettons à
genoux, nous marchons à genoux et, cierge à la main, nous allons
jusqu’au sanctuaire où se trouve la statue de Marie, que nous avons
portée dans les rues du village. Qui nous regarde pourrait trouver cela
étrange, mais qu’il fasse comme nous : qu’il se mette à genoux et
avance. Cela ne s’explique pas, cela se vit et depuis 1282 !
Tout au long du pèlerinage, c’est à dire du 1er mardi
de juin jusqu’à la fin du mois, il est donné la possibilité de recevoir
le sacrement de réconciliation. Pèlerinage et confession personnelle
vont bien ensemble : il ne faut pas manquer l’occasion.
Depuis
le Moyen-Age, existe une confrérie de Notre Dame des Miracles. Il est
possible, au cours du pèlerinage, de s’y inscrire. Cette démarche fait
entrer dans une grande fraternité : par ce geste tout simple, nous
disons que nous avons besoin des prières des autres pèlerins et nous
leur offrons les nôtres. Nous concrétisons la communion des saints. Nous
sommes membres les uns des autres, dans un grand corps dont le Christ
est la tête : c’est toute une vie qui circule, et Marie y a une place de
choix.