L’égalitarisme contre l’égalité
par Guillaume Faye
Ex: http://www.gfaye.com
La thèse défendue ici est que la France est une société égalitariste mais non pas égalitaire
et que l’égalité n’y est pas respectée mais évacuée ; que l’idéologie
égalitariste sert à la fois à justifier et à camoufler des privilèges
qui sont probablement plus importants encore que ceux de la défunte
monarchie ; que par effet hétérotélique l’idéologie égalitariste a
aggravé les inégalités les plus injustes, au profit de pseudo égalités.
La
Révolution française et la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789
avaient défini l’égalité, en rupture avec les privilèges d’Ancien
Régime, comme l’égalité devant la loi et l’instauration de la
méritocratie en lieu et place des avantages de naissance ou de
situation. Mais peu à peu, l’égalitarisme, en exigeant l’égalité de résultat
(sous l’influence de la vulgate marxiste) et en prétendant ”aider” des
catégories prétendues défavorisées a récréé une inégalité de conditions
entre catégories de la population. Avec, à la clé : injustice sociale,
inefficacité et sclérose de la circulation des élites.
Tout d’abord, la principale technique, très perverse, de l’égalitarisme est de construire des simulacres d’égalité.
Pour cela, on fait appel à l’idéologie féministe (dévoiement de la
défense de l’égalité sexuelle), aux doctrines hypocrites du lobby
homosexuel masculin ou à la théorie américaine du genre (gender theory) qui, aux USA, est déjà dévalorisée, ou encore à l’”antiracisme”.
Mesures
emblématiques ”sociétales” de cette idéologie aussi médiatique
qu’inefficace : le mariage pour tous, la parité hommes-femmes
obligatoire en politique comme maintenant dans les conseils
d’administration, (1) l’enseignement néo-totalitaire dès l’école
primaire voire maternelle de l’équivalence entre les sexes. Tout cela au
nom de la lutte contre les discriminations sexuelles, largement
fantasmées. Cette dernière est un détournement d’attention, donnant lieu
à des dispositifs législatifs délirants pour l’immense majorité de la
population, symboliques et mensongers. Toute cette plaisanterie – poudre
aux yeux – masque la construction progressive d’un imposant appareil
inégalitaire édifié peu à peu au nom de la justice et de l’égalité et
fondé sur l’escroquerie idéologique. Quelques exemples :
1)
En matière de protection sociale, de retraites, de régimes de santé,
etc., observons les incroyables privilèges des salariés de la fonction
publique et des secteurs avantagés au détriment du privé, des PME, des
TPE, des professions libérales, des indépendants, des agriculteurs, qui
financent les déficits de la classe protégée.
2)
La non représentativité des syndicats de gauche en terme d’adhérents
qui sont financés par l’État, qui sont au dessus de toute décision de
justice et qui dictent leur volonté corporatiste, par ailleurs machine à
tuer les emplois.
3)
Les aides versées aux clandestins, sans-papiers et faux réfugiés,
inexpulsables (CME, etc.) ou bien les prestations à de ”jeunes” oisifs,
artificiellement victimisés, alors que des Français de souche en
détresse (les ”invisibles”) sont relégués aux oubliettes.
4)
La ”discrimination positive” qui ne dit pas son nom : au nom du concept
de ”diversité”, elle instaure une préférence ethnique – de fait raciste
au pays de l’antiracisme – dans l’administration et les grandes
entreprises, au détriment de la méritocratie égalitaire.
5)
En pratiquant le nivellement par le bas et en abolissant la qualité de
l’école publique, l’idéologie égalitariste, croyant aider les ”classes
populaires” les a plombées. Aujourd’hui, seules les classes riches
peuvent espérer une éducation de qualité pour leurs enfants. Jules Ferry
a été aboli par les héritiers de Mai 68. L’élitisme et la sélection
sont les trésors du peuple sans héritage : la République gauchisée
augmente les inégalités sociales en offrant une éducation démagogique
bas de gamme. Les enfants des bourgeois de gauche vont dans les écoles
privées élitistes. L’ascenseur social est bloqué parce que l’Éducation
nationale offre des prestations dévaluées aux classes populaires, avec
toute la prétention de la caste, d’autant plus agressive qu’elle est
incapable.
6)
La laïcité égalitaire de l’État est également mise à mal du fait d’une
indifférence envers les agressions et profanations contre les lieux de
culte catholiques. Sans parler des répressions envers certains
(condamnées par les instances judiciaires européennes) et de l’aménité
envers d’autres, protégés par un pouvoir tolérant. Sans parler de la
bienveillance protectrice et privilégiée dont bénéficie l’islam. D’une
manière générale, il existe un rupture d’égalité en faveur des amis et
protégés du pouvoir. Tout le système des subventions publiques le
prouve aussi.
L’esprit
même de l’égalité méritocratique anti-privilèges est détruite au profit
de l’édification d’une société à la fois communautariste et de castes
où l’égalité de simulacre dissimule les inégalités réelles. La
circulation sociale ne fonctionne plus. L’égalitarisme idéologique est
un virus sournois contre la justice, la liberté et la démocratie. Il
creuse les inégalités juridiques et économiques. Il est l’aliment de la
guerre à venir. La démocratie et l’harmonie sociales sont rigoureusement
impossibles sans l’homogénéité ethnique, la méritocratie sélective et
l’instruction de qualité pour tous.
Note:
(1)
La ”parité”, tout comme la ”discrimination positive”, est une rupture
du principe d’égalité individuelle puisque le critère de sélection n’est
plus seulement le mérite et la capacité d’un individu mais son
appartenance – à laquelle il n’est pour rien – à un sexe ou à un groupe
ethnique.