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dimanche 6 septembre 2015

Marion Maréchal-Le Pen ne croit pas à la dissidence de son grand-père


 Emmanuel Galiero

 

Durant l'université d'été du Front national à Marseille, la députée du Vaucluse a expliqué pourquoi elle croyait en l'engagement de Jean-Marie Le Pen en faveur d'un apaisement des tensions

Marion Maréchal-Le Pen, députée du Vaucluse et candidate aux élections régionales en Paca, n'a pas semblé inquiète samedi face à l'hypothèse éventuelle d'une dissidence de son grand-père. Tout au long de cette journée, ponctuée d'interrogations sur le débarquement surprise de Jean-Marie Le Pen, la question n'a pas cessé d'agiter les conversations.

Dans la foule médiatique, la jeune élue de Paca est apparue plutôt apaisée sur l'éventualité d'une concurrence susceptible de gêner sa candidature régionale mais également sur les ambitions du président d'honneur. «J'ai entendu parler d'une potentielle liste dissidente, a-t-elle confié, Jean-Marie Le Pen a confirmé, aujourd'hui encore, et il l'avait dit publiquement, qu'il ne mènerait pas de liste dissidente. Je crois que dans ces conditions, nous n'avons pas à craindre qu'il le fasse.» Sans la présence de Jean-Marie Le Pen, la députée du Vaucluse a affirmé ne pas voir «quel pourrait être le destin» d'une telle liste en dissidence. «Surtout, a-t-elle ajouté, que je ne suis pas convaincue que l'étendard «pas content-vengeance» soit particulièrement mobilisateur.»

Le bébé et l'eau du bain

Marion Maréchal-Le Pen a réaffirmé publiquement qu'elle n'était pas «en rupture» avec son grand-père et qu'elle continuait à lui «parler», précisant: «Je fais la distinction entre le conflit qui l'oppose aujourd'hui à la direction du Front national et la personne. Je ne suis pas de celles qui jettent le bébé avec l'eau du bain. Je sais ce qu'on lui doit en Paca et même en France. Je sais ce qu'il a contribué à faire ici, je sais le courage qui a été le sien. Et tout cela, j'assume parfaitement d'en être l'héritière, la continuation, en espérant pouvoir améliorer et aller encore plus loin.»

Marion Maréchal-Le Pen a semblé convaincue d'avoir été entendue par le président du groupe frontiste de la région, d'autant qu'elle s'était déjà exprimée clairement sur le sujet la veille, lors de la présentation de sa campagne à Marseille. Et parce que ses messages auraient été bien perçus par le président d'honneur, celui-ci aurait misé samedi sur l'apaisement des tensions.

Apaisement

«Je ne crois pas qu'il compte venir, a ajouté la secrétaire départementale, il a parfaitement pris conscience qu'aujourd'hui, il est dans un rôle d'apaisement et qu'il en sort grandi.» La rumeur d'un accord concernant certaines investitures en Paca soutenues par le fondateur du FN a circulé dans les travées.

Certains fidèles historiques et probables émissaires de Jean-Marie Le Pen, présents à l'université du parc Chanot, ont confirmé que l'adhérent exclu du parti, était plutôt dans une phase de conciliation. Ils considéraient cependant que personne ne pouvait prédire l'avenir, ni les conséquences de cette crise sur les esprits au sein du Front. Selon eux, Jean-Marie Le Pen, «profondément meurtri», pourrait encore réagir à la «moindre provocation» et chacun devait faire en sorte de «tenir ses troupes» pour éviter de relancer une crise dont les ombres ont hanté la première journée de l'université d'été du Front national.