Empire
Par EROE
EMPIRE
« Et chaque sentinelle est responsable de tout l'empire » (Antoine de Saint-Exupéry, Un sens à la vie)
Conception d'organisation de la politique et de la souveraineté
conforme à des principes organiques, conciliant à la fois la Puissance
unifiante de la fonction souveraine et la diversité vivante de la
société, de la culture, de l'économie et de l'espace. L'Empire tout à la
fois transcende et garantit les diversités.
L'Empire
est pour nous à la fois un mythe à régénérer et à appliquer à l'Europe à
partir des exemples macédonien, romain, germanique, et une philosophie
politique et géopolitique. Mais nous n'entendons pas en faire une utopie
en la réduisant à une description institutionnelle ou à un programme.
Notre vision impériale comporte 3 axes :
•
1) L'Empire unifie autour de la fonction première de toute société
équilibrée, la fonction de souveraineté, ce qui relève de l'essence du
politique et de la conscience historique, donc du destin ; pour le
reste, il préserve la diversité de toutes les autres fonctions, des
institutions, etc., qui n'ont pas d'incidence directe dans ces deux
domaines. L'Empire fédère mais n'homogénéise pas, au contraire de la
“Nation”.
•
2) En deuxième lieu, son existence ne se justifie que par la recherche
de la puissance et de la grandeur culturelles et historiques des peuples
qu'il rassemble en une communauté politique. En revanche, ce qui relève
du bien-être et du "social" regarde les institutions propres des
peuples mais pas l'instance impériale.
•
3) En troisième lieu, puisqu’il est, selon nous, par nature ouvert sur
le monde, prêt à y jouer un rôle à la mesure de sa puissance et non
exclusif des autres entités politiques ou culturelles, l'Empire est
universel mais non universaliste, car les peuples qui le constituent,
dans notre conception tout au moins, n'ont pas de vocation à s'étendre à
toute la Terre, ni territorialement ni ethniquement. En ce sens,
l'Empire n'est pas républicain, au sens français ou américain, et se
distingue du système occidental actuel qui entend, au contraire, inclure
et homogénéiser tous les peuples. Empire ne signifie pas impérialisme.
L'Empire, selon notre conception, n'inclut et ne prend en charge le
destin que des seuls peuples qui peuvent, historiquement, ethniquement
et culturellement, se dire et se sentir parties de la même communauté.
Nous pensons que ce “sentiment” est historialement fondé à surgir en
Europe, Est et Ouest unis/réunis. Une Europe dont les “nations-États”,
au sens des idéologies actuellement dominantes, ne nous paraissent pas
légitimes. En effet, à nos yeux, seule une Europe impériale structurée
par le maillage des régions ethniques nous semble, à terme, viable et
donc légitime. Historiquement, la notion d'Empire a toujours eu contre
elle, d'une part, le pouvoir théocratique et le pouvoir marchand (l'un
et l'autre foncièrement cosmopolites), et d'autre part, le principe de
l'État-Nation dont la logique est fondamentalement sécessionniste,
centralisatrice, homogénéisante et réductrice, et dont l'esprit très
“provincial” génère le chauvinisme de bête à cornes. Cette idée
impériale, nous voulons aujourd'hui la reprendre à notre compte, en lui
donnant le sens de mouvement que lui conférait déjà Moeller van den Bruck .
À lire :
- Qu'est-ce qu'un empire ? (P. Richardot)
- L'idée d'Empire (AdB)
- Métamorphoses de l’idée d’empire à la Renaissance (T. Ménissier)