L’adjudant David Ramos estime toutefois que les magistrats ne sont pas forcément responsables de ce sentiment d’impunité :« La gendarmerie souhaite, dans tous les cas, qu’il y ait une réponse pénale ferme et effectivement appliquée. L’individualisation de la peine provient de l’autorité judiciaire qui a une connaissance des faits au pénal et de la situation sociale de l’intéressé. Nous souhaitons simplement que la peine soit effectivement et rapidement appliquée ».
Le gendarme « voit un système à bout de souffle, qui est à saturation et qui, lui aussi, a urgemment besoin de moyens… »« Lorsque vous sollicitez début mars une convocation par officier de police judiciaire et que la date d’audience est en novembre, vous prenez vite conscience des contraintes qui pèsent sur le calendrier d’audiencement, vous comprenez le recours aux alternatives aux poursuites, vous comprenez que pour incarcérer un mis en cause, il va falloir libérer de la place dans les centres pénitentiaire. »
De « nombreux gendarmes
souffrent de la multiplication effrénée des ‘axes prioritaires’, des
’causes nationales’, des ‘plans d’action’, des ‘réformes pénales’.
» « Tout est urgent, tout est prioritaire » : ils « ne perçoivent pas
l’adéquation pourtant nécessaires à leur secteur, à leur moyens de ces
décisions centrales » et « ne ressentent que les heures qui s’accumulent
de service coordonné en service coordonné, d’indicateur chiffré en
objectif implicite, avec des procédures toujours plus lourdes ou plus
complexes, sans vraie formation continue. »