Extraits :
Il faut selon vous «considérer le djihad comme un leurre, destiné à faire diversion»?
La formule peut paraître provocante. Elle n'est pas destinée à minimiser le phénomène terroriste, mais plutôt à renverser la grille de lecture que nous opérons à la fois du djihad et de l'islam politique, grille de lecture qui est la cause de notre impuissance, car elle omet la dimension culturelle de la résurgence islamique. Nos responsables politiques doivent comprendre que la vraie guerre qui confronte l'Occident est une «soft war», une guerre culturelle, menée au moyen d'un soft power islamique.Gramsci explique que pour conquérir le pouvoir, il faut à la fois exercer une domination politique et une hégémonie culturelle sur une population. La France résiste militairement et politiquement face au terrorisme islamiste ; en revanche, nos consciences sont bousculées, notre psychologie est affaiblie, notre mental est usé, ce qui est le but du terrorisme. Dès lors, en contraste de cette violence qui prend la vie d'enfants, de femmes, et même de héros comme Arnaud Beltrame, la multiplication des voiles et du halal semblent anodine.
Or, le djihad ne renversera ni notre République ni notre civilisation. Mais ce que l'islam radical est impuissant à réaliser, l'islam culturel y parvient. Certains quartiers sont entièrement communautarisés, les populations sont indigénisées. Le djihad, par sa violence, nous hypnotise. Et pendant ce temps, une influence plus discrète et plus puissante est à l'œuvre (instrumentalisée entre autres par les pays du Golfe) qui a pour but d'établir une hégémonie culturelle, une islamisation de la société civile, préalable indispensable à l'établissement d'une domination politique.
[...] Nous avons été aveugles en matière d'immigration. Nous avons pensé que si les populations étrangères s'intégraient politiquement et économiquement, la partie serait gagnée. Le paradigme civilisationnel évoqué par Huntington a été entièrement ignoré. Nous avons cru que quelques cours de Français Langue Étrangère, un emploi et un logement suffiraient à fabriquer des citoyens. Quelle naïveté! La question n'est désormais plus celle d'une maîtrise des flux migratoires, mais celle d'un arrêt des flux migratoires non occidentaux. [...]"
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