On le sait, ma doctrine
politique est celle du patriotisme non révolutionnaire, celle du nationalisme « à
la française » non jacobin, et je ne confonds pas mon amour de la France et
le chauvinisme.
Par ailleurs –me brûlera-t-on
pour cela ? – je ne suis pas un passionné du foutebole auquel je préfère,
sans fanatisme, le rugby. Pour autant je ne déteste pas regarder des rencontres
entre équipes de haut niveau. Tant mieux donc que l’équipe de France ait remporté
ce championnat !
Mais si elle avait dû
être battue, le mieux en effet était que cela fût le fait de l’équipe de
Croatie. J’ai gardé pour ce pays très catholique une grande affection depuis
les années 1990 où il se libéra de l’étau communiste. Avec toute l’équipe de
Chrétienté-Solidarité, nous y fûmes souvent, apportant toute l’aide que nous
pouvions aux enfants de Slavowski-Brod.
Nous y rencontrions le
chaleureux primat, le cardinal Kuharic, véritable sosie de Jean-Paul II,
quoique de taille moindre.
Nous y rencontrions l’ancien
adjudant-chef magnifique héros de notre Légion étrangère, Anton Rosso, devenu
le chef des unités spéciales croates et désormais général. Comme à Varsovie ou
à Cracovie, nous nous sentions chez nous à Zagreb.
Avec Sanders et nos amis
croates, nous évoquions l’histoire des volontaires croates dans nos armées (« le
Royal Croate » de Louis XIV), de la monarchie et de l’empire.
Surtout, nous étions en
parfaite communion avec ce petit peuple, massivement catholique, historiquement
résistant aux déferlements ottomans.
Certains joueurs de leur
équipe, me dit Sanders, sont des fils de vrais patriotes de cette Croatie
indomptable. D’eux au moins on pouvait être sûr qu’ils n’appréciaient sans
doute pas de devoir, pour entrer au stade Loujuicki, passer devant la statue de
Lénine.
Un fraternel salut donc
ici à tous nos amis lecteurs franco-croates, leur équipe a été admirable, illustrant
bien leur pays, petit par la population mais grand dans la préservation de son
identité historique et culturelle.