« J’ai servi mon Dieu, mon Roi, ma
Patrie. J’ai su pardonner. »
Charles-Melchior Artus, marquis de Bonchamps,
est né le 10 Mai 1760 au château du Crucifix (aujourd’hui détruit, seul un
calvaire en marque le lieu), à Juvardeil, paroisse angevine de la partie
orientale du Segréen, sur la rive droite de la Sarthe.
A
l’âge de 16 ans, il s’engage dans le régiment d’Aquitaine : à 22 ans (1782), il
est lieutenant et combat en Inde contre les Anglais, dans le régiment du Bailli
de Suffren ; à 27 ans (1787), il est capitaine de grenadiers.
En 1789, il épouse Marie Renée Marguerite de Scépeaux. Comme il est en désaccord avec les idées de la révolution, il se retire des cadres de l’armée et, avec sa jeune épouse, vient s’installer dans les Mauges, en son château de la Baronnière, sur la paroisse de La Chapelle-Saint-Florent, au sud du Marillais, à une lieue environ deSaint-Florent-le-Vieil.
Néanmoins, un peu plus tard il reprend du service et, le 10 Août 1792, il participe à la défense des Tuileries (cf. > www) : à cette occasion, il sauve la vie de Henri de La Rochejaquelein.
En 1789, il épouse Marie Renée Marguerite de Scépeaux. Comme il est en désaccord avec les idées de la révolution, il se retire des cadres de l’armée et, avec sa jeune épouse, vient s’installer dans les Mauges, en son château de la Baronnière, sur la paroisse de La Chapelle-Saint-Florent, au sud du Marillais, à une lieue environ deSaint-Florent-le-Vieil.
Néanmoins, un peu plus tard il reprend du service et, le 10 Août 1792, il participe à la défense des Tuileries (cf. > www) : à cette occasion, il sauve la vie de Henri de La Rochejaquelein.
Armoiries de
la famille Artus de
Bonchamps :
De gueules à deux triangles vidés d’or entrelacés en forme d’étoile
De gueules à deux triangles vidés d’or entrelacés en forme d’étoile
Au
lendemain de l’insurrection qui éclate à Saint-Florent-le-Vieil le 12 mars 1793, lorsque les paysans
décident de se choisir un chef, ils viennent – comme tout naturellement –
chercher Bonchamps :
dans un premier temps celui-ci refuse, car il ne croit pas aux chances de ce
soulèvement ; puis il prend la tête de ces hommes dont il fera les meilleurs
soldats de l’insurrection, surnommés « les Bonchamps ».
Avec eux, le 3 mai, il s’empare de Bressuire et se dirige ensuite – avec La Rochejaquelein - vers Thouars, qu’ils emportent le 5 : ils gracient les prisonniers et libèrent également le général républicain Quétineau, auquel ils proposent de rester avec eux en tant que prisonnier sur parole ; Quétineau refuse, ne voulant pas passer pour traître, ce qui ne l’empêchera pas d’être jugé, condamné à mort et exécuté par les siens.
Le 25 mai, Bonchamps et ses hommes partent à l’assaut de Fontenay tenue par 4.000 bleus. Bonchamps est blessé par un hussard à qui il vient de faire grâce : malgré les exemples de leur chef, ses soldats, furieux, massacreront une soixantaine de bleus pour ne pas laisser échapper le coupable ! Fontenay est prise, maisBonchamps doit aller se reposer au château de Laubedière, à La Gaubretière.
Le 12 juin 1793, il est présent à Saumur où, avec les autres chefs vendéens, il élit Jacques Cathelineau (cf. > www) comme premier généralissime de la grande Armée Catholique et Royale.
Avec eux, le 3 mai, il s’empare de Bressuire et se dirige ensuite – avec La Rochejaquelein - vers Thouars, qu’ils emportent le 5 : ils gracient les prisonniers et libèrent également le général républicain Quétineau, auquel ils proposent de rester avec eux en tant que prisonnier sur parole ; Quétineau refuse, ne voulant pas passer pour traître, ce qui ne l’empêchera pas d’être jugé, condamné à mort et exécuté par les siens.
Le 25 mai, Bonchamps et ses hommes partent à l’assaut de Fontenay tenue par 4.000 bleus. Bonchamps est blessé par un hussard à qui il vient de faire grâce : malgré les exemples de leur chef, ses soldats, furieux, massacreront une soixantaine de bleus pour ne pas laisser échapper le coupable ! Fontenay est prise, maisBonchamps doit aller se reposer au château de Laubedière, à La Gaubretière.
Le 12 juin 1793, il est présent à Saumur où, avec les autres chefs vendéens, il élit Jacques Cathelineau (cf. > www) comme premier généralissime de la grande Armée Catholique et Royale.
Devant
le Conseil, il ne cessera de défendre son plan qui consiste à traverser la
Loire pour soulever l’Anjou, la Bretagne et
la Normandie. Cependant ,
c’est le plan deCathelineau qui est retenu : s’emparer de
Nantes.
A la tête de 7.000 hommes, Bonchamps s’empare de Varades, d’Ancenis et de Oudon avant d’attaquer Nantes, le 29 Juin, par la route d’Angers, dans le faubourg de Saint Donatien.
Malgré de lourdes pertes, l’armée avance jusqu’à la cathédrale Saint Pierre , au cœur de la ville. Toutefois , n’ayant aucune nouvelle des troupes de Charette ni de celles de Cathelineau, il recule vers Ancenis : en fait, Cathelineau a été mortellement blessé, et l’Armée Catholique et Royale doit se replier.
A la tête de 7.000 hommes, Bonchamps s’empare de Varades, d’Ancenis et de Oudon avant d’attaquer Nantes, le 29 Juin, par la route d’Angers, dans le faubourg de Saint Donatien.
Malgré de lourdes pertes, l’armée avance jusqu’à la cathédrale Saint Pierre , au cœur de la ville. Toutefois , n’ayant aucune nouvelle des troupes de Charette ni de celles de Cathelineau, il recule vers Ancenis : en fait, Cathelineau a été mortellement blessé, et l’Armée Catholique et Royale doit se replier.
Blessé
à Châtillon, le 5 juillet, lors de la victoire sur les troupes commandées par
Westermann, Bonchamps est transporté au château de Jallais :
il ne peut participer au conseil qui, le 19 juillet, élit Maurice de Gigost d’Elbée (cf.
> www)
comme nouveau généralissime ; Cathelineau en
effet a rendu son âme à Dieu le 14 juillet.
Sans illusion, d’Elbée confie à Poirier de Beauvais : « Je ne suis pas à ma place ; il est un autre homme qu’on aurait dû faire généralissime et toutes nos affaires eussent prospéré !… Il faut être obéi, et je ne le suis pas. C’est là, n’en doutez pas, le vrai motif pour lequel on n’a pas nommé Monsieur de Bonchamps. On est convaincu qu’il est plus militaire que je ne le suis, mais aussi qu’il a plus de fermeté, et qu’avec moi l’on fera ce que l’on voudra, parce qu’on suppose que je n’irai point sévir contre des gens qui marquent par leur naissance, leurs propriétés et leur influence. Oui, si Monsieur de Bonchamps était à ma place tout irait bien ; dans ce cas, je me ferais honneur d’être son aide de camp ».
Bonchamps, le bras en écharpe, se rend le 17 septembre à Cholet, où les chefs vendéens sont rassemblés. Ils décident d’anéantir l’armée de Mayence de Kléber, à Torfou : Charette et Lescure doivent attaquer d’un côté, pendant que d’Elbée etBonchamps prennent l’autre flanc.
Bonchamps attaque trois fois de suite les troupes de Kléber, mais la diversion deCharette et Lescure n’a pas lieu, et il est repoussé trois fois, sans toutefois être mis en déroute. Les généraux vendéens ont tout de même l’avantage mais ils attendaient un succès plus complet.
Sans illusion, d’Elbée confie à Poirier de Beauvais : « Je ne suis pas à ma place ; il est un autre homme qu’on aurait dû faire généralissime et toutes nos affaires eussent prospéré !… Il faut être obéi, et je ne le suis pas. C’est là, n’en doutez pas, le vrai motif pour lequel on n’a pas nommé Monsieur de Bonchamps. On est convaincu qu’il est plus militaire que je ne le suis, mais aussi qu’il a plus de fermeté, et qu’avec moi l’on fera ce que l’on voudra, parce qu’on suppose que je n’irai point sévir contre des gens qui marquent par leur naissance, leurs propriétés et leur influence. Oui, si Monsieur de Bonchamps était à ma place tout irait bien ; dans ce cas, je me ferais honneur d’être son aide de camp ».
Bonchamps, le bras en écharpe, se rend le 17 septembre à Cholet, où les chefs vendéens sont rassemblés. Ils décident d’anéantir l’armée de Mayence de Kléber, à Torfou : Charette et Lescure doivent attaquer d’un côté, pendant que d’Elbée etBonchamps prennent l’autre flanc.
Bonchamps attaque trois fois de suite les troupes de Kléber, mais la diversion deCharette et Lescure n’a pas lieu, et il est repoussé trois fois, sans toutefois être mis en déroute. Les généraux vendéens ont tout de même l’avantage mais ils attendaient un succès plus complet.
D’Elbée et Bonchamps viennent ensuite attaquer Westermann à
Châtillon, le 10 octobre, pour lui barrer la route de Cholet. Les paysans
vendéens ne peuvent lutter avantageusement dans la nuit : la petite ville dans
laquelle s’entassent 30.000 royalistes tombe aux mains de 1.500 républicains.
Bleus
et Blancs se retrouvent à Cholet le 17 Octobre 1793 : c’est l’une des plus grandes
bataille de la guerre de Vendée. La Rochejaquelein conduit
la droite de l’armée vendéenne, Stofflet et Marigny arrivent
à gauche, d’Elbée et Bonchamps attaquent
au centre.
Craignant l’issue du combat, Bonchamps donne l’ordre à Autichamps et àTalmond de prendre Varades, en vue de permettre à l’Armée Catholique et Royale de traverser la Loire, en cas de déroute.
Craignant l’issue du combat, Bonchamps donne l’ordre à Autichamps et àTalmond de prendre Varades, en vue de permettre à l’Armée Catholique et Royale de traverser la Loire, en cas de déroute.
La
division de La Rochejaquelein fonce en tête et s’empare de la forêt
de Cholet.D’Elbée et Bonchamps attaquent la brigade de Marceau : ils
écrasent les premiers rangs, puis le combat se stabilise ; nul n’avance ni ne
recule.
La Rochejaquelein commence à faiblir tandis que, à gauche, dans le bois Grolleau,Stofflet et Marigny n’arrivent pas à prendre le dessus. La bataille est indécise. Haxo harcelle la division de La Rochejaquelein qui finit par se disloquer. Et c’est le carnage !
L’armée républicaine poursuit les Royalistes épuisés. Le massacre ne s’arrête qu’à la nuit tombée. Bonchamps et d’Elbée ont été mortellement blessés.
Bonchamps est frappé au moment où il prend connaissance d’un message d’Autichamp et de Talmond qui annonce la prise de Varades.
La Vendée est en flammes ; une foule immense se rue vers la Loire… vers ce qu’elle pense être son salut.
Le passage du fleuve commence à l’aide d’une vingtaine de barques le 18 Octobre 1793.
La Rochejaquelein commence à faiblir tandis que, à gauche, dans le bois Grolleau,Stofflet et Marigny n’arrivent pas à prendre le dessus. La bataille est indécise. Haxo harcelle la division de La Rochejaquelein qui finit par se disloquer. Et c’est le carnage !
L’armée républicaine poursuit les Royalistes épuisés. Le massacre ne s’arrête qu’à la nuit tombée. Bonchamps et d’Elbée ont été mortellement blessés.
Bonchamps est frappé au moment où il prend connaissance d’un message d’Autichamp et de Talmond qui annonce la prise de Varades.
La Vendée est en flammes ; une foule immense se rue vers la Loire… vers ce qu’elle pense être son salut.
Le passage du fleuve commence à l’aide d’une vingtaine de barques le 18 Octobre 1793.
Bonchamps, mortellement blessé, est transporté
dans une barque sur la rive droite de la Loire après la défaite du 17 octobre
1793 à Cholet ; c’est au cours de ce transport qu’il dit au prêtre qui
l’assiste : « J’ai servi mon Dieu, mon Roi, ma Patrie. J’ai su pardonner »
(vitrail de l’église du Pin en Mauges).
A Saint-Florent-Le-Vieil,
sont détenus cinq mille prisonniers républicains dans l’abbatiale et dans le
parc.
Que faut-il en faire ? L’avis général est de les fusiller ; toutefois, prisonniers depuis plusieurs mois, ils ne sont pas la cause des massacres actuels.
Bonchamps est mis au courant de la délibération du conseil de guerre, et il envoie demander la grâce des prisonniers.
Il n’est d’ailleurs pas le seul : Lescure agonisant ne veut pas non plus du massacre, et les habitants de Saint-Florent refusent que leur ville soit associée à cette tuerie. Les dernières volontés de Bonchamps seront déterminantes. Voici le récit qu’en a laissé son épouse :
« Monsieur de Bonchamps, après sa blessure, a été transporté à Saint-Florent, où se trouvent 5 000 prisonniers renfermés dans l’église. La religion avait jusqu’alors préservé les Vendéens de représailles sanguinaires ; mais lorsqu’on leur annonça que mon infortuné mari était blessé mortellement, leur fureur égala leur désespoir ; ils jurèrent la mort des prisonniers.
Monsieur de Bonchamps avait été porté chez Monsieur Duval, dans le bas de la ville. Tous les officiers de son armée se rangèrent à genoux autour du matelas sur lequel il était étendu, attendant avec anxiété la décision du chirurgien. Mais la blessure ne laissait aucune espérance ; monsieur de Bonchamps le reconnut à la sombre tristesse qui régnait sur toutes les figures. Il chercha à calmer la douleur de ses officiers, demanda avec instance que ses derniers ordres fussent exécutés, et aussitôt il prescrivit que l’on donnât la vie aux prisonniers ; puis se tournant, vers d’Autichamp, il ajouta : « Mon ami, c’est sûrement le dernier ordre que je vous donnerai, laissez-moi l’assurance qu’il sera exécuté ».
En effet, cet ordre, donné sur son lit de mort, produisit tout l’effet qu’on en devait attendre ; à peine fut-il connu des soldats que de toutes parts ils s’écrièrent : « Grâce ! Grâce ! Bonchamps l’ordonne ! ». Et les prisonniers furent sauvés. »
Que faut-il en faire ? L’avis général est de les fusiller ; toutefois, prisonniers depuis plusieurs mois, ils ne sont pas la cause des massacres actuels.
Bonchamps est mis au courant de la délibération du conseil de guerre, et il envoie demander la grâce des prisonniers.
Il n’est d’ailleurs pas le seul : Lescure agonisant ne veut pas non plus du massacre, et les habitants de Saint-Florent refusent que leur ville soit associée à cette tuerie. Les dernières volontés de Bonchamps seront déterminantes. Voici le récit qu’en a laissé son épouse :
« Monsieur de Bonchamps, après sa blessure, a été transporté à Saint-Florent, où se trouvent 5 000 prisonniers renfermés dans l’église. La religion avait jusqu’alors préservé les Vendéens de représailles sanguinaires ; mais lorsqu’on leur annonça que mon infortuné mari était blessé mortellement, leur fureur égala leur désespoir ; ils jurèrent la mort des prisonniers.
Monsieur de Bonchamps avait été porté chez Monsieur Duval, dans le bas de la ville. Tous les officiers de son armée se rangèrent à genoux autour du matelas sur lequel il était étendu, attendant avec anxiété la décision du chirurgien. Mais la blessure ne laissait aucune espérance ; monsieur de Bonchamps le reconnut à la sombre tristesse qui régnait sur toutes les figures. Il chercha à calmer la douleur de ses officiers, demanda avec instance que ses derniers ordres fussent exécutés, et aussitôt il prescrivit que l’on donnât la vie aux prisonniers ; puis se tournant, vers d’Autichamp, il ajouta : « Mon ami, c’est sûrement le dernier ordre que je vous donnerai, laissez-moi l’assurance qu’il sera exécuté ».
En effet, cet ordre, donné sur son lit de mort, produisit tout l’effet qu’on en devait attendre ; à peine fut-il connu des soldats que de toutes parts ils s’écrièrent : « Grâce ! Grâce ! Bonchamps l’ordonne ! ». Et les prisonniers furent sauvés. »
« Grâce ! Grâce !
Bonchamps l’ordonne ! » (vitrail de l’église du Pin en
Mauges).
Au
hameau de La Meilleraie, Bonchamps rendit son dernier soupir ce 18 octobre 1793 vers 23h : comme Notre-Seigneur
Jésus-Christ il était âgé de trente-trois ans et demi et, comme Lui, il avait, en
mourant, fait entendre des paroles de pardon et de miséricorde.
Au
cours de la nuit, il fut enterré dans le cimetière de Varades, tout fut fait
pour que sa sépulture demeure inconnue des républicains.
Certains récits prétendent que malgré ces précautions, les bleus le déterrèrent et envoyèrent sa tête à Paris. Cette version des faits n’est pas recevable, nous le verrons plus tard.
Certains récits prétendent que malgré ces précautions, les bleus le déterrèrent et envoyèrent sa tête à Paris. Cette version des faits n’est pas recevable, nous le verrons plus tard.
Le
19 Octobre 1793, Merlin de Thionville écrivit au Comité de Salut Public : « D’Elbée
est blessé à mort. Bonchamps n’a plus que quelques heures à vivre. Ces lâches
ennemis de la Nation ont, à ce qui se dit ici, épargné plus de quatre mille des
nôtres qu’ils tenaient prisonniers. Le fait est vrai, car je le tiens de la
bouche même de plusieurs d’entre eux. Quelques-uns se laissaient toucher par ce
trait d’incroyable hypocrisie. Je les ai pérorés, et ils ont bientôt compris
qu’ils ne devaient aucune reconnaissance aux Brigands… Des hommes libres
acceptant la vie de la main des esclaves ! Ce n’est pas révolutionnaire…
N’en parlez pas même à
la Convention. Les Brigands n’ont pas le temps
d’écrire ou de faire des journaux. Cela s’oubliera comme tant d’autres choses… ».
Toutefois,
beaucoup des prisonniers républicains de Saint-Florent qui eurent la vie sauve
grâce au pardon de Bonchamps n’ont pas oublié. Pierre Haudaudine,
révolutionnaire nantais qui était du nombre, recueille le 14 Octobre 1794 de
nombreuses signatures de ses anciens compagnons : « Nous
soussignés, habitants de Nantes, déclarons et attestons sur l’honneur qu’ayant
fait partie des prisonniers républicains qui se trouvèrent, le 18 Octobre 1793,
entassés, au nombre de cinq mille cinq cents environ, à Saint-Florent-le-Vieil,
où notre délivrance eut lieu le lendemain par l’armée républicaine, nous ne
dûmes notre salut, à cette fatale époque, qu’au caractère noble et généreux de
M. de Bonchamps, l’un des généraux de l’armée vendéenne, qui peu d’instant
avant sa mort, parvint par ses exhortations, à contenir la fureur de ses
troupes, et leur fit même la défense la plus vigoureuse d’attenter à la vie des
prisonniers, dont le sacrifice paraissait résolu. »
Madame de Bonchamps et sa fille, condamnées à mort par le tribunal militaire du Mans, furent sauvées par cette intervention du révolutionnaire nantais.
Madame de Bonchamps et sa fille, condamnées à mort par le tribunal militaire du Mans, furent sauvées par cette intervention du révolutionnaire nantais.
Tombeau de Bonchamps dans l’abbatiale
de Saint-Florent-le-Vieil, oeuvre de David d’Angers.
Parmi les soldats républicains sauvés par le pardon de Bonchamps à
l’agonie, se trouvait aussi le père de Pierre-Jean David,
plus connu sous le nom de David d’Angers.
A la Restauration, Madame de Bonchamps fit exhumer les restes de son époux : en 1817, la tombe du cimetière de Varades fut ouverte et la dépouille du général fut d’abord transférée dans une chapelle du cimetière de La Chapelle Saint-Florent. Mais , huit ans plus tard, le 18 juin 1825, un nouveau transfert, solennel, eut lieu, lorsque le magnifique mausolée ciselé par le talent et la reconnaissance de Pierre-Jean David fut achevé dans l’église abbatiale de Saint-Florent-le-Vieil.
La reconnaissance des ossements du général-marquis de Bonchamps mentionne alors la présence de son crâne, ce qui infirme donc la légende de la décapitation de sa dépouille et de l’envoi de sa tête à la Convention.
A la Restauration, Madame de Bonchamps fit exhumer les restes de son époux : en 1817, la tombe du cimetière de Varades fut ouverte et la dépouille du général fut d’abord transférée dans une chapelle du cimetière de La Chapelle Saint-Florent. Mais , huit ans plus tard, le 18 juin 1825, un nouveau transfert, solennel, eut lieu, lorsque le magnifique mausolée ciselé par le talent et la reconnaissance de Pierre-Jean David fut achevé dans l’église abbatiale de Saint-Florent-le-Vieil.
La reconnaissance des ossements du général-marquis de Bonchamps mentionne alors la présence de son crâne, ce qui infirme donc la légende de la décapitation de sa dépouille et de l’envoi de sa tête à la Convention.
« J’ai servi mon Dieu, mon Roi, ma Patrie. J’ai
su pardonner ». Le
témoignage que s’est rendu à lui-même le héros mourant était juste, et il
demeure pour chacun de nous un splendide exemple : servir les causes justes, jusqu’au
don le plus total ; savoir se battre pour elle avec toute notre énergie ; mais
ne jamais pour autant laisser de place à la haine et à la vengeance à
l’intérieur de nos âmes.
commentaire :
Aujourd’hui en France,
le reste de Civilisation et d’humanité, de Foi catholique, de vocations
sacerdotales et religieuses, ne vient pas de nulle part, non plus que la
prospérité relative que la planète nous envie.
Ce reste résulte de
l’exemple et du sacrifice des millions de Bonchamps, gens connus et surtout
inconnus, qui nous ont précédés dans l’Histoire de France depuis le
baptême de Clovis en 496.
Que laisserons-nous à nos
enfants ?