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samedi 3 juin 2017

Le Monde accuse les évêques maliens d’argent détourné en Suisse

Maximilien Franc


Suite à un article publié dans le journal Le Monde et mettant en cause des responsables catholiques maliens dans l’ouverture de comptes en Suisse, la Conférence épiscopale du Mali (CEM) a opposé un ferme démenti. « La Conférence Épiscopale du Mali s’inscrit en faux contre les allégations affirmant que certains évêques auraient procédé à un détournement de fonds des fidèles catholiques », assure la CEM dans un communiqué publié mercredi 31 mai 2017 sur son site Internet. Elle affirme fonctionner « en toute transparence » selon des statuts, un règlement intérieur et un manuel de procédures précis, accompagnés d’une évaluation régulière de toutes les activités.

« À ce titre, aucun évêque n’agit à titre personnel dès lors qu’il s’agit d’une mission qui lui a été confiée par ses pairs », précise le communiqué, alors que Mgr Jean Zerbo, archevêque de Bamako et futur cardinal, est personnellement visé par le quotidien français. L’Église du Mali affirme poursuivre sa mission d’évangélisation « dans la dignité » et dit ne pas pouvoir « utiliser de l’argent sale pour annoncer le Règne de Dieu ».
Sept comptes bancaires en Suisse selon Le Monde

Dans un article publié le 31 mai 2017, le quotidien Le Monde soutient que la CEM a ouvert sept comptes bancaires en 2002, au Crédit Lyonnais de Monaco. Ces comptes seraient toujours actifs, désormais au sein de la banque suisse HSBC, sans être jamais apparus dans la comptabilité de la Conférence épiscopale. Toujours selon le journal français, qui avance des documents recueillis dans le cadre des révélations du dossier SwissLeaks, les comptes rassemblaient en 2007 douze millions d’euros, répartis à parts égales entre Mgr Jean Zerbo, actuel archevêque de Bamako et futur cardinal, Mgr Jean-Gabriel Diarra, évêque de San, et Cyprien Dakouo. Mgr Jean Zerbo était alors chargé des finances de la CEM, Mgr Jean-Gabriel Diarra était le président de la CEM et Cyprien Dakouo son secrétaire général en 2004. L’article évoque des « soupçons de détournement de fonds » sur fond de « manque de transparence ».