Maximilien Franc
Suite à un article publié dans le journal Le Monde
et mettant en cause des responsables catholiques maliens dans
l’ouverture de comptes en Suisse, la Conférence épiscopale du Mali (CEM)
a opposé un ferme démenti. « La Conférence Épiscopale du Mali
s’inscrit en faux contre les allégations affirmant que certains évêques
auraient procédé à un détournement de fonds des fidèles catholiques », assure la CEM dans un communiqué publié mercredi 31 mai 2017 sur son site Internet. Elle affirme fonctionner « en toute transparence » selon
des statuts, un règlement intérieur et un manuel de procédures précis,
accompagnés d’une évaluation régulière de toutes les activités.
« À ce titre, aucun évêque n’agit à titre personnel dès lors qu’il s’agit d’une mission qui lui a été confiée par ses pairs », précise
le communiqué, alors que Mgr Jean Zerbo, archevêque de Bamako et futur
cardinal, est personnellement visé par le quotidien français. L’Église
du Mali affirme poursuivre sa mission d’évangélisation « dans la dignité » et dit ne pas pouvoir « utiliser de l’argent sale pour annoncer le Règne de Dieu ».
Sept comptes bancaires en Suisse selon Le Monde
Dans un article publié
le 31 mai 2017, le quotidien Le Monde soutient que la CEM a ouvert sept
comptes bancaires en 2002, au Crédit Lyonnais de Monaco. Ces comptes
seraient toujours actifs, désormais au sein de la banque suisse HSBC,
sans être jamais apparus dans la comptabilité de la Conférence
épiscopale. Toujours selon le journal français, qui avance des documents
recueillis dans le cadre des révélations du dossier SwissLeaks, les
comptes rassemblaient en 2007 douze millions d’euros, répartis à parts
égales entre Mgr Jean Zerbo, actuel archevêque de Bamako et futur
cardinal, Mgr Jean-Gabriel Diarra, évêque de San, et Cyprien Dakouo. Mgr
Jean Zerbo était alors chargé des finances de la CEM, Mgr Jean-Gabriel
Diarra était le président de la CEM et Cyprien Dakouo son secrétaire
général en 2004. L’article évoque des « soupçons de détournement de fonds » sur fond de « manque de transparence ».