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samedi 17 mars 2018

11 mars 1963 : l’assassinat de Jean-Marie Bastien-Thiry, le dernier des fusillés

 Le dernier des fusillés
1168115109-240x300Dans sa cellule, on vient réveiller le colonel Bastien-Thiry. Il dort profondément. Dès qu’il a ouvert les yeux, il a compris. Ses premières paroles sont pour ses amis : Quel est leur sort ? On le rassure : ils ont été graciés. Alors il s’habille posément, revêt par-dessus ses vêtements civils une capote bleue de l’armée de l’air, sans galons. Il ne dit rien. Déjà, il se détache du monde.
Le condamné entend alors la messe, reçoit la communion. Ceux qui assistèrent à ces derniers instants ont rapporté à quel point ils avaient été frappés par le rayonnement intérieur qui émanait alors de l’homme qui allait mourir.

Bastien-Thiry prend place dans un fourgon cellulaire. Pendant le trajet, il prie. Le convoi parvient au Fort d’Ivry. Le condamné marche vers le poteau en tenant toujours son chapelet entre ses doigts. On l’attache, on veut lui bander les yeux. Il refuse, comme l’avaient fait avant lui Piegts. Dovecar et Degueldre.

A 6 h 46, la salve retentit, puis le coup qu’on appelle « de grâce « , Le lieutenant-colonel Bastien-Thiry est mort. On emporte son corps à Thiais. On l’enfouit dans le carré des suppliciés, à la sauvette, comme ces voleurs pendus jadis à Montfaucon que l’on entassait dans les fosses communes. Autour de cette tombe sans croix, quelques gendarmes, garde dérisoire.

Son corps fut ensuite transféré au cimetière de Bourg-la-Reine le Samedi Saint (13 avril 1963) suivant son exécution.