« – Alors comme ça, Je n’existe pas ? »
La rencontre entre Dieu le Père et Stephen Hawking, « théoricien de toutes choses », a dû être cocasse. Décédé aujourd’hui à l’âge de 76 ans, Hawking fut un esprit brillant. Brillantissime, même. Il sut lier – ce qui est assez rare pour être apprécié – une véritable carrière de scientifique du plus haut niveau avec une facilité déconcertante à vulgariser des concepts ultra-sophistiqués en dirigeant le regard de ses lecteurs vers le ciel, pour les faire rêver.
Dans Une brève histoire du temps, best-seller vendu à plus de dix millions d’exemplaires dans le monde et traduit en trente-cinq langues, Hawking introduisit sa « Théorie du Tout » (la majuscule est d’origine), supposée nous permettre d’accéder « à la pensée de Dieu ». Il fut un temps, ça l’aurait conduit directement au bûcher. Mais l’Église ressemblant aujourd’hui davantage à une maison de retraite où l’on file la laine qu’à une réunion d’inquisiteurs pyromanes, le diablotin britannique risquait peu… et vendit beaucoup !
Le bouquin était évidemment passionnant. Hawking y explique, pour nous autres non initiés, des phénomènes comme le big bang, les trous noirs, la théorie des cordes. Histoire que ça reste digeste, l’éditeur avait convaincu l’auteur de « ne pas mettre trop d’équations » dans le livre… Sage conseil que Hawking appliqua, avec à la clef le succès que l’on sait.
Encouragé par l’incroyable diffusion de ce livre, le scientifique britannique renouvela l’expérience grand public avec Y a-t-il un grand architecte dans l’univers ? 1.
Avec ce livre, Hawking pensa pouvoir aller plus loin. Dans un passage de quelques lignes sur l’avant-dernière page du bouquin – passage mis en exergue par son éditeur pour promouvoir la sortie du livre -, Hawkins théorise la non-nécessité de l’existence de Dieu :
Au delà du grand scientifique et du vulgarisateur à succès, Stephen Hawking fut aussi pour le grand public un exemple extraordinaire de force intérieure. Emprisonné depuis les années 60 dans un corps qui ne répondait plus, Hawking n’abandonna jamais. Lorsqu’il fut diagnostiqué à l’âge de 21 ans, les médecins lui prédirent une mort sous deux, trois ans. Qu’à cela ne tienne, Hawking continua d’avancer dans la vie… Il se fit construire un appareil sophistiqué qui lui permit de continuer à s’exprimer, lettre par lettre, humour anglais y compris ! Sur la fin, seule une minuscule contraction de la joue lui permettait de commander son appareillage de dictée.
Ce matin, annonçant son décès dans une dépêche, ses enfants ont rappelé ce que leur père disait en privé :
À Dieu, Sir !
Robin de La Roche
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La rencontre entre Dieu le Père et Stephen Hawking, « théoricien de toutes choses », a dû être cocasse. Décédé aujourd’hui à l’âge de 76 ans, Hawking fut un esprit brillant. Brillantissime, même. Il sut lier – ce qui est assez rare pour être apprécié – une véritable carrière de scientifique du plus haut niveau avec une facilité déconcertante à vulgariser des concepts ultra-sophistiqués en dirigeant le regard de ses lecteurs vers le ciel, pour les faire rêver.
Dans Une brève histoire du temps, best-seller vendu à plus de dix millions d’exemplaires dans le monde et traduit en trente-cinq langues, Hawking introduisit sa « Théorie du Tout » (la majuscule est d’origine), supposée nous permettre d’accéder « à la pensée de Dieu ». Il fut un temps, ça l’aurait conduit directement au bûcher. Mais l’Église ressemblant aujourd’hui davantage à une maison de retraite où l’on file la laine qu’à une réunion d’inquisiteurs pyromanes, le diablotin britannique risquait peu… et vendit beaucoup !
Le bouquin était évidemment passionnant. Hawking y explique, pour nous autres non initiés, des phénomènes comme le big bang, les trous noirs, la théorie des cordes. Histoire que ça reste digeste, l’éditeur avait convaincu l’auteur de « ne pas mettre trop d’équations » dans le livre… Sage conseil que Hawking appliqua, avec à la clef le succès que l’on sait.
Encouragé par l’incroyable diffusion de ce livre, le scientifique britannique renouvela l’expérience grand public avec Y a-t-il un grand architecte dans l’univers ? 1.
Avec ce livre, Hawking pensa pouvoir aller plus loin. Dans un passage de quelques lignes sur l’avant-dernière page du bouquin – passage mis en exergue par son éditeur pour promouvoir la sortie du livre -, Hawkins théorise la non-nécessité de l’existence de Dieu :
« Parce qu’il y a des lois comme la gravité, l’univers peut et doit se créer lui-même à partir de rien. […] La création spontanée est la raison pour laquelle il y a quelque chose plutôt que rien, pourquoi l’univers existe, pourquoi nous existons. Il n’est pas nécessaire d’invoquer Dieu pour appuyer sur la touche « on » et faire démarrer l’univers.Et une grande partie de la communauté scientifique de lui tomber dessus, avec, en gros, cet argument : « Si l’on demande à l’Église de ne pas s’occuper de nos affaires scientifiques, ce n’est pas pour qu’à notre tour on se mêle de religion. » On relira – une fois n’est pas coutume, l’excellent article de Libération qui résuma toute la querelle.
Au delà du grand scientifique et du vulgarisateur à succès, Stephen Hawking fut aussi pour le grand public un exemple extraordinaire de force intérieure. Emprisonné depuis les années 60 dans un corps qui ne répondait plus, Hawking n’abandonna jamais. Lorsqu’il fut diagnostiqué à l’âge de 21 ans, les médecins lui prédirent une mort sous deux, trois ans. Qu’à cela ne tienne, Hawking continua d’avancer dans la vie… Il se fit construire un appareil sophistiqué qui lui permit de continuer à s’exprimer, lettre par lettre, humour anglais y compris ! Sur la fin, seule une minuscule contraction de la joue lui permettait de commander son appareillage de dictée.
Ce matin, annonçant son décès dans une dépêche, ses enfants ont rappelé ce que leur père disait en privé :
« Cet Univers ne serait pas grand-chose s’il n’abritait pas les gens qu’on aime. »
”
Notes:
- Certains lecteurs complotistes verront dans ce titre un clin d’œil évident à la franc-maçonnerie et à son GADLU. Sauf qu’il ne s’agit, là, que du titre français, traduction trahissant le titre original : « The Grand Design ». Désolé pour les adeptes du complot.
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