Autriche - Un cerveau de l'extrême-droite à l'Intérieur
Portrait
du nouveau ministre autrichien de l'Intérieur, Herbert Kickl, le
stratège du FPÖ, qui aura la main sur les lieux de mémoire des crimes
nazis. Profil de Christelle Guibert, publié dans Ouest-France lundi 18
décembre
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Au
sein du FPÖ, le parti d’extrême droite autrichien fondé par des
nostalgiques du nazisme, Herbert Kickl est considéré comme le cerveau,
la plume, le créateur de slogans. Un intello à lunettes, diplômé en
journalisme, en sciences politiques, qui ne trouve, « malheureusement »,
plus assez de temps pour finir sa thèse de philosophie sur Hegel.
Ne
pas se fier à son air d’Harry Potter. L’homme qui fêtera son demisiècle
en 2018 est méthodique. Se lever aux aurores pour courir et réfléchir
aux propos qu’il mettra dans le journal du parti ou dans la bouche des
ténors. Le « Napoléon de poche », insulte adressée par l’expatron du FPÖ
Jörg Haider (décédé en 2008) à Jacques Chirac, c’est du « Kickl ». «
Abendland in Christenhand » – « l’Occident aux mains des chrétiens » –
porté par le leader actuel Heinz-Christian Strache, vicechancelier,
aussi.
«
Sa virulence et son langage me rappellent Goebbels », confiait Ariel
Muzicant, au journal Die Presse. Le président de la communauté juive de
Vienne est horrifié que ce personnage de l’ombre ait mis la main sur les
lieux commémoratifs du pays.
C’est
lui qui, par exemple, distribuera les subventions au musée des
Persécutions nazies qu’est devenu le camp de concentration de
Mauthausen, ou encore aura le pouvoir de nommer certains de ses
administrateurs. Pire, Kickl devra aussi se pencher sur l’avenir de la
maison natale d’Adolf Hitler, dans la petite ville de Braunau.
C’est
inquiétant. D’autant qu’il n’est pas seul. L’extrême droite, arrivée
troisième aux législatives d’octobre, affirme avoir raflé 75 % du
pouvoir au sein du nouveau gouvernement. Avec la Défense et les Affaires
étrangères.
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