"Le
courrier adressé le 6 décembre aux éditeurs distribués par Presstalis a
eu de quoi les faire sursauter. La messagerie de presse leader (80 % du
marché) leur indiquait, sous la plume de sa nouvelle directrice
générale, Michèle Benbunan, qu’elle allait bloquer immédiatement
25 % de leurs recettes jusqu’à fin janvier. Objectif, faire face à un
trou de trésorerie qui s’élèverait à plus de 32 millions d’euros.
Premiers touchés par cette ponction
décidée de manière unilatérale et du jour au lendemain, les petits
éditeurs. Ils sont plus d’un millier chez Presstalis (dont Présent)
mais ne représentent que 20 % du chiffre d’affaires total face à une
trentaine de groupes de médias (Prisma Media, Lagardère active, Le Figaro,
SFR Media, etc.) qui concentrent l’essentiel des ressources. Leur
syndicat professionnel est monté au créneau dès le lendemain pour
demander à Presstalis de revenir sur sa décision qui pourrait se solder,
selon lui, par des fermetures de titres. [...]
Pour expliquer les difficultés de
trésorerie de Presstalis, la baisse des volumes de journaux vendus
chaque année est, comme toujours, mise en avant. En 2016, elle
atteindrait 5 %. Le format de Presstalis, qui compte encore plus d’un
millier de salariés entre le siège et les dépôts, est pourtant aussi en
cause. Dans les pays européens voisins, le « niveau 1 » (messagerie) est
deux ou trois fois plus léger, et donc moins coûteux, qu’en France. A
contrario, le nombre de marchands de journaux est de 70 000 en
Allemagne, contre seulement 22 000 dans l’Hexagone. [...]"