Julien Langella, ancien militant de
l’Action française, fut co-fondateur de Génération Identitaire en 2011
et a rejoint en 2013 l’association Academia Christiana dont il est
devenu le vice-président.
Son livre Catholiques et Identitaires
part d’un constat. Une nation disparaît purement et simplement si le
peuple qui l’incarne cesse d’exister, emporté par la haine de son Dieu
et progressivement remplacé par une population étrangère. Face à la
menace de voir notre identité chrétienne, intrinsèque substance de la
France, submergée par ce grand remplacement, une contre-offensive
catholique et enracinée doit voir le jour.
Ce livre a l’ambition de convaincre les
hommes de bonne volonté que charité chrétienne et combat identitaire ne
s’opposent en rien. Défendre son identité, c’est d’abord et avant tout
aimer son peuple, c’est-à-dire sa famille élargie. Préserver son
identité, c’est préférer la diversité authentique, garantie par des
frontières mutuellement respectées, plutôt que l’uniformité imposée par
la mondialisation et le consumérisme. Julien Langella insiste sur le
fait que les catholiques qui combattent à juste titre la théorie du
genre doivent prendre conscience que la religion du métissage est une
variante de la théorie du genre et doit également être combattue. Il met
aussi en garde contre l’utilisation du mot « migrant », un mot piégé et
à bannir. Car un clandestin, on le reconduit à la frontière, tandis
qu’un « migrant », on considère qu’il faut l’accueillir.
L’auteur prône aussi le rétablissement
d’un ordre social corporatif comme antidote à l’émigration et rappelle
que l’enracinement passe par le localisme. Et pour éviter la guerre
civile, il conclut naturellement que la solution passe par la
remigration.
Ce livre accumule des réflexions de bon
sens. Son principal défaut est de ne pas prendre en compte que l’Eglise
conciliaire est en rupture complète avec le catholicisme bi-millénaire.
Julien Angella tente de s’accrocher à quelques phrases tirées ici ou là
d’un propos du Pape François pour y voir un soupçon d’encouragement à
l’enracinement. C’est se leurrer. Celui qui est en ce moment assis sur
le trône pontifical se révèle un promoteur du mondialisme, du
syncrétisme religieux et d’un suicide de l’Europe par l’accueil
inconditionnel d’une immigration de remplacement. Le vrai catholicisme
est bel et bien identitaire mais il n’a pas grand chose en commun avec
la version frelatée qui nous est présentée par les modernistes. S’il
veut être conséquent, Julien Langella, incontestablement de bonne
volonté, finira par comprendre que le retour au catholicisme
traditionnel, antérieur au Concile Vatican II, est un passage obligé et
indispensable.
Catholiques et Identitaires, Julien Langella, éditions Dominique Martin Morin, 360 pages, 22 euros
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