Beaucoup de choses ont déjà été écrites pour faire le bilan des cinq premières années du pontificat du Pape François et de sa « réforme » - « révolution » ? - , vraie ou imaginaire.
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Si nous relisons brièvement sous cette lumière les comportements de François qui ont suscité le plus d’émoi, nous comprenons mieux leur logique commune :
- le fait qu’il mette en évidence, depuis le jour de son élection, sa charge d’évêque de Rome davantage que celle de pape de l’Eglise universelle ; - sa déstructuration de la figure canonique du pontife romain (le fameux « qui suis-je pour juger ? ») qui ne n’explique pas seulement par des raisons liées à son caractère mais par des motivations plus profondes, de nature théologique ; - le fait que certains sacrements parmi les plus caractéristiques de la manière de « se sentir catholique » (la confession auriculaire, le mariage indissoluble, l’eucharistie), soient pratiquement vidés de leur substance sous couvert de raisons pastorales telles que la « miséricorde » et l’« accueil » ; - l’exaltation de la « parrhésie » autour de l’Eglise, de la confusion soi-disant créatrice, à laquelle se rattache une vision de l’Eglise quasi comme une fédération d’Eglises locales dotées de larges pouvoir disciplinaires, liturgiques et même doctrinaux.
L’opération lancée par le pape François et son entourage connaîtra-elle un succès durable ou finira-t-elle par rencontrer des résistances plus importantes que celles, en définitive marginales, qui ont déjà émergé au sein de la hiérarchie ou de ce qui reste du peuple catholique ?
A quel genre de nouvelle réalité « catholique » donnera-t-elle naissance dans les sociétés occidentales ?
Et plus généralement : quelles conséquences pourrait-il y avoir dans le champ culturel, politique et religieux pour monde occidental qui, malgré qu’il ait atteint un niveau de sécularisation généralisé, repose en partie sur le « catholicisme romain » ?
La Porte Latine du 20 avril 2018
Nos documents
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