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dimanche 29 avril 2018

Encore des milliiards pour la banlieue, alors qu'il faudrait y faire régner l'ordre


Jean-Louis Borloo a remis au Premier ministre un rapport sur la politique de la ville intitulé "Vivre ensemble - vivre en grand la République". Ce rapport réclame « au moins 48 milliards d’euros »… A 2 milliards près Borloo nous refourgue son plan de 2002 quand il était ministre de la Ville. La France rurale qui travaille, se tait, paie et ne casse rien, attendra....

Intéressante réaction de Malek Boutih, ancien député PS de l'Essonne, ex-président de SOS-Racisme :

Unknown-11"Ce rapport [...] est voué, comme tout ce qui a été entrepris précédemment, à un échec profond. Parce qu'il est basé sur une erreur d'analyse fondamentale, qui consiste à penser que la banlieue dysfonctionne sur l'encadrement, le social, l'économie, alors que dans ces territoires, c'est la République qui est en train de s'effondrer. Le temps passant, l'accumulation des erreurs politiques a changé la nature de certains territoires où règne désormais le désordre social. Ce sont des territoires en marge de la République.
Ces quartiers "en marge" doivent-ils bénéficier d'un traitement différent des autres territoires, ce qui semble être la philosophie profonde du plan Borloo ?  
Le rapport préconise une sorte de "Make banlieue great again". Mais ce temps est révolu. Soit la banlieue rejoint la France, soit la fracture qui est déjà terrible va continuer à s'aggraver. La banlieue est vue dans ce texte comme une start-up potentielle pour la France. Il s'agirait plutôt de renouer avec une tradition très ancrée : celle d'une République garante du traitement égalitaire de tous les citoyens, pas seulement les plus géniaux ou les plus excentriques. Nous devons normaliser ces quartiers. [...]
Le "gangrénage" par la violence détruit tous les efforts de ceux qui continuent à se battre dans ces territoires. Prenons le cas de l'Education nationale : le rapport s'appuie sur des stéréotypes complètement faux. Certes, il s'agit de milieux populaires et pauvres, mais aujourd'hui, c'est la violence qui empêche les gosses de pouvoir étudier, et qui conduit les parents à les envoyer dans des écoles privées. Il y a une rupture de confiance totale. Les gens ne croient plus à l'Etat pour assurer la sécurité et l'avenir de leurs enfants. L'éducation, c'est un problème de décomposition sociale, mais aussi de violence. Il y a urgence à faire de toutes les écoles de la République des bastions de tranquillité, à l'abri des voyous et de tous ceux qui veulent faire du mal à la jeunesse. La police est donc une priorité, une condition sine qua non au lancement de tout processus. Le rapport n'en parle pas beaucoup, car il a été pensé à côté de la société. Une fois que l'ordre républicain est rétabli, vous pouvez engager des mesures. Ca doit être l'objectif prioritaire. Un objectif simple, mais qui paraît aujourd'hui inatteignable. Et c'est cela qui est inquiétant."
Jean-Louis Borloo met en garde contre un nouvel apartheid dans les banlieues. Il ne doit pas souvent s'y rendre : la population française a fuit les banlieues de l'immigration.