Un geste qui a provoqué un malaise au
Conseil de l’UE, à Bruxelles, mercredi 25 avril 2018 lors d’une réunion
entre ambassadeurs des 28 pays membres au sein du Conseil, au moment
d’évoquer les modalités d’un futur groupe d’experts des États membres
sur les budgets européens d’après la sortie de la Grande-Bretagne de
l’UE, l’un des dossiers les plus épineux des mois à venir à
Bruxelles. La diplomatie française a expliqué le mécontentement du
représentant de la France comme «une manière de marquer le coup face à un débat mal orienté par le secrétariat du Conseil. Sur
un sujet aussi sérieux que le prochain cadre financier pluriannuel, il
faut qu’il y ait un respect du multilinguisme des institutions de l’UE.» «Il
ne s’agit pas d’une mise en scène orchestrée, mais d’une manière de
marquer le coup face à un débat mal orienté par le secrétariat du
Conseil, avec des méthodes qu’il fallait refuser».
Il est vrai que les autorités françaises
se soucient de moins en moins des prérogatives de la langue française
depuis le traité de Maastricht et plus encore depuis celui de Lisbonne,
alors que ses différents dirigeants la renient de plus en plus comme
nation. Le président français intervenant en faveur de la Francophonie
fin mars dernier avait jugé que le recul du français au sein des
institutions européennes n’était «pas une fatalité», constatant que «L’anglais n’a sans doute jamais été aussi présent à Bruxelles au moment où nous parlons de Brexit».
Et pourtant ce n’est pas Emmanuel Macron qui prend tant de plaisir à
s’exprimer en anglais à l’étranger et même en France, et qui lutte
contre le principe national à toutes occasions, qui encourage les
étrangers à considérer que le Français est indispensable au sein de
l’UE. Le geste, hélas isolé, de l’ambassadeur, mériterait d’être réitéré
plus souvent et d’avoir des suites concrètes, non comme argument de
fuite d’une discussion épineuse, mais comme principe. Le patrimoine
culturel et linguistique français en dépend. Au XVIIIème siècle le
français était la langue de la société élégante des pays européens
jusqu’en Russie. Ainsi le grand poète-écrivain le plus aimé de Russie a
écrit ses premières œuvres en français. Actuellement encore mais
beaucoup plus au XXème siècle, nombreux étaient les Russes qui parlaient
le français et qui arboraient des ouvrages en français dans leur
bibliothèque, comme j’ai pu l’observer.
Bien que la loi Toubon du soit
toujours active actuellement, il est devenu de bon ton de la
transgresser à tout propos en parsemant les publicités d’anglais, sans
que les autorités ne réagissent, comme pour, peu à peu imposer l’anglais
comme langue de référence et langue mondiale pour un gouvernement
mondial. Et pourtant le français est rendu obligatoire par la
constitution de 1958 (article 2).
Cette « loi [Toubon] prévoit l’emploi du français dans les différentes circonstances de la vie sociale telles que le travail, la consommation, la publicité, les médias, les services publics, l’enseignement et la recherche. Par exemple, elle fait obligation à tout employeur installé sur le territoire français, fût-il une multinationale de Chicago, de conclure un contrat de travail en français ou de le traduire. Autre exemple : elle oblige le fabricant d’un médicament ou d’un appareil électrique à traduire le mode d’emploi… Source ministère de la Culture
Cette manifestation d’humeur en faveur
de la défense de la langue française au sein de l’Union européenne
marque-t-il la première posture officielle en faveur de la langue
française, ou bien est-ce un acte sans lendemain ? A voir!
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