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dimanche 29 avril 2018

Les Républicains, dans le nouveau casse-noix ?

Cécile Cornudet ♦

Macron chasse sur ses terres, y compris régaliennes, Le Pen redonne de la voix, la base rêve d’union des droites : LR vient à manquer d’air. En Marche s’est ému de trouver des abstentionnistes en ses rangs, mais c’est LR qu’ils ont gêné.

A force de juger le texte Collomb sur l’asile et l’immigration trop dur, ces députés LREM ont fini par lui donner une coloration « de droite » qu’il n’aurait peut-être pas eue sans eux. Après les réformes économiques, le régalien donc : mais quel oxygène (politique) reste-t-il donc aux Républicains ?

Un an après son élimination à l’élection présidentielle, le principal parti de droite semble soumis à l’un de ces « casse-noix » qu’avait théorisé Jean-Luc Mélenchon en parlant du PS. Emmanuel Macron occupe en grande partie le terrain idéologique de la droite et séduit ses électeurs. Marine Le Pen retrouve de la voix tandis que son socle électoral résiste. Sur le terrain, des élus et des électeurs mettent, par la base, une autre forme pression, en faveur d’une union des droites.

Bertrand et Pécresse sont dans les médias

Pressé de toutes parts, le parti navigue. Dans une surenchère qui frise parfois l’approximation : Laurent Wauquiez promet l’expulsion de 300.000 clandestins sur cinq ans, quand son parti au pouvoir ne dépassait pas les 16 à 20.000 par an. Dans un pessimisme sur les réformes qui continue d’interroger ses électeurs. Dans un appel récurrent à l’ordre et à l’état de droit, auquel… l’exécutif s’empresse de répondre. Si la droite a moqué le « en même temps » macronien, la voilà contrainte à un « oui mais » pas toujours lisible. Les réformes oui mais elles ne vont pas assez loin, la SNCF oui mais il aurait fallu s’y prendre autrement, l’autorité oui mais plus dans les discours que dans les actes.

Dans la navigation, il faut au moins un capitaine. Sauf que lesté par l’épisode de l’EM Lyon, Laurent Wauquiez suscite un scepticisme croissant, même s’il est encore feutré. Des soutiens d’hier sont aujourd’hui critiques dès que les micros s’éteignent. « Après les élections européennes de 2019, la question de son maintien sera posée », dit tranquillement l’un d’eux.

Dans les moments de flottement, ressortent les poids lourds. Deux ont fait une apparition médiatique ce lundi, mais pour dire exactement l’inverse. Xavier Bertrand (sur RTL) a critiqué Emmanuel Macron qui « ne favorise que les premiers de cordée ». Valérie Pécresse a apporté un soutien appuyé à la réforme des universités du gouvernement. Quand même les opposants internes naviguent…

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