Le site ParisNormandie.fr offre à ses lecteurs une "Enquête à Rouen sur Génération Identitaire".
Chose suffisamment rare pour être soulignée, ce reportage est objectif
et donne la parole à de nombreux militants. Pas de sous-entendu, pas de
procès d'intention, pas de jugement péremptoire du journaliste :
"À
Rouen, La Vague normande lancée en 2009 a intégré la nouvelle marque
Génération identitaire à sa création en 2012. Localement, ils sont une
vingtaine de membres actifs. Reconnaissables à leurs sweats jaunes, ils
font parler d’eux au travers d’actions médiatiques : début mars ils s’en
prennent à des associations accusées d’« encourager la venue de nouveaux clandestins » en Europe. L’hiver, une fois par semaine, ils mettent en pratique leur devise « Les nôtres avant les autres » lors d’une maraude à la rencontre des SDF du centre-ville (...)
Le groupuscule,
essentiellement masculin, recrute les moins de 30 ans. Mais beaucoup
n’attendent pas leurs 18 ans pour sympathiser (...) Nina raconte vouloir
« défendre l’intérêt national à l’heure de la mondialisation » et de l’« invasion culturelle ». Elle évoque pêle-mêle « l’insécurité [qui] monte » et ces « petits commerces qui n’arrivent plus à vivre de leur travail ».
« Politiquement, nous sommes des gramscistes de droite », éclaire Matthieu Bontant. Antonio Gramsci, philosophe marxiste italien du XXe siècle, a théorisé « le combat culturel ». « Notre
but est de préparer le terrain à nos idées pour que les gens soient
prêts. C’est la politique de l’extrême gauche depuis des années. Il nous
faut exister dans la société. » Leurs
idées sont centrées sur la préservation des traditions, une culture et
une identité européenne qui seraient menacées par la mondialisation
(avec l’américanisation des sociétés) et l’immigration (...)
Dans leur local, dont l’adresse est tenue secrète, en centre-ville historique, on se remémore sur un panneau d’affichage les venues, à Rouen, d’Éric Zemmour et de Philippe de Villiers.
La bibliothèque regorge d’ouvrages sur l’histoire de la Normandie. Dans
la pièce principale, un livre publié par Les Identitaires est placé en
évidence : « 30 mesures pour une politique d’identité et de remigration ». « Le principe de remigration a été inventé par les Identitaires »,
rappelle Matthieu Bontant. Souvent, celui-ci désigne le retour dans
leur pays d’origine des immigrés, en remontant sur plusieurs
générations. À Génération identitaire, on parle d’« incitation » à quitter le pays à travers plusieurs mesures à destination de « cette population française entre guillemets qui rejette la France » : fin de la double nationalité suivie de la fin des aides sociales aux non-Français, interdiction des minarets..."