Jeudi, 24 Novembre 2005 |
SMIC aux 24 heures du Mans
Philippe Delbauvre | Politique |
Les socialistes ne sont pas différents des autres hommes politiques de l'échiquier français. D'une part parce qu'ils ont cessé d'être socialistes (l'ont t-ils jamais été ?), d'autre part parce que faisant partie d'un système, ils se voient contraints d'obéir à ses us et coutumes qui dans le cas présent ne sont que vices. Il fallait la grande unification alors on a décrété qu'elle a eu lieu. Pourtant personne n'est dupe et les petites phrases assassines ont circulé durant toute la durée du congrès. Bien conscients de l'impression détestable laissée aux français, il fallait trouver le machin qui allait vraiment faire de gauche et qui soit capable d'être mobilisateur en effaçant la pénible amertune des militants en fin de congrès. Cela fut fait par l'intermédiaire d'une proposition novatrice qui ne pouvait que faire des satisfaits dans le monde pseudo socialiste qui caractérise le parti portant le même nom: le smic à 1500 euros, c'est à dire une brique.
Dans l'inconscient de ceux qui ont la quarantaine aujourd'hui, ces 10 000 francs représentent une certaine aisance. C'était un cap que peu atteignaient à une époque où il est vrai que l'inflation avoisinnait les 15 % et où le smic se situait au voisinage de 4000 francs. On peut dès lors faire remarquer que ceux qui se nomment eux mêmes socialistes nous proposent pour demain ce qui n'est autre que le rêve d'hier. En cela la proposition joue sur l'inconscient afin de susciter l'adhésion sachant pourtant que la donne a changé. Quand bien même cette mesure pourrait être adoptée, on peut légitimement s'interroger sur sa faisabilité.
Le simple bon sens suffit à effacer tout espoir quant à une éventuelle réussite du projet. En effet, si on considère que le salaire représente une part des profits obtenus par l'entreprise, il est illusoire de penser possible d'augmenter le smic: dans un secteur concurrentiel, seule la minoration des sorties parmi lesquelles figurent les salaires permet l'obtention des nouvelles parts de marché. On retrouve le système capitaliste et sa froide logique qui implique que seuls des salaires bas peuvent rendre la compétitivité des entreprises. Donc, les socialistes qui n'ont jamais prétendu mettre à bas ce système économique, feignent par commencer par là où ils devraient finir. Mais comme aucune voix ne s'est élevée, on a pu se permettre de tout dire.
Un autre problème se pose, qui n'a bien entendu pas été évoqué et qui pourtant relève de la logique la plus élémentaire. Toute augmentation du smic implique un relèvement des salaires situés au dessus ou directement indexés sur lui. Dès lors, par un effet domino, c'est toute la pyramide salariale qui viendrait à être affectée par une telle mesure. Là encore, personne ne semble avoir réagi dans la salle: il est probable que le volet social si peu ouvert et pourtant mal suffise par simple évocation à susciter l'enthousiasme et fermer les cerveaux.
Ce que les socialistes, qui sont loin d'être naifs ont tu, ou préféré taire par simple démagogie, c'est la prochaine disparition du smic. Cela fait partie de la logique du système, encore une fois, et sans en sortir on continuera à en subir les foudres. Il va de soi que l'on peut promettre n'importe qu'elle augmentation concernant le smic si l'on sait à l'avance que celui ci va disparaître.
Enfin, ce que les socialistes savaient parfaitement, c'est la distinction entre salaire net et salaire brut. Celui qui donne compte en brut et celui qui reçoit pense en net. Il va de soi que dans le meilleur des cas, c'est d'un salaire brut qu'il s'agit. Mais compte tenu de ce qui fut écrit plus haut, cela n'a pas vraiment d'importance...
Dans l'inconscient de ceux qui ont la quarantaine aujourd'hui, ces 10 000 francs représentent une certaine aisance. C'était un cap que peu atteignaient à une époque où il est vrai que l'inflation avoisinnait les 15 % et où le smic se situait au voisinage de 4000 francs. On peut dès lors faire remarquer que ceux qui se nomment eux mêmes socialistes nous proposent pour demain ce qui n'est autre que le rêve d'hier. En cela la proposition joue sur l'inconscient afin de susciter l'adhésion sachant pourtant que la donne a changé. Quand bien même cette mesure pourrait être adoptée, on peut légitimement s'interroger sur sa faisabilité.
Le simple bon sens suffit à effacer tout espoir quant à une éventuelle réussite du projet. En effet, si on considère que le salaire représente une part des profits obtenus par l'entreprise, il est illusoire de penser possible d'augmenter le smic: dans un secteur concurrentiel, seule la minoration des sorties parmi lesquelles figurent les salaires permet l'obtention des nouvelles parts de marché. On retrouve le système capitaliste et sa froide logique qui implique que seuls des salaires bas peuvent rendre la compétitivité des entreprises. Donc, les socialistes qui n'ont jamais prétendu mettre à bas ce système économique, feignent par commencer par là où ils devraient finir. Mais comme aucune voix ne s'est élevée, on a pu se permettre de tout dire.
Un autre problème se pose, qui n'a bien entendu pas été évoqué et qui pourtant relève de la logique la plus élémentaire. Toute augmentation du smic implique un relèvement des salaires situés au dessus ou directement indexés sur lui. Dès lors, par un effet domino, c'est toute la pyramide salariale qui viendrait à être affectée par une telle mesure. Là encore, personne ne semble avoir réagi dans la salle: il est probable que le volet social si peu ouvert et pourtant mal suffise par simple évocation à susciter l'enthousiasme et fermer les cerveaux.
Ce que les socialistes, qui sont loin d'être naifs ont tu, ou préféré taire par simple démagogie, c'est la prochaine disparition du smic. Cela fait partie de la logique du système, encore une fois, et sans en sortir on continuera à en subir les foudres. Il va de soi que l'on peut promettre n'importe qu'elle augmentation concernant le smic si l'on sait à l'avance que celui ci va disparaître.
Enfin, ce que les socialistes savaient parfaitement, c'est la distinction entre salaire net et salaire brut. Celui qui donne compte en brut et celui qui reçoit pense en net. Il va de soi que dans le meilleur des cas, c'est d'un salaire brut qu'il s'agit. Mais compte tenu de ce qui fut écrit plus haut, cela n'a pas vraiment d'importance...