.

.

dimanche 30 avril 2017

Etre catholique est compatible avec le vote FN


Le Prisme, blog tenu par des élèves du lycée Stanislas (Paris), passionnés par la politique, l'économie, la géopolitique et la philosophie, se demande si FN et catholicisme sont incompatibles. Extraits :
"Le but de mon propos n’est nullement d’identifier le catholicisme et le Front national. Ce serait absurde dans la mesure où le premier est une religion, quand le second est un parti politique. [...] Non, l’objet de ce papier est de répondre à cette question : y a-t-il une incompatibilité fondamentale entre l’enseignement de l’Église et le programme du Front national ? Ou plus directement : peut-on être catholique et voter Front national ?
A voir la constance avec laquelle l’épiscopat français attaque le Front, on pourrait en douter. Ainsi Mgr Olivier Ribadeau-Dumas estimait dans La Croix « un certain nombre de ses idées sont clairement en opposition avec l’Évangile et avec la vision chrétienne de la société ». Dans un article paru dans la revue jésuite Projet intitulé « Aux chrétiens tentés par le Front national », l’argument-massue, censé priver durablement les catholiques de toutes vélléités concernant le parti de Marine Le Pen, était formulé ainsi : « Comment être d’accord avec un programme politique si manifestement hostile aux étrangers ? ». Tel est le reproche premier adressé au FN : sa volonté de restreindre l’immigration, d’expulser les clandestins et d’appliquer la préférence nationale, apparemment contradictoire avec la parole du Christ « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés» (Jn 13, 34).
Notons en premier lieu que le véritable enseignement de l’Église sur l’immigration n’est nullement la préconisation d’un accueil inconditionnel et illimité des étrangers. L’Église au contraire a une position juste, réaliste et responsable, posant que le droit à l’immigration ne peut être limité que pour des motifs graves et objectivement fondés relevant du bien commun. Il est évident que le FN ne souhaite pas limiter l’immigration pour d’autres motifs que le bien commun national. Entrent en jeu ici des considérations de quantité et de qualité. L’immigration est d’abord une « question de taille », selon le mot du philosophe Olivier Rey. Accueillir un million de migrants comme l’a fait notre voisin allemand est objectivement irresponsable. Benoît XVI rappelait bien le devoir qu’ont les migrants de s’intégrer à leur pays d’accueil (« Les immigrés ont le devoir de s'intégrer dans le pays d'accueil, en respectant ses lois et l'identité nationale.»). [...]
Le Front national se pose en dernier rempart de la nation, ce que lui reproche aussi la revue jésuite, qui écrit : « Le patriotisme est un maître mot du Front national, il ne saurait en avoir l’apanage. N’est-ce pas plutôt le nationalisme et la préférence nationale qu’il proclame ? Ce nationalisme qui porte en germe les violences et les conflits : nous ne le voyons que trop, aux portes mêmes de l’Europe. » Si elle a raison de souligner que le Front national est un parti nationaliste, on aimerait avoir les arguments qui soutiennent l’affirmation que le nationalisme porte en germe les violences et les conflits. Il est d’usage de faire du terme « nationalisme » un repoussoir suffisant qui ne requiert aucune autre explication ni justification. Le nationalisme, c’est mal, un point c’est tout. Le FN lui-même, sous l’impulsion de Philippot, semble vouloir toute référence au « nationalisme » au profit du « patriotisme ». Pour revenir au nationalisme, on voit mal ce que ses détracteurs lui reprochent à moins de vouloir l’identifier imprudemment au nazisme ou au fascisme, erreur historique majeure. C’est la même disqualification morale qui est à l’œuvre lorsqu'on fait du FN un parti d’extrême-droite. S’il est vrai que son positionnement est à droite des Républicains censés constitués la droite actuelle (donc au sens strict à droite de la droite), le FN n’est assurément pas plus proche des idéologies nazies ou fascistes que ne le sont les autres partis français. Marion Maréchal-Le Pen explique ainsi : « [Parmi les caractéristiques du fascisme], il y a l'antiparlementarisme, l'autoritarisme et la doctrine basée sur la race. Nous ne répondons à aucun de ces critères. Moi je ne me considère ni d'extrême droite, ni fasciste et je trouve que c'est de la paresse intellectuelle de la part des adversaires. C'était une recommandation de Staline d'ailleurs aux communistes français, de dire : 'Traitez vos adversaires de fascistes'. On se base sur la morale et ainsi ça permet d'éviter d'aller sur le fond politique. » Classer le FN version 2017 à l’extrême-droite est d’ailleurs moins vrai que jamais, tant le positionnement idéologique du parti a évolué. Mais il semblerait que les préjugés concernant le FN – racisme, fascisme, anti-républicanisme, clichés que nous traitons dans notre article FN : pourquoi tant de haine ? – restent profondément ancrés dans l’inconscient collectif catholique...
Barometre-presidentielle-2017-04-27-01Reprenons la « Note doctrinale sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique » offerte aux fidèles en 2002 par le cardinal Ratzinger alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, texte malheureusement magistralement ignoré de l’épiscopat français mais auquel l’abbé Grosjean a consacré son Mémoire. Ratzinger présente les « principes moraux qui n’admettent ni dérogation, ni exception, ni aucun compromis » : refus de l’avortement et de l’euthanasie, respect des droits de l’embryon humain, protection de la famille fondée sur le mariage monogame et entre personnes de sexe différent, garantie de la liberté d’éducation des enfants, protection sociale des mineurs, et libération des victimes des formes modernes d’esclavage, droit à la liberté religieuse, et développement d’une économie au service de la personne et du bien commun, respect de la justice sociale, de la solidarité et de la subsidiarité, sauvegarde de la paix. En 2006, devenu pape, il énumère les principes non-négociables devant le Parti populaire européen, la droite européenne, les réduisant à trois : « protection de la vie dans toutes ses phases ; reconnaissance et défense de la structure naturelle de la famille – union entre un homme et une femme fondée sur le mariage – ; protection du droit des parents à éduquer leurs enfants ».
Dès lors, il convient de réajuster les paramètres de la discussion sur la compatibilité entre le Front national et le catholicisme. Le FN respecte-t-il ces critères et spécialement les deux premiers principes non-négociables particulièrement clivants ? La récente passe d’arme entre Marion Maréchal-Le Pen et Florian Philippot sur l’avortement montre qu’une partie importante du parti de Marine Le Pen y est opposé, à contre-courant de l’opinion générale pour qui l’avortement constitue un droit fondamental. On ne retrouvait nulle opposition de la sorte dans le programme d’un François Fillon qui pourtant se dit opposé à l’avortement « en conscience ». Mais la conscience n’est-elle pas le critère essentiel de choix politique ? Jean-Marie Le Pen, lui, était opposé l’avortement mais l’épiscopat français, souhaitant absolument se démarque de toute proximité idéologique avec le fondateur du FN, ne trouva d’autre moyen que de mettre en doute sa parole : Jean-Marie Le Pen était opposé à l’avortement pour une mauvaise raison. Laquelle ? Il s’y oppose non pas parce qu’il défend la vie, mais parce qu’il s’agit de sauvegarder la nation. Ce reproche lui est adressé sur la base d’un slogan frontiste « Tuer l’enfant, c’est tuer la France ». Mais ce slogan diffère-t-il vraiment du mot de Saint Jean-Paul II « Une nation qui tue ses propres enfants n’a pas d’avenir » ?
Sur l’opposition au mariage homosexuel, là encore le FN se place comme l’un des partis les plus en adéquation avec laNote du cardinal Ratzinger. Certes le Front national ne fit pas bloc contre la loi Taubira, certes Marine Le Pen ne se rendit à aucune Manif pour Tous, mais Marion Maréchal-Le Pen ou le SIEL, mouvement proche du Front, furent à la pointe de la contestation. Contre Macron, Le Pen se pose en seule défenseure authentique du mariage entre un homme et une femme, en proposant d’abroger la loi Taubira. Se pourrait-il que le million de défenseurs de la famille et de la filiation descendu dans la rue contre le mariage gay en 2013 renie leur combat soudainement en votant pour un candidat libéral-libertaire, promouvant la PMA pour les couples lesbiens ? La Manif pour Tous dans un communiqué n'a-t-elle pas qualifié Macron de "candidat ouvertement anti-famille" faisant "passer l'argent avant l'humain" ? Enfin, comment nier que, comme l’indique le baromètre d’Alliance Vita, institut pro-vie, il n’y a aucune comparaison possible entre Le Pen et Macron sur les sujets sociétaux, auxquels l’Église porte tant d’attention ? [...]"

Source 

La catastrophe à venir ?


Réserve de chasse !


Lyon - Place Maréchal Lyautey. Lundi 11h. Soyez présents !


Quand commence la vie ?

Quand commence la vie ? 24 AVRIL 2017 Download PDF On m’envoie ce commentaire à la publication du communiqué de Mgr Ribadeau-Dumas :  « La dignité de notre société se reconnait au respect des plus faibles de ses membres depuis le début de leur vie jusqu’à leur fin naturelle ». Dans son communiqué, Mgr Olivier Ribadeau-Dumas reprend une des antiennes des Quelques éléments de réflexion du conseil permanent de la Conférence des évêques de France, publiés le 20 juin 2016 : « Nous sommes responsables du respect de toute vie de son commencement à sa fin » (§ 3). Le problème c’est que personne ne s’accorde sur ce qu’est le « début » ou le « commencement » de la vie… On a préféré cette formule imprécise à celle nette et sans ambigüité de « depuis la conception » (Congrégation pour la doctrine de la foi, Instruction Donum Dei, 22 février 1987, chap. IV, reprenant saint Jean-Paul II, Discours aux participants à la 35ème assemblée générale de l’Association médicale mondiale, 29 octobre 1983, § 2).

Source 

 

L'écart se resserre entre Macron et Le Pen, selon un sondage Odoxa

PARIS (Reuters) - L'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron battrait la candidate du Front national Marine le Pen au second tour de l'élection présidentielle avec 59% des voix contre 41% pour son adversaire, selon un sondage Odoxa-Le Point publié vendredi.

Ce sondage, réalisé mercredi et jeudi auprès de 1.003 personnes, révèle un recul de quatre points dans les intentions de vote pour le candidat d'En Marche ! depuis le début de la semaine.

"Son avance était de 26 points au surlendemain du premier tour, elle n'est plus que de 18 points à la fin de la semaine (...) Emmanuel Macron paie là pour une part la mauvaise séquence Whirlpool", estime Odoxa. 

Marine le Pen s'est invitée mercredi à l'usine Whirlpool d'Amiens, menacée de délocalisation, alors qu'Emmanuel Macron discutait avec l'intersyndicale à la Chambre de commerce et d'industrie. Quand le candidat d'En Marche ! s'y est rendu à son tour, il a été accueilli par des sifflets.

Mais l'institut de sondage explique également le recul de l'ex-ministre de l'Economie par "le rôle trouble" joué par le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, arrivé quatrième au premier tour et qui a refusé jusqu'ici d'appeler à voter pour le candidat d'En Marche !.

"Par son 'ni-ni' du soir du premier tour, Jean-Luc Mélenchon a déjà considérablement aidé la leader du FN : il a fait baisser de 13 points en une semaine les reports de voix de ses électeurs vers Emmanuel Macron", souligne Odoxa.

"Mais surtout (...) la part des électeurs (de Jean-Luc Mélenchon) envisageant de voter Le Pen a pratiquement doublé. Ils sont désormais 19% alors qu'ils étaient seulement 11% il y a encore une semaine", ajoute l'institut.

Si 40% des électeurs du candidat de La France insoumise se disent prêts à voter pour Emmanuel Macron le 7 mai, ils sont 41% à envisager un vote blanc ou nul, selon cette enquête.

L'institut de sondage estime que le clivage "peuple-élites" que Marine Le Pen essaye d'instaurer peut renforcer l'apport de voix "mélenchonistes" à la candidate d'extrême droite, parce que "cette fracture fonctionne à plein dans la sociologie des électorats des deux finalistes".

Emmanuel Macron peut se consoler de son recul en constatant qu'il fait désormais jeu égal avec son adversaire pour ce qui est de la sûreté du choix : 91% de ces électeurs disent être sûr qu'ils voteront pour lui le 7 mai, le même ratio que pour ceux de Marine Le Pen.

(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)

Source 

Philippe Delbauvre - Oser un pronostic pour le second tour (Partie II) : c'est désormais du 50/50

Philippe Delbauvre

Ainsi que l'indique le titre de l'article, le présent écrit constitue une réactualisation de l'article précédent publié sur ce même site (1), savoir Eurolibertés. Il faut bien avouer que la donne, en l'espace de quelques jours.

J'avais effectué donc une analyse qualitative mais surtout quantitative du second tour de la présidentielle 2017 qui se rapproche vertigeusement. J'y indiquais que, contrairement à ce qu'affirment sondeurs et journalistes très intéressés – sens péjoratif bien sur – nous étions beaucoup plus, chiffres à l'appui donc, d'un 55/45% que d'un 65/35%, dans les deux cas au profit d'Emmanuel Macron.

Lors de l'écriture de mon premier article, je n'ai pas voulu importuner le lectorat avec la notion d'abstention, le fait quantitatif avec les nombreux chiffres inhérents, étant déjà fastidieux. Je ne peux plus faire de même aujourd'hui au motif que les derniers événements ont révolutionné l'équation.

C'est ainsi que :

Jean-Luc Melenchon vient de se prononcer pour le « Ni, Ni », comprendre le refus d'apporter son soutien à Emmanuel Macron, quand bien même Marine le Pen lui est opposé. Or, La France insoumise a représenté au premier tour près de 20% des suffrages, ce qui n'est pas rien. On peut se douter qu'une partie de cet électorat passera outre, votant soit Macron, soit le Pen, ou pourquoi pas, optant pour la pêche.

Contrairement à l'article précédent, je vais cette fois ci tenter de comptabiliser les voix d'Emmanuel Macron puis en déduire celles de Marine le Pen.

Il n'est pas de réelles raisons qu'Emmanuel Macron n'obtienne de nouveau les 24% dont il bénéficia lors du premier tour. Voilà qui semble acquis.

Il est bien peu possible qu'une partie, même minime de l'électorat de Marine le Pen, se reporte sur lui.

On reste donc à 24%

Quant à l'électorat de François Fillon – une vingtaine de pour cent – la donne vient d'être bouleversé. Si l'analyse que j'avais effectuée lors de l'article précédent reste valide, la donne vient de changer.

On le sait, Marine le Pen vient de faire savoir que si d'aventure elle venait à être élue, elle choisirait alors Nicolas Dupont-Aignan comme premier ministre.

Qui est ce personnage aux yeux de l'électorat de droite ?

Un homme de droite justement. Tout comme un Philippe de Villiers. Turbulents l'un comme l'autre néanmoins. Il n'empêche, si le second vient du parti républicain, le premier a fait ses classes et longuement au Rpr avant d'intégrer l'Ump. Nicolas Dupont-Aignan, on le sait, fut aussi un temps compagnon de route de Charles Pasqua, gaulliste des plus engagé s'il en est. Or, l'électorat gaulliste – François Fillon s'est lui aussi toujours réclamé de l'homme de Londres – est assez légitimiste, et donc, n'a guère goûté la trahison quant au traité de Lisbonne. Cet électorat considère donc Nicolas Dupont-Aignan comme l'un des leurs. Il ne s'agit pas d'affirmer que nul électeur de François Fillon ne se reportera sur Emmanuel Macron mais que cette partie seraa très minoritaire. Comptons 5% sur les 20% du premier tour.

Voici Macron à 24 + 5 = 29%

Viennent maintenant les 20% de Melenchon dont il est des plus difficiles de prédire le devenir. Outre qu'une partie non politicienne votera Front National ou plus exactement Marine, ne serait-ce que par aversion pour la finance internationale, le positionnement très excentré du Front de gauche empêchera nombre d'électeurs de voter Rothschild. Considérons donc que 11% des suffrages se reportent sur Emmanuel Macron. (les études par la suite montreront que ce sera bien moins)

24 + 5 + 11 = 40%.

Et les quatre grands blocs d'avoir déjà été pris en compte.

On peut accorder à Emmanuel Macron les 6,5% du parti socialiste. Même si, quelques exceptions …

24 + 5 + 11 + 6,5 = 46,5%

L'électorat de Nicolas Dupont-Aignan, ravi de voir son poulain, nommé en cas de victoire du Front National premier ministre ne votera presque pas pour Emmanuel Macron. 0,5% ?

24 + 5 + 11 + 6,5 + 0,5 = 47%

Reste les tous petits candidats.

Accordons à Emmanuel Macron les cinq sixième de l'électorat de Jean Lassale – c'est beaucoup – soit 1%.

24 + 5 + 11 + 6,5 + 0,5 + 1 = 48%

Accordons maintenant à Emmanuel Macron – et là c'est vraiment abuser pour cause de détestation de la finance internationale - les 1,75% des deux candidats de l'extrême gauche :

24 + 5 + 11 + 6,5 + 0,5 + 1 + 1,75 = 49,75%

Accordons, là encore c'est beaucoup, 0,25% des suffrages des Asselineau et Cheminade à Emmanuel Macron.

49,75 + 0,25 = 50%

Et ce sera très certainement bien moins ...

Autrement exprimé, la messe n'est pas dite. D'autant plus que Philippe de Villiers va peut être bien sortir du bois. Encore une fois de plus, l'électorat de droite de Fillon, c'est à dire non centriste, frustré de son absence au second tour, qu'il croyait acquise depuis plusieurs années va vouloir se venger …

La dynamique de la campagne de la semaine qui s'annonce, y compris le débat de mercredi soir, vont être déterminants.

« Rien ne va plus, faites vos jeux »



Philippe Delbauvre

Ce 30 avril : Comémoration Récit Histoire de la bataille de Camerone 1er REC Legion étrangère Orange 2014


Amérique-Corée du Nord : la possibilité d’une guerre


Dominique Moïsi / Chroniqueur - Conseiller spécial à l'Institut Montaigne

Le déclenchement d’un conflit est souvent la conséquence d’un dialogue de sourds. Pour Trump, une Corée du Nord dotée de l’arme nucléaire est inacceptable. Pour Kim Jong-un, avoir sa bombe est une garantie de survie.

Au moment où la tension continue de s'accroître dans la péninsule coréenne, il est opportun de se demander comment les guerres commencent. Certaines peuvent être le produit de la volonté délibérée d'un acteur. Ce fut clairement le cas de la Seconde Guerre mondiale. Hitler, conscient qu'il ne disposait que d'un temps limité pour réaliser son rêve de créer un « Nouvel Ordre européen », voulait la guerre. La guerre peut aussi être la résultante d'un système d'alliances, souvent secret, qui agit comme pourrait le faire un jeu de dominos. Ce fut le cas de la Première Guerre mondiale.
Mais, le plus souvent, la guerre est la conséquence d'erreurs d'interprétation sur les intentions et la conduite probable de l'autre. Ni l'Egypte ni Israël ne désiraient délibérément la guerre en juin 1967, mais aucun ne recula devant le risque d'un engagement militaire. L'exemple de la guerre de Corée, qui dura de 1950 à 1953 et fit plusieurs millions de victimes civiles et militaires, est, de ce point de vue, particulièrement intéressant, et pas seulement en raison de son actualité brûlante et des parallèles qui peuvent exister entre le présent le plus immédiat et le passé.
Lorsque les troupes nord-coréennes, équipées par l'URSS, traversèrent le 38e parallèle (qui marquait depuis 1945 la division entre les deux Corées), aucun dirigeant à Pyongyang ou à Moscou ne s'attendait à autre chose qu'à de vives protestations diplomatiques de la part de Washington. Dans un discours entré dans l'histoire, en date du 12 janvier 1950, le secrétaire d'Etat de l'époque, Dean Acheson, un très grand diplomate par ailleurs, avait omis de placer la Corée du Sud dans la liste des pays bénéficiant de la garantie de protection américaine. Les Etats-Unis n'avaient pas réagi à la prise de pouvoir des communistes en Chine, pourquoi se seraient-ils préoccupés du sort de la Corée du Sud ? Ce n'était pas un enjeu vital pour la sécurité de l'Amérique. L'initiative de l'attaque venait peut-être exclusivement de Kim Il-sung, le dictateur nord-coréen, il n'en fut pas moins soutenu par Staline, qui était convaincu que son offensive se conclurait par un succès sans risque. Il en fut bien sûr tout autrement, le président Harry Truman ayant décidé qu'il était dans l'intérêt des Etats-Unis de mettre un coup d'arrêt à l'usage de la force comme moteur principal des relations internationales, et accessoirement à l'expansion communiste dans le monde. Trop, c'était trop.
Ce bref rappel historique n'est pas inutile si l'on veut comprendre les risques et les enjeux d'une crise qui a la potentialité de devenir la plus grave que le monde ait connue depuis au moins la fin de la guerre froide. Tout comme en 1950, les parties au conflit, ne semblent pas bien comprendre la position de l'autre. Ainsi, lorsque Donald Trump déclare que « si la Chine ne règle pas le problème nord-coréen, l'Amérique s'en occupera », est-il réellement audible par Pékin ? Certes, la pensée chinoise sur la situation dans la péninsule coréenne est peut-être en train d'évoluer. Un historien chinois, spécialiste de la guerre de Corée, le professeur Shen Zhihua, ne déclarait-il pas récemment que « la Corée du Sud pouvait devenir l'amie de la Chine, alors que la Corée du Nord était en train de devenir un ennemi potentiel ».
Pékin peut trouver le régime nord-coréen insupportable - tout comme Moscou peut juger le régime syrien incontrôlable -, mais la Chine pas plus que la Russie ne sont sans doute prêtes à changer d'alliés. La Chine pourrait exercer des pressions économiques décisives sur une Corée du Nord qui dépend d'elle pour sa survie économique. Mais le veut-elle vraiment ? Pour Pékin, la Corée du Nord reste avant tout un « Etat tampon » entre elle et la présence militaire américaine en Asie. Le régime de Pyongyang peut être une secte baroque et suicidaire, il n'en demeure pas moins comme une alternative préférable à l'existence d'une péninsule coréenne réunifiée sous la bannière de la Corée du Sud.
Le choix pour les Chinois est inconfortable : soutenir un allié insupportable ou renforcer les Etats-Unis dans ce qui devient toujours davantage comme une compétition entre les deux plus grandes puissances mondiales. Mais ce qui est radicalement nouveau dans la crise actuelle, c'est, bien sûr, la personnalité des acteurs principaux eux-mêmes. Washington évoque désormais ouvertement des scénarios d'élimination physique des dirigeants nord-coréens, au moment où Pyongyang parle de l'utilisation immédiate de l'arme nucléaire en cas d'attaques contre son régime.
Pour les dirigeants nord-coréens, la bombe atomique constitue la garantie de leur survie, ce qui les distingue de l'Irak de Saddam Hussein. Pour les Américains, l'existence d'une Corée du Nord irresponsable, imprévisible et dotée de l'arme nucléaire, est tout simplement inacceptable, tant pour l'équilibre de la région asiatique que pour l'image des Etats-Unis dans le monde.
En poussant les Chinois à exercer leurs responsabilités régionales et mondiales, Washington fait passer à Beijing un message complexe : « Vous prétendez devenir mon égale, et bien prouvez-le ! » Mais, dans cette dernière phrase, il y a désormais un ton impérieux qui s'apparenterait presque à un avertissement et qui pourrait se traduire ainsi : « N'oubliez pas que nous ne sommes pas encore égales. »
Le problème est que Washington et Pékin semblent faire du leader d'une secte au pouvoir depuis plus de soixante-dix ans l'arbitre de leur rivalité. Et depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, car l'Amérique est, elle aussi, une puissance asiatique, dans cette partie du monde l'imprévisibilité et l'irrationalité ne sont plus l'apanage des dirigeants nord-coréens. C'est pour toutes ces raisons que le précédent de la guerre de Corée doit être médité. Il y a des guerres qui commencent presque sans y penser, produit de la légèreté des uns et des erreurs de calcul des autres.

Dominique Moïsi, professeur au King's College, est conseiller spécial à l'Institut Montaigne.

 Source

Le Parti de la France appelle à faire battre Macron le 7 mai


Dimanche 30 Avril 2017
10:23
L’intérêt national est d’éviter à la France un nouveau quinquennat de la gauche mondialiste, immigrationniste et antinationale.
 
Par ailleurs, Le Parti de la France participera ce lundi 1er Mai à Paris au défilé en Hommage à Jeanne d’Arc organisé par Jean-Marie LE PEN et les Comités Jeanne.
 
Dès le lundi 8 mai, Carl Lang et le Parti de la France s’engageront dans la campagne des élections législatives afin de faire enfin entendre la voix de la droite nationale et de la résistance à la colonisation étrangère et à l’islamisation de la France.
 
30/04/2017

Macron-Le Pen : des programmes aux antipodes

Valérie Mazuir

DOSSIER - Les programmes des deux finalistes de l'élection présidentielle sont aux antipodes sur la plupart des sujets, avec une opposition au paroxysme sur l'Europe.

Les programmes d'Emmanuel Macron et Marine Le Pen, qui s'affronteront le 7 mai au second tour de la présidentielle, sont aux antipodes sur la plupart des sujets. Tour d'horizon :
 
> A LIRE AUSSI :
 
 
 
 
 

-------------

Europe

-------------

Marine Le Pen veut négocier à Bruxelles la sortie de l'euro et de l'espace Schengen. A l'issue des négociations, se tiendrait un référendum sur l'appartenance à l'Union européenne. Elle réclame aussi la suppression de la directive sur les travailleurs détachés et refuse le traité de libre-échange CETA entre l'UE et le Canada.
 
Emmanuel Macron propose, lui, le lancement dans toute l'Union européenne, après les élections allemandes de l'automne 2017, de conventions démocratiques, qui aboutiront à un projet adopté par tous les pays le souhaitant. Il prône pour la zone euro un budget propre, un Parlement et un ministre des Finances. Il souhaite limiter à un an la durée autorisée de séjour d'un travailleur détaché. Il défend le traité CETA.
 

-------------

Immigration

-------------

Marine Le Pen entend réduire l'immigration à un solde annuel de 10.000 personnes. Elle a même prôné en fin de campagne un "moratoire" sur l'immigration légale. Elle restreindrait les conditions de l'asile, durcirait le regroupement familial et rendrait impossible la régularisation des étrangers en situation illégale. Elle prévoit l'expulsion automatique des criminels et délinquants étrangers. Elle supprimerait le droit du sol pour l'acquisition de la nationalité française, supprimerait l'aide médicale d'Etat et imposerait un délai de 2 ans de présence régulière pour qu'un étranger puisse voir ses soins remboursés. Elle bannirait voile et burkini de l'espace public, contrairement à son adversaire. Emmanuel Macron promet l'examen des demandes d'asile en moins de 6 mois, recours compris.
 

-------------

Social

-------------

Marine Le Pen veut rétablir la retraite à 60 ans et abolir la loi travail, contrairement à son adversaire. Les deux candidats gardent une durée légale du travail à 35 heures. Emmanuel Macron prévoit l'unification des régimes de retraite et le passage de l'assurance-chômage (actuellement géré par les partenaires sociaux) sous le giron de l'Etat. Un chômeur refusant deux offres d'emplois "décentes" verrait ses allocations suspendues. Il supprimerait 120.000 postes de fonctionnaires, en épargnant l'hôpital, en créant 10.000 postes de policiers et 4 à 5.000 d'enseignants. Marine Le Pen veut plus de personnel au service de l'Etat et des hôpitaux, et moins des collectivités locales. Avec 21.000 embauches dans la police et la douane.
 

-------------

Fiscalité

-------------

Marine Le Pen taxerait à 35% les produits des entreprises délocalisant leurs usines, et pénaliserait l'embauche de salariés étrangers. Elle baisserait de 10% l'impôt sur le revenu sur les trois tranches les plus basses. Elle annulerait l'instauration du prélèvement à la source, prévu en 2018 tandis qu'Emmanuel Macron expérimenterait la mesure pendant un an. Ce dernier veut exonérer dans les trois ans 80% des foyers de la taxe d'habitation et transformerait l'impôt sur la fortune en un "impôt sur la fortune immobilière" dont serait donc exempté le patrimoine financier. Marine Le Pen ne toucherait pas à cet impôt.
 

-------------

Energie et agriculture

-------------

Emmanuel Macron réduirait d'ici à 2025 la part du nucléaire à 50% de la production d'énergie alors que Marine Le Pen défend le nucléaire et veut suspendre l'éolien. Elle baisserait la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur l'élevage français tandis qu'Emmanuel Macron s'engage à n'ajouter, pour les agriculteurs, aucune norme française aux normes européennes.
 

-------------

Education et famille

-------------

Marine Le Pen supprimerait le collège unique et la réforme des rythmes scolaires et imposerait le port de l'uniforme à l'école. Emmanuel Macron donnerait l'autonomie aux établissements pour recruter, favoriserait les zones d'éducation prioritaire par des primes aux enseignants et des classes plus réduites et interdirait les téléphones portables à l'école. Mme Le Pen remplacerait le mariage homosexuel par une union civile et réserverait la PMA (Procréation médicalement assistée) aux couples stériles alors qu'Emmanuel Macron l'ouvrirait à toutes les femmes.
 

-------------

Institutions

-------------

Emmanuel Macron exigerait des élus un casier judiciaire vierge et limiterait à trois le nombre de mandats successifs. Marine Le Pen convoquerait un référendum pour inscrire la "préférence nationale" dans la Constitution. Elle instaurerait la représentation proportionnelle avec une prime majoritaire, une réforme à laquelle Emmanuel Macron n'est pas opposée.
 

-------------

Avec AFP
 
Source 

Présidentielle : "NON !", le cri d'alarme d'Alain Juppé


Dans un long billet publié sur son blog ce samedi, l'ancien Premier ministre exhorte à empêcher l'arrivée au pouvoir de Marine Le Pen. 
 
"La France court au désastre." Les mots sont forts, sans détour. Dans un long billet publié ce samedi matin sur son blog , Alain Juppé exhorte à faire battre Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. Le maire de Bordeaux et ancien Premier ministre pointe "ce qui paraissait impossible il y a peu de temps encore [et] n'est plus aujourd'hui improbable". "La victoire de l'extrême-droite en France constituerait un séisme géopolitique. L'Union européenne qui peut résister au Brexit, et même en tirer profit, ne survivrait pas à un 'Frexit'", estime-t-il notamment.

Il y a moins d'une semaine, Alain Juppé avait, sur Twitter, dit "sans hésiter" qu'il voterait Emmanuel Macron. Depuis, Nicolas Dupont-Aignan s'est engagé aux côtés de la candidate du FN , Jean-Luc Mélenchon s'est refusé à donner aucune consigne de vote . Des attitudes qu'il dénonce, auxquels il ajoute "les finasseries de certains de mes propres 'amis' politiques", une référence sans les nommer à ceux qui, comme Laurent Wauquiez, n'appellent pas à voter Emmanuel Macron.

"Désastre économique", "défaite morale"

Outre le risque de "dislocation de l'Union européenne", Alain Juppé pointe aussi le risque de "désastre économique" d'une victoire de Marine Le Pen. Dénonçant en particulier l'abandon de l'euro, qui serait "une faute majeure". Enfin et "'par dessus tout", il souligne le risque de "défaite morale". "Quelles que soient, ces derniers temps, les tentatives de dé-diabolisation des dirigeants du FN ou leurs danses du ventre à l'intention de l'extrême-gauche (ce qui est là une constante historique), la vérité est criante : l'histoire, l'idéologie, les hommes et les femmes qui ont fondé ou animent ce parti, bref le monde FN est depuis toujours aux antipodes du nôtre", écrit-il.

Alain Juppé n'accorde pour autant pas un blanc-seing d'avance à Emmanuel Macron. "Nous ne le connaissons pas bien. Sa 'nouveauté' séduit, son peu d'expérience des hautes responsabilités inquiète. Quant à son programme, il reste flou et ambigu", juge-t-il. Mais les échéances électorales suivantes, en premier lieu les législatives de juin, permettront de "reconstruire une proposition politique, fondée sur les valeurs de la droite et du centre que j'ai toujours portées". Et de conclure son appel dans un style enflammé : "Je ne me lasserai donc pas de vous dire : Peuple de France, ressaisis-toi, reste fidèle à ton génie, aie confiance."

Lettre d'information n° 12 des Éditions Ars Magna, mai 2017

Vient de paraître : Georges Valois, La Monarchie et la classe ouvrière, préface de Stéphane Blanchonnet (président du Comité directeur de l'Action française).
 
 
 Georges Valois, d’abord anarchiste et socialiste, a été pendant vingt ans l’économiste de l’Action française. Sous son influence fut suivie la stratégie que l’on pourrait qualifier de syndicale, entre 1908 et 1914, qui vit l’AF soutenir des grèves, défendre la CGT, parrainer la création d’un Cercle Proudhon où pouvaient discuter nationalistes intégraux et partisans du syndicalisme révolutionnaire.

La Monarchie et la classe ouvrière est une des œuvres capitales de la période maurrassienne de Valois. Par sa forme, il se présente comme la suite du maître-ouvrage de Maurras, qui provoqua le ralliement de l’Action française à l’idée royale comme accomplissement de l’idée nationaliste : L’Enquête sur la monarchie. L’ambition de Valois est analogue. Là où Maurras voulait démontrer la nécessité du roi pour résoudre la question nationale, Valois veut démontrer la nécessité du roi pour résoudre la question sociale. Au-delà des dimensions contingentes de l’ouvrage, ce livre reste un repère. Il nous invite à dépasser les notions de droite et de gauche, issues des traditions parlementaires, pour renouer avec la liberté d’esprit et l’audace qui caractérisaient cet âge d’or du maurrassisme que furent les années 1900-1914.


Ce livre vous est proposés au prix de 32 euros  (franco) à Ars Magna, BP 60426, 44004 Nantes cedex 1 ou commande en direct à www.editions-ars-magna.com

Vient de paraître : Trésor de l'Age d'or d'André Delaporte
 
 

Avec ce Trésor de l'Age d'or, André Delaporte poursuit la réalisation de l'ample polyptique commencé par lui il y a une trentaine d'années. Le terme de Trésor (Thesaurus) emprunté aux Grecs et aux Romains et réutilisé à la Renaissance a été choisi à bon escient. Il ne s'agit certes pas d'une encyclopédie, mais bien plutôt de la mise en valeur, de la sculpture, du ciselage, de l'époussetage des différentes thématiques ayant trait à l'âge d'or, conçu comme nodule idéologique où viennent se concrétionner veinules de métaux différents, rares et précieux,  sertissant les joyaux récoltés ou composés, principalement ici par l'humanité euro-méditerranéenne, dans les différents genres littéraires et artistiques : poésie, philosophie, histoire, politique, musique... Polyptique à la façon du célèbre et merveilleux retable d'Isenheim de Matthias Grünewald présenté au Musée Unterlinden à Colmar. Mais André Delaporte a opéré le choix de placer son polyptique en contrebas de ces dômes, d'originale création romaine : le Panthéon de Rome, et surtout, la merveille des merveilles, le gigantesque dôme de Sainte-Sophie de Constantinople et tous ses émules, des dômes de Florence et de Saint-Pierre jusques à ceux surplombant la moindre de nos églises romanes de Saintonge.

Point de redites par rapport aux œuvres précédentes d'André Delaporte, qui n'aime point à rabâcher. Mais des interprétations audacieuses, souvent surprenantes : Hésiode parle de "races" et non, à la façon d'Ovide, d'âges ; et il en décompte cinq (voire six ?), contrairement aux quatre canoniques ; Kronos n'est pas Khronos. Kronos est, au contraire, le Titan anti-Temps ; le problème de la légitimité posé après le "coup d'état" de Zeus : dans ce contexte se situent les ruses de Prométhée pour venir au secours des hommes dans un monde où Zeus s'essayera par la suite à instaurer la Justice ; les comparaisons qui s'imposent d'elles-mêmes avec la "révélation des origines" en Eden ; l'utilisation redondante du mythe à des fins politiques, le rôle des Médicis dans l'exhumation et la mise en valeur dudit mythe, etc.

Bien d'autres réflexions sont conduites par André Delaporte, heureux de présenter cette oeuvre au public. Adonc, puisse ce Thesaurus le guider sur la Voie et lui être source d'enrichissement spirituel et intellectuel.

La couverture de l'ouvrage est d'Aude de Kerros.


Ce livre vous est proposés au prix de 36 euros  (franco) à Ars Magna, BP 60426, 44004 Nantes cedex 1 ou commande en direct à www.editions-ars-magna.com




Notre adresse est :
Éditions Ars Magna
BP 60426
Nantes cedex 1 44004
France

Un calendrier de Pentecôte


UN CALENDRIER DE L’AVANT-PENTECÔTE !

Un calendrier de l’Avent ? Non, un calendrier de l’Avant-Pentecôte ! Sur le modèle du traditionnel calendrier de l’Avent, le groupe Elie – étudiants et jeunes pro de la paroisse du Saint-Esprit (Paris 12e) – a innové en créant un « calendrier de Pentecôte » : chaque jour entre Pâques et la Pentecôte, ouvrez une case et appropriez-vous les dons de l’Esprit Saint.

Pendant chacune des 7 semaines du temps pascal, découvrez et approfondissez votre connaissance d’un des 7 dons. Que veut dire le don de crainte ? S’agit-il d’avoir peur de Dieu ? ? Quels sont les autres dons de l’Esprit Saint ? Quelles sont les vertus qui leur sont associées ? Quels saints ont particulièrement mis en œuvre ces dons de l’Esprit dans leur vie ?

Découvrez tout cela et plus encore dans ce superbe calendrier, dont les bénéfices leur permettront de partir cet été en pèlerinage en Terre Sainte.

- Pour commander ce calendrier il vous suffit de verso 10 euros (7 € + 3 € de frais de port) sur notre pot commun (https://www.lepotcommun.fr/pot/jc5mdemo) en donnant votre adresse postale à cette adresse mail : etudiants.jeunespros@gmail.com.

- Ou venez l’acheter directement à l’accueil de la paroisse du Saint-Esprit, au 1, rue Cannebière, 75012 Paris (horaires d’ouvertures ici).

Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise – Liberté et loi morale – Valeurs- Principes





Suite à notre article « la doctrine sociale simple opinion ?  », un lecteur nous suggère cette lecture
C) LA LIBERTÉ DE LA PERSONNE
a) Valeur et limites de la liberté
135 L’homme ne peut tendre au bien que dans la liberté que Dieu lui a donnée comme signe sublime de son image : 251 « Dieu a voulu le laisser à son propre conseil (cf. Si 15, 14) pour qu’il puisse de lui-même chercher son Créateur et, en adhérant librement à Lui, s’achever ainsi dans une bienheureuse plénitude. La dignité de l’homme exige donc de lui qu’il agisse selon un choix conscient et libre, mû et déterminé par une conviction personnelle et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d’une contrainte extérieure ».252
À juste titre, l’homme apprécie la liberté et la cherche passionnément : à juste titre, il veut et doit former et conduire, de sa libre initiative, sa vie personnelle et sociale, en en assumant personnellement la responsabilité.253 De fait, non seulement la liberté permet à l’homme de modifier convenablement l’état de choses qui lui est extérieur, mais elle détermine la croissance de son être en tant que personne, par des choix conformes au vrai bien : 254 de la sorte, l’homme s’engendre lui-même, il est le père de son propre être,255 il construit l’ordre social.256
136 La liberté n’est pas en opposition avec la dépendance de l’homme, en tant que créature, par rapport à Dieu.257 La Révélation enseigne que le pouvoir de déterminer le bien et le mal n’appartient pas à l’homme, mais à Dieu seul (cf. Gn 2, 16-17) : « Assurément, l’homme est libre du fait qu’il peut comprendre et recevoir les commandements de Dieu. Et il jouit d’une liberté très considérable, puisqu’il peut manger “de tous les arbres du jardin”. Mais cette liberté n’est pas illimitée : elle doit s’arrêter devant “l’arbre de la connaissance du bien et du mal”, car elle est appelée à accepter la loi morale que Dieu donne à l’homme. En réalité, c’est dans cette acceptation que la liberté humaine trouve sa réalisation plénière et véritable ».258
137 Le juste exercice de la liberté personnelle exige des conditions précises d’ordre économique, social, juridique, politique et culturel qui « sont trop souvent méconnues et violées. Ces situations d’aveuglement et d’injustice grèvent la vie morale et placent aussi bien les forts que les faibles en tentation de pécher contre la charité. En s’écartant de la loi morale, l’homme porte atteinte à sa propre liberté, il s’enchaîne à lui-même, rompt la fraternité de ses semblables et se rebelle contre la vérité divine ».259 La libération des injustices promeut la liberté et la dignité de l’homme : toutefois, « il faut d’abord faire appel aux capacités spirituelles et morales de la personne et à l’exigence permanente de conversion intérieure si l’on veut obtenir des changements économiques et sociaux qui soient vraiment au service de l’homme ».260
b) Le lien de la liberté avec la vérité et la loi naturelle
138 Dans l’exercice de la liberté, l’homme accomplit des actes moralement bons, constructifs de sa personne et de la société, quand il obéit à la vérité, c’est-à-dire quand il ne prétend pas être le créateur et le maître absolu de cette dernière, ainsi que des normes éthiques.261 En effet, la liberté « n’a pas sa source absolue et inconditionnée en elle-même, mais dans l’existence dans laquelle elle se situe et qui, pour elle, constitue à la fois des limites et des possibilités. C’est la liberté d’une créature, c’est-à-dire un don, qu’il faut accueillir comme un germe et qu’il faut faire mûrir de manière responsable ».262 Dans le cas contraire, elle meurt comme liberté et détruit l’homme et la société.263
139 La vérité à propos du bien et du mal est pratiquement et concrètement reconnue par le jugement de la conscience, qui conduit à assumer la responsabilité du bien accompli et du mal commis : « Ainsi, dans le jugement pratique de la conscience, qui impose à la personne l’obligation d’accomplir un acte déterminé, se révèle le lien entre la liberté et la vérité. C’est précisément pourquoi la conscience se manifeste par des actes de “jugement” qui reflètent la vérité sur le bien, et non comme des “décisions” arbitraires. Le degré de maturité et de responsabilité de ces jugements — et, en définitive, de l’homme, qui en est le sujet — se mesure non par la libération de la conscience par rapport à la vérité objective, en vue d’une prétendue autonomie des décisions personnelles, mais, au contraire, par une pressante recherche de la vérité et, dans l’action, par la remise de soi à la conduite de cette conscience ».264
140 L’exercice de la liberté implique la référence à une loi morale naturelle, à caractère universel, qui précède et unit tous les droits et les devoirs.265 La loi naturelle « n’est autre que la lumière de l’intelligence insufflée en nous par Dieu. Grâce à elle nous connaissons ce qu’il faut accomplir et ce qu’il faut éviter. Cette lumière ou cette loi, Dieu l’a donnée à la création » 266 et consiste en la participation à sa loi éternelle, qui s’identifie à Dieu lui- même.267 Cette loi est appelée naturelle parce que la raison qui la promulgue appartient en propre à la nature humaine. Elle est universelle, s’étend à tous les hommes dans la mesure où elle est établie par la raison. Dans ses préceptes principaux, la loi divine et naturelle est exposée dans le Décalogue et désigne les normes primordiales et essentielles qui règlent la vie morale.268 Elle a pour pivot l’aspiration et la soumission à Dieu, source et juge de tout bien, ainsi que le sens de l’autre comme égal à soi-même. La loi naturelle exprime la dignité de la personne et jette les bases de ses droits et de ses devoirs fondamentaux.269
141 Dans la diversité des cultures, la loi naturelle lie les hommes entre eux, imposant des principes communs. Même si son application requiert des adaptations à la multiplicité des conditions de vie, selon les lieux, les époques et les circonstances,270 elle est immuable, « subsiste sous le flux des idées et des mœurs et en soutient le progrès. (…) Même si l’on renie jusqu’à ses principes, on ne peut pas la détruire ni l’enlever du cœur de l’homme. Toujours elle resurgit dans la vie des individus et des sociétés ».271
Toutefois, ses préceptes ne sont pas perçus clairement et immédiatement par tous. Les vérités religieuses et morales ne peuvent être connues « de tous sans difficultés, avec une ferme certitude et sans mélange d’erreur » 272 qu’avec l’aide de la grâce et de la Révélation. La loi naturelle offre un fondement préparé par Dieu à la loi révélée et à la grâce, en pleine harmonie avec l’œuvre de l’Esprit.273
142 La loi naturelle, qui est loi de Dieu, ne peut pas être abolie par l’iniquité humaine.274 Elle pose le fondement moral indispensable pour édifier la communauté des hommes et pour élaborer la loi civile, qui tire les conséquences de nature concrète et contingente des principes de la loi naturelle.275 Si l’on voile la perception de l’universalité de la loi morale naturelle, il est impossible d’édifier une communion réelle et durable avec l’autre car quand une convergence vers la vérité et le bien fait défaut, « de manière responsable ou non, nos actes blessent la communion des personnes, au préjudice de tous ».276 Seule une liberté enracinée dans la nature commune peut, en effet, rendre tous les hommes responsables et est en mesure de justifier la morale publique. Celui qui s’autoproclame mesure unique des choses et de la vérité ne peut pas vivre pacifiquement avec ses semblables et collaborer avec eux.277
143 La liberté tend mystérieusement à trahir l’ouverture à la vérité et au bien humain et préfère trop souvent le mal et l’enfermement égoïste, s’élevant au rang de divinité créatrice du bien et du mal : « Établi par Dieu dans un état de justice, l’homme, séduit par le Malin, dès le début de l’histoire, a abusé de sa liberté, en se dressant contre Dieu et en désirant parvenir à sa fin hors de Dieu. (…) Refusant souvent de reconnaître Dieu comme son principe, l’homme a, par le fait même, brisé l’ordre qui l’orientait à sa fin dernière, et, en même temps, il a rompu toute harmonie, soit par rapport à lui-même, soit par rapport aux autres hommes et à toute la création ».278 Par conséquent, la liberté de l’homme a besoin d’être libérée. Le Christ, par la force de son mystère pascal, libère l’homme de l’amour désordonné de soi,279 qui est source du mépris du prochain et des rapports basés sur la domination de l’autre ; il révèle que la liberté se réalise dans le don de soi.280 Par son sacrifice sur la Croix, Jésus réintroduit chaque homme dans la communion avec Dieu et avec ses semblables. « 
(…)
 » VII. LES VALEURS FONDAMENTALES DE LA VIE SOCIALE
a) Rapport entre principes et valeurs
197 La doctrine sociale de l’Église, au-delà des principes qui doivent présider à l’édification d’une société digne de l’homme, indique aussi des valeurs fondamentales. Le rapport entre principes et valeurs est indéniablement un rapport de réciprocité, dans la mesure où les valeurs sociales expriment l’appréciation à attribuer aux aspects déterminés du bien moral que les principes entendent réaliser, en s’offrant comme points de référence pour une structuration opportune et pour conduire la vie sociale de manière ordonnée. Les valeurs requièrent donc à la fois la pratique des principes fondamentaux de la vie sociale et l’exercice personnel des vertus, donc des attitudes morales correspondant aux valeurs elles-mêmes.426
Toutes les valeurs sociales sont inhérentes à la dignité de la personne humaine, dont elles favorisent le développement authentique, et sont essentiellement : la vérité, la liberté, la justice et l’amour.427 Leur pratique est une voie sûre et nécessaire pour atteindre le perfectionnement personnel et une vie sociale en commun plus humaine ; elles constituent la référence incontournable pour les responsables de la chose publique, appelés à mettre en œuvre « les réformes substantielles des structures économiques, politiques, culturelles et technologiques et les nécessaires changements dans les institutions ».428 Le respect de la légitime autonomie des réalités terrestres conduit l’Église à ne pas se réserver des compétences spécifiques d’ordre technique et temporel,429 mais elle ne l’empêche pas d’intervenir pour montrer comment, dans les différents choix de l’homme, ces valeurs sont affirmées ou, vice-versa, niées.430
b) La vérité
198 Les hommes sont tenus de façon particulière à tendre continuellement vers la vérité, à la respecter et à l’attester de manière responsable.431 Vivre dans la vérité revêt une signification spéciale dans les rapports sociaux : la vie en commun entre les êtres humains au sein d’une communauté est, en effet, ordonnée, féconde et correspond à leur dignité de personnes lorsqu’elle se fonde sur la vérité.432 Plus les personnes et les groupes sociaux s’efforcent de résoudre les problèmes sociaux selon la vérité, plus ils s’éloignent de l’arbitraire et se conforment aux exigences objectives de la moralité.
Notre époque requiert une intense activité éducative 433 et un engagement de la part de tous, afin que la recherche de la vérité, qui ne se réduit pas à l’ensemble ou à une seule des diverses opinions, soit promue dans chaque milieu et prévale sur toute tentative d’en relativiser les exigences ou de lui porter atteinte.434 C’est une question qui touche en particulier le monde de la communication publique et celui de l’économie, dans lesquels l’usage sans scrupules de l’argent fait naître des interrogations toujours plus pressantes, qui renvoient nécessairement à un besoin de transparence et d’honnêteté dans l’action personnelle et sociale.
c) La liberté
199 La liberté est dans l’homme un signe très élevé de l’image divine et, en conséquence, un signe de la dignité sublime de chaque personne humaine : 435 « La liberté s’exerce dans les rapports entre les êtres humains. Chaque personne humaine, créée à l’image de Dieu, a le droit naturel d’être reconnue comme un être libre et responsable. Tous doivent à chacun ce devoir du respect. Le droit à l’exercice de la liberté est une exigence inséparable de la dignité de la personne humaine ».436 Il ne faut pas restreindre le sens de la liberté, en la considérant dans une perspective purement individualiste et en la réduisant à un exercice arbitraire et incontrôlé de l’autonomie personnelle : « Loin de s’accomplir dans une totale autarcie du moi et dans l’absence de relations, la liberté n’existe vraiment que là où des liens réciproques, réglés par la vérité et la justice, unissent les personnes ».437 La compréhension de la liberté devient profonde et vaste quand elle est protégée, même au niveau social, dans la totalité de ses dimensions.
200 La valeur de la liberté, en tant qu’expression de la singularité de chaque personne humaine, est respectée quand il est permis à chaque membre de la société de réaliser sa vocation personnelle ; de chercher la vérité et de professer ses idées religieuses, culturelles et politiques ; d’exprimer ses opinions ; de décider de son état de vie et, dans la mesure du possible, de son travail ; de prendre des initiatives à caractère économique, social et politique. Ceci doit advenir au sein d’un « contexte juridique ferme »,438 dans les limites du bien commun et de l’ordre public et, en tous les cas, à l’enseigne de la responsabilité.
Par ailleurs, la liberté doit aussi se manifester comme capacité de refus de ce qui est moralement négatif, sous quelque forme que ce soit,439 comme capacité de détachement effectif de tout ce qui peut entraver la croissance personnelle, familiale et sociale. La plénitude de la liberté consiste dans la capacité de disposer de soi en vue du bien authentique, dans la perspective du bien commun universel.440
d) La justice
201 La justice est une valeur qui s’accompagne de l’exercice de la vertu morale cardinale qui lui correspond.441 Selon sa formulation la plus classique, elle « consiste dans la constante et ferme volonté de donner à Dieu et au prochain ce qui leur est dû ».442 Du point de vue subjectif, la justice se traduit dans l’attitude déterminée par la volonté de reconnaître l’autre comme personne, tandis que, du point de vue objectif, elle constitue le critère déterminant de la moralité dans le domaine inter-subjectif et social.443
Le Magistère social rappelle au respect des formes classiques de la justice : la justice commutative, la justice distributive et la justice légale.444 La justice sociale 445 y a acquis un relief toujours plus important ; elle représente un véritable développement de la justice générale, régulatrice des rapports sociaux sur la base du critère de l’observance de la loi. La justice sociale, exigence liée à la question sociale, qui se manifeste aujourd’hui sous une dimension mondiale, concerne les aspects sociaux, politiques et économiques et, surtout, la dimension structurelle des problèmes et des solutions qui s’y rattachent.446
202 La justice apparaît comme particulièrement importante dans le contexte actuel, où la valeur de la personne, de sa dignité et de ses droits, au-delà des proclamations d’intentions, est sérieusement menacée par la tendance diffuse de recourir exclusivement aux critères de l’utilité et de l’avoir. La justice aussi, sur la base de ces critères, est considérée de façon réductrice, alors qu’elle acquiert une signification plus pleine et plus authentique dans l’anthropologie chrétienne. De fait, la justice n’est pas une simple convention humaine, car ce qui est « juste » n’est pas originellement déterminé par la loi, mais par l’identité profonde de l’être humain.447

203 La pleine vérité sur l’homme permet de dépasser la vision contractualiste de la justice, qui est une vision limitée, et d’ouvrir aussi à la justice l’horizon de la solidarité et de l’amour : « Seule, la justice ne suffit pas. Elle peut même en arriver à se nier elle-même, si elle ne s’ouvre pas à cette force plus profonde qu’est l’amour ».448 À la valeur de la justice, la doctrine sociale associe en effet celle de la solidarité, comme voie privilégiée de la paix. Si la paix est le fruit de la justice, « aujourd’hui on pourrait dire, avec la même justesse et la même force d’inspiration biblique (cf. Is 32, 17 ; Jc 3, 18) : Opus solidaritatis pax, la paix est le fruit de la solidarité ».449 De fait, l’objectif de la paix « sera certainement atteint grâce à la mise en œuvre de la justice sociale et internationale, mais aussi grâce à la pratique des vertus qui favorisent la convivialité et qui nous apprennent à vivre unis afin de construire dans l’unité, en donnant et en recevant, une société nouvelle et un monde meilleur ».450 « 

Source Compendium de Doctrine Sociale