Le
traditionnel défilé syndical du 1er mai se déroulera lundi en ordre
dispersé. CFDT et Unsa appellent à rejeter le Front national, les trois
autres syndicats simplement à «faire barrage».
Oubliée l'union syndicale de 2002 pour «faire barrage à l'extrême droite» au second tour : les syndicats, très divisés sur les consignes de vote et le mot d'ordre de la mobilisation, vont manifester en ordre dispersé lundi 1er mai.
Comme chaque année, des rassemblements et manifestations sont en effet prévus un peu partout en France, mais c'est à Paris que la désunion syndicale sera le plus visible.
D'un côté, il y aura la CFDT et l'Unsa, qui ont appelé à voter pour Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle. Avec l'organisation de jeunesse Fage, elles vont se rassembler à partir de 11 heures pour «rejeter la vision réactionnaire et identitaire du Front national».
De l'autre, la CGT, la FSU, Solidaires et FO. Les trois premiers ont appelé à «faire barrage» à Marine Le Pen, sans pour autant inviter ouvertement à voter pour le candidat d'En Marche !. Force ouvrière s'est tout simplement abstenue de donner une consigne, fidèle à sa tradition d'indépendance vis-à-vis des partis politiques. Pour mémoire, la CGT avait appelé à voter François Hollande en 2012 contre Nicolas Sarkozy.
Ces quatre organisations vont manifester pour réclamer qu'on en finisse «avec les reculs sociaux qui font le terreau de l'extrême droite».
«Le message pour la CGT, c'est évidemment contre l'extrême droite et en même temps pour le progrès social», explique Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. La centrale craint en cas de victoire d'Emmanuel Macron une profonde réforme du droit du travail avec une prédominance des accords d'entreprise qui décentraliserait le pouvoir au niveau local.
«Les temps ont changé, ajoute-t-il. Il y a une frange de citoyens, de politiques et de syndicalistes qui n'arrivent plus à accepter n'importe quelle alternative au FN qui serait en contradiction avec leur engagement récent»,
Compliqué donc pour la CGT, Solidaires ou la FSU de soutenir la candidature d'Emmanuel Macron, ancien ministre de l'Économie, considéré comme un des artisans de la loi travail et à l'origine de la loi Macron, qu'ils ont également contestée.
La loi travail, soutenue par la CFDT, a laissé des traces. «Ce n'est pas la CFDT qui refuse de défiler avec la CGT le 1er mai, c'est la CGT qui refuse la CFDT dans le cortège. La CGT voulait défiler avec Force ouvrière, c'est ça la vérité», regrette Véronique Descacq, numéro 2 de la CFDT. En 2002, devant la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, les syndicats avaient fait bloc le 1er mai. Bernard Thibault (CGT), Nicole Notat (CFDT) et Marc Blondel (FO), Gérard Aschieri (FSU) et Alain Olive (Unsa) ont alors participé au même défilé.
Source
Oubliée l'union syndicale de 2002 pour «faire barrage à l'extrême droite» au second tour : les syndicats, très divisés sur les consignes de vote et le mot d'ordre de la mobilisation, vont manifester en ordre dispersé lundi 1er mai.
Comme chaque année, des rassemblements et manifestations sont en effet prévus un peu partout en France, mais c'est à Paris que la désunion syndicale sera le plus visible.
D'un côté, il y aura la CFDT et l'Unsa, qui ont appelé à voter pour Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle. Avec l'organisation de jeunesse Fage, elles vont se rassembler à partir de 11 heures pour «rejeter la vision réactionnaire et identitaire du Front national».
De l'autre, la CGT, la FSU, Solidaires et FO. Les trois premiers ont appelé à «faire barrage» à Marine Le Pen, sans pour autant inviter ouvertement à voter pour le candidat d'En Marche !. Force ouvrière s'est tout simplement abstenue de donner une consigne, fidèle à sa tradition d'indépendance vis-à-vis des partis politiques. Pour mémoire, la CGT avait appelé à voter François Hollande en 2012 contre Nicolas Sarkozy.
Ces quatre organisations vont manifester pour réclamer qu'on en finisse «avec les reculs sociaux qui font le terreau de l'extrême droite».
«Le message pour la CGT, c'est évidemment contre l'extrême droite et en même temps pour le progrès social», explique Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. La centrale craint en cas de victoire d'Emmanuel Macron une profonde réforme du droit du travail avec une prédominance des accords d'entreprise qui décentraliserait le pouvoir au niveau local.
Clivage des centrales
Ce clivage entre réformistes (CFDT, Unsa) et contestataires, s'est accentué lors du conflit autour de la loi travail. «Un 1er mai désuni, ce n'est pas si surprenant», estime Stéphane Sirot, historien spécialiste du mouvement syndical. Pour lui, cette division est à l'image de ce qui se passe dans le champ politique où, contrairement à 2002, il n'y a pas non plus d'unanimité dans l'appel à voter contre le FN.«Les temps ont changé, ajoute-t-il. Il y a une frange de citoyens, de politiques et de syndicalistes qui n'arrivent plus à accepter n'importe quelle alternative au FN qui serait en contradiction avec leur engagement récent»,
Compliqué donc pour la CGT, Solidaires ou la FSU de soutenir la candidature d'Emmanuel Macron, ancien ministre de l'Économie, considéré comme un des artisans de la loi travail et à l'origine de la loi Macron, qu'ils ont également contestée.
La loi travail, soutenue par la CFDT, a laissé des traces. «Ce n'est pas la CFDT qui refuse de défiler avec la CGT le 1er mai, c'est la CGT qui refuse la CFDT dans le cortège. La CGT voulait défiler avec Force ouvrière, c'est ça la vérité», regrette Véronique Descacq, numéro 2 de la CFDT. En 2002, devant la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, les syndicats avaient fait bloc le 1er mai. Bernard Thibault (CGT), Nicole Notat (CFDT) et Marc Blondel (FO), Gérard Aschieri (FSU) et Alain Olive (Unsa) ont alors participé au même défilé.
Source