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dimanche 30 avril 2017

Présidentielle : "NON !", le cri d'alarme d'Alain Juppé


Dans un long billet publié sur son blog ce samedi, l'ancien Premier ministre exhorte à empêcher l'arrivée au pouvoir de Marine Le Pen. 
 
"La France court au désastre." Les mots sont forts, sans détour. Dans un long billet publié ce samedi matin sur son blog , Alain Juppé exhorte à faire battre Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. Le maire de Bordeaux et ancien Premier ministre pointe "ce qui paraissait impossible il y a peu de temps encore [et] n'est plus aujourd'hui improbable". "La victoire de l'extrême-droite en France constituerait un séisme géopolitique. L'Union européenne qui peut résister au Brexit, et même en tirer profit, ne survivrait pas à un 'Frexit'", estime-t-il notamment.

Il y a moins d'une semaine, Alain Juppé avait, sur Twitter, dit "sans hésiter" qu'il voterait Emmanuel Macron. Depuis, Nicolas Dupont-Aignan s'est engagé aux côtés de la candidate du FN , Jean-Luc Mélenchon s'est refusé à donner aucune consigne de vote . Des attitudes qu'il dénonce, auxquels il ajoute "les finasseries de certains de mes propres 'amis' politiques", une référence sans les nommer à ceux qui, comme Laurent Wauquiez, n'appellent pas à voter Emmanuel Macron.

"Désastre économique", "défaite morale"

Outre le risque de "dislocation de l'Union européenne", Alain Juppé pointe aussi le risque de "désastre économique" d'une victoire de Marine Le Pen. Dénonçant en particulier l'abandon de l'euro, qui serait "une faute majeure". Enfin et "'par dessus tout", il souligne le risque de "défaite morale". "Quelles que soient, ces derniers temps, les tentatives de dé-diabolisation des dirigeants du FN ou leurs danses du ventre à l'intention de l'extrême-gauche (ce qui est là une constante historique), la vérité est criante : l'histoire, l'idéologie, les hommes et les femmes qui ont fondé ou animent ce parti, bref le monde FN est depuis toujours aux antipodes du nôtre", écrit-il.

Alain Juppé n'accorde pour autant pas un blanc-seing d'avance à Emmanuel Macron. "Nous ne le connaissons pas bien. Sa 'nouveauté' séduit, son peu d'expérience des hautes responsabilités inquiète. Quant à son programme, il reste flou et ambigu", juge-t-il. Mais les échéances électorales suivantes, en premier lieu les législatives de juin, permettront de "reconstruire une proposition politique, fondée sur les valeurs de la droite et du centre que j'ai toujours portées". Et de conclure son appel dans un style enflammé : "Je ne me lasserai donc pas de vous dire : Peuple de France, ressaisis-toi, reste fidèle à ton génie, aie confiance."