De Philippe Maxence, directeur de L'Homme Nouveau :
"[...] Macron
n’est que le « produit » d’appel du mondialisme et des grands groupes
financiers. Pierre Bergé, Xavier Niel, Patrick Drahi, Jacques Attali,
sont parmi ses principaux soutiens. Leur agenda est simple : continuer à
déréguler la société française, à l’ubériser économiquement tout en
imposant une ubérisation morale avec l’ouverture à la marchandisation du
corps. Il n’est pas exagéré de voir en Emmanuel Macron un « Hollande 2.0 »
; une nouvelle version plus attrayante et plus performante du
social-libéralisme-libertaire. Libéral au plan économique et libertaire
au plan moral, le tout placé le temps de la transition, sous la conduite
de l’État, selon la bonne conception dirigiste du socialisme.
Soutenue par une bonne partie du petit
peuple, Marine Le Pen aura du mal à faire le poids. D’abord parce que le
système, ayant anticipé son score, a réagi pour éviter l’équivalent du
Brexit ou de l’arrivée de Trump au pouvoir. Ensuite, parce que l’on ne
gagne pas un second tour sans alliés politiques. Le Front national est
électoralement le premier parti de France, mais il est seul. Sauf si les
électeurs de Fillon et de Mélenchon décident de ne pas suivre les
consignes de vote des appareils politiques. Dans l’état d’emprise
médiatique dans lequel sont enserrés les Français, on voit mal comment
les reports de voix seraient décisifs pour que la candidate du Front
national l’emporte au second tour.
Que faut-il faire ?
Le véritable redressement de la France ne passera pas par une victoire électorale.
Elle nécessite un véritable effort sur le long terme, une réforme
intellectuelle et morale, de très grande ampleur. Est-elle possible ?
Qu’elle soit absolument nécessaire doit
suffire pour travailler dans ce sens. Il est urgent de remettre de
l’ordre dans les concepts, de se libérer de la fascination électorale
qui repose sur l’opposition entretenue des Français les uns contre les
autres. Un jeune philosophe vient à ce titre de publier un essai
remarquable qui mérite que l’on s’y attarde. Dans Souveraineté et désordre politique, vaincre le nihilisme (Cerf, 208 p., 19 €),
Guilhem Golfin s’attaque de front au concept de souveraineté dont il
montre bien à la fois ce qu’il recouvre aujourd’hui comme réalités à
défendre et d’ambiguïté en raison de ses origines modernes, clairement
anti-chrétiennes. Le travail d’éclaircissement qu’il a opéré à
ce sujet, en recourant à la fois à la philosophie classique et à la
pensée chrétienne, évite de se laisser entraîner dans les fausses
solutions générées par le système tout en préparant l’avenir. C’est un
modèle du genre, véritable facteur d’espoir."
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