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jeudi 3 décembre 2009

Retour sur une grève déjà oubliée


Par Philippe Delbauvre



Le mardi 24 novembre fut l'objet d'une grève, tant dans l'éducation nationale que dans les services de la poste. Parce que les estimations du pourcentage de grévistes oscillent selon les sources, il n'est possible de donner qu'une approximation de son suivi qui se situerait alors à peu près à hauteur de 20%, soit un salarié sur cinq. Dès lors, il est dès lors peut être souhaitable de s'interroger sur les raisons de ce que l'on peut considérer comme un échec en terme de participation.

Il semblerait que contrairement aux années 1970, période durant laquelle le déclenchement d'une grève, y compris pour un motif mineur, pouvait avoir un succès d'ampleur de prime abord surprenant, qu'aujourd'hui il ne faille nécessairement un projet gouvernemental majeur concernant une catégorie prise dans son ensemble afin de permettre une mobilisation de masse. On ne fait donc plus guère comme autrefois la grève volontiers, celle ci pratiquée naguère non sans quelquefois un certain plaisir. Celle ci est désormais vécue comme une contrainte, considérée comme une charge par la majorité des salariés.

Il n'est pas impossible non plus qu'entre fonctionnaires dépendant d'un même ministère, la solidarité au sein de ce corps ne joue plus à plein comme naguère. C'est ainsi, que pour prendre un exemple ayant trait à l'actualité, qu'une réforme de l'histoire n'entrainera plus systématiquement de réflexes de sympathie de la part des enseignants en mathématiques. Les gouvernements peuvent donc en toute quiétude jouer sur l'individualisme ambiant pour voir torpillées le aspirations des salariés.

On doit également prendre en considération le déclin du nombre de syndiqués en France, ce qui à nouveau pose le problème de l'individualisme puisque chacun s'estime apte à se déterminer seul et à se positionner ainsi, quitte bien évidemment à se trouver, justement parce que seul, démuni alors que la dynamique de groupe s'imposerait.

Il est également plus que probable que les grèves, sachant qu'elles coutent de l'argent à ceux qui la pratiquent, ne peuvent qu'être impopulaires y compris lorsqu'on les souhaiterait. En effet, le noeud coulissant du crédit auquel nombre de nos concitoyens ont par trop recours, oblige coûte que coûte les salariés à se rendre bon gré mal gré sur leur lieu de travail quand bien même pour une raison ou pour une autre, ils ne le souhaiteraient pas. Les salariés sont désormais tenus par l'argent qui aujourd'hui se fait rare et en tirent les conséquences dans le domaine des luttes sises dans le monde du travail.

Il m'apparait également que les syndicats, comme d'ailleurs toutes les structures encadrantes (Eglise, parti, etc.) souffrent désormais d'un relatif désintérêt au sein d'un peuple plongé dans une civilisation hédoniste et individualiste.

Il faut aussi ajouter que ces structures syndicales, à plusieurs reprises, se sont déconsidérées aux yeux de beaucoup de salariés, soit de par leur politisation excessive, soit en raison de leurs compromissions avec le pouvoir en place, toutes couleurs confondues.

Dans ce conditions, il est à craindre qu'il ne faille attendre un autre krach financier pour qu'à nouveau on puisse voir fleurir comme naguère des drapeaux, cette fois ci contestataires, dans nos rues.

samedi 21 novembre 2009

Réflexions sur l'économie


Philippe Delbauvre


A l'époque de la montée en flèche du surendettement des ménages français et de la distribution d'argent pratiquée avec les conséquences que l'on sait, il est peut être bon de s'arrêter sur le concept d'économie tel qu'il peut être perçu par les nationalistes.

L'argent n'a de raison d'être que comme rétribution d'un travail convenablement effectué. Aristote, opposé à l'usure, spécifiait que l'argent ne faisait pas de petits. Saint Thomas d'Aquin, moins rigoriste, considérait quand même qu'il y a indécence à percevoir un intérêt pour avoir prêté au prochain en difficulté ce dont il avait besoin. L'argent n'est donc qu'une conséquence et nullement une finalité.

Aujourd'hui, et dans la foulée des considérations du penseur de l'école de Francfort qu'était Erich Fromm, il est un choix à effectuer entre l'avoir et l'être (1). Nul ne doute que pour les tenants du Système, de Sarkozy à Seguela, de Madoff à Dray (autre amateur de montre), il n'y ait primat de l'avoir sur l'être. Le culte du travail avec ce qu'il a d'imbécile – vie de famille restreinte, défaut d'engagement spirituel – n'est le plus souvent d'ailleurs qu'une excuse ridicule pour masquer la soif d'argent qui fut condamnée tant par les moralistes que par nos philosophes, y compris présocratiques (2).

La canaille, et c'est ici révélateur, avec son culte des voitures de marque allemande n'est bien évidemment pas en reste. Raison de plus pour que les nationalistes dont l'éthique doit être souveraine, à l'image de celle du clergé, privilégient l'être sur le paraître.

Ainsi et compte tenu de ce qui vient d'être écrit, à savoir que l'homme est faible, la main visible (3) doit être celle de l'Etat national afin qu'il pratique dans ce domaine comme dans tant d'autres une influence salvatrice. Il n'existe pas de nos jours de capitalisme qui ne soit apatride. Pas plus que de capitalisme non mondialiste. Le capitalisme, de par le fait qu'il repose sur des bases amorales, ne peut qu'apparaître immoral à l'homme différencié (4) resté sain.

Puisque nous évoquions l'intervention de l'Etat, il faut avoir le courage de reconnaître que c'est tout naturellement vers le socialisme qu'un nationaliste doit se tourner. Qu'on l'appelle solidarisme, comme il est coutume de le faire chez les nôtres, cela n'a que peu d'importance en ce qui concerne les résultats. Ce dirigisme économique ira naturellement chercher sa source tant chez les disciples du socialisme national du dix neuvième siècle que chez les tenant du catholicisme social de Le Play.

C'est à l'Etat national d'empêcher le délocalisations, à l'Etat national de revaloriser la main d'oeuvre pour éviter l'immigration, à l'Etat national de fixer les règles de la concurrence afin de sauvegarder les petits. Pas au marché apatride.

notes

1 - Les penseurs grecs avant Socrate – Garnier Flammarion
2 - Avoir ou Etre – Robert Laffont
3 - Référence à Adam Smith
4 - Concept evolien

samedi 14 novembre 2009

vendredi 23 octobre 2009

Contre l'opposition bidon

Par Philippe Delbauvre

Les remarquables déclarations qui furent celles des dirigeants du Bloc identitaire dans le cadre de leur convention lors du dernier week end, si elles ne surprennent pas les esprits le plus souvent éclairés, ont le mérite de mettre à jour un aspect du segment politique que les journalistes assermentés qualifient, par plaisir ou incompétence, un peu trop vite à l'aide de l'expression « extrême droite ».


Par l'intermédiaire de l'expression « extrême droite », et de manière plus générale par le qualificatif « extrême », on définit une partie de l'échiquier politique qui s'oppose radicalement à la structure dominante sous la quasi totalité de ses aspects et notamment les plus essentiels. Or, les identitaires justement revendiquent cette radicalité sous peine de n'être plus crédibles, eux qui se veulent l'opposition de pointe au Système actuellement en place. Il existe dès lors un décalage flagrant, qui ne s'explique pas uniquement de manière sémantique, entre le refus de se définir en tant qu'extrémistes et le fait de revendiquer une opposition frontale et radicale.


Bien évidemment, on peut émettre l'hypothèse qu'il est difficile voire suicidaire de s'assumer aujourd'hui en politique en tant qu'extrémiste et de se définir ainsi, et qu'en conséquence, la contorsion ou le mensonge dont il s'agit ici ne viserait qu'à une abdication sur la forme, ce qui aurait au moins le mérite de préserver le fond.


Tel n'est pas le cas.


En effet, l'étude des différentes déclarations qui émanent des cadres dirigeants du bloc identitaire et non de simples militants, tant dans le fond que sur la forme, montre qu'à l'évidence il y a contradiction entre la place réelle sur l'échiquier politique et celle revendiquée par les principaux intéressés.


- Ainsi, il n'était par exemple nullement nécessaire de reprendre l'habituelle complainte sur l'antisémitisme sachant que les représentants du Système le font très bien et à satiété, sauf à vouloir via ce baisement de pied chercher à se faire adouber par la structure dominante. La contradiction entre opposition et collaboration est ici flagrante. Même Jacques Attali vient de déclarer qu'il n'y avait pas d'antisémitisme en France...


- Aurait pu être évitée également l'écologisme, quand bien même cette référence passe pour obligatoire aux yeux des hommes et femmes politiques du Système.


- N'était-il pas facile de faire référence au général de Gaulle et ainsi de rebondir lorsqu'on est pris de court par un journaliste interrogateur plutôt que de d'enterrer le nationalisme aussitôt déclaré mortifère ?


Est-on bien certain que c'est en faisant cause commune avec le très douillet Mpf, forme comme fond, que l'on fait preuve de radicalité dans l'opposition au Système ? Un Mpf qui se trouve d'ailleurs dans la majorité présidentielle (sic).


Toutes ces prises de position pourraient passer comme étant de bévues faites à chaud si elle n'avait été reprises le lendemain sur Novopress: les prises de position sont donc assumées et c'est bien d'une rupture d'avec une

certaine radicalité revendiquée dont il s'agit.


mercredi 21 octobre 2009

Une question de valeurs



Par Christian Bouchet


Une question de valeurs L’affaire Roman Polanski, puis l’affaire Frédéric Mitterrand, auront sans doute eu un avantage inattendu, celui de procéder, une fois de plus, à un partage des eaux.

Ainsi, a-t-on pu voir la totalité des islamophobes médiatiques, les dénonciateurs habituels du voile, des atteintes portées au droit des femmes, etc., les Alain Finkielkraut, les Caroline Fourest, et tous les autres, se ranger, comme pour la parade, derrière Polanski et Mitterrand.

Dans le même temps, toutes les structures musulmanes qui comptent, ont dénoncées les agissements pédophiles du cinéastes et du ministre. Le site Oumma.com, par exemple (et ce n’est qu’un exemple parmi de très nombreux autres), s’est indigné de « l’indécence » de Mitterrand « s’apitoyant devant les caméras sur le cas Roman Polanski » avant de dénoncer « la tour d’ivoire des nantis décadents » et « l’immoralité qui frappe ces intouchables du pouvoir, lesquels sont à ce point dénués du sens de l’honneur qu’ils ne démissionnent jamais. »

Sensiblement au même moment, un club de football de sensibilité musulmane a eu le courage de faire ce qu’aucun club de gaulois n’avait jusqu’alors osé : refuser de jouer un match contre une équipe revendiquant haut et fort son inversion sexuelle.

Me sont alors revenues à l’esprit ces lignes de Gilbert Comte, parues dans le numéro du printemps 2006 du magazine Eléments : « Quand à la droite, mes propos sonnent sans doute à ses oreilles comme du chinois ou du bambara. Aux familles bourgeoises apeurées qu’elle rassemble parfois électoralement, je souhaite seulement d’avoir encore assez d’énergie pour produire des “grands frères” sourcilleux comme il faut l’être sur l’honneur, à commencer par celui des filles. L’immigration a transplanté aux périphéries de nos villes des peuples restés encore très traditionnels. Ils y subissent depuis trente ans l’agression d’une modernisme destructeur sous toutes ses formes, à commencer par la permissivité et la domination de l’argent. Si la droite clabaudeuse avait été autre chose que ce qu’elle est, c’est-à-dire un ramassis de petits bourgeois bruyants mais apeurés, c’est là qu’elle aurait envoyé des missionnaires, afin d’y lever des secours. Mais il lui aurait fallu une audace qu’elle n’imagine même pas dans ses ronrons de nonagénaires. »

Comme en écho, je me suis aussi souvenu qu’Alain Soral, alors qu’il était encore au Front national, s’était risqué à écrire: « La culture musulmane ne produit pas des délinquants drogués et suicidaires, mais des hommes élevés dans des valeurs. Des valeurs de dignité et de respect qui ressemblent beaucoup, finalement, à celles qu’on inculquait aux hommes de France, et à moi-même, avant la déferlante du néo-matriarcat à l’américaine importé par mai 68. »

Je n’en tirerai nullement la conclusion que nous devrions baisser la garde face à l’islam, et tout particulièrement face à certaines de ses manifestations les plus rétrogrades et les plus contraires aux mœurs européennes, mais je ne peux m’empêcher de penser, une fois de plus, que nous ne devons pas nous tromper dans la désignation de l’ennemi.

Rappelons-le, encore et encore, l’ennemi principal, ce n’est pas celui que le système nous désigne, ce n’est pas celui que l’on pourrait nommer l’ennemi de confort (l’immigré, le musulman, la femme voilée, etc.), mais c’est le système en lui-même et ses suppôts, ses Finkielkraut et ses Fourest...

Si la mouvance nationale ne prend pas garde à cela, elle finira comme la droite hollandaise anti-immigrée que sa haine de l’islam a conduit successivement à se donner à un homosexuel militant puis à un ami d’Ariel Sharon et d’Ehoud Olmert. Certains en prennent déjà le chemin, on l’a vu le week-end passé en Provence, pour ma part je n’en serai pas.

samedi 3 octobre 2009

jeudi 24 septembre 2009

Entretien avec Christian Bouchet




interrogé par Alexandre Latsa


Christian Bouchet bonjour et merci de répondre à mes questions. Tout d’abord, pourriez-vous vous « présenter » de façon synthétique ?


Je suis enseignant de profession et, dans le même temps, je suis aussi journaliste - à la fois sur le net et dans des organes de la presse traditionnelle - ainsi qu’écrivain et éditeur. Comme je ne dédaigne pas non plus le militantisme politique de terrain, je vous laisse imaginer à quel point mes journées sont bien remplies… Je suis de ceux qui disent : « Les 35 heures je suis pour, mais pas tous les jours ! »


Vous avez eu un parcours varié au sein de la « mouvance nationale » française et européenne, comment le résumeriez-vous aujourd’hui avec un peu de recul ?


En réalité, mon parcours n’a pas été si varié que cela. Bien au contraire, j’ai tendance à penser qu’il se caractérise par une grande constance. Je suis entré en politique durant le second semestre 1969. J’avais à l’époque 14 ans et demi. Après un court passage dans les milieux monarchistes, dû à mon origine familiale, je me suis rattaché à un courant que je n’ai jamais quitté depuis : celui du nationalisme-révolutionnaire. Il s’en est suivi presque trente ans d’activisme politique, comme militant d’abord puis comme cadre dirigeant, dans des groupuscules dont le nombre d’adhérents a varié, selon les périodes, entre quelques dizaines et quelques centaines.
Alors que j’ai sacrifié beaucoup de choses à cet engagement groupusculaire, je n’ai jamais réellement cru à ses chances de réussite politique.
On peut donc se demander pourquoi j’ai persisté…
C’est tout simplement parce que si je ne croyais pas à la réussite organisationnelle, j’étais en revanche convaincu – et je le suis toujours – par la justesse des idées et par leur influence possible. Ainsi, je me retrouve assez bien dans cette citation de Gilles Martinet, qui a passé, pour sa part, une partie de sa vie dans des groupuscules de la gauche dure : « Je n’ai jamais cru à l’avenir des petites organisations se situant en marge des grandes formations historiques. Et pourtant, j’ai participé moi-même à la constitution et à la direction de plusieurs de celles-ci. C’est que je croyais que leur existence et que leur combat pouvaient entraîner des changements au sein des grands partis. »
Ce rôle les NR français l’ont joué au sein du mouvement national. En plus de lui fournir quelques cadres de très haut niveau, il ont servi de laboratoire idéologique et de passeurs d’idées. C’est ce qu’a très bien vu Nicolas Lebourg, un universitaire hostile mais honnête, qui, dans sa thèse Les nationalistes-révolutionnaires en mouvements (1962-2002), écrit (p. 704) : « Au sein même du système politique concurrentiel, les groupuscules trouvent leur importance en leur travail de “veilleur” et de fournisseur de concepts et d’éléments discursifs aux structures populistes qui ont, quant à elles, accès à l’espace médiatique. Si on y regarde bien, les nationalistes-révolutionnaires ont donné trois idées au Front national : l’anti-immigration, l’anti-américanisme, l’anti-sionisme, et l’ont ainsi armé lexico-idéologiquement. »
Mais pour jouer ce rôle de formateur de cadres, de laboratoire idéologique et de passeur d’idées, encore faut-il avoir une structure, une presse, des activistes, etc. C’est ce qui a justifié les constructions groupusculaires auxquelles j’ai participé et c’est ce qui justifie toujours mon combat.

Récemment sont apparues, dans la scène politique et au sein des partis, de nouvelles lignes de fractures : atlantisme/continentalisme, sionisme/anti-sionisme, mondialisme/anti-mondialisme, libéralisme/anti-libéralisme, etc. Elles touchent tous les partis politiques y compris la mouvance nationale à un point tel qu’il est difficile de s’y retrouver. Quelles sont pour vous aujourd’hui les principales, et quelles sont celles que vous prônez ?


Ces lignes de fractures sont, du moins pour ce qui est de la mouvance nationale française, beaucoup plus anciennes qu’on ne le croit et on les retrouve déjà clairement dans les années 1950/1960. Il me semble que la situation est la même, à des niveaux différents, pour les autres forces politiques françaises, à l’exclusion sans doute des communistes.
Cela étant, ce qui est sans doute nouveau et plus prometteur, c’est que des recompositions, dans l’immédiat fort timides cependant, se produisent et qu’elles se font en fonction de ces lignes de fracture et non pas en fonction du schéma gauche-droite. C’est ce, qu’en d’autres temps, j’avais défini comme les « nouvelles convergences » et qu’un Thierry Meyssan a très bien décrit en faisant part de sa surprise quand il les a découvertes : « Lorsque j’ai publié L’Effroyable imposture, je m’attendais à des réactions selon le clivage droite-gauche, parce que j’avais toujours vécu avec. Je me suis rendu compte qu’une autre ligne de partage apparaissait, que j’avais des amis et des adversaires dans tous les camps. » A cette occasion, Thierry Meyssan précisait : « Je pense que nous devons tous nous repositionner en fonction de la question principale, celle de la souveraineté des peuples face à l’impérialisme. ». C’est une opinion que je partage et qui contient la réponse à votre question, soit en clair que les lignes de fracture principales se structurent autour de l’opposition continentalisme/atlantisme, anti-sionisme/sionisme, anti-libéralisme/société marchande, etc.


On a souvent l’impression que le FN n’était qu’une bouée pour une grande majorité d’électeurs frustrés, qu’il faisait tout le temps le grand écart (absence de programme économique clair, prises de positions géopolitiques contradictoires, etc..) mais qu’il était maintenu soudé et en position de force par son président, Jean Marie Le Pen. Comment envisagez-vous l’après Le Pen ? Êtes vous gollnischien ou mariniste ?


Je me garderais bien de me définir par rapport à une personne quelconque… Si j’ai fait un choix, et celui-ci est clair et notoire, il a été non pas lié à une sympathie humaine particulière mais à une réflexion idéologique et stratégique sur la nécessité de développer en France un mouvement national populaire et sur la personnalité la plus apte à l’incarner.
Pour me résumer, je reprendrais à mon compte les termes d’une tribune libre d’Alain de Benoist publiée sur le site voxnr.com peu de temps après les dernières législatives : « Le Front national paraît avoir mis du temps à comprendre que la culture de ses électeurs n’était pas forcément la même que celle de ses militants. L’avenir du FN dépendra de sa capacité à comprendre que son “ électorat naturel ” n’est pas le peuple de droite, mais le peuple d’en-bas. L’alternative n’est pas pour lui de s’enfermer dans le bunker des “ purs et durs ” ou, au contraire, de chercher à se “ banaliser ” ou à se “ dédiaboliser ”. L’alternative à laquelle il se trouve confronté aujourd’hui de manière aiguë est toujours la même : vouloir encore incarner la “ droite de la droite ” ou se radicaliser dans la défense des couches populaires pour représenter le peuple de France dans sa diversité. »
Mon combat et celui de mes amis est là : à l’intérieur ou à l’extérieur du FN contribuer a ce qu’il devienne, selon les termes d’Alain de Benoist, « une force de transformation sociale dans laquelle puissent se reconnaître des couches populaires au statut social et professionnel précaire et au capital culturel inexistant, pour ne rien dire de ceux qui ne votent plus. » Qu’il devienne en clair le véritable « parti du peuple de France ».
Quand je lis dans une déclaration de Marine Le Pen à 20 minutes « Je ne me sens pas à l’aise dans les quartiers bourgeois. Je suis plus à l’aise dans les quartiers populaires », quand je vois le FN axer sa campagne contre l’immigration sur les aspects économiques et sociaux de celle-ci ou organiser une manifestation devant le siège des patrons-voyous de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière, quand je vois les excellents résultats obtenus à Hénin-Beaumont, je me dis que si nous n’avons pas encore gagné, il se pourrait bien que nous en prenions le chemin.


L’étiquette souverainiste a-t-elle pour vous un quelconque sens à l’heure de la mondialisation, où l’on assiste dans le monde à une sorte de renaissance des grands espaces en Asie (Chine, Inde), dans le monde musulman (Turquie, union panafricaine), en Eurasie (Russie), en Amérique du sud (Brésil, Venezuela). La France a-t-elle une chance de survivre (démographiquement, culturellement, économiquement) sans l’Europe ?


Si par souverainisme on entend « la France seule » et une politique étrangère d’enfermement obsidional réduite à la défense du pré-carré, ce terme n’a pour moi aucun sens. Il en a en revanche, s’il recouvre une volonté de redonner à la France les moyens d’avoir une politique étrangère et économique indépendante et de pouvoir agir tant pour recréer l’indispensable axe Paris-Berlin-Moscou, que pour structurer une Europe active et indépendante.
Disons, pour résumer à l’extrême, que la politique étrangère que je souhaite à la France correspond mille fois plus à celle que mena Dominique de Villepin qu’à celle que défend Philippe de Villiers.


Paradoxalement alors que l’on assiste à cette renaissance des grands espaces, l’Europe semble incapable d’unité politique, tant les dissensions semblent fortes entre « vieille Europe » (continentale ?) et « nouvelle Europe » (atlantiste ?), comment l’expliquez-vous ?


Sans aucun doute par l’influence et l’action du « parti américain ».


Dans les années 1960, Jean Thiriart parlait des « centaines de petits Quisling » qui agissaient en Europe de l’Ouest. Il y en a maintenant des milliers à l’œuvre en Europe orientale…
De plus, il y en a aussi beaucoup chez nous, et à des postes dirigeants. Il y aurait beaucoup à dire par exemple sur les structures du type French American Foundation – il en existe des similaires dans presque tous les pays – qui sélectionnent parmi les élites locales ceux qu’il faut séduire. Actuellement, en France, ce type de think tanks s’intéresse de très près aux meilleurs jeunes éléments issus des communautés immigrées pour préparer l’avenir et les gagner à la cause du Grand Occident.


La France vient de faire le choix de réintégrer le commandement armé de l’OTAN. Pourtant au même moment, l’administration Sarkozy semble jouer l’adoucissement avec la Russie. En gros Nicolas Sarkozy joue sur les deux tableaux. Dans le même temps, des voix se font entendre (mouvances d’extrême gauche, divers intellectuels gaullistes…) pour que la France intègre l’Organisation de la coopération de Shanghai. Quelle est votre opinion à ce sujet et comment jugez-vous ce grand écart du président Français ?


Il n’est pas exclu que notre président se laisse emporter par une volonté d’exister par lui-même en politique étrangère. Il est suffisamment égocentrique pour le faire et ceci pourrait expliquer cela. Toutefois, il sait que la laisse est courte et ses dissidences sont toujours très contrôlées et balisées…
Pour ce qui est d’une intégration de la France à l’Organisation de la coopération de Shanghai, dans l’état actuel des choses, même si l’idée est sympathique, elle me semble relever de l’utopie.
A l’heure de la crise financière, tout le monde s’accorde à dire, enfin, que « peut être » la globalisation libérale à « échoué », et que le modèle Occidental pour l’humanité n’est peut être pas le « meilleur ». D’après vous d’où viendront les nouveaux modèles civilisationnels et économiques ?
D’où viendront-ils ? Je ne sais. Sans doute seront-ils multiples et adaptés aux zones civilisationnelles. La finance islamique, qu’il est de bon ton de dénoncer dans la mouvance nationale, est sans doute un exemple d’alternative économique intéressante.
Quant à nous, notre courant ne manque pas d’idées. Dans un texte récent intitulé « Le solidarisme comme alternative à la crise », Emmanuel Leroy a proposé une troisième voie économique dont je vous invite à lire le développement ici (http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EkVplZpkEFUySZGCbr.shtml) puisque je ne suis pas de taille à concevoir une argumentation supérieure à la sienne


Vous êtes très présent sur la scène géopolitique et notamment auprès du mouvement Eurasien d’Alexandre Douguine (dont le programme politique généralement peu connu est détaillé sur ce blog). Pouvez nous nous en parler ? Y a-t-il une volonté de la part de nationalistes révolutionnaires comme vous de créer des structures eurasistes en Europe ?


Il existe en Europe occidentale des cercles eurasistes au moins au Portugal, en Italie, en Allemagne et en France. Le site evrazia.info est mis régulièrement à jour dans quatorze langues dont huit sont parlées en Europe de l’Ouest. L’an passé, lors des « Journées de la dissidence » qui regroupent traditionnellement tous les ans, au mois de novembre, les cadres NR européens à Madrid, Dimitri Kutzenov, qui est d’une certaine mesure l’ambassadeur du Mouvement international eurasiste avait fait le voyage de Moscou pour s’entretenir avec nous.
Vous pouvez en conclure qu’il y a bien une volonté d’organiser une nébuleuse eurasiste « à l’Ouest ». Cela étant, nous n’avons pas d’ambitions strictement politiques, nous nous contentons de répandre des idées, de les faire connaître… Parfois avec un succès indéniable : la revue Eurasia, qui a des éditions en langue italienne et française, publie des textes d’universitaires et de géopoliticiens reconnus qui ne craignent pas de s’afficher dans nos colonnes.


Le projet eurasien vous semble-t-il compatible avec le projet paneuropéen de nombre de nationalistes d’Europe ?


Si vous faîtes allusion aux projets du type de ceux élaborés par Guillaume Faye ou par les proches de Pierre Vial, je vous répondrais bien sûr non. Il est d’ailleurs piquant que ceux-ci, qui rêvent à une grande Europe blanche, écrivent eux-mêmes qu’« il est malheureusement possible que l’Eurasie soit un concept plus réaliste dans l’immédiat que celui d’Eurosibérie que nous soutenons. » (Terre et peuple n° 37, 2008.
En revanche, l’eurasisme qu’Alexandre Douguine développe actuellement en Russie, et qui est pour partie redevable à Ernst Niekisch et à Jean Thiriart, est parfaitement compatible avec le paneuropéisme nationaliste-révolutionnaire.
Pour la petite histoire, il semble même être, aux yeux de certains hiérarques du Front national, compatible avec le nationalisme français. Du moins dans l’esprit de Jean-Marie Le Pen qui, lors de la convention d’Arras du FN du 15 mars dernier, a déclaré : « Nous voulons une Europe puissante, indépendante et respectée englobant les nations du continent boréal de Brest à Vladivostok. (…) Cette Europe-là, elle va, comme disait le Général de Gaulle, de l'Atlantique à l'Oural, et même jusqu’à Vladivostok, dessinant l’arc septentrional de nos solidarités culturelles et de nos intérêts communs. (…) Cette Europe enrichie des cultures grecques et latines, magnifiée par le christianisme, sublimée par la Renaissance, cette Europe transmise de génération en génération jusqu’à nous et nos enfants, elle englobe bien sûr l’immense Russie. La France, l’Allemagne, l’Italie, nous avons tous besoin des gigantesques ressources en énergies fossiles de la Sibérie. La Russie, quant à elle, qui est entrée depuis longtemps dans la nuit glaciale de l’hiver démographique, a besoin d’hommes, d’ingénieurs, d’ouvriers, de colons, pour aménager l’espace sibérien et contenir l’expansion démographique naturelle de la Chine. La grande Europe continentale a, incontestablement, la taille critique pour contrebalancer la superpuissance américaine, et contribuer à l’équilibre des forces qui est le meilleur garant de la paix mondiale. »


Pour les Français et les Européens, les grandes inquiétudes du futur sont le plausible leadership économique Chinois et l’explosion démographique des populations musulmanes, notamment à l’intérieur de l’Europe. Comment estimez-vous compatible/incompatible ces deux éléments ?


Je ne suis pas convaincu que telles soient réellement les grandes inquiétudes des Français et des Européens. Du moins des simples citoyens. Il me semble que, selon la classe sociale à laquelle ils appartiennent et en suivant, d’une certain mesure, la pyramide de Maslow, ceux-ci s’inquiètent pour les uns des risques de chômage, de l’insécurité, de leur paupérisation, pour les autres des OGM, du réchauffement climatique, voire de la montée de l’antisémitisme…
S’inquiéter de problèmes géopolitiques ou démographiques n’est pas une attitude commune ni courante.
Cela étant, il faut différencier deux choses : un « péril jaune » tant économique que démographique, qui est réel, et auquel il faut apporter des réponses géopolitiques qui justifient les thèses eurasistes et un éventuel péril démographique musulman qui lui me semble relever d’un problème mal posé.
Vous me parlez en effet de « l’explosion démographique des populations musulmanes, notamment à l’intérieur de l’Europe ». Dois-je en conclure que la seule explosion démographique du tiers-monde qui vous préoccupe soit celle des musulmans ? De même, dois-je conclure que la seule immigration – car tel est le véritable problème – qui vous chagrine soit celle des mahométans ?
Je suis convaincu que non, mais votre question, par sa formulation même, montre que vous avez inconsciemment subis l’influence des lobbies qui nous désignent qui nous devons aimer et qui nous devons haïr.
Maintenant soyons sérieux, qu’il y ait un problème d’explosion démographique dans les pays du tiers-monde, je suis d’accord même s’il faudrait mettre quelques bémols à cette analyse. Qu’il y ait un problème d’immigration en Occident, je le suis aussi.
Mais à mes yeux, tout d’abord, l’ennemi ce n’est pas l’immigré, c’est celui qui le fait venir, c’est ce patronat qui délocalise ainsi à domicile et qui se sert des travailleurs qu’il importe pour maintenir un chômage élevé et donc des salaires bas. Ensuite, il n’y a pas pour moi d’immigration non-européenne qui soit pire ou qui soit meilleure du fait de la religion. Un musulman marocain en tant qu’immigré vaut un tamoul hindouiste ou un ivoirien catholique. Nos amis espagnols qui connaissent une importante immigration de sud-américains catholiques ne font guère de différence en terme de nuisance entre celle-ci et l’immigration maghrébine musulmane… Or, la manœuvre de nos ennemis, de ceux justement qui font venir les immigrés, c’est de nous en désigner certains comme mauvais pour que nous trouvions les autres meilleurs, donc acceptables…


Alain Soral ou vous (entre autres) donnez l’impression de jouer à fond la carte « arabo-musulmane », par exemple vous êtes notamment régulièrement présents dans les manifestations pro Palestiniennes, E&R jouant la carte de la « mixité » bleu-blanc-rouge, etc. Ces « terrains » étaient pourtant jusqu’alors réservés à l’extrême gauche.


Sur les positions d’Alain Soral et de ses partisans, dont je ne suis pas, je peux difficilement vous répondre. La seule chose que je peux vous dire est que mon agenda et le leur sont notablement différents.
En ce qui me concerne, je soutiens effectivement la résistance palestinienne et j’appelle régulièrement ceux qui me suivent à faire de même, y compris en participant à d’éventuelles manifestions ou actions organisées par d’autres que nous. Je suis surpris que cela semble être quelque chose de nouveau à vos yeux, puisque Jean Thiriart, Maurice Bardèche, François Duprat et bien d’autres s’y sont déjà engagés dès le milieu des années 1960, à une époque où l’extrême gauche était bien timide sur ce point. Il faut se rappeler, qu’en France, une des toutes premières associations de solidarité avec la Palestine a été le Rassemblement pour la libération de la Palestine créé en 1967 par François Duprat. De même, il est important d’insister sur le fait que le premier européen tombé dans les rangs de la résistance palestinienne, Roger Coudroy, n’était pas une membre de la gauche radicale, bien au contraire, c’était un des nôtres puisqu’il avait milité à Jeune Europe avant de rejoindre les commando naissants de l’OPL.
A titre tout à fait personnel, j’ajouterais que mon engagement en faveur de la Palestine ne date pas d’hier. En effet, le tout premier article que j’ai donné à la presse nationaliste-révolutionnaire, à la fin des années 1970, fut un article de soutien au FPLP.


Est-ce que ce soutien est tactique ? Est-ce par antiaméricanisme et/ou antisionisme ?


Mon soutien, comme celui de mes amis, est légitimé par deux arguments.
Tout d’abord par une révolte, bien naturelle, contre une injustice faite à tout un peuple à qui on a volé sa terre. Ensuite par un souhait d’être libres chez nous de nos choix de politique extérieure et intérieure.
Je m’explique. La création puis la survie de l’entité sioniste n’a été rendue possible que par le soutien des pays occidentaux. Pour obtenir celui-ci, les sionistes ont du développer des lobbies, plus ou moins importants et plus ou moins actifs, afin de faire pression sur les gouvernements et les hommes politiques. En France, tout particulièrement, ce lobby n’a jamais cessé d’agir afin que notre pays modifie sa politique étrangère, non pas dans notre intérêt mais dans un sens favorable à l’État d’Israël. Par ailleurs, à la fois pour inquiéter les juifs de France et les pousser ainsi à faire leur Alyah, et pour mettre en mauvaise posture notre gouvernement et l’obliger à « faire des gestes positifs », il n’a cessé de crier au loup afin de faire croire à un péril antisémite. Dans cette manœuvre, il a désigné un bouc émissaire particulier, le mouvement national dans son ensemble, quelle que soit d’ailleurs sa position réelle vis-à-vis d’Israël, et ce faisant, il a largement contribué à sa démonisation et à sa marginalisation politique.
Combattre l’entité sioniste et son lobby c’est donc, à mes yeux, revendiquer le droit pour la France d’avoir la politique étrangère qui convient à ses intérêts et pour les Français le droit de voter pour qui ils l’entendent et non pas uniquement pour ceux que le CRIF désigne comme cacher.


Ne serait-il pas préférable d’adopter une ligne « ni keffieh, ni kippa » ?


Alain de Benoist nous a récemment démontré la stupidité d’une telle thèse. Interrogé sur la neutralité dans le conflit palestino-sioniste que suppose cette ligne il a répondu : « Carl Schmitt nous l’a rappelé : s’affirmer neutre, c’est encore prendre position. Quand il y a un agressé et un agresseur, la neutralité d’un tiers profite objectivement à ceux qui agressent. Dominique de Villepin le disait très justement : l’équidistance est impossible à tenir lorsque l’on est en présence d’un conflit asymétrique. Or, c’est précisément ce type de conflits qui se développe aujourd’hui un peu partout. (…) Dans l’idée que ce qui se passe à Gaza « ne nous concerne pas », je vois surtout, plus profondément, la marque lamentable, pathétique, de ce que l’on appelle en philosophie la métaphysique de la subjectivité, ou de façon plus familière le nombrilisme tribal. L’individualisme consiste à ne s’intéresser qu’à soi-même, et à se désintéresser des autres. Le nombrilisme tribal élargit le « je » en « nous », mais en conservant le même raisonnement : le moi collectif est à la fois le bien absolu et le seul critère de vérité. (…) Il fut une époque où l’on trouvait conforme à l’honneur de se battre pour une cause noble et juste, même lorsqu’elle n’était pas la nôtre. On jugeait également honorable d’être activement solidaire des populations martyrisées et de ceux qui résistaient à l’oppression. Avec le nombrilisme tribal, cette époque s’achève. On s’oriente vraiment vers le degré zéro de la réflexion. » Je n’ai rien à ajouter à cette brillante analyse que je partage totalement.


Seriez-vous de ceux qui pensent que le nationalisme français ne se régénérera que par l’immigration, même de non Européens ?


Non, je ne le pense absolument pas.
Il n’est, cependant, pas exclu que certains descendants d’immigrés deviennent des nationalistes français et participent ainsi au mouvement national. Il y en a déjà un certain nombre. Mais je crains quand même qu’un tel phénomène reste marginal. Il me semble que le sentiment nationaliste des « français de branche » a plus de chance de se manifester dans un rattachement plus ou moins fantasmé à la terre ou à la culture de leurs ancêtres. Je ne serais donc pas surpris si le phénomène d’apparition de partis ethniques ou religieux à connotation nationaliste auquel on assiste déjà en France - avec le Parti des musulmans de France, le Parti antisioniste, le Mouvement des indigènes de la république ou le Mouvement des damnés de l’impérialisme – prenait dans les années à venir une certaine ampleur.
Cela étant dit, l’idée de régénération des idées que l’on pourrait qualifier comme étant celles de la « droite des valeurs » par l’immigration a été brillamment défendue par Gilbert Comte, dans le numéro du printemps 2006 du magazine Eléments : « Quand à la droite, mes propos sonnent sans doute à ses oreilles comme du chinois ou du bambara. Aux familles bourgeoises apeurées qu’elle rassemble parfois électoralement, je souhaite seulement d’avoir encore assez d’énergie pour produire des “grands frères” sourcilleux comme il faut l’être sur l’honneur, à commencer par celui des filles. L’immigration a transplanté aux périphéries de nos villes des peuples restés encore très traditionnels. Ils y subissent depuis trente ans l’agression d’une modernisme destructeur sous toutes ses formes, à commencer par la permissivité et la domination de l’argent. Si la droite clabaudeuse avait été autre chose que ce qu’elle est, c’est-à-dire un ramassis de petits bourgeois bruyants mais apeurés, c’est là qu’elle aurait envoyé des missionnaires, afin d’y lever des secours. Mais il lui aurait fallu une audace qu’elle n’imagine même pas dans ses ronrons de nonagénaires. » C’est une idée que l’on retrouve chez Alain Soral, évoquée en ces termes : « La culture musulmane ne produit pas des délinquants drogués et suicidaires, mais des hommes élevés dans des valeurs. Des valeurs de dignité et de respect qui ressemblent beaucoup, finalement, à celles qu’on inculquait aux hommes de France, et à moi-même, avant la déferlante du néo-matriarcat à l’américaine importé par mai 68. »


Des mouvements régionalistes et identitaires se développent en Italie, et également en France. Ces mouvements comme les Identitaires (en France) ou la Ligue du Nord (en Italie) prônent une identité à triple échelle : régionale, nationale et Européenne, et sont farouchement opposées au jacobinisme républicain, quelle est votre opinion sur ces mouvements ?


Vous auriez aussi pu citer le Vlaams Belang, la Plate-forme pour la Catalogne ou des groupes plus marginaux comme Alsace d’abord ou Adsav en Bretagne…
Mon opinion à leur sujet est bien entendu négative. Comment pourrait-il en être autrement ?
Bien sur, défendre les identités locales est un engagement louable avec lequel nous sommes tous d’accord. Mais il y a aussi un risque d’hétérotélie, de dérive perverse, qui, au final, peut aboutir à favoriser la landerisation de l’Europe et son affaiblissement. Et, c’est, malheureusement, dans cette optique qu’agissent les divers groupes identitaires actifs au niveau européen.
Leur l’Europe aux cents drapeaux c’est une Europe aux cents Kossovo…
C’est une Europe où toute solidarité disparaît, où l’on arrive à des prises de position odieuses et grotesque comme celle de ce dirigeant identitaire breton qui déclarait récemment qu’en Bretagne, il ne voyait pas de différence entre un immigré poitevin et un immigré africain !
C’est aussi une Europe encore plus divisée qu’elle ne l’est actuellement, donc dont les composantes les plus faibles sont encore plus manipulables, et en définitive c’est une Europe totalement impuissante. Une Europe que l’on pourrait comparer à l’Allemagne d’après le traité de Westphalie, divisée en 350 États, qui pendant plus de 200 ans regarda l’Histoire être écrite par d’autres.
Quand je vois que ceux qui prônent ce démembrement de notre pays et de l’Europe osent dans le même temps au mépris de toute réalité géopolitique faire campagne sur le thème de l’Europe puissance, je ne peux que m’interroger sur leur intelligence ou leur sincérité.
Vous citez le Kossovo, justement, le 24 mars dernier, c’était l’anniversaire des bombardements de 1999 sur la Serbie. Depuis un an, le Kosovo « serait » un état indépendant... Que vous inspire ces évènements ?
Que voulez-vous qu’ils m’inspirent d’autre que de la révolte ?
Cela étant, votre question me permet de revenir sur la précédente. Si la mouvance identitaire, en France, a beaucoup médiatisé les modestes actions caritatives qu’elle a menée en faveur des Serbes du Kossovo, elle s’est bien gardée de faire ressortir les contradictions idéologiques internes dans laquelle l’affaire kossovare la plaçait.
La question centrale ici, qui est rarement posée, est pourquoi l’indépendance du Kossovo est-elle inadmissible ? Est-ce parce qu’elle est la résultante d’une action des USA, par OTAN interposé, pour s’implanter un peu plus dans une région européenne géopolitiquement stratégique ? Ou est-ce parce que les Kossovars sont musulmans ?
Si pour moi, il est évident que la première réponse est la bonne, il est tout aussi évident que pour les Identaires de France, c’est la seconde qui est justifiée. Les Kossovars n’auraient pas été musulmans, ils auraient applaudi des deux mains la « libération d’un peuple défendant son identité », ce que n’ont pas manqué de faire d’ailleurs un certain nombre de mouvements identitaires en Belgique, en Bretagne et ailleurs, plus sensibles, pour une fois, aux thèses de Yann Fouéré qu’à celles de Guillaume Faye…

Pour finir, pouriez-vous conseiller 5 ouvrages clefs a lire, 5 sites/blogs a consulter ?


Cinq ouvrages c’est bien peu…
Julius Evola : Les Hommes au milieu des ruines et Révolte contre le monde moderne.
Alain de Benoist : Les Idées à l’endroit.
Alexandre Douguine : Le Prophète de l’eurasisme.
Jean Thiriart : L’Europe, un empire de 400 millions d’hommes.
Francis-Parker Yocker : Imperium.
Cela en fait six !


Quand aux sites là aussi c’est difficile : le portail Eurasia d’Alexandre Douguine, le Réseau Voltaire, Alterinfo, Géostratégie et Voxnr, sans oublier Dissonnances. Là aussi j’en suis à six…


Avez vous quelque chose à ajouter pour lecteurs du blog Dissonance ?


Seulement quelques citations à méditer… Charles Maurras : « En politique le désespoir est bêtise absolue », Johann Wolfgang Goethe : « Au commencement était l’action », Guillaume d'Orange : « Où il y a une volonté, il y a un chemin ».


source: Dissonnances :: http://alexandrelatsa.blogspot.com/

vendredi 4 septembre 2009


L'Institut Civitas, France Jeunesse Civitas et Belgique & Chrétienté s'associent pour vous proposer une enrichissante session sur le thème
"Catholiques, voyez, il y a tant à faire".

En effet, trop souvent, nous entendons des propos teintés de résignation. Pourtant, nous faisons le pari de montrer comment chacun peut à un degré ou à un autre contribuer à la reconquête et participer, à partir de l'échelon local, à la restauration d'une patrie catholique.

Cette session s'adresse à tous les catholiques de bonne volonté, jeunes et moins jeunes, désireux de voir la doctrine sociale de l'Eglise appliquée dans leur Cité. Cette session s'inscrit dans le programme logique des sessions de novembre et de février proposées aux jeunes gens de France Jeunesse Civitas et du Mouvement de Jeunesse de Belgique et Chrétienté mais chaque session peut être suivie de façon indépendante. Une fois par an, nous organisons une grande session ouverte à tous les âges, c'est la session de septembre.

Quand ? Les 12 et 13 septembre 2009 (possibilité d'arriver dès le vendredi soir)

Où ? Au Château de Couloutre (Nièvre)

Prix de la participation ? 30 euros/personne - Etudiant: 25 euros/personne (repas et logement sur place compris)

Programme détaillé ci-dessous. Pour faciliter la logistique, inscrivez-vous dès aujourd'hui !

SAMEDI 12 SEPTEMBRE 2009
07h30 : messe
08h15 : petit-déjeuner
09h00 : Mot d'accueil (François de Penfentenyo)
09h10 : Nouvelles orientations pour une authentique action à partir de l'échelon local (Alain Escada)
10h00 : De Ramsay à Franklin, Montesquieu, Rousseau (Abbé A. Lorans)
11h00 : Antilibéralisme (Abbé L. Duverger)
12h00 : déjeuner
14h00 : Être Maire et agir pour le Bien Commun (Xavier Pierson, Maire des Eparges)
15h00 : Des structures locales où agir pour défendre la Famille (Mme Nicole Prud'homme, président d'honneur de la Caisse Nationale des Allocations Familiales)
15h30 : Exemples de lobbying à l'échelon local (Philippe Fabre, président de l'Association de Catholiques du Val d'Oise)
16h00 : Méthodologie et efficacité (Léon-Pierre Durin)
17h00 : De la politique catholique à la politique maçonnique : le mythe de la laïcité (Professeur Hugues Petit)
18h00 : Quelle Action catholique ? (J.R. Ducray)
19h00 : chapelet
19h30 : dîner
20h45 : Du régional au mondial (Professeur Pierre Hillard)
21h45 : veillée
DIMANCHE 13 SEPTEMBRE 2009
07h30 : messe
09h00 : petit-déjeuner
09h45 : La Contre-Révolution (Bonald, Maistre, les Espagnols), Auguste Comte (Abbé A. Lorans)
10h45 : L'épopée des Cristeros (Diego Olivar Robles)
11h45 : La commune, son organisation et l'évolution de son environnement territorial (Maurice de Sainte Marie)
12h45 : déjeuner
14h15 : Investir le milieu associatif local (Etienne Lacroix)
14h45 : Catholiques, voyez, il y a tant à faire - mot de conclusion (Abbé R. de Cacqueray)
15h45 : consignes
16h30 : départ
Durant le week-end, une activité militante sera proposée aux plus jeunes.
Civitas - 17 rue des Chasseurs - 95100 Argenteuil - France / Belgique & Chrétienté - 48 rue de la Cible - 1030 Bruxelles

Tél France: 01.34.11.16.94 - secretariat@civitas-institut.com - Tél Belgique: 02.503.55.21 - info@bechrist.be

M Mme Mlle ............................................................................................................................................................

Demeurant .................................................................................................................................................................

Code Postal ................................... Ville ......................................................... Tél ..................................................

O S'inscrit à la session des 12 et 13 septembre 2009 à Couloutre (57) avec :

...................................................................................................................................................................................

...................................................................................................................................................................................

soit ......... x 30€ soit ................. € - .......... x 25€ (étudiant) soit ................. € (à l'ordre de Civitas)

O Arrivera le 11 septembre soir - le 12 septembre matin (rayer la mention inutile)

O Viendra en voiture (ville et heure de départ) ....................................................... et disposera de ............... places

O Viendra en train le ............... septembre, demande à être attendu en gare de Nevers à ........................ heures

et reconduit le 13 vers ....................... heures.

www.civitas-institut.com - www.francejeunessecivitas.com - www.bechrist.be

mardi 7 juillet 2009

L'opération Burqa ne nous aura pas



Philippe Delbauvre


L'opération Burqa ne nous aura pas Ce qui frappera sans nul doute les historiens des media chargés d'étudier la presse audiovisuelle de ce début de millénaire une fois que la vérité sera connue sera sans doute le décalage flagrant entre les faits réels et leurs présentations au grand public par des journalistes, devenus au fil du temps, des professionnels de la désinformation.

Ainsi, l'attentat du 11 septembre 2001, avec les passages en boucle que l'on a pu constater qui n'expliquent en aucune façon le modus operandi que chaque téléspectateur était en droit de connaître, restera historiquement comme un modèle de désinformation. Ainsi, qu'un supposé avion de transports de touristes comme l'affirme la version officielle, donc supposé muni comme à l'habitude de hublots, pourtant absents dans les faits, puisse percuter une tour, devrait conduire le vulgum pecus à s'interroger sur la véracité des analyses imposées. Encore eut-il fallu lui en faire la remarque afin que le débat fusse convenablement établi. Ce ne fut pourtant que surenchère d'images dont l'objectif n'était autre que d'éblouir les yeux afin de mieux endormir les capacités cérébrales.

Et pourtant, point de hublots il n'y avait comme les images en font foi.

Et pourtant, on a du mal à comprendre le pourquoi de l'incapacité à retrouver la boite noire de « l'appareil » s'étant écrasé sur le Pentagone alors que l'on est capable de la faire à plusieurs centaines de mètres de profondeur au beau milieu de l'océan.

Celui qui s'est contenté de l'information télévisuelle ne sait pas !

Il y a là quelque chose de commun, un parallèle que l'on peut effectuer avec le battage médiatique orchestré autour du phénomène dit de la Burqa qui n'est autre qu'une piqure de rappel. A en croire l'importance du temps ainsi que des lignes consacrés à ce sujet, un de nos historiens d'étude dans un lointain futur serait en droit de considérer qu'en cette première partie d'année 2009, les femmes vivant dans l'hexagone ployaient sous le voile pesant.

Et pourtant, il n'en est rien puisque le phénomène est plus que marginal.

Et pourtant, la propagande se déchaine tout comme pour les attentats de 2001, avide de noyer le Français naïf ou stupide et de l'entrainer dans le schème simpliste du choc des civilisations télécommandé par Washington.

Amusons nous d'ailleurs quelque peu avec ce sujet qui de facto en pose un autre, peut être beaucoup plus ardu à résoudre pour nos amies les femmes.

Les féministes, souvent gauches, nous expliquent qu'elles en ont assez de ces hommes par trop attirés par les formes et aveugles quant à leurs richesses intérieures. Qu'attendent-elles donc pour refuser tout maquillage, toute tenue individuelle et ainsi coiffer la burqa ? Voilà qui les débarrasserait de leur si négative apparence, ne laissant poindre que leur si extatique intériorité. On peut s'interroger afin de savoir si sous le voile d'une féministe il n'y avait tout simplement rien - voir le renversement de la formule leibnizienne par Baudrillard - , l'ensemble n'étant que du vent soufflant dans un voile devenu paradoxalement impudique. Voilà qui justifierait à postériori l'attitude de bien des hommes ne lorgnant, que dans un décolleté, que dans un bas de pantalon un string laissant présager un gazon rarement maudit.
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lundi 22 juin 2009

Les élections européennes 2009




Analyse statistique des dernières élection européennes.



Nomenclature.

Est appelée extrême gauche: Lo, Lcr, Npa, Pt, etc ...
Est appelée gauche profonde: Pc, Front de gauche, etc ...
Est appelée gauche: Ps, Prg, etc...
Est appelée centre: Udf, Modem etc...
Est appelée droite: Rpr, Ump, etc...
Est appelée écol. de droite: Mei, Cap21, Aei etc...
Est appelée droite profonde: Mpf, Rpf, Dlr, Cpnt, Libertas etc ...
Est appelée extrême droite: Fn, Mnr, etc...

Remarque:

Les chiffres ont été arrondis afin de faciliter la lecture.


Résultats:

2004 2009

Ext. Gauche 3.5 6
Gauche profonde 6 6
Verts 7.5 16.5
Gauche 29 16.5
Centre 12 8.5
Droite 16.5 28
Ecol. droite 1 3.5
Droite profonde 10 6.5
Ext. Droite 10 7

Total Gauche 42.5 39
Total Droite 27.5 38

Total Gauche avec Extr G 46 45
Total Droite avec Extr D 37.5 45

Analyse:

Introduction:

Il suffit de considérer les résultats de la gauche totale (avec extr. g.) ainsi que de ceux de la droite totale (avec extr. d.) qui sont les mêmes pour en déduire à quel point la situation est redevenue bipolaire en France suite au scrutin de 2009. Bien évidemment, et les dirigeants du Front national et ceux de l'extrême gauche récuseront de voir leurs voix ajoutées à celles de la droite comme de la gauche. Il n'en reste pas moins que les choix idéologiques ainsi que les thèmes de prédilection du premier comme de la seconde nous poussent à avoir effectué cette sommation.

Extrême gauche:

Si sa progression est notoire (+73 %), elle est en deça de ce qu'elle en était en droit d'attendre, aussi bien en raison de sondages assez flatteurs durant la campagne que suite à cette crise qui ne pouvait que gonfler ses voiles. Si le passage de témoin entre Lcr et Npa s'est bien passé, le résultat compte tenu des circonstances économiques n'est pas probant. Le poids plus important s'explique probablement par une radicalisation d'une partie de l'électorat de la gauche suite à la crise.

Gauche profonde:

La stabilité de la gauche profonde malgré une conjoncture favorable peut être perçue comme un échec relatif. Le succès vient surtout de la fin de la chute et donc de sa stabilisation. A noter que désormais, Melenchon est un homme connu du grand public, ce qui peut compter pour l'avenir.

La gauche de contestation pèse désormais davantage au sein de la gauche, ce qui ne peut que gêner les socialistes.

Verts:

Le succès des verts (+ 120 %) peut s'expliquer de plusieurs façons.

1/ Un nouveau vote coluche: les problèmes n'étant pas traités durant les quinze dernières années, les oiseaux et les fleurs ont été plébiscités.
2/ Le vote écologiste peut également être interprété comme un vote de contestation, non de la droite mais de la gauche. A l'évidence, c'est une redistribution (provisoire ?) des cartes au sein de la gauche. Il faut noter que l'électorat écologiste est très volatil et qu'il a toute chance de disparaitre lorsque le parti socialiste sera en ordre de bataille.

Gauche:

Avec le succès des écologistes, l'effondrement des socialiste (- 43%) est le fait majeur de ces élections. De plus en plus de Français, s'ils contestent la droite, considèrent que les socialistes "c'est la même chose". A ne pas avoir fait le choix entre une alliance au centre et une autre à gauche, les socialistes sont apparus comme insipides. Il faut s'attendre à un rebondissement de forte amplitude lorsque la situation sera clarifiée, et justement aux dépends des écologistes.

On remarquera la stabilité de la gauche totale (-1 point) qui montre bien que c'est d'une redistribution interne dont il s'agit. Etre stable dans une telle période de licenciements marque une décrédibilisation au sein du corps électoral.

Extrême droite:

La chute qui se poursuit (-30%) ne doit pas obérer le retour en forme par rapport aux élections précédentes. Le Front national n'apparait néanmoins pas pour autant comme un parti d'opposition.

Droite profonde:

La chute de la droite profonde (-35%) se poursuit. Son message d'opposition à l'actuel gouvernement ne passe pas. A ce rythme, elle a vocation à être absorbée.

Ecologiste de droite:

La percée de la liste Aei reste à expliquer. S'agit-il du succès de l'écologie de contestation comme au sein de la gauche ? Il faudrait une enquête sur le terroir idéologique de ses électeurs.

Droite:

Le succès de la droite est probant même s'il est à relativiser. On ne peut ajouter comme l'ont fait beaucoup, les voix de l'ump 2004 à celle de l'udf pour énoncer que le résultat est le même que celui de (ump) 2009. En revanche, on peut comparer (udf+ump)(2004) avec (modem+ump)(2009), ce qui donne: (28.5) 2004 et (36.5) 2009.
Encore faut-il savoir ce qu'est le modem.

Centre:

On ne peut dire que le centre est passé de 12 à 8.5% parce que la victoire de N Sarkozy a entrainé une partie de ses électeurs vers l'ump via la création du nouveau centrre. Le problème majeur est de déterminer si le modem est un parti centriste ou un parmi de droite parmi tant d'autres.


Conclusion:

Malgré une situation catastrophique et des prises de positions politiques ou géopolitiques novatrices et provocatrices de la part du gouvernement, l'opposition radicale n'a su capitaliser le légitime mécontentement populaire. Le succès écologiste ne doit pas faire oublier la collusion des verts lors des différents votes au parlement européen avec leurs amis socialistes et libéraux. En ce sens, on peut affirmer que le corps électoral n'a toujours pas perçu l'obsolescence du clivage gauche/droite et considère encore verts et modem comme des formations permettant une réelle alternance malgré leurs adhésions à la structure en place qui, elle seule et non les partis, est la responsable des maux qui frappe nos contemporains.
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samedi 6 juin 2009

vendredi 8 mai 2009

La voix de l'opposant: contre la gauche !





Philippe Delbauvre




La voix de l'opposant: contre la gauche ! Le terme de gauche désigne chez certains auteurs l'aile marchante de la partie du monde politique décidée à saper les fondements de la société traditionnelle afin de favoriser l'émergence d'un monde nouveau. Pris dans ce sens, le mot dépasse de loin les limites qu'on lui accorde dans son acception habituelle. En clair et le constat ne surprendra pas le lecteur nationaliste, une partie de la droite est de gauche.

La Nouvelle droite populaire, qui n'est pas seule en embuscade, espère depuis sa création la mort électorale du Front National afin de le remplacer et de devenir ainsi le parti phare de la mouvance. En effet, tant que le Front reste puissant, l'espoir pour elle de prospérer est inexistant et c'est pourquoi l'effondrement frontiste est la condition sine qua non permettant son éventuelle émergence.

Encore une fois, elle n'est pas la seule à nourrir d'aussi sinistres projets.

Le régionalisme défendu par la Nouvelle droite populaire ainsi que par certains autres satellites n'est de manière générale possible que dans un état fort sous peine de voir l'ensemble voler en éclat. Tel n'est pas le cas aujourd'hui et ce, de loin. Plus grave, la décentralisation entamée par la gauche dès 1982 (décidément c'est dans l'air du temps) et poursuivie par les différents gouvernements depuis, n'a pas été vraiment un franc succès. De plus, le régionalisme n'a de raison d'être que dans des entités à forte identité. Or, les phénomènes de migration intérieure au sein du pays ont contribué à modifier en profondeur les terroirs originels. Il va de soi aussi que les langues locales sont désormais inconnues des jeunes générations. Les libéraux de Bruxelles (donc de gauche au sens où elle a été définie), quant à eux, applaudissent des deux mains une telle initiative de régionalisation qui ne peut aller que dans leur sens sachant qu'ils ne parviennent pas à maitriser un Etat français qui les fait pester. Ils cherchent donc à diviser le tout en valorisant chacune des parties. Au final, ne resterait qu'un seul Etat digne de ce nom: le leur.

En conséquence, le régionalisme célébré par la nouvelle droite populaire (et Philippe de Villiers !) affaiblit la France et renforce l'Europe de Bruxelles.

L'islamophobie de la Nouvelle droite populaire partagée (encore !) par Philippe de Villiers et annoncée sur fond de guerre religieuse à venir n'est que la transposition en France du concept de choc des civilisations cher à ses amis américains. On sait très bien que là bas, et ce n'est pas un hasard, chaque état constituant tient à ses spécificités et veille à ce que Washington ne vienne pas empiéter sur son territoire, quitte à refuser de l'argent dont les habitants auraient pourtant bien besoin.

Il est un moyen permettant de savoir si un mouvement est réellement d'opposition: il suffit de voir si ses principaux axes de combat s'en prennent à la structure politico-économique globale ou simplement à certains problèmes sociétaux. Dans le premier cas, il y a remise en cause des fondements et l'alternance aura un sens; dans le second, c'est de réforme dont il s'agit et les problèmes majeurs ne pourront pas être traités.

Ni l'islam, ni la régionalisation ne sont consubstantiels à l'essence de la structure politico-économique actuelle.

D'ailleurs, Philippe de Villiers s'en charge déjà.

Quant au christianisme (terme flou) de temps à autre affiché, il est à relativiser depuis l'arrivée de Pierre Vial.

D'ailleurs, Philippe de Villiers s'en charge aussi.

Evidemment, il reste l'apprentissage du biniou ou de la langue alsacienne proposés aux Français afin qu'il puissent sortir des problèmes auxquels ils sont actuellement confrontés et qui vont durant plusieurs années durer.

Philippe de Villiers n'avait pas même osé.

Peut être que la différence entre Philippe de Villiers et la Nouvelle droite populaire tient à l'adoption de la formule "ni keffieh, ni kippa" par cette dernière.


Certains sont honteux, d'autres pas.

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jeudi 30 avril 2009

Topologie politique


Alain Rebours







Topologie politique Il existe chez les politologues de tous bords une divergence quant à la nature de ce que l'on appelle l'extrême droite.

Les politogues communistes ne considèrent pas que l'extrême droite constitue une discontinuité par rapport à la droite. Selon eux, l'extrême droite n'est que le prolongement naturel de la droite et devrait en conséquence être qualifiée de droite extrême. Celle ci n'étant donc qu'une radicalisation de la droite bourgeoise qui se fait jour suite à l'apparition de graves difficultés principalement d'ordre économique.

Les politologues libéraux, quant à eux, postulent que l'extrême droite est radicalement différente de la droite et n'a pas avec elle de terroir commun. On comprend à titre d'exemple que René Rémond ait absolument refusé d'intégrer le fascisme à sa célèbre étude des droites. Pour les historiens libéraux, extrême droite et communisme sont à ranger dans le même panier appelé totalitarisme.

Il va de soi que ces deux interprétations ne peuvent être vraies simultanément. On peut donc affirmer de prime abord qu'elles sont ou toutes les deux fausses ou que l'une seule des deux est vraie.

Prenant en compte le sérieux de certains experts de l'un et de l'autre camp qui se rangent à l'opinion de leur majorité, je me suis interrogé sur le pourquoi de cette distorsion.

Il va de soi que le concept de totalitarisme utilisé par les politologues de droite et qui fait recette en pleine guerre froide obéissait à un intérêt politique: en renvoyant dos à dos fascisme et communisme dans le panier totalitaire, les occidentaux justifiaient la poursuite de la guerre menée jusqu'en 1945.

Réciproquement, les théoriciens communistes en faisant de l'extrême droite ou du fascisme un simple surgeon de la droite adoptaient au final la même tactique que leurs homologues libéraux. La collusion entre droite et extrême droite permettait ainsi de justifier une bipartition qui au final profitait à tous.

Indépendamment de la mauvaise foi toute politicienne qui caractérise quelquefois les experts, je ne pouvais pour autant négliger la probité intellectuelle de certains de ces penseurs qu'ils fussent d'un côté ou d'un autre.

En y réflichissant, je ne pouvais que porter crédit au deux thèses simultanément et ce malgré l'interdit logique. Encore fallait-il lever l'obstacle rendant la démarche incohérente. Tout s'éclaire si on ne définit plus l'existence d'une seule extrême droite mais de deux. Ainsi, si on postule l'existence d'une droite extrême aux côtés de l'extrême droite, les deux théories deviennent simultanément cohérentes.

En effet, la droite extrême est bien le prolongement de la droite comme l'affirment les penseurs communistes et ce malgré le déni des principaux intéressés.
En effet, l'extrême droite est bien anti-système comme l'affirment les penseurs libéraux et n'a aucun rapport avec la droite.

Voilà expliqué le pourquoi de la lutte entre SS et SA lors de la nuit des longs couteaux. Voilà aussi pourquoi un même phénomène s'est produit, de manière moins sanglante, en Italie. Voilà pourquoi Drieu la Rochelle fait savoir une fois qu'Hitler a perdu la guerre, qu'il souhaite la victoire de Staline.

Une des erreurs possibles seraient de considérer que la ligne de fracture passe par la distinction entre réactionnaires et révolutionnaires: Codreanu et Evola qui étaient des réactionnaires n'étaient pas des modérés.

Il y a donc sur le côté droit de l'échiquier deux tendances antagonistes que j'ai appelées extrême droite et droite extrême qui non seulement existent réellement mais qui de plus valident les analyses des deux types de politologues.

mercredi 29 avril 2009

vendredi 24 avril 2009

Vas y Marie



Philippe Delbauvre



Vas y Marie
Moi, Marie Ségolène, je l'aime bien. C'est comme ça. Peut être parce que son papa a porté le casoar et que j'ai envoyé des dossiers en classe préparatoire Saint Cyr voilà vingt cinq ans. Une famille avec un double terroir fana-mili et catholique dans lequel je me reconnais.

Peut être aussi parce que l'obédience générale qui y régnait était gaullo-pétainiste, justifiant ainsi la thèse du colonel Rémy faisant du général une épée et du maréchal un bouclier.

Il est bon que l'opposition s'oppose et c'est exactement ce que Marie fait. Peut être pas avec toute la délicatesse ou la pertinence voulues mais en tout cas, elle, elle le fait. Que cela se traduise par un certain malaise au sein de la gauche montre bien dans quel abysse celle ci est tombée.

Peu m'importe que Nicolas Sarkozy n'aie pas la maîtrise de la langue française que possédait François Mitterrand par exemple. Qu'il ait ainsi ou non gaffé à Dakar où qu'il ait raillé le grand penseur socialiste qu'est Zapatero me laisse indifférent puisque le président français semble faire l'unanimité contre lui dans les milieux diplomatiques étrangers à l'exception de celui de l'Italie qui est dirigé par le sieur Berlusconi, escroc notoire.

Non, ce qui m'embarrasse c'est l'atonie des oppositions qui ne font pas leur boulot: s'opposer.

Le Front National, même si nous y sommes depuis longtemps habitués, ne dispose pas de la couverture médiatique qui devrait être la sienne.

Le parti communiste ne peut l'ouvrir, enlacé qu'il est au parti socialiste, sous peine de perdre ses derniers représentants nationaux et locaux.

Les écologistes se contentent de leur figure de proue pour obtenir un score flatteur, seul aspect intéressant à leurs yeux.

Seule, l'extrême gauche, parce que pistonnée par le pouvoir en place, fait figure de réel opposant et c'est à mes yeux source d'inquiétude sachant la situation sociale dans laquelle nous baignons.

Il me semble donc souhaitable de soutenir Marie Ségolène dès lors où elle est l'une des seules à secouer le cocotier: pas question pour moi de critiquer ses déclarations où excuses au motif de la forme sachant que volontairement ou non, c'est contre l'anti-France qu'elle fait feu.


mercredi 22 avril 2009

Avant tout la haine de l'Occident


Philippe Delbauvre




Avant tout la haine de l'Occident
L'Europe est en train de se transformer sous nos yeux. Alors que durant des décennies, France, Angleterre, Espagne, Italie, Allemagne la représentait, on assiste désormais depuis quelques années à un transfert de puissance en direction de l'Est vers des pays qui, s'ils n'ont pas démérité dans l'histoire, ne doivent leur envolée à venir qu'à des taux de rémunération bien plus bas que les nôtres.

Il ne s'agit en fait que du retour en puissance de ce que l'on appelait naguère la Mitteleuropa qui eut à subir le joug soviétique et qui paradoxalement en récolte les fruits aujourd'hui. Ainsi, tous les pays envahis principalement après la fin de la seconde guerre mondiale et qui furent séparés de leurs frères par ce que l'on eut coutume d'appeler le rideau de fer se caractérisèrent par des salaires particulièrement bas par rapport à ceux qui bénéficièrent alors de la manne occidentale. Leur désespoir d'alors explique leur succès d'aujourd'hui.

Il est à craindre que le Président, bien moins sot que certains veulent le prétendre, ait été bien avisé de lancer le projet Euroméditerranéen afin de satisfaire aux volontés étatsuniennes. Cela d'autant plus que l'Algérie s'apprête à intégrer l'Otan et que le Maroc est un allié depuis presque toujours de l'Occident. Sachant de plus que l'Egypte est le médiateur de prédilection de Tel Aviv dès lors où il y a tension avec les Palestiniens, la boucle est ainsi bouclée.

Il y a donc dans ces conditions un double déplacement du centre de gravité de l'Europe: vers l'Est mais aussi vers le Sud. Voilà qui ne sert guère les intérêt d'un pays comme la France situé comme chacun sait, très à l'Ouest et bien moins au Sud que ne le sont l'Espagne, l'Italie ou la Grèce.

Il faudra évidemment compter avec l'arrivée de la Turquie que l'on a beau jeu de villipender aujourd'hui sachant que son entrée ne se fera que dans un avenir peu proche. Tant pour des raisons économiques que pour des impératifs géopolitiques - ancrer ce pays à l'Ouest - son accès à L'Europe désormais s'impose.

Je rassure le lectorat sur la peur éventuelle d'une islamisasion de l'Europe suite à l'arrivée de tous ces nouveaux pays qui depuis quelques années ont commencé à prendre leurs distance avec Mahomet et l'islam. Ce sont de plus en plus des occidentaux comme tant d'autres qui ne rêvent que d'atteindre le degré de stupidité auquel l'Européen standard est tombé. Si d'ailleurs, le Japon était proche géographiquement, la remarque resterait valable: nous n'aurions à craindre ni samouraï ni shintoisme: nous dialoguerions en vantant les mérites de nos game boy réciproques.

N'était ce pas Paul Valéry qui écrivait que les civilisations elles aussi étaient mortelles ?

Le nationalisme révolutionnaire n'est-il pas avant tout la haine de l'Occident ?

Comment pourrait-on encore l'aimer sachant ce qu'il est devenu ?


mardi 24 mars 2009

De l'Euramérique



Alain Rebours

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De l'Euramérique S’il est une notion qui me fait actuellement sourire, c’est bien celle d’euraméricanisme. Celle ci postule que les deux peules, Européens et Américains, sont en fait le même peuple mais présent sur deux continents et dont les destins sont inexorablement liés. C’est le mythe à destination des enfants qui présente un la Fayette volant au secours de Washington et des forteresses volantes lâchant des bonbons.

Il est d’abord un fait qui se doit d’être rappelé à savoir que les Européens eux mêmes ne forment pas un tout homogène ne serait-ce qu’en raison des différences linguistiques. Mieux, au sein de chacun des pays, on peut constater des différences de mentalité comme c’est le cas par exemple entre wallons et flamands, que cela soit en France ou en Belgique. Il en est de même aux Etats Unis où d’une région à une autre, l’état d’esprit varie. Quand bien même l’écart entre l’Allemand et le Français est aujourd’hui moindre de ce qu’il fut de par le passé, on ne peut pas pour autant affirmer que cette uniformisation s’effectue au profit d’une européisation. Au contraire, c’est la mentalité ainsi que le mode de vie américains que partagent de plus en plus les peuples européens et ce peut être en partie suite à l’influence des différents supports médiatiques. En cela, l’idée d’une existence d’euroricains situés de part et d’autres de l’Atlantique postule la reconnaissance et l’approbation du primat des valeurs américaines sur les valeurs européennes . Plus l’acceptation du modèle américain croît et plus cette notion à priori étrange pour un Européen fidèle à ses origines prend du sens. En ce sens, l’euraméricanisme est déjà la négation des valeurs propres à l’Europe.

L’Américain standard ne peut être qu’individualiste en raison du passé de ses ancêtres établis là bas : parce que l’Etat faisait à l’origine défaut, parce que l’on pouvait s’installer où bon semblait, chacun adoptait sa propre ligne de conduite, donnait à son territoire la superficie qu’il souhaitait en défendant le point de vue qui était le sien propre. Il va de soi que la débrouillardise ne pouvait être que la règle, les autorités étant lointaines et sur le terrain absentes. On comprend mieux l’opposition forte des Américains, tant à l’augmentation de l’impôt qu’à une interdiction des armes. La première apparaît comme un vol et la seconde comme attentatoire à la liberté individuelle, quand bien même lorsque c’est un facteur de sécurité collective. Il n’y a donc pas de société américaine stricto sensu puisque la négation de l’aspect social s’impose. Seul compte l’individu qui passe des contrats et ainsi fait l’apologie de la pensée stirnérienne. Evidemment, l’intérêt est primordial, d’où la force de certaines formules à l’emporte pièce telles « the only god I know is dollar » ou « time is money ».

La France, quant à elle et par opposition, est une extension progressive de la région centre où l’Etat se développe progressivement et incorpore chacun des peuples appelés à la constituer. Cet Etat de France auquel la gouvernance d’aujourd’hui de l’Europe en veut tant est justement un frein aux aspirations individuelles et communautaires telles qu’elles existent justement aux Etats Unis. Le verrou national, ici présent sous la forme de l’influence de l’Etat, se doit être combattu par Bruxelles en valorisant tout ce qui peut l’amoindrir au sein même de l’hexagone.

L’idée d’intérêt, prépondérant à la base, se retrouve présente aussi dans les plus hautes sphères intellectuelles puisque la philosophie anglo-saxonne n’est autre que le refus de la métaphysique spéculative continentale.

La citation ci dessous, extraite des essais sur l’entendement humain, résume assez bien ce détestable esprit :

« Si nous prenons un volume de théologie ou de métaphysique scolastique, par exemple, demandons-nous : contient-il un raisonnement abstrait concernant une quantité ou un nombre ? Non. Contient-il un raisonnement fondé sur l’expérience (…) ? Non. Livrez-le donc aux flammes, car il ne peut contenir que des sophismes et des illusions » David Hume

Ainsi donc, toute forme de pensée souveraine, toute démarche intellectuelle dont l’objectif est désintéressé se voit dès le départ prohibé. En cela, la philosophie analytique bien évidemment très prisée outre manche et outre atlantique privilégie l’intérêt pour la logique ou la sémantique, parce qu’elles sont utilisables. Qu’importe alors la critique qu’effectue justement Heidegger de la pensée calculante, la perception des essences préconisée par Husserl, ainsi que tous les travaux plaçant l’Homme au dessus sans doute au motif d’un monde ici bas, envisagé simplement sous son apparence phénoménale.

De même l’Europe, bien souvent, développe une pensée hiérarchique descendante où la base n’a qu’un rôle mineur alors que les Etats Unis se doivent d’obtenir l’approbation d’un peuple déjà là avant lui. Le peuple est aux Etats Unis souverain dans la mesure où il se suffit à lui même et se donne lui même pour objectif. Dans le cadre européen, le peuple se donne pour objectif d’accéder à l’élite. Il n’est pour s’en convaincre de regarder les émissions de télévision d’importation américaine mettant en scène des citoyens lambda devenus le centre d’intérêt du jour. Réciproquement, avant l’invasion, le héros central français était un personnage hors du commun, donc supérieur, auquel chacun se devait de ressembler (Thierry la fronde).

Ce qui est le plus souvent omis, c’est que les Américains, d’où qu’ils viennent – mis à part ceux parqués dans des réserves – sont des émigrés. En aucun cas, ceux ci ne se sont expatriés afin de planter un drapeau européen sur l’autre continent. Leur motivation n’était autre que l’intérêt personnel. La voie américaine était et reste encore la possibilité de commencer une nouvelle vie, comme à la légion, et d’obtenir des conditions de vie dont on ne disposait pas en Europe. Et encore, le parallèle avec la célèbre unité au fanion vert et rouge présente ses limites puisqu’à la légion on y rentre pour servir alors que l’exil américain est mu par la volonté de se servir. A nouveau, on retrouve le distinguo entre mentalité communautaire et mentalité européenne.

Dans de telles conditions, il est tout simplement aberrant de prétendre l’existence d’un rapport affectif entre les deux contrées. Si nous avons désormais en commun entre autres le melting pot – on ne va pas les remercier de l’apport – ainsi que d’autres fléaux anciens et nouveaux, c’est justement parce que nous avons accepté un mode de vie qui n’est pas le nôtre. En ce sens, et une fois encore, on y revient, l’euraméricanisme n’est autre que l’acceptation tacite par ceux qui en font l’apologie, de l’Europe d’aujourd’hui et de la France sarkozyste en particulier.

lundi 23 mars 2009

Une campagne cathophobe


Philippe Delbauvre








Une campagne cathophobe
Ce qui est reproché à Benoit XVI, tant à droite qu’à gauche, n’est autre que son catholicisme. En effet, dès lors où le souverain pontife adopte des positions, quand bien même familières, qui vont à l’encontre du consensus posé à priori par la structure dominatrice, la curée est lancée.

Il va de soi que la marmite démocratique mise sous pression n’explosera pas tant que l’excès qui pourrait être explosif continuera d’être évacué. D’où l’intérêt de pousser nos compatriotes au divertissement sous toutes ses formes afin qu’ils oublient une vie sans grand intérêt au sein de la structure établie. Et c’est bien vrai qu’ils sont nombreux à se réjouir de voir se terminer la semaine de travail mais aussi de constater avec la plus grande satisfaction l’advenue des grandes vacances. Qu’importe d’ailleurs l’existence ou non de projets tant pour les deux derniers jours de la semaine que pour le séjour estival : que le quotidien cesse d’être suffit à les combler.

Le divertissement dont Pascal avait souligné le danger pour la condition humaine a depuis le grand siècle proliféré. Si l’élite s’est dans la dernière partie laissée contaminée par des comportements de prime abord basiques, juste retour des choses, le divertissement dont l’élite avait un quasi monopole alors, s’est généralisé aux masses qu’elle corrompt désormais. Ce n’est certes pas un hasard si la télévision ou le cinéma ont presque cessé toute fonction élévatrice. On ne va pas voir un film : on va au cinéma. La nuance est de taille.

La sexualité est à l’évidence une impasse si on la sépare de ce qu’elle est en tout premier lieu, à savoir une extrapolation de la tendresse. Considérée sous l’angle du plaisir, conséquence ici de la transgression, le divertissement sexuel exige toujours , comme toute drogue, un plus qu’hier et moins que demain, afin de rassasier celui qui l’utilise.

Ainsi, la fameuse partie à trois sur laquelle je ne veux pas porter de jugement subjectif, n’est que la continuité de ce que, lorsqu’on a rompu avec conditions nécessaires tendres et affectives, l’on peut appeler la partie à deux. Un trois qui quantitativement ne suffira pas et deviendra quatre ou davantage. La douceur disparue deviendra violence. Un échangisme deviendra mélangisme. Une telle sexualité n’a ainsi nullement de raison de rester spécifiquement humaine et deviendra zoophilie. De même, un rapport entre adultes pourra devenir intergénérationnel grâce à des enfants, consentants ou non.

Au final le dernier interdit pourra être bravé lorsque durant l’acte il y aura mort de l’autre, d’où l’apparition de snuff movies dans la très libérale Angleterre.

Loin de faire preuve de puritanisme, l’option catholique en matière de sexualité n’est pas si éloignée de celle de la pensée de son grand adversaire Nietzsche dans laquelle on considère que l’homme est quelque chose qui doit être surmonté. La masturbation, n’en déplaise aux jouisseurs n’est aucunement une marque d’appartenance à l’humanité : elle existe chez les animaux. Il n’y a donc rien de divin dans la sexualité, si ce n’est justement sa maîtrise appelée continence à laquelle appelle l’Eglise.

Ainsi, l’usage du préservatif en Afrique, n’en déplaisent aux bien pensants qui préfère cacher la vérité, a permis la prostitution infantile jusque là absente. Un message expliquant dès l’origine à chacun qu’il était libre de courtiser qui il voulait et de lui rester fidèle eut déjà permis d’éradiquer la maladie sur ce continent.

Ce que le préservatif n’a pas fait.