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jeudi 30 avril 2009

Topologie politique


Alain Rebours







Topologie politique Il existe chez les politologues de tous bords une divergence quant à la nature de ce que l'on appelle l'extrême droite.

Les politogues communistes ne considèrent pas que l'extrême droite constitue une discontinuité par rapport à la droite. Selon eux, l'extrême droite n'est que le prolongement naturel de la droite et devrait en conséquence être qualifiée de droite extrême. Celle ci n'étant donc qu'une radicalisation de la droite bourgeoise qui se fait jour suite à l'apparition de graves difficultés principalement d'ordre économique.

Les politologues libéraux, quant à eux, postulent que l'extrême droite est radicalement différente de la droite et n'a pas avec elle de terroir commun. On comprend à titre d'exemple que René Rémond ait absolument refusé d'intégrer le fascisme à sa célèbre étude des droites. Pour les historiens libéraux, extrême droite et communisme sont à ranger dans le même panier appelé totalitarisme.

Il va de soi que ces deux interprétations ne peuvent être vraies simultanément. On peut donc affirmer de prime abord qu'elles sont ou toutes les deux fausses ou que l'une seule des deux est vraie.

Prenant en compte le sérieux de certains experts de l'un et de l'autre camp qui se rangent à l'opinion de leur majorité, je me suis interrogé sur le pourquoi de cette distorsion.

Il va de soi que le concept de totalitarisme utilisé par les politologues de droite et qui fait recette en pleine guerre froide obéissait à un intérêt politique: en renvoyant dos à dos fascisme et communisme dans le panier totalitaire, les occidentaux justifiaient la poursuite de la guerre menée jusqu'en 1945.

Réciproquement, les théoriciens communistes en faisant de l'extrême droite ou du fascisme un simple surgeon de la droite adoptaient au final la même tactique que leurs homologues libéraux. La collusion entre droite et extrême droite permettait ainsi de justifier une bipartition qui au final profitait à tous.

Indépendamment de la mauvaise foi toute politicienne qui caractérise quelquefois les experts, je ne pouvais pour autant négliger la probité intellectuelle de certains de ces penseurs qu'ils fussent d'un côté ou d'un autre.

En y réflichissant, je ne pouvais que porter crédit au deux thèses simultanément et ce malgré l'interdit logique. Encore fallait-il lever l'obstacle rendant la démarche incohérente. Tout s'éclaire si on ne définit plus l'existence d'une seule extrême droite mais de deux. Ainsi, si on postule l'existence d'une droite extrême aux côtés de l'extrême droite, les deux théories deviennent simultanément cohérentes.

En effet, la droite extrême est bien le prolongement de la droite comme l'affirment les penseurs communistes et ce malgré le déni des principaux intéressés.
En effet, l'extrême droite est bien anti-système comme l'affirment les penseurs libéraux et n'a aucun rapport avec la droite.

Voilà expliqué le pourquoi de la lutte entre SS et SA lors de la nuit des longs couteaux. Voilà aussi pourquoi un même phénomène s'est produit, de manière moins sanglante, en Italie. Voilà pourquoi Drieu la Rochelle fait savoir une fois qu'Hitler a perdu la guerre, qu'il souhaite la victoire de Staline.

Une des erreurs possibles seraient de considérer que la ligne de fracture passe par la distinction entre réactionnaires et révolutionnaires: Codreanu et Evola qui étaient des réactionnaires n'étaient pas des modérés.

Il y a donc sur le côté droit de l'échiquier deux tendances antagonistes que j'ai appelées extrême droite et droite extrême qui non seulement existent réellement mais qui de plus valident les analyses des deux types de politologues.

mercredi 29 avril 2009

vendredi 24 avril 2009

Vas y Marie



Philippe Delbauvre



Vas y Marie
Moi, Marie Ségolène, je l'aime bien. C'est comme ça. Peut être parce que son papa a porté le casoar et que j'ai envoyé des dossiers en classe préparatoire Saint Cyr voilà vingt cinq ans. Une famille avec un double terroir fana-mili et catholique dans lequel je me reconnais.

Peut être aussi parce que l'obédience générale qui y régnait était gaullo-pétainiste, justifiant ainsi la thèse du colonel Rémy faisant du général une épée et du maréchal un bouclier.

Il est bon que l'opposition s'oppose et c'est exactement ce que Marie fait. Peut être pas avec toute la délicatesse ou la pertinence voulues mais en tout cas, elle, elle le fait. Que cela se traduise par un certain malaise au sein de la gauche montre bien dans quel abysse celle ci est tombée.

Peu m'importe que Nicolas Sarkozy n'aie pas la maîtrise de la langue française que possédait François Mitterrand par exemple. Qu'il ait ainsi ou non gaffé à Dakar où qu'il ait raillé le grand penseur socialiste qu'est Zapatero me laisse indifférent puisque le président français semble faire l'unanimité contre lui dans les milieux diplomatiques étrangers à l'exception de celui de l'Italie qui est dirigé par le sieur Berlusconi, escroc notoire.

Non, ce qui m'embarrasse c'est l'atonie des oppositions qui ne font pas leur boulot: s'opposer.

Le Front National, même si nous y sommes depuis longtemps habitués, ne dispose pas de la couverture médiatique qui devrait être la sienne.

Le parti communiste ne peut l'ouvrir, enlacé qu'il est au parti socialiste, sous peine de perdre ses derniers représentants nationaux et locaux.

Les écologistes se contentent de leur figure de proue pour obtenir un score flatteur, seul aspect intéressant à leurs yeux.

Seule, l'extrême gauche, parce que pistonnée par le pouvoir en place, fait figure de réel opposant et c'est à mes yeux source d'inquiétude sachant la situation sociale dans laquelle nous baignons.

Il me semble donc souhaitable de soutenir Marie Ségolène dès lors où elle est l'une des seules à secouer le cocotier: pas question pour moi de critiquer ses déclarations où excuses au motif de la forme sachant que volontairement ou non, c'est contre l'anti-France qu'elle fait feu.


mercredi 22 avril 2009

Avant tout la haine de l'Occident


Philippe Delbauvre




Avant tout la haine de l'Occident
L'Europe est en train de se transformer sous nos yeux. Alors que durant des décennies, France, Angleterre, Espagne, Italie, Allemagne la représentait, on assiste désormais depuis quelques années à un transfert de puissance en direction de l'Est vers des pays qui, s'ils n'ont pas démérité dans l'histoire, ne doivent leur envolée à venir qu'à des taux de rémunération bien plus bas que les nôtres.

Il ne s'agit en fait que du retour en puissance de ce que l'on appelait naguère la Mitteleuropa qui eut à subir le joug soviétique et qui paradoxalement en récolte les fruits aujourd'hui. Ainsi, tous les pays envahis principalement après la fin de la seconde guerre mondiale et qui furent séparés de leurs frères par ce que l'on eut coutume d'appeler le rideau de fer se caractérisèrent par des salaires particulièrement bas par rapport à ceux qui bénéficièrent alors de la manne occidentale. Leur désespoir d'alors explique leur succès d'aujourd'hui.

Il est à craindre que le Président, bien moins sot que certains veulent le prétendre, ait été bien avisé de lancer le projet Euroméditerranéen afin de satisfaire aux volontés étatsuniennes. Cela d'autant plus que l'Algérie s'apprête à intégrer l'Otan et que le Maroc est un allié depuis presque toujours de l'Occident. Sachant de plus que l'Egypte est le médiateur de prédilection de Tel Aviv dès lors où il y a tension avec les Palestiniens, la boucle est ainsi bouclée.

Il y a donc dans ces conditions un double déplacement du centre de gravité de l'Europe: vers l'Est mais aussi vers le Sud. Voilà qui ne sert guère les intérêt d'un pays comme la France situé comme chacun sait, très à l'Ouest et bien moins au Sud que ne le sont l'Espagne, l'Italie ou la Grèce.

Il faudra évidemment compter avec l'arrivée de la Turquie que l'on a beau jeu de villipender aujourd'hui sachant que son entrée ne se fera que dans un avenir peu proche. Tant pour des raisons économiques que pour des impératifs géopolitiques - ancrer ce pays à l'Ouest - son accès à L'Europe désormais s'impose.

Je rassure le lectorat sur la peur éventuelle d'une islamisasion de l'Europe suite à l'arrivée de tous ces nouveaux pays qui depuis quelques années ont commencé à prendre leurs distance avec Mahomet et l'islam. Ce sont de plus en plus des occidentaux comme tant d'autres qui ne rêvent que d'atteindre le degré de stupidité auquel l'Européen standard est tombé. Si d'ailleurs, le Japon était proche géographiquement, la remarque resterait valable: nous n'aurions à craindre ni samouraï ni shintoisme: nous dialoguerions en vantant les mérites de nos game boy réciproques.

N'était ce pas Paul Valéry qui écrivait que les civilisations elles aussi étaient mortelles ?

Le nationalisme révolutionnaire n'est-il pas avant tout la haine de l'Occident ?

Comment pourrait-on encore l'aimer sachant ce qu'il est devenu ?