.

.

samedi 28 février 2015

Réponse à Philippe Rodier : la gauche ne domine plus la scène politique



Réponse à Philippe Rodier : la gauche ne domine plus la scène politique
 Alaric Pelletier (Voxnr)
Ainsi donc, y aurait-il dans la France d'aujourd'hui,selon Philippe Rodier (1), un diktat intellectuel de la gauche. Autant l'écrire de suite, c'est totalement faux : le fait fut, mais n'est plus, et ce depuis au moins trois décennies.

Il est vrai que la gauche depuis la libération, quand bien même quelquefois éloignée du pouvoir, exerçait un magistère certain. Absente du pouvoir de 1958 à 1981, sa phraséologie, ses expressions fétiches, n'en étaient pas moins reprises alors par les responsables de la droite alors au pouvoir. C'est ainsi par exemple que Jean Lecanuet, chef de l'Udf durant les années 70, déclara que la droite allait « vider le programme commun de la gauche de sa substance ». Il entendait par là déclarer que la droite allait adopter la majorité des projets de la gauche.

Bien sur, Philippe Rodier ne se trompe pas quant au fait que les ténors de la droite furent, malgré ce qu'ils déclarèrent sur le moment pour des raisons politiciennes, qu'ils étaient favorables au mariage homosexuel. Il n'empêche, ce mariage atypique, expérimenté et légalisé dans d'autres pays d'Europe, ne concerne pas grand monde. Il ne peut à lui seul obérer le ralliement de la gauche au capitalisme triomphant : entend t-on encore à l'assemblée par exemple, prononcé par les députés de gauche ou déclarés tels, le terme de socialisme ?

L'erreur majeure de Philippe Rodier consiste à faire perdurer le référentiel droite/gauche alors que le modèle en place voit s'opposer tenants du libéralisme et ses opposants : le centre qui est constitué par l'ump, le centre stricto-sensu et le parti socialiste. Si la droite est si atone face à la gauche actuellement au pouvoir, ce n'est certes pas parce qu'elle subit un diktat mais bien parce que les mesures adoptées par l'actuel gouvernement en place, satisfont la droite.

Quant au magistère intellectuel, il n'est plus, qu'il soit de droite ou de gauche. Très longtemps les intellectuels furent en France, écoutés et l'on songe à Sartre tout particulièrement. Aujourd'hui, tel n'est plus le cas et l'individualisme, l'hédonisme ainsi que le subjectivisme ambiants ont poussé les Français à dédaigner les dires des élites fussent-elles intellectuelles à haut niveau.

Pas un hasard si les socio-psychologues considèrent que les Français ont davantage changé en trente ans qu'en deux siècles. Cette nouvelle mentalité, qui transcende les appartenances politiques est de droite, si pa droite on appelle l'individualisme. C'est ainsi qu'au collectif et à l'anticapitalisme prôné par la gauche, s'est substitué au sein de l'électorat, encore une fois y compris de gauche, l'apologie, aussi bien de l'individualisme que du libéralisme économique.

Que l'on songe aussi aux grandes grèves, d'ailleurs très soutenues par le grand public, au sein de la fonction publique, durant les années 60, 70 et 80. Où sont-elles donc passées aujourd'hui ? Qu'en reste t-il ?

Le tandem Hollande-Valls n'st-il pas le plus libéral (capitalisme donc droite de prime abord) qu'est connu la France depuis le début de la cinquième république ? Lionel Jospin (1997/2002) c'est la stabilisation de la dette. Nicolas Sarkozy (2007/2012), c'est 500 milliards de dette en plus.

Donc, quand bien même se référerait donc au repère droite/gauche à l'ancienne, que c'est désormais la droite qui mène la danse. Exemple emblématique, ce n'est pas le fait du hasard si Lionel Jospin fut absent du second tour en 2002 ou si Hollande et Valls sont si impopulaires : dans les deux cas, ils ont été ou sont abandonnés par leurs électorats de gauche, préférant l'abstention ou le soutien au front de gauche, structure dont le discours est cette fois-ci vraiment de gauche.

Mais encore une fois, sachant la victoire, tout au moins momentanée du libéralisme (initialement de droite, désormais du grand centre), faut-il se mettre à la page en abandonnant la bipartition droite/gauche obsolète (d'où le fait que droite et gauche pensent pareil) pour définitivement aller voir ailleurs.
Notes : 
(1)   http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EukuAVEplpcWwVCsas.shtml

mercredi 25 février 2015

Réponse à Héloïse : Français de souche cancéreux



Réponse à Héloïse : Français de souche cancéreux
 Alaric Pelletier (Voxnr)
Si l'article d'Heloïse Gloria(*) a été mis en ligne, c'est justement parce que la Rédaction de Voxnr l'a justement considéré comme emblématique de ce qui est, aussi bien déclaré qu 'écrit au sein d'une bonne partie de la mouvance. Ainsi, nous aurions un beau panache blanc à défendre, si j'ai bien compris.

L'adjectif présent dans le titre de cet article n'a nullement été choisi au hasard. Là où Héloïse voit un virus, je perçois un cancer. Approximativement, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les régimes politiques qui se sont succédé en France furent les mêmes si on veut bien les comparer, aussi bien au communisme qu'au fascisme. Que depuis 1945, le suffrage universel s'applique en France, de façon continuelle. Que fatalement donc, toute politique gouvernementale ne peut être menée qu'avec l'assentiment du peuple.

Je me dois de rappeler que nos assemblées et gouvernements successifs sont et ont été très majoritairement composés non seulement de chrétiens en grande majorité, qui de surcroît, sont ou ont été blancs. Inutile donc de venir nous exempter de fautes qui sont celles du peuple en instrumentalisant des agents extérieurs. Dans la même veine, si nos églises sont vides ou presque, ça n'est pas parce que des musulmans en interdisent l'accès. A qui la faute donc ?

A l'évidence Héloïse n'aime pas la gauche (moi non plus) mais focalise par trop sur cette hémiplégie. Exemples : qui a commencé à faire venir, en nombre, des travailleurs étrangers en France durant les années 60, de façon à augmenter les bénéfices des grandes entreprises ? Je ne me souviens pas que la gauche aie été au pouvoir durant cette décennie. Qui a lancé le regroupement familial durant la décennie suivante ? Là encore, il me semble que la gauche n'était pas aux commandes. Je crois au contraire que rapidement face à l'explosion migratoire, c'est Georges Marchais qui met en garde très lourdement – c'était son style – contre l'immigration, arme du Capital (1). Et je ne suis pas de ceux qui considèrent que Georges Marchais, ainsi que ceux qui l'accompagnaient, étaient de droite …

Ce n'est pas parce que les journalistes évoquent encore aujourd'hui droite et gauche qu'il faut les croire sur parole. Ce sont les mêmes qui font de Bhl un philosophe, lui qui malgré son âge, n'est aucunement reconnu au sein des ufr de philosophie, aussi bien par les étudiants que par les enseignants comme l'un des leurs...

Le plus grand politologue spécialiste de la droite au 20 ème siècle en France fut René Rémond. Dans la dernière réactualisation (2005) de son ouvrage initial majeur (« les droites en France »), il se pose la question de savoir si le terme de droite, et donc celui de la gauche est encore aujourd'hui pertinent. Sa réponse est très franchement, non.

Il y a aujourd'hui les tenants du libéralisme selon ses variantes, face à ceux qui s'y opposent , là encore selon une large palette.

Que la gauche est poisonné les esprits jusqu'au début des années 80, c'est vrai. Mais depuis une trentaine d'années, la gauche est entrée dans le rang, soumise qu'elle est, et de plus en plus au desiderata du Capital. Le tandem Hollande-Valls a beau être voué aux gémonies par tant, qu'il n'en reste pas moins que c'est celui qui a le plus mouillé le maillot en matière d'avancée capitaliste. D'ailleurs, il y a précédent puisque Lionel Jospin (de gauche paraît-il) premier ministre (1997/2002) stabilisa puis fit baisser la dette, là où Nicolas Sarkozy ( de droite paraît-il), l'augmenta de 500 milliards.

La « gauche » ne peut affirmer, sachant l'humeur de son électorat et ses désirs, son amour du capitalisme. D'où ses refrains du vivre ensemble. Pourquoi au demeurant, si droite et gauche existaient encore, ne serait prôné par l'une des deux, sachant l'importance du sujet, l'immigration zéro, alors même qu'il y a aujourd'hui en France, 8 millions de chômeurs et assimilés ?

Les Français (Front National et assimilés exclus) abandonnent désormais l'hexagone comme leurs aînés ont lâché l'Indochine puis l'Algérie. Il y a donc continuité et non rupture, ce depuis 1945. Trop facile d'inculper autrui. Ayons le courage de reconnaître la faute de notre propre collectif. Ne serait-ce que pour mourir avec honneur et pourquoi pas, s'il est encore temps, inverser la tendance.
Notes:

mardi 24 février 2015

Un petit regard sur les élections départementales 2015



Un petit regard sur les élections départementales 2015
 Philippe Delbauvre
Même si nous savons tous que, vis à vis des sondages il faut faire preuve de prudence, il n'en reste pas moins que si ce type d'études est plébiscité aussi bien par les hommes politiques que par les entreprises, ce n'est pas là fruit du hasard. Bien sur, en matière politique, il y eut le séisme de 2002, les sondages prévoyant la présence de Lionel Jospin au second tour, ce qui n'advint pas. Pour autant, dans l'absolu, si les prévisions ne sont et ne peuvent être exactes, elles donnent une très bonne indication quant à la réalité. Ainsi en 2002, Jean-Marie le Pen eut le score que les sondeurs lui avaient accordé, l'erreur venant de la surestimation du score socialiste. Peut être d'ailleurs que les sondeurs savaient et que leurs résultats étaient justes, mais les refusant par réflexe au motif de l'invraisemblance, à leurs yeux, de la présence du Front National au second tour.

Les derniers sondages concernant les élections départementales placent le Front National en tête. Soit environ 30% alors que l'Ump n'est qu'à 28%, le parti socialiste devant se contenter d'un bien faible 20%. Sachant ces résultats, on peut déjà subodorer que lors des prochaines présidentielles, le parti socialiste appellera l'ensemble de l'électorat de gauche à soutenir son candidat, ce afin qu'il soit présent au second tour. Si d'aventure cet électorat ne suivait pas la consigne, ce serait l'élimination dès le premier tour, quand bien même il y aurait embellie en matière de chômage.

Le fait qui peut sembler, de prime abord, surprenant, c'est que l'embellie dont a bénéficié aussi bien le président que le gouvernement, dont le premier ministre, suite à ce que l'on peut appeler « les événements », a très vite disparu. La rechute est revenue, ce moins d'un mois après lesdits événements. Voilà qui nous montre, si besoin est, ce que la grande manifestation unanimiste pro-charlie avait de superficiel. Voilà aussi qui nous montre que nous vivons une période nouvelle ; après les Anciens (culte du passé), les Modernes (culte du futur), les hommes d'aujourd'hui vivent au présent, très sensibles, à l'immédiateté et dans le même temps, oubliant très vite.

On peut donc en déduire que lors des prochaines élections, le parti socialiste ne pourra obtenir de bons résultats que suite à un micro-climat temporel d'exception. Ce serait aussi le cas pour chaque parti non décidé à pratiquer une autre politique. Quand bien même il y a spécificité pour les élections locales, que l'on sait néanmoins que la politique nationale influence fortement le corps électoral. D'ailleurs, pour justifier la catastrophe vers laquelle le parti socialiste s'achemine avec donc un score aussi bas, on ne peut bien sur accuser les élus locaux socialistes d'être presque tous si mauvais et ce un peu partout en France. En fait, les candidats socialistes souffrent et vont souffrir de leur étiquette et en ce sens, des élections comme les départementales, constituent bien un test national. Si on s'attend déjà un ouragan Front National, on risque bien d'assister à une Bérézina socialiste, prélude à d'autres défaites cuisantes. Ce d'autant plus, tendance lourde, que le fait n'est pas nouveau depuis 2012, à la fois pour le succès du Front National comme pour l'échec du Parti Socialiste.

L'élection départementale à venir va donc être riche en enseignement. D'autant plus que les politologues observeront à la loupe les reports de voix lors du second tour. Avec en ligne de mire, les élection présidentielles de 2017.

samedi 21 février 2015

Le très fréquenté dîner du Crif, symbole de la mort de la République



Le très fréquenté dîner du Crif, symbole de la mort de la République  
 Gilles Druant (Voxnr)
Officiellement et sachant le droit constitutionnel, la France dispose d'une structure républicaine. Cinquième du nom, elle commence en 1958 suite au retour au pouvoir du générale de Gaulle.

Depuis près de soixante ans, les modifications constitutionnelles n'ont pas manqué, certaines pérennes, d'autres pas. On peut citer par exemple le passage du septennat au quinquennat ou, autre exemple, l'élection du président de la république au suffrage universel, voire l'adoption de la proportionnelle qui, elle, n'a pas duré.

Bien évidemment, nos compatriotes ne se définissent pas comme opposés à la république, pour une immense majorité d'entre eux. Même les hommes politiques continuent de se définir républicains et donc de célébrer la république.

Cependant, suite au changement de paradigme psychologique inhérent à la postmodernité, la république a pourtant régressé dans les esprits, laissant une place de plus en plus grande à la démocratie libérale. On a tort d'assimiler les deux structures l'une à l'autre alors qu'elles sot radicalement différentes. C'est ainsi que la république insiste sur le collectif mais aussi le devoir, là où la démocratie libérale met en exergue l'individualisme et le communautarisme. Fatalement donc, avec le subjectivisme et l'hypertrophie des droits qui caractérise la postmodernité, la démocratie libérale ne pouvait que prendre l'ascendant sur la république, aujourd'hui, dans les faits, rejetée inconsciemment par nos contemporains.

Un exemple de ce primat de la démocratie libérale sur la république est l'attention marquée que porte la classe politique aux réunions communautaires, ces dernières toujours plus avides d'obtenir toujours plus d'avantages de la part des pouvoirs publics. Ainsi par exemple, le très récent dîner du Crif où la classe politique fut présente en masse. Ce dîner se traduisit par 200 personnalités présentes et 700 invités.

Citons, Claude Bartolone, Laurent Fabius, Nicolas Sarkozy, François Hollande, Anne Hidalgo, Alain Juppé, Jean-Paul Huchon, Nathalie Kosciusco-Morizet, Valérie Pécresse, Jean-Vincent Placé, Fleur Pellerin, Bernard Cazeneuve, Jack Lang et madame, Julien Dray, Hervé Mariton, Audrey Pulvar, Etienne Mougeotte … et tant d'autres dont le bras droit de Françaois Bayrou qui avait pourtant déclaré fuir les communautarismes ...

On comprendra pourquoi de telles réunions devraient justement être snobées par le monde politique, justement en raison de l'esprit républicain. Dans le cadre de la République justement, il n'y a pas de place pour les communautarismes et la soumission des politiques à leurs desiderata divers. Nous en sommes aujourd'hui très loin. C'est ainsi aujourd'hui que les minorités, très organisées il faut le remarquer, pèsent davantage que la majorité. Non seulement le bien commun n'est plus, mais l'intérêt général non plus. Voilà qui nous montre, si besoin en était, la suprématie de la démocratie libérale, sur la République dont on peut affirmer qu'aujourd'hui, elle est morte.

Deutschland über alles





Deutschland über alles  Gilles Druant (Voxnr)


L’Allemagne, ce fut pendant bien longtemps, la scission d’un pays primitivement uni sous la tutelle prussienne, par l’intermédiaire de deux structures idéologiques distinctes, pour ne pas écrire opposées, que furent Rfa et Rda.

On sait la chute du mur de Berlin en 1989, conséquence de la mort, assez brutale du communisme, dont la plupart des libéraux n’imaginaient pas l’advenue.

On sait aussi le tandem Mitterrand-Kohl qui fonctionna à merveille durant les années 80, très lucide quant à la dangerosité du communisme. Cette décennie d’ailleurs vit apparaître sur la scène internationale des dirigeants occidentaux, bien décidés à ne plus laisser l’occident se laisser duper par les belles phrases soviétiques, masquant bien mal un impérialisme croissant.

Helmut Kohl, tout naturellement, entama le processus de réunification de l’Allemagne. On glosa beaucoup à l’époque, considérant majoritairement que le fait, avant finalité, prendrait des décennies. On peut et doit bien constater qu’il ‘en fut rien et que le processus de fusion se fit très rapidement. Même si la richesse des différents Länder n’est nullement la même, loin s’en faut, force est de constater que la réunification fut, encore une fois très vite, un succès.

Ce qui fut aussi beaucoup dit au début des années 90, c’est que François Mitterrand freina cette réunification allemande. Il s’en expliqua alors devant des journalistes dans le cadre d’une émission télévisuelle, précisant bien qu’après tout il était français et que cette réunification ne le concernait pas directement. Il faut bien reconnaitre que François Mitterrand fut le dernier président français, remplacé par la suite par des occidentaux (Sarkozy, Hollande et à un degré moindre Chirac). Ce dont avait conscience François Mitterrand, c’est qu’une Allemagne réunifiée, c’était 80 millions d’habitants face aux seuls 60 millions de Français. De faction, la réunification allemande marqua la fin du leadership français en Europe.

Aujourd’hui le fait est de plus en plus flagrant et on constate, aussi bien pour le fait ukrainien que pour la Grèce, c’est l’Allemagne qui fait la pluie et le beau temps. Cela n’empêche nullement dirigeants britanniques et français de s’exprimer mais on constate bien que c’est au final l’Allemagne qui décide et conclut. Si on sait que Nicolas Sarkozy fait figure de battant, on se souvient que c’est Angela Merkel qui menait le bal alors que l’actuel président de l’Ump était président. Le fait n’est donc nullement nouveau mais on peut déjà prendre conscience qu’il va crescendo.

Fatalement donc, et c’est là une des conséquences de la fin du soviétisme, l’Europe d’aujourd’hui, est désormais dirigée par l’Allemagne. Une fois de plus, cette facette, il en est d’autres, nous montre le réel déclin français. Et il semble que nos compatriotes n’est pas encore bien perçu le fait. On ne peut que le regretter.

vendredi 20 février 2015

Censure ? Mon oeil !



Censure ? Mon oeil !  
 Childéric Fonteney (Voxnr)

Ainsi donc, la motion de censure a été hier rejetée, assez facilement d’ailleurs. On peut donc en déduire que l’opposition est en France minoritaire, à tout le moins au sein de l’assemblée nationale.

On peut aussi constater que les frondeurs ne sont pas ce qu’ils disent être. Il ne s’agit de leur part que de discours, très intéressés d’ailleurs. Puisqu’un jour ou l’autre, de nouvelles élections législatives auront lieu, il ne fera en effet, si l’on tient compte de l’impopularité de l’actuel gouvernement, pas bon être estampillé socialiste pour les candidats au poste de député. D’où, cette façon choisie de se faire valoir auprès de l’électorat de gauche lors de ces futures échéances, en se positionnant comme frondeurs. Le tout donc, simplement pour être élu ou réélu.

Or, appartenir à l’opposition, cela ne signifie pas nécessairement être de droite. C’est tout simplement s’opposer à la politique menée, dans ses grands axes, à l’actuel gouvernement, ce dont justement la droite n’a nullement le monopole. A bien suivre les débats d’ailleurs, il semblerait que les ennemis majeurs de la loi Macron ne sont pas à chercher du côté de la droite, qui ne fait qu’adopter une posture. Si la majorité des députés de droite ont voté la motion de censure, ils l’auraient tout aussi bien voté si c’était eux qui l’avaient proposée. L’opposition à l’actuel gouvernement ne vient en fait que de la gauche profonde (communistes toute tendance confondue) et du Front National.

Si en revanche les frondeurs méritaient leur nom, ils eurent alors franchi le Rubicon, votant la censure. Or, ils ne l’ont pas fait. Les députés du Système (de l’aile droite de l’Ump à l’aile gauche du parti socialiste) s’adonnent en fait à un jeu de rôle, laissant accroire aux Français, la pertinence et l’actualité du référentiel droite/gauche. Comme l’a justement théorisé Alain de Benoist voici pourtant bien longtemps, le repère actuel, les lignes de force et d’affrontement, distingue le centre de la périphérie. L’idéal, à nos yeux serait probablement que dans le cadre d’une manifestation nationale à l’origine plurielle (gauche et droite radicales), surviennent spontanément des cris d’union ou, à tout le moins de partenariat.

Quitte à surprendre le lecteur, même si l’influence d’Alain de Benoist s’avère ici majeure, je suis autrement plus proche d’un Melenchon que des Valls, Macron, Nkm et Sarkozy.

Puisque les différentes directions des mouvements de gauche radicale semblent visiblement toujours hantés, malgré les évidences, au désormais très vieux et obsolète programme commun de la gauche, il faudra les court-circuiter et s’adresser directement aux différents segments politiques du Peuple, nonobstant leurs appartenances politiques originelles.

C’est très exactement ce que fait le Front National.

mercredi 18 février 2015

Les Lumières, de gauche ou de droite ?



Les Lumières, de gauche ou de droite ?  
 Philippe Delbauvre
L’auteur de ces lignes, qui n’est autre que celui qui a choisi le titre de l’article, est bien conscient de l’anachronisme qu’on y trouve. Evoquer « Les lumières » qui, en France, se déroule durant le second quart du 18 ème siècle, c’est un peu faire injure à la chronologie puisque les notions de « droite » et de « gauche » ne font sens qu’à partir de 1789.

Il est très difficile de définir l’une et l’autre composantes de la vie politique française de façon essentielle, tant elles s’influencent mutuellement. C’est ainsi par exemple qu’une notion à l’origine à gauche peut très bien dans l’avenir devenir la propriété de la droite. Mieux, conséquence du jeu démocratique, il suffit que droite ou gauche défendent une idée, pour que celle-ci se voit attaquée par le frère ennemi. On retiendra donc, conséquence et expérience de deux siècle d’histoire, que droite et gauche mutent au gré des événements et qu’ainsi elle ne semble pas faire preuve de constance.

Pour connaître l’histoire de la gauche comme de la droite, il me semble positif de lire dans le premier cas Jacques Droz, et dans le second René Rémond, ce dernier voyant ses analyses raffinées par Jean-François sirinelli.

Alors, faut-il se garder prudemment d’aller au-delà de l’érudition consécutive aux trois ouvrages cités dans le paragraphe ci-dessus ? Je ne le crois pas et pense que le savant se doit d’innover, en science politique comme en mathématique.

On peut considérer par exemple, affaire de psychologie, qu’un homme de droite contemplant deux individus, mettra l’accent sur leurs différences, là où l’homme de gauche mettra en exergue leur ressemblance. Voilà peut être une première différence qui semble constante au cours du temps, même si elle est affaire de psychologie plutôt que de science politique. On peut aussi rappeler la formule bien connue : l’homme de droite considère l’être comme coupable mais pas responsable, là où l’homme de gauche pense le contraire. Peut être est-ce là l’influence de l’Eglise et de la notion de pêché originel. Eglise longuement soutenue par la droite – c’est une des fractures majeures en 1789 – et combattue par la gauche. Bien sur, on trouvera des croyants pratiquants de gauche et des droitiers agnostiques voire athées, mais il ne s’agit là que d’exceptions à la règle générale.

Toujours d’un point de vue psychologique, et probablement en raison de l’influence du fatalisme religieux, l’homme de droite à une naturelle propension à instrumentaliser le passé pour ne pas écrire célébrer. Méfiant vis-à-vis des constructions théoriques, pour ne pas écrire misonéiste, l’homme de droite est empiriste. A gauche en revanche, au sens trivial donc non philosophique du terme, on est idéaliste. Pas un hasard en ce sens si on évoque le « socialisme utopique » ni si les idées avancées par Marx furent si novatrices, voulant faire du passé table rase.

Quand bien même suis-je scientifique de formation (énergétisme puis mécanique des fluides) que la curiosité intellectuelle m’a fait reprendre bien plus âgés, deux autre Dea dont l’un fut en science des religions et l’autre en philosophie. J’ai une dans ce dernier cas, l’occasion de m’investir beaucoup, ce au point d’en faire ma première spécialité non scientifique, dans l’étude et la compréhension des Lumières.

Ces dernières sont le plus souvent fustigées dans la mouvance, et le plus souvent pas de façon cohérente. Exemple marquant, Voltaire que l’on aime à citer comme représentant des Lumières, n’en était justement pas : il appartenait en fait à la génération précédente, même s’il fut le grand protecteur pour ne pas écrire formateur, d’hommes eux, véritablement des Lumières comme par exemple Diderot.

Ce qui marque les hommes des Lumières, ce par opposition à leurs prédécesseurs du 17 ème siècle, c’est le fait de coller à la réalité et de pratiquer un rationalisme empirique. Jamais un homme des Lumières n’aurait écrit, aussi bien la Monadologie que le critique de la raison pure. En ce sens, parce qu’empiristes, les hommes des Lumières seraient donc plutôt à classer à droite de par l’état d’esprit qui fut le leur. De la même façon, on a tort de voir chez ces hommes des précurseurs de la Révolution (idéalisme) voire de la République (idéalisme sachant l’époque). Or, les D’Alembert et Diderot avaient un faible pour ce qu’ils appelaient « le despotisme éclairé », c'est-à-dire d’un souverain, non seulement instruit, mais de surcroît entouré de spécialistes compétents. Nous voilà bien loin de la République ou d’une réforme majeure que l’on peut appeler Révolution. Les hommes des Lumières songeaient simplement à améliorer la structure en place, encore une fois de façon empirique, sans d’ailleurs mettre à bas le régime de castes caractérisant l’ancien régime. Tel ne fut pas le cas de leurs successeurs qui, eux, oeuvrèrent pour une mue radicale, justement teintée d’idéalisme.

mardi 17 février 2015

Une bien belle année électorale 2015 à venir



Une bien belle année électorale 2015 à venir  
 Philippe Delbauvre
L’année 2015 invitera le corps électoral à se prononcer par deux fois dans le cadre d’élections locales qui successivement seront départementales puis régionales. Paradoxalement, le Front National est un mouvement relativement récent. S’il fut créé voici quatre décennies, il n’est connu des Français que depuis trois. Il n’a pas été non plus le continuateur d’un parti plus ancien. A contrario, l’Ump est fils du Rpr, de l’Udr, de l’Unr et trouve sa source dès la libération. Fatalement donc – le parallèle peut aussi être effectué avec le parti socialiste, fruit de la Sfio – Le Front National ne dispose toujours pas d’une forte implantation locale qui exige du temps, ce dont ont bénéficié ses concurrents. Il n’empêche : les résultats lors des dernières élections municipales sont des plus encourageants et, pour reprendre l’expression de Charles Pasqua, la mayonnaise prend. C’est ainsi que de plus en plus de Français, bien souvent non politisés à l’origine, en raison de l’abandon dont ils sont victimes de la part des élites politiques traditionnelles, ont donc décidé de prendre leur destin en main, ce en s’investissant dans le cadre du Front National. Ce dernier donc, n’est ni vraiment de droite ou de gauche comme on l’entend de façon classique. C’est plutôt le triste constat que la situation va de mal en pis – exemple du chômage multiplié par vingt en l’espace d’un demi-siècle – dans le cadre de ce qu’il faut bien appeler le Système puisque, malgré les alternances, les politiques menées sont presque les mêmes, conduisant à l’échec que l’on sait. D'où le nombre croissant de Français décidés à prendre leur destin en main, eux qui furent et sont encore abandonnés par le tandem Umps.

Ces élections locales, donc de prime abord peu favorables au Front National, ont toute chance d’être une extrapolation des excellents résultats obtenus ces dernières années. Voilà qui assurément montrera le maillage territorial croissant et de plus en plus dense. De surcroît, il ne faut pas non plus négliger le renfort qui est celui d’élus issus de l’Ump comme du Ps, écoeurés par les renoncements de leur parti d’origine, rejoignant donc de plus en plus nombreux, le Front National, en qui, ils fondent leur dernier espoir.

Nous ne devons pas omettre non plus la psychologie des électeurs de droite comme de gauche. A leurs yeux, voter Front National ne constitue nullement une trahison. On vient de le constater récemment dans l’élection partielle du Doubs où, nonobstant les consignes issues des états major, le corps électoral a montré qu’il n’appartenait pas corps et âme aux directions parisiennes. Prosaïquement, pour l’électeur de droite, il s’agit de battre la gauche, et réciproquement.
Le Front National joue sur du velours : il n’a pas même besoin d’être brillant pour réussir tant ses concurrents pratiquent successivement de détestables politiques. Or, il s’avère, en plus, que sociologiquement, le niveau du corps électoral estampillé Front National, monte. A titre d’exemple emblématique, le Front a su attirer au sein de la fonction publique – fait nouveau – plus précisément dans le cadre de la catégorie C. Or, progressivement, c’est la catégorie B qui n’est plus insensible au discours frontiste. C’est là fait relativement nouveau : auparavant, il y a longtemps il est vrai, étaient touchés par les problèmes, les classes socialement les moins favorisés. Aujourd’hui, la gangrène du désespoir se propage, atteignant des catégories plus diplômées, qui se considéraient naguère protégées. Tel n’est donc plus le cas.

Encore plus grave, l’élection dans le Doubs a montré que les nombreux journalistes, se prenant un peu vite pour des politologues assermentés, qui évoquaient le retour du tripartisme (Fn, Ump, Ps), étaient en fait déjà en retard sur l’avenir que l’on voit poindre à l’horizon. C’est en effet vers le bipartisme que l’on s’achemine, opposant le Front National à son concurrent systémique bifacial.

mercredi 11 février 2015

Le Système, économiquement à bout de souffle



Le Système, économiquement à bout de souffle
Philippe Delbauvre
Bien évidemment, chacun est libre de ses choix politiques et économiques. Cela ne signifie pas pour autant que tous ont raison. Plus exactement, chaque système porte en lui même avantages et inconvénients. Il n'en reste pas moins que ce que l'on appelle « avantages » pour les uns n'est autre que défauts pour les autres. Il est dès lors bien difficile de porter un jugement objectif, de type scientifique, sur telle ou telle structure politico-économique.

Le système dans lequel nous vivons en France est à l'image de ce que connaissent tous les Occidentaux. Avec une tradition française d'interventionnisme de l'Etat qui n'est nullement récente puisque Colbert n'est certes pas l'un de nos contemporains. En 1981 eut lieu, pour reprendre le terme de l'époque le « changement » se traduisant par une mise au pas de l'Economie, principalement pour des raisons idéologiques. C'est ainsi que passèrent rapidement au rouge de nombreux voyants majeurs suite à la politique menée par les socialistes qui, à l'époque, méritaient encore leur nom.

On sait l'histoire. Fut décrétée une pause que l'on appela parenthèse, qui depuis 1983 ne s'est jamais refermée. Guère surprenant dès lors si c'est sous Lionel Jospin alors premier ministre (1997/2002) que la dette fut stabilisée et même baissa. On évoqua progressivement au vu des politiques menées par les divers gouvernements de gauche depuis 1983, un « Bad Godesberg » à la française, c'est à dire la fin du socialisme au profit de la social-démocratie.

On est bien obligé avec le temps qui s'écoule, de constater que même l'idée de social-démocratie paraît de plus en plus inadaptée pour qualifier les politiques économiques menées par la gauche. Cette dernière est tout simplement devenue libérale. La terminologie faisant la seule différence, on est désormais confrontés au choix entre libéraux-sociaux (la droite) et sociaux-libéraux (la gauche). Dans les faits, rien n'indique d'ailleurs que les sociaux-libéraux soient davantage sociaux que les libéraux-sociaux. A titre d'exemple, c'est sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy que furent augmentées les ressources attribuées aux invalides de 25%, bloquées depuis sous Hollande.

De façon similaire en Allemagne, c'est sous le magistère de Schröder ( « gauche »)qu'eut lieu la grande libéralisation incarnée par les lois Hartz.

Ces réformes, menées par les gauches européennes, reçoivent bien évidemment l'assentiment de la droite, même si celle ci s'en défend, pour des raisons de politiques politiciennes.

On pourrait croire, au motif du consensus majeur présent en Europe en matière d'économie, que nous allons dans la bonne direction. Or, et ce même dans les pays majeurs constituant l'Europe (Espagne, Italie, France, Allemagne), la situation économique n'est pas bonne, même pour un œil capitaliste.

L'Allemagne, dont on avait tant vanté le succès, est aujourd'hui à la peine (1). On peut donc en déduire que, quand bien même un pays capitaliste est bon élève en la matière, que cela ne l'empêche nullement d'échouer. Plus grave, lorsqu'on quitte la fascination pour les indicateurs économiques, le désastre social appert (2). C'est ainsi que :

"L'Allemagne n'a jamais été aussi profondément divisée qu'aujourd'hui", a déclaré Ulrich Schneider, président de la très respectée Paritätische Gesamtverband, une fédération qui regroupe environ 10 000 associations actives dans le domaine de l'aide sociale et de la santé, lors d'une conférence de presse à Berlin. "Le taux de pauvreté, à 15,2 %, a atteint un nouveau et triste record en 2012", souligne l'édition 2013 du rapport annuel de cette organisation, qui s'appuie sur des données de l'institut allemand des statistiques (Destatis). "Une personne sur sept est pauvre ou menacée de pauvreté", avec un revenu inférieur à 60 % du revenu médian, a noté M. Schneider en relevant la hausse quasi constante du taux de pauvreté depuis 2006, selon le texte de son intervention diffusé dans un communiqué.

Mais aussi,

Ainsi, le taux de pauvreté dépasse à peine 11 % dans les riches États régionaux du sud (Bavière, Bade-Wurtemberg) mais dépasse 20 % dans plusieurs États du nord (Berlin, Brême, Saxe-Anhalt et Mecklembourg-Poméranie-Occidentale). "Des centres pour jeunes ou personnes âgées, des bibliothèques, des piscines ferment dans beaucoup d'endroits", s'alarme le rapport. "Des régions entières sont plongées dans une spirale du déclin", selon M. Schneider, qui désigne la région de la Ruhr, ancien bastion industriel de l'ouest de l'Allemagne, comme la plus problématique.

La situation n'est pas plus réjouissante en Italie que ce soit dans le domaine économique ou social. Citons :

« La pauvreté "absolue" concerne 9,9% des Italiens, soit 6,20 millions d'entre eux, alors qu'ils n'étaient "que" 4,81 millions (8%) en 2012. » (4)

"En 2013, 1,434 million de mineurs sont en état de pauvreté absolue", un chiffre en légère amélioration par rapport à 2012 (1,58 million), souligne le rapport. (4)

« Dans le Sud, tous les indices sont en augmentation: on y compte en effet 725.000 personnes pauvres "absolues" en plus, soit 3,72 millions, la pauvreté relative étant quant à elle passée de 21,4% à 23,5%. »
(4)

L'Espagne n'est pas en reste :

« Dans l’Espagne qui, selon Zapatero [président du gouvernement espagnol entre 2004 et 2011], arriverait à dépasser en 2013 la France en termes de revenu par tête, il y a aujourd’hui trois millions de personnes qui vivent avec moins de 307 euros par mois. » (5)

« Cette enquête révèle que le taux de pauvreté a doublé au cours des derniers six ans et cela en dépit du fait que le seuil de pauvreté est passé de 15’900 euros de revenu annuel par ménage (soit deux adultes et deux enfants) en 2009 à 14’700 en 2012. » (5)

« Pourtant, le fait d’avoir un travail n’est pas pour autant une garantie d’échapper à la pauvreté. Caritas prétend qu’il y a 13% de travailleurs pauvres en Espagne. Selon la Croix Rouge, 8,9% des personnes avec un emploi en Union européenne (UE) se trouvent au seuil de la pauvreté. Les inégalités, cependant, ne cessent de croître: selon Caritas, le 20% de la population la plus riche concentre 7,5 fois plus de richesses que le 20% de la population la plus pauvre. » (5)

Quant à notre Vieille France, nous constatons jour après jour ce qu'il en devient. Le vieux slogan de la gauche, « les riches toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres », naguère erroné, est aujourd'hui validé dans les faits. Ce qui est tout aussi certain, c'est que lorsque l'on prend la peine de lire la presse capitaliste (les echos, la tribune, …), on s'aperçoit que l'avenir est noir avec un risque majeur de spirale déflationniste. Fatalement, il faut s'attendre à ce que le chômage continue d'augmenter, phénomène non seulement français mais aussi européen de façon plus générale. Il est donc temps de rappeler le crime qui fut celui d'accepter une concurrence mondiale débridée. Par voie de conséquence, le segment politique qui s'étend de la droite de l'ump à la gauche du ps constitue une impasse.

Il est bon de le souligner avant les élections qui auront lieu en 2015.

Notes:

(1) "L'Allemagne est un géant de pacotille" : http://bibliobs.nouvelobs.com/en-partenariat-avec-books/20141205.OBS7147/l-allemagne-est-un-geant-de-pacotille.html

(2) Allemagne : la pauvreté à un niveau record : http://www.lepoint.fr/economie/allemagne-la-pauvrete-a-un-niveau-record-19-12-2013-1772677_28.php

(3) La rechute de l’économie italienne, premier revers pour Matteo Renzi : http://www.lesechos.fr/06/08/2014/lesechos.fr/0203689153581_la-rechute-de-l-economie-italienne--premier-revers-pour-matteo-renzi.htm

(4) 10% des Italiens sont dans une situation de pauvreté absolue :
http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20140714trib000839788/10-des-italiens-sont-dans-une-situation-de-pauvrete-absolue.html

(5) Espagne. La pauvreté devient chronique : http://alencontre.org/europe/espagne/espagne-la-pauvrete-devient-chronique.html

(6) Les inégalités s’accroissent et freinent la croissance : http://www.lemonde.fr/economie-francaise/article/2014/12/09/le-fosse-entre-riches-et-pauvres-n-a-jamais-ete-aussi-prononce_4536906_1656968.html

Sacré début d'année !



Sacré début d'année !
 Philippe Delbauvre
Le second mois de l'année 2015 n'étant pas encore parvenu à maturité que les Français ont déjà pu à trois séismes politiques majeurs. Citons dans l'ordre chronologique l'affaire Charlie hebdo comme beaucoup aiment à l'appeler, la victoire de Syriza en Grèce et enfin le raz de marée du Front National lors de la dernière consultation électorale dans le Doubs.

I) L'affaire Charlie hebdo. 

La mouvance, dans son immense majorité a bien réagi, mis à part quelques énergumènes qui se sont laissés par arabophobie ou islamophobie, récupérer par le Système. En effet, nous ne sommes pas Charlie, et plus précisément, Charlie n'a jamais voulu être nous, nous ayant d'ailleurs toujours voué aux gémonies, sans vouloir chercher à nous comprendre. Charlie hebdo a toujours sali non seulement la mouvance, mais aussi de dignes institutions comme la famille, l'armée ou l'Eglise. C'est ainsi que depuis plusieurs décennies, Charlie faisait dans la provocation, sans d'ailleurs disposer d'un lectorat important. Ce n'était au demeurant pas via ce journal que l'on pouvait s'informer. De tels agissements pouvaient très bien dans une société civilisée, se traduire par un poing sur la gueule. Avec des barbares, ce fut la mort. On peut donc, à nouveau se demander, s'il est légitime de rire de tout, et dans le cas contraire préciser où se situe la frontière : bien des différends seraient alors à prévoir et le problème n'en serait pas pour autant solutionné. Les manifestations qui suivirent les attentats, avec les millions de manifestants que l'on sait, furent la marque de l'unanimisme, dont on peut exprimer qu'il est souvent, en matière de pensée, malsain. Il y avait de multiples raisons en effet de manifester. Bien sur, en tout premier lieu le lectorat assidu de Charlie, qui ne représentait qu'une partie infinitésimale de l'ensemble. Ensuite, et c'est le plus grand nombre, tous les droidelhommistes, offensés par les événements. Amusant au passage de savoir qu'à côté de certains d'entre eux, à quelques mètres, manifestaient tout autant des racistes arabophobes... On pourrait aussi évoquer tous ceux qui voyaient dans l'affaire, la possibilité pour le gouvernement de se refaire une santé, ce qui ne tarda pas. Et puis, il y avait l'effet kitsch de la grande Marche, au sens kunderien du terme, avec la volonté quelque peu frimeuse d'en avoir été, similaire à la mièvrerie dont bien des Anglais nous ont gratifiés, lors de la mort accidentelle de la princesse Diana. Au demeurant, l'histoire passe, et l'affaire est déjà passée et même dépassée. Remarquons que si le tandem Hollande/Valls a connu un très net regain de popularité sur le moment, celui ci (l'histoire passe) est retombé comme un soufflet. Le gouvernement ne s'est pas privé d'ailleurs de tirer la couverture à lui appelant à l'unité nationale (sous-entendu derrière lui), un peu comme l'avait fait Jacques Chirac lorsque la France devint championne du monde de football en 1998. Dans le cadre de la politique politicienne, tout se recycle (« Bien agiter le Peuple avant de s'en servir »), y compris de façon éhonté le sang …

II) Victoire de Syriza.


Suite à la victoire de Syriza en Grèce, la mouvance n'a cette fois ci plus atteint le niveau de quasi consensus qui fut le sien lors de l'affaire Charlie hebdo. On a beau, ce depuis des décennies, affirmer – y compris dans le cas présent pour ceux qui protestèrent – que nous ne nous positionnons pas suivant le référentiel droite/gauche, obsolète d'ailleurs, que chaque fois qu'une gauche méritant son nom pour une fois, monte en puissance, pour qu'une partie de la mouvance, devenue immédiatement droitarde, se réveille puis se rebelle. De Syriza, les tenants du Système ont dit qu'elle était de gauche radicale ou d'extrême gauche, ce de façon abusive. Tout juste s'il n'allait pas nous réinstaller des goulags. En ce qui nous concerne, si Syriza est autant décrié par le Système, c'est que pour nous qui, réellement, ne sommes de droite ou de gauche au sens habituel du terme, cela a du bon. Voilà qui fait pour nous, de Syriza, à défaut d'être un ami (soyons clair), ce que l'on appelle un allié objectif. Syriza qui a d'ailleurs préféré l'alliance en Grèce avec une formation politique patriote, dédaignant au passage les appels du pied du parti communiste grec. Voilà qui prouve par exemple que l'alliance de la périphérie contre le centre (Alain de Benoist) est tout à fait possible. Peu nous importe que l'élément moteur de l'alliance en Grèce, ou par la suite dans d'autres pays d'Europe, soit classée à droite ou à gauche par les tenants du Système, du moment que la périphérie prenne le pas sur le centre systémique. Bien sur, nous aurions préféré une domination en Grèce d'un important mouvement patriotique, allié à un Syriza beaucoup moins fort, mais nous ne devons pas nous comporter comme des enfants gâtés de la société de consommation. Syriza, c'est pour nous l'exemple que le Système demo-liberal en place peut perdre. Cela vient d'être montré en Grèce et avec un peu de chance et beaucoup de volonté, il y aura contagion dans d'autres pays européens. Syriza, c'est aussi Bruxelles qui commence à vaciller. Le mur de l'Europe que nous haïssons commence à se desceller. A cela nulle surprise : ce n'est pas le Capital, ouvrage abscons qui a fait les centaines de millions de communistes, mais bien plutôt les excès du capitalisme (que l'on songe aux conditions de vie des mineurs dans la seconde partie du XIX ème siècle). De la même façon, puisque le Système déplaît de plus en plus aux Européens, fatalement les antisystèmes progresseront et gagneront. A nous de ne pas freiner une dynamique qui ne viendrait pas des nôtres, tout en oeuvrant pour que ce soit notre mouvance qui prenne l'ascendant.

III) Législative partielle dans le doubs.


Bien sur, nous aurions préférer une victoire du Front National. Il n'empêche, une fois de plus, les journalistes, tout au moins une majorité d'entre eux, se trompent à évoquer le nouveau tripartisme. Cela fait en effet assez longtemps qu'il existe et qu'aux trois premières places, on trouve Front National, Parti socialiste et Ump. La donne a cette fois ci changé et on peut à nouveau songer à la Grèce. C'est une nouvelle forme de bipartisme que la France connaît aujourd'hui. D'un côté le Front National, de l'autre ses opposants. Pour ces derniers deux options sont possibles. Il y a celui du très fameux "front républicain", euphémisme pour désigner l'alliance entre ps et ump. Avec un inconvénient majeur : c'est faire du Front National le seul parti d'opposition majeur et de surcroît, lui donner raison quant au fait que ps et ump, c'est un peu la même sauce. Cette tactique freinera l'ascension frontiste certainement au mieux, mais n'empêchera à long terme la victoire du mouvement de Marine. L'autre option est celle du désormais fameux « ni,ni ». C'est assurer au Front National une victoire bien plus rapide, lors de seconds tours où le Front National sera le plus souvent présent. Avec dans les deux cas, et on l'a bien vu dans le cas du Doubs, un problème majeur : si les dirigeants de partis donnent des consignes, la base ne suit pas forcément. Et en cela, que l'on choisisse le « ni,ni » ou le « front républicain », les deux options sont avant même tout consensus sur le sujet, cariées.

Je suis désormais donc convaincu, qu'en France comme dans les autres pays d'Europe, notre victoire n'est plus qu'une question de temps ! Soyons « ouvriers de la première heure plutôt que profiteurs de la victoire » !

mardi 10 février 2015

Réponse à Michel Lhomme (Metamag) concernant le leurre français



Réponse à Michel Lhomme (Metamag) concernant le leurre français
 Philippe Delbauvre
Metamag m'a fait l'honneur de reprendre un de mes articles (0) (merci aussi à Synthèse nationale (0 bis)) et de le critiquer via la plume de Michel Lhomme dont j'avais d'ailleurs indiqué qu'il était un auteur fétiche, couramment repris, de Voxnr. Un grand merci à tous ceux qui maintiennent la pensée haute, « Pour l'honneur de l'esprit humain » (1) malgré une postérité qui vante et célèbre le retour à l'animalité (2) – cerveau reptilien – caractérisée par le ludisme, l'hédonisme, le subjectivisme et l'intérêtisme (3). Que Europe Maxima, pour prendre un dernier exemple, soit aussi remercié pour l'effort qui est le sien de transformer les animaux que sont beaucoup de nos contemporains en Hommes...

Je crains que ni l'époque contemporaine (la postmodernité) (4) ni la structure politico-économique (le Système) n'est majoritairement été compris au sein de la mouvance. A cela plusieurs raisons.

1/ Les militants de base, mais aussi la majorité des cadres, au même titre que leurs contemporains du Système, lisent le plus souvent des ouvrages, seulement lorsqu'ils savent que ceux-ci vont leur plaire, oubliant les ouvrages fondamentaux qui façonnent pourtant la colonne vertébrale intellectuelle des uns et des autres. A titre d'exemple, au sein de la partie identitaire de la mouvance, « communauté et société », remarquable et incontournable ouvrage de Ferdinand Tönnies, n'a pas même été parcouru le plus souvent (5).

2/ Très récemment, au sujet des élections grecques à venir, le Front National a effectué un plaidoyer pour la victoire du parti de gauche radicale (6) là bas et de s'attirer ainsi les foudres de bien des cadres et militants de la mouvance. Si chacun sait au sein de la mouvance que le référentiel droite-gauche est obsolète, on constate donc que si le Front National se voit fustigé dès lors où à ce sujet il met ses actes en phase avec cette idée d'obsolescence.

3/ Bien des militants de la mouvance considèrent qu'une présidence de la république, hypothèse d'école, exercée par Jean-Luc Melenchon serait, d'un point de vue théorique, pire que celle pratiquée par l'actuel locataire de l'Elysée. Là encore, c'est rendre pérenne le fameux repère droite/gauche. Il ne s'agit surtout pas pour nous de considérer que plus on se situe à gauche, moins bien c'est, et réciproquement que l'avenir est à droite le plus possible : cela les tenants du Système et donc de son référentiel, le font Ainsi que l'avait analysé depuis fort longtemps Alain de Benoist, le nouveau repère est celui qui fait s'opposer le centre (de l'aile droite de l'Ump à l'aile gauche du Ps) à la périphérie (ceux qui se situent au delà). D'où l'alliance tacite entre les extrêmes, la représentation politique ne devant plus être représentée graphiquement par une segment linéaire mais bien par un cercle (7) (On comprendra alors bien mieux dans ces conditions, le soutien du Front National au mouvement grec très à gauche et hors Système. Rien de bien nouveau au demeurant : que l'on se souvienne des échanges sous Weimar entre le chef de fil communiste Radek et les nationaux-révolutionnaires allemands de l'époque. Dans le cas présent, si Melenchon critique aussi vivement l'actuel gouvernement, espérant ainsi faire fructifier son capital électoral, rien n'indique que ce soit pas justement et paradoxalement le Front National qui récolte les fruits de tous les missiles melenchonniens envoyés en direction du tandem Valls-Hollande.

4/ La mouvance, je la connais et en suis membre actif depuis 35 ans. Elle a considérablement évolué et pas dans un sens qui me satisfait, malgré les grands succès enregistrés depuis par le Front National depuis. Bien des militants aujourd'hui s'autoproclament de la mouvance sans en être. Alors que la mouvance était de type strictement politique jusqu'en 1990 (Rouges/anticommunistes) elle est devenue tout simplement raciste. Rappelons que le racisme n'est nullement incompatible avec le Système dont l'essence est pourtant – nouveau paradoxe - démo-libérale. A titre d'exemple, on peut tout aussi bien citer l'Afrique du sud d'avant l'apartheid ou plus simplement les Etats-Unis, dont la législation fut très longtemps raciste. Ce racisme, que je ne partage pas, peut bien évidemment se comprendre. Il suffirait d'accepter en France la publication de statistiques ethniques pour que les intuitions et haines de beaucoup se voient justifiées. Il n'empêche, l'immigration n'est donc nullement la clef de voûte du Système. C'est au contraire le libéralisme qui le caractérise tant d'un point de vue sociétal qu'économique ou individuel. On est donc de la mouvance (antisystème) dès lors que l'on est, condition sine qua non, anti-libéral.

5/ Je ne souhaite pas être caricatural, sachant par exemple l'atlantisme de la Sfio. Il n'en reste pas moins que longtemps, faire preuve à l'échelle mondiale de tolérance vis à vis de Moscou et du pacte de Varsovie était la marque des hommes de gauche, là où à droite on mettait majoritairement, les contemporains français en garde au sujet du danger communiste . En ce sens, le référentiel intérieur droite/gauche correspondait bien à un choix géopolitique planétaire, justifiant deux versions différentes de l'homme. D'où le titre révélateur de l'ouvrage issu de la prose de Koestler (8), peu lu dans la mouvance d'ailleurs, intitulé le zéro (l'homme) et l'infini (l'Etat). L'occident capitaliste aujourd'hui est si puissant que, non d'un point de vue théorique – la troisième voie a toujours ses raisons d'être à mon sens comme objectif - , mais d'un point de vue pratique, il faut faire un choix entre le monde libéral et ses opposants puisque aucun pays au monde ne représente notre mouvance (principe de réalité). Et, encore une fois, ces derniers peuvent être, aussi bien issus de la droite comme de la gauche,de l'obsolète référentiel.

6/ Si penseurs et philosophes sont souvent en avance sur leur temps (9), les hommes politiques viennent bien après, une fois que nécessité s'est faite loi. Il leur faut un séisme pour accepter de corriger leur tir. Nous ne devons pas espérer de la part des politiques du Système qu'ils mettent à mal le référentiel du Système qui justement leur profite. C'est ainsi que malgré la crise économico-financière de 2008, rien n'a vraiment été changé, peut être justement parce que seuls, deux déciles (10) de la population française seulement ont été touchés. On évoque aussi de plus en plus que la nomination de Macron, avec la pensée économique qui le caractérise, que chacun – à commencer par la droite - devrait se coaliser à ses côtés. C'est bien la marque, on le notera, de la fin du repère droite/gauche. Qui, aussi, ignore que les Français, peu férus de politique pourtant, on bien compris que l'alternance au pouvoir des deux couleurs politiques, savoir bleu et rouge-rose, se traduit pourtant par la mise en œuvre de la même politique ? Seulement voilà, si les hommes politiques sont en retard sur les penseurs, le peuple vient lui en dernière position, malgré quelquefois de bonnes intuitions. Les travaux en psychologie ont d'ailleurs montré que si le Peuple avait du mal à assimiler une nouvelle notion, une fois celle-ci acquise, il lui était, même une fois celle ci devenue obsolète, de l'extirper. Sachant que cela fait deux siècles – c'est beaucoup à l'échelle humaine - que l'on évoque le repère droite/gauche, il faudra très longtemps pour que le Peuple agisse et pense le nouveau référentiel venu. A moins d'un séisme que, bien sur, j'appelle d'ailleurs de mes voeux.

Michel Lhomme, qui ne cherche pas à avoir raison (11), est probablement dans le vrai.

Le Front National est peut être la première victime de ses succès, grandissants, acquis depuis trois décennies. A quoi bon, en effet, changer une équipe qui, presque naturellement gagne, et ce de plus en plus ? C'est peut être là, une explication quant au manque de formation d'excellence pour les cadres. C'est peut être aussi ce qui explique le manque de militantisme de terrain ( à quoi bon coller, tracter, faire du prosélytisme alors que fatalement « on » gagne, et ce de plus en plus ?). On ne peut faire l'impasse non plus sur le terrorisme intellectuel qui rend des plus délicats le plus dur des outing, dont les progressistes ne parlent jamais : « je suis membre du Front National et j'en suis fier ». Même s'il semble que la roue tourne …

La démarche, valorisée par Michel Lhomme, vaut son pesant d'or. L'investissement associatif, hors champ strictement politique, est payant. C'est au demeurant ainsi que les frères musulmans – nulle provocation de ma part - montèrent en puissance puis gagnèrent les élections en Egypte, simplement en distribuant vivres et médicaments au quotidien.

Je ne me remémore plus le nom de ce spécialiste contemporain (Nicolas Lebourg ?) qui faisait remarquer que l'intérêt majeur de la mouvance excentrée consistait à alimenter les grands partis (en ce qui nous concerne le Front National), en munitions intellectuelles et autres idées novatrices. Des personnalités - essayistes - comme Michel Lhomme ou Pierre Le Vigan y contribuent. En ce qui me concerne j'espère, le temps du crépuscule de ma vie advenu, que je pourrais faire mienne l'épitaphe figurant sur la tombe de Willy Brandt :

« J'ai fait ce que j'ai pu. ». 
 

Notes:

(0) http://metamag.fr/metamag-2602-LE-LEURRE-FRANÇAIS---Attendre-gentiment-les-elections.html

(0 bis) http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2015/01/23/debat-5542376.html

(1) Jean-Alexandre Dieudonné : Pour l'honneur de l'esprit humain


(2) http://metamag.fr/detail-confrontation-67-L-ECRITURE-MANUSCRITE-TIRE-T-ELLE-SA-RÉVÉRENCE --Pour-ou-contre.html

(3) Dans le cas présent, je préfère ce néologisme au terme couramment employé d'utilitarisme.

(4) http://fr.wikipedia.org/wiki/Postmodernité

(5) Ferdinand Tönnies, Communauté et société

(6) Syriza

(7) Que l'on se souvienne de la représentation en forme de fer à cheval due à Jean Pierre Faye : Langages totalitaires.

(8) Arthur Koestler, le zéro et l'infini

(9) Que l'on songe au décalage chronologique entre les « Lumières françaises » (1725/1750) et l'advenue de la Révolution (1789 ou mieux 1787)

(10) En l'occurrence, le premier et le dernier

(11) « Volonté d'avoir raison, marque d'esprit vulgaire » Albert Camus