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mardi 24 février 2015

Un petit regard sur les élections départementales 2015



Un petit regard sur les élections départementales 2015
 Philippe Delbauvre
Même si nous savons tous que, vis à vis des sondages il faut faire preuve de prudence, il n'en reste pas moins que si ce type d'études est plébiscité aussi bien par les hommes politiques que par les entreprises, ce n'est pas là fruit du hasard. Bien sur, en matière politique, il y eut le séisme de 2002, les sondages prévoyant la présence de Lionel Jospin au second tour, ce qui n'advint pas. Pour autant, dans l'absolu, si les prévisions ne sont et ne peuvent être exactes, elles donnent une très bonne indication quant à la réalité. Ainsi en 2002, Jean-Marie le Pen eut le score que les sondeurs lui avaient accordé, l'erreur venant de la surestimation du score socialiste. Peut être d'ailleurs que les sondeurs savaient et que leurs résultats étaient justes, mais les refusant par réflexe au motif de l'invraisemblance, à leurs yeux, de la présence du Front National au second tour.

Les derniers sondages concernant les élections départementales placent le Front National en tête. Soit environ 30% alors que l'Ump n'est qu'à 28%, le parti socialiste devant se contenter d'un bien faible 20%. Sachant ces résultats, on peut déjà subodorer que lors des prochaines présidentielles, le parti socialiste appellera l'ensemble de l'électorat de gauche à soutenir son candidat, ce afin qu'il soit présent au second tour. Si d'aventure cet électorat ne suivait pas la consigne, ce serait l'élimination dès le premier tour, quand bien même il y aurait embellie en matière de chômage.

Le fait qui peut sembler, de prime abord, surprenant, c'est que l'embellie dont a bénéficié aussi bien le président que le gouvernement, dont le premier ministre, suite à ce que l'on peut appeler « les événements », a très vite disparu. La rechute est revenue, ce moins d'un mois après lesdits événements. Voilà qui nous montre, si besoin est, ce que la grande manifestation unanimiste pro-charlie avait de superficiel. Voilà aussi qui nous montre que nous vivons une période nouvelle ; après les Anciens (culte du passé), les Modernes (culte du futur), les hommes d'aujourd'hui vivent au présent, très sensibles, à l'immédiateté et dans le même temps, oubliant très vite.

On peut donc en déduire que lors des prochaines élections, le parti socialiste ne pourra obtenir de bons résultats que suite à un micro-climat temporel d'exception. Ce serait aussi le cas pour chaque parti non décidé à pratiquer une autre politique. Quand bien même il y a spécificité pour les élections locales, que l'on sait néanmoins que la politique nationale influence fortement le corps électoral. D'ailleurs, pour justifier la catastrophe vers laquelle le parti socialiste s'achemine avec donc un score aussi bas, on ne peut bien sur accuser les élus locaux socialistes d'être presque tous si mauvais et ce un peu partout en France. En fait, les candidats socialistes souffrent et vont souffrir de leur étiquette et en ce sens, des élections comme les départementales, constituent bien un test national. Si on s'attend déjà un ouragan Front National, on risque bien d'assister à une Bérézina socialiste, prélude à d'autres défaites cuisantes. Ce d'autant plus, tendance lourde, que le fait n'est pas nouveau depuis 2012, à la fois pour le succès du Front National comme pour l'échec du Parti Socialiste.

L'élection départementale à venir va donc être riche en enseignement. D'autant plus que les politologues observeront à la loupe les reports de voix lors du second tour. Avec en ligne de mire, les élection présidentielles de 2017.