Philippe Delbauvre
L’année 2015 invitera le corps électoral à se
prononcer par deux fois dans le cadre d’élections locales qui
successivement seront départementales puis régionales. Paradoxalement,
le Front National est un mouvement relativement récent. S’il fut créé
voici quatre décennies, il n’est connu des Français que depuis trois. Il
n’a pas été non plus le continuateur d’un parti plus ancien. A
contrario, l’Ump est fils du Rpr, de l’Udr, de l’Unr et trouve sa source
dès la libération. Fatalement donc – le parallèle peut aussi être
effectué avec le parti socialiste, fruit de la Sfio – Le Front National
ne dispose toujours pas d’une forte implantation locale qui exige du
temps, ce dont ont bénéficié ses concurrents. Il n’empêche : les
résultats lors des dernières élections municipales sont des plus
encourageants et, pour reprendre l’expression de Charles Pasqua, la
mayonnaise prend. C’est ainsi que de plus en plus de Français, bien
souvent non politisés à l’origine, en raison de l’abandon dont ils sont
victimes de la part des élites politiques traditionnelles, ont donc
décidé de prendre leur destin en main, ce en s’investissant dans le
cadre du Front National. Ce dernier donc, n’est ni vraiment de droite ou
de gauche comme on l’entend de façon classique. C’est plutôt le triste
constat que la situation va de mal en pis – exemple du chômage multiplié
par vingt en l’espace d’un demi-siècle – dans le cadre de ce qu’il faut
bien appeler le Système puisque, malgré les alternances, les politiques
menées sont presque les mêmes, conduisant à l’échec que l’on sait. D'où
le nombre croissant de Français décidés à prendre leur destin en main,
eux qui furent et sont encore abandonnés par le tandem Umps.
Ces élections locales, donc de prime abord peu favorables au Front National, ont toute chance d’être une extrapolation des excellents résultats obtenus ces dernières années. Voilà qui assurément montrera le maillage territorial croissant et de plus en plus dense. De surcroît, il ne faut pas non plus négliger le renfort qui est celui d’élus issus de l’Ump comme du Ps, écoeurés par les renoncements de leur parti d’origine, rejoignant donc de plus en plus nombreux, le Front National, en qui, ils fondent leur dernier espoir.
Nous ne devons pas omettre non plus la psychologie des électeurs de droite comme de gauche. A leurs yeux, voter Front National ne constitue nullement une trahison. On vient de le constater récemment dans l’élection partielle du Doubs où, nonobstant les consignes issues des états major, le corps électoral a montré qu’il n’appartenait pas corps et âme aux directions parisiennes. Prosaïquement, pour l’électeur de droite, il s’agit de battre la gauche, et réciproquement.
Le Front National joue sur du velours : il n’a pas même besoin d’être brillant pour réussir tant ses concurrents pratiquent successivement de détestables politiques. Or, il s’avère, en plus, que sociologiquement, le niveau du corps électoral estampillé Front National, monte. A titre d’exemple emblématique, le Front a su attirer au sein de la fonction publique – fait nouveau – plus précisément dans le cadre de la catégorie C. Or, progressivement, c’est la catégorie B qui n’est plus insensible au discours frontiste. C’est là fait relativement nouveau : auparavant, il y a longtemps il est vrai, étaient touchés par les problèmes, les classes socialement les moins favorisés. Aujourd’hui, la gangrène du désespoir se propage, atteignant des catégories plus diplômées, qui se considéraient naguère protégées. Tel n’est donc plus le cas.
Encore plus grave, l’élection dans le Doubs a montré que les nombreux journalistes, se prenant un peu vite pour des politologues assermentés, qui évoquaient le retour du tripartisme (Fn, Ump, Ps), étaient en fait déjà en retard sur l’avenir que l’on voit poindre à l’horizon. C’est en effet vers le bipartisme que l’on s’achemine, opposant le Front National à son concurrent systémique bifacial.
Ces élections locales, donc de prime abord peu favorables au Front National, ont toute chance d’être une extrapolation des excellents résultats obtenus ces dernières années. Voilà qui assurément montrera le maillage territorial croissant et de plus en plus dense. De surcroît, il ne faut pas non plus négliger le renfort qui est celui d’élus issus de l’Ump comme du Ps, écoeurés par les renoncements de leur parti d’origine, rejoignant donc de plus en plus nombreux, le Front National, en qui, ils fondent leur dernier espoir.
Nous ne devons pas omettre non plus la psychologie des électeurs de droite comme de gauche. A leurs yeux, voter Front National ne constitue nullement une trahison. On vient de le constater récemment dans l’élection partielle du Doubs où, nonobstant les consignes issues des états major, le corps électoral a montré qu’il n’appartenait pas corps et âme aux directions parisiennes. Prosaïquement, pour l’électeur de droite, il s’agit de battre la gauche, et réciproquement.
Le Front National joue sur du velours : il n’a pas même besoin d’être brillant pour réussir tant ses concurrents pratiquent successivement de détestables politiques. Or, il s’avère, en plus, que sociologiquement, le niveau du corps électoral estampillé Front National, monte. A titre d’exemple emblématique, le Front a su attirer au sein de la fonction publique – fait nouveau – plus précisément dans le cadre de la catégorie C. Or, progressivement, c’est la catégorie B qui n’est plus insensible au discours frontiste. C’est là fait relativement nouveau : auparavant, il y a longtemps il est vrai, étaient touchés par les problèmes, les classes socialement les moins favorisés. Aujourd’hui, la gangrène du désespoir se propage, atteignant des catégories plus diplômées, qui se considéraient naguère protégées. Tel n’est donc plus le cas.
Encore plus grave, l’élection dans le Doubs a montré que les nombreux journalistes, se prenant un peu vite pour des politologues assermentés, qui évoquaient le retour du tripartisme (Fn, Ump, Ps), étaient en fait déjà en retard sur l’avenir que l’on voit poindre à l’horizon. C’est en effet vers le bipartisme que l’on s’achemine, opposant le Front National à son concurrent systémique bifacial.