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jeudi 18 janvier 2007

Classe moyenne ?

Mercredi, 17 Janvier 2007


Classe moyenne ?

Phillipe Delbauvre

Politique
Classe moyenne ?
Qu’il nous facilitait la vie le modèle d’interprétation communiste en sociologie ! Comme tout était simple alors : un prolétariat uni et généreux partant à la conquête du pouvoir détenu par la bourgeoisie capitaliste. Simple et bien évidemment faux. Faux parce qu’il n’a pas manqué d’ouvriers anticommunistes ni de bourgeois férus de marxisme durant l’ensemble du vingtième siècle.

D’où l’intérêt d’introduire la notion de classe moyenne (Dupond) qui séparerait le tout en bas (les feignants) du tout en haut (les bourges).

Les problèmes adviennent de suite ; en effet si Dupond est le Français type, c’est à dire celui dont le salaire que l’on qualifie de médian est tel que une moitié des français gagne davantage que lui et l’autre partie moins, son revenu mensuel est de l’ordre de 1350 euros.

Où situer alors les bornes supérieures et inférieures de ces classes moyennes dont Dupond est le représentant mais aussi le centre ? Si on considère une oscillation de 50 % de chaque côté (700 euros environ) on obtient alors que la classe moyenne s’étend de 650 à 2050 euros.

Pour rappel le Smic est à 1000 euros et Pierre le Vigan se découvre du même coup riche.

Si on vient à considérer que le Smic est la borne inférieure alors la limite supérieure de la classe moyenne marquant l’entrée chez les riches devient 1700 euros ce qui est franchement absurde.

Pour parler avec des chiffres, on peut considérer qu’un membre d’une profession libérale touche environ 6000, qu’un cadre est à 4000 et qu’un ouvrier se trouve à 2000. Attention, il s’agit de revenus du ménage après impôt et avec prestations sociales. Cela donne une idée de ce que sont les différences mais ne résout pas la problématique de départ à savoir la définition de ce que l’on appelle classe moyenne.

On ne pourra d’ailleurs pas y parvenir suite à l’éclatement des anciennes classes sociales. Suite aussi à la nécessaire distinction à établir (les sociologues en sont bien conscients) entre rémunération et niveau socio-culturel.

Où placer par exemple quelqu’un qui exerce une fonction d’exécution tout en étant féru de littérature et titulaire d’un mastère ? Le temps où la connaissance de la profession et de la rémunération permettait de savoir qui était la personne dans sa totalité est révolu.

En terme de salaires, l’extrapolation des évolutions des dernières années permet de penser que les revenus des professions libérales vont s’envoler, que les salaires ou aides en dessous du Smic baisseront progressivement et que pour la majeure partie de la population il y aura stagnation.

Alors, est-on riche avec 4000 euros par mois pour répondre à la pseudo question de François Hollande ? Admettons plutôt qu’avec un tel revenu on n’a pas de problème d’argent pour bien vivre dans notre société contemporaine. Il est bon aussi de remarquer que deux cadres mariés atteignent d’ailleurs très vite ce montant.

Ce n’est d’ailleurs pas un problème essentiel et on sait ce que valent les propositions durant les périodes de campagne. Les politiques du système se sont abstenus de se pencher sur le problème de la paupérisation ou sur les difficultés de ce que l’on continuera encore d’appeler les classes moyennes.



dimanche 7 janvier 2007

Meilleurs vœux économiques

Samedi, 6 Janvier 2007


Meilleurs vœux économiques

Philippe Delbauvre

Politique
Meilleurs vœux économiques
L’année 2006 s’est terminée comme elle avait commencé en poursuivant sereinement son rythme de ce que l’on appelle, pudiquement et non sans démagogie, modernisation.

En date du 4 janvier (de l’année 2007) l’OCDE publie un rapport faisant l’apologie de la mobilité des populations, de la flexibilité des salaires, et à l’aide d’une litote pudique de la fin de la rigidité du marché du travail.

La nécessaire mobilité des populations dans le système économique qui est le notre va se traduire par un déracinement croissant des français les conduisant à oublier une identité déjà mal en point. Elle s’inscrit aussi dans une perspective internationale qui va engendrer des flux migratoires massifs issus aussi bien de l’Europe que du reste du monde.

La flexibilité des salaires induira comme son nom ne l’indique pas l’explosion de certains verrous permettant de ne pas descendre au dessous d’un certain seuil avec pour conséquence une paupérisation croissante. Elle facilitera la baisse des rémunérations au nom de la compétitivité des entreprises.

La fin des rigidités ne signifie pas autre chose que la généralisation des statuts précaires. Ainsi, les emplois à temps partiel ou de courte durée vont poursuivre leur développement. Il va de soi que les facilités de licenciement seront favorisées.

Il est impossible de restreindre ces évolutions à la seule sphère économique. Si évidemment les identités locales ou nationales sont mises à mal, la vie des français ne sera pas épargnée : il n’est pas possible de créer dans de bonnes conditions une famille ou d’obtenir un crédit auprès d’une banque afin d’acheter une maison pour y loger les siens si on ne dispose que d’un travail à temps partiel ou à durée déterminée ou d’un salaire à tout moment révisable à la baisse : chacun comprendra.

Au sujet du secteur bancaire, ceux qui ont eu le temps pour voir l’évolution ont pu constater la diminution progressive des guichets mais aussi la facturation des services autrefois gratuits. Donc, le temps passé dans la file d’attente qui est le votre est le prix que vous payez sur le terrain pour entendre que la banque se porte financièrement bien. Voilà des petits détails du quotidien auxquels malheureusement on ne prête pas suffisamment attention. Il y en a beaucoup d’autres depuis la généralisation des parcmètres jusqu’au tri sélectif. L’ensemble le plus souvent créé ‘pour mieux servir’ ou ‘dans votre intérêt’.

Ce n’est pourtant pas assez et il va falloir encore et toujours davantage ponctionner. Si Patrick Devedjan a trouvé intelligent de dire que le temps du tout gratuit était révolu, il s’est gardé de dire la vérité à savoir que l’on était entré dans l’ère du tout payant. Ainsi, l’Allemagne montre l’exemple qui sera probablement suivi ici : une hausse de trois points de la Tva qui passe de 16 à 19 % soit à peu près 20 % d’augmentation. L’objectif est de diminuer les impôts auxquels sont assujetties les entreprises et de transférer la ponction en direction de chaque citoyen allemand. En clair, via la Tva c’est le particulier qui finance sa propre entreprise ce qui signifie que cette augmentation peut être assimilée en pratique à une baisse indirecte des salaires.

Tout n’est pas encore une fois une simple question d’argent. Le nouveau statut d’Edf risque fort de nous rappeler les fréquentes coupures d’électricité que l’on connaissait durant les années soixante dix ce qui est paradoxalement compatible avec une envolée de la facture. Nul besoin de préciser qui va payer en plus des désagréments vécus. L’électricité cela touche tout le monde et beaucoup : imaginez tout ce qui se branche sur une prise.

A part ça la bourse a établi un nouveau record en date du 2 janvier et on s’attend pour 2007 à une hausse de 10% sur les valeurs du Cac 40.

Valeurs que vous aurez volontairement ou non financées si je me suis bien fait comprendre.

Question : allez vous être augmenté cette année et si oui de combien ?



mercredi 3 janvier 2007

Sur l'assassinat de Saddam Hussein

Mardi, 2 Janvier 2007


Sur l'assassinat de Saddam Hussein

Philippe Delbauvre

Étranger
Sur l'assassinat de Saddam Hussein
Ainsi donc l’objectif majeur du procès a été atteint.

Saddam Hussein après avoir été condamné à mort a été exécuté.

Le procès effectué en bonne et due forme par un tribunal composé d’autochtones avait pour raison d’être de sauvegarder une éthique toute juridique montrant par là même que la déontologie était sauve.

Composé d’autochtones choisis et collaborant dans un pays soumis à l’occupation.

Ceux qui habitent dans un pays ayant connu cette situation savent très bien ce que peut signifier ce type de justice dans de telles conditions.

A l’évidence, il était plus que temps que le verdict tombe puisque les occupants avaient de plus en plus de mal à occuper. On espère sans doute que la mort de celui qu’en d’autres temps nous avons tant aidé permettra une occupation moins désastreuse.

Voire.

Ils verront. Nous aussi. Pas avec le même angle.

Parallèles :

Pour Pinochet cela s’est bien terminé, merci bien.

Pour Botha un peu moins, mais les dernières années furent douces : dans le monde où monsieur tout le monde se croit obligé de crier son antiracisme, cela ne manque pas de surprendre.

Pour Franco encore moins bien évidemment. Peu importe, lui ne fut jamais embarrassé.

Règle essentielle : chacun se doit de respecter les règles dites démocratiques d’importation américaine à l’exception de ceux qui roucoulent avec les américains.

Milosevic aussi a eu un procès. Ecourté. Beaucoup trop long. D’ailleurs le coupable connaissait trop de personnalités avec qui il s’était entretenu dans le cadre de l’exercice de ses fonctions et qui auraient pu être d’éventuels témoins susceptibles de témoigner comme Bill Clinton par exemple. Enfin, le coupable est mort parce que le destin l’a voulu ainsi. Destin : ensemble des facteurs ayant conditionné une situation. Chacun interprétera le terme comme il le souhaitera.

Milosevic est assez populaire aujourd’hui dans son pays qui pourtant connaît la paix. Voilà qui permet de justifier le ‘’voire’’ signifiant que la mort de Saddam Hussein ne va pas forcément améliorer la vie des envahisseurs.

On peut également voir en Saddam Hussein l’agneau sacrificiel : celui dont le sang répandu lavera la conscience occidentale de tous les souvenirs, d’ailleurs plutôt heureux, d’entente mutuelle avec lui.

Si penser qu’il a été aidé simplement et uniquement parce qu’il a été considéré comme un rempart contre l’Islam n’est pas dénué de fondements, il est peut être bon aussi de rappeler que l’entente a été bien antérieure aux années quatre vingt.

En conséquence, si le présumé coupable était aussi terrible que l’on veut bien le dire dans certains milieux, on ne peut que s’étonner que cela soit justement dans ces mêmes milieux que l’on ait alliance contractée. Auquel cas évidemment sur la serpillière qui fait office de tunique des démocraties occidentales, voilà une sacrée tâche.

Indélébile. A moins de recourir au sacrifice.

Ou alors le personnage n’est peut être pas ce que l’on dit qu’il est. Après tout puisqu’il disposait d’armes de destruction massive qui n’existaient pas, on peut légitimement se poser la question sur ce qu’il a exactement fait ou dit.

Il est certain que s’il avait fait une alliance intelligente, de raison avec quelques pays soucieux de lui apporter de manière bien sur désintéressée une étroite collaboration ne serait-ce que dans l’exploitation des gisements pétroliers, on aurait pu dès lors reconsidérer le problème.

Il n’y aurait d’ailleurs pas eu de problèmes. Et donc pas de procès.

A condition que Saddam Hussein ait accepté que les étoiles irakiennes brillent sur la bannière américaine ce qu’il s’est toujours refusé à faire.