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vendredi 8 mai 2009

La voix de l'opposant: contre la gauche !





Philippe Delbauvre




La voix de l'opposant: contre la gauche ! Le terme de gauche désigne chez certains auteurs l'aile marchante de la partie du monde politique décidée à saper les fondements de la société traditionnelle afin de favoriser l'émergence d'un monde nouveau. Pris dans ce sens, le mot dépasse de loin les limites qu'on lui accorde dans son acception habituelle. En clair et le constat ne surprendra pas le lecteur nationaliste, une partie de la droite est de gauche.

La Nouvelle droite populaire, qui n'est pas seule en embuscade, espère depuis sa création la mort électorale du Front National afin de le remplacer et de devenir ainsi le parti phare de la mouvance. En effet, tant que le Front reste puissant, l'espoir pour elle de prospérer est inexistant et c'est pourquoi l'effondrement frontiste est la condition sine qua non permettant son éventuelle émergence.

Encore une fois, elle n'est pas la seule à nourrir d'aussi sinistres projets.

Le régionalisme défendu par la Nouvelle droite populaire ainsi que par certains autres satellites n'est de manière générale possible que dans un état fort sous peine de voir l'ensemble voler en éclat. Tel n'est pas le cas aujourd'hui et ce, de loin. Plus grave, la décentralisation entamée par la gauche dès 1982 (décidément c'est dans l'air du temps) et poursuivie par les différents gouvernements depuis, n'a pas été vraiment un franc succès. De plus, le régionalisme n'a de raison d'être que dans des entités à forte identité. Or, les phénomènes de migration intérieure au sein du pays ont contribué à modifier en profondeur les terroirs originels. Il va de soi aussi que les langues locales sont désormais inconnues des jeunes générations. Les libéraux de Bruxelles (donc de gauche au sens où elle a été définie), quant à eux, applaudissent des deux mains une telle initiative de régionalisation qui ne peut aller que dans leur sens sachant qu'ils ne parviennent pas à maitriser un Etat français qui les fait pester. Ils cherchent donc à diviser le tout en valorisant chacune des parties. Au final, ne resterait qu'un seul Etat digne de ce nom: le leur.

En conséquence, le régionalisme célébré par la nouvelle droite populaire (et Philippe de Villiers !) affaiblit la France et renforce l'Europe de Bruxelles.

L'islamophobie de la Nouvelle droite populaire partagée (encore !) par Philippe de Villiers et annoncée sur fond de guerre religieuse à venir n'est que la transposition en France du concept de choc des civilisations cher à ses amis américains. On sait très bien que là bas, et ce n'est pas un hasard, chaque état constituant tient à ses spécificités et veille à ce que Washington ne vienne pas empiéter sur son territoire, quitte à refuser de l'argent dont les habitants auraient pourtant bien besoin.

Il est un moyen permettant de savoir si un mouvement est réellement d'opposition: il suffit de voir si ses principaux axes de combat s'en prennent à la structure politico-économique globale ou simplement à certains problèmes sociétaux. Dans le premier cas, il y a remise en cause des fondements et l'alternance aura un sens; dans le second, c'est de réforme dont il s'agit et les problèmes majeurs ne pourront pas être traités.

Ni l'islam, ni la régionalisation ne sont consubstantiels à l'essence de la structure politico-économique actuelle.

D'ailleurs, Philippe de Villiers s'en charge déjà.

Quant au christianisme (terme flou) de temps à autre affiché, il est à relativiser depuis l'arrivée de Pierre Vial.

D'ailleurs, Philippe de Villiers s'en charge aussi.

Evidemment, il reste l'apprentissage du biniou ou de la langue alsacienne proposés aux Français afin qu'il puissent sortir des problèmes auxquels ils sont actuellement confrontés et qui vont durant plusieurs années durer.

Philippe de Villiers n'avait pas même osé.

Peut être que la différence entre Philippe de Villiers et la Nouvelle droite populaire tient à l'adoption de la formule "ni keffieh, ni kippa" par cette dernière.


Certains sont honteux, d'autres pas.

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