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vendredi 30 décembre 2016

Judéo-bolchevisme



2e partie : la réalité allemande 1914-1919

En décembre 1914, c’est un riche député du SPD (le Parti social-démocrate), né de mère juive, qui est le premier à refuser de voter les crédits de guerre pour le prochain trimestre : Karl Liebknecht. En mars 1916, c’est le député juif Hugo Haase qui pousse 17 autres députés (dont les deux tiers sont des Juifs) du SPD à refuser de voter de nouveaux crédits pour l’Armée. En ce même mois, Liebknecht s’associe à deux Juifs, Rosa Luxemburg, et l’amant de celle-ci, Leo ‘’Jogiches’’, né Tyshko (le futur premier patron du KPD – le Parti communiste allemand), pour fonder un groupuscule marxiste qui prend pour éponyme un célèbre révolté antique : Spartacus. 

Rosa est la fille d’un riche Juif, ruiné par des spéculations malheureuses (Messadié, 1999) [son destin personnel apparente donc la célèbre Rosa à celui du trop célèbre Ernesto Guevara, un Goy également fils d’un très riche bourgeois, ruiné par des spéculations aventureuses : à quoi tient une carrière d’agent subversif !]. C’est une germanophobe enragée, au comportement privé fort bourgeois et parfaitement ignare en matière d’économie politique (c’est ce que l’on peut inférer, de façon anticonformiste, de l’étude de son admirateur Gilbert Badia, 1975).

Depuis le début des années 1910, dans les congrès marxistes, Rosa est l’ennemie de ‘’Lénine’’ aussi bien que du théoricien juif Rudolph Hilferding. Elle croit en la « spontanéité révolutionnaire des masses » (cf. Guérin, 1971), ajoutant une absurdité supplémentaire à la bêtise marxiste : la docte naïveté de Rosa sera l’un des grands classiques de l’historiographie marxiste et gauchiste du XXe siècle. 

En avril 1917, l’USPD marxiste (les « Socialistes Indépendants »  de l’Unabhängige Sozialdemokratische Partei Deutschlands) est créé, par scission du SPD. Ce nouveau parti est entièrement dominé par trois Juifs : Hugo Haase et Rudolph Hilferding, les deux hommes qui se succèdent à la direction du parti, et Karl Kautsky, l’ex-secrétaire de Friedrich Engels – il résidera à Vienne à partir de 1924, servant de gourou aux sociaux-démocrates de ce pays.

Les maîtres de l’USPD fomentent, dès le printemps de 1917, des grèves dans les usines d’armement, par solidarité avec les émeutiers bolcheviks de Petrograd et de Moscou. Le journal berlinois de l’USPD, Freiheit (Liberté), est dirigé par Hilferding et Paul Hertz, juifs tous deux comme le sont la quasi-totalité de ses rédacteurs et correspondants régionaux ou étrangers (Wiebe, 1939). 

Le 16 avril 1917 est le premier jour de gloire de l’USPD : 250 000 ouvriers des grandes usines travaillant pour la défense nationale sont en grève. Avec le soutien des patriotes du SPD (singulièrement les deux Goyim Friedrich Ebert et Philipp Scheidemann, qui se succèderont à la tête du gouvernement allemand de novembre 1918 à juin 1919), le gouvernement casse le mouvement en une semaine (Broué, 1971). 

Les concurrents Spartakistes prennent le relais, en septembre 1917, essayant d’organiser une mutinerie dans la Marine de guerre, où ont été versés beaucoup d’Alsaciens, jugés trop peu fiables pour servir dans la Heer (l’Armée de terre). Deux mutins sont exécutés et le mouvement tourne court (Broué, 1971) ; les agitateurs feront mieux un an plus tard. 

En janvier 1918, les Spartakistes associés à leurs rivaux et ennemis de l’USPD tentent de soulever le prolétariat de 18 grandes villes du Reich par des appels à la grève générale, « pour la paix et le pain ». Environ 400 000 ouvriers cessent le travail du 28 janvier au 3 février (Broué, 1971), puis reprennent sagement le chemin de l’usine, qui permet à chacun de nourrir sa famille. À la même époque, les dirigeants marxistes de Vienne, tous Juifs, ont réussi à mobiliser durant quelques jours 200 000 ouvriers. Il apparaît très vite que la motivation unique des chefs est d’influer sur les très dures négociations germano-soviétiques de Brest-Litovsk… sans grand succès : le traité (léonin) sera signé le 3 mars. La trahison des intérêts allemands est évidente pour tous les patriotes (cf. Wiebe, 1939). 

Les intellectuels de salons et de cafés du groupe Spartakus, contrairement aux agitateurs de l’USPD, ne trouvent aucun écho dans le peuple, s’ils font vibrer quelques étudiants et le demi-million de déserteurs (Baechler écrit : « un million », in 2007, sans apporter de justification) qui se terrent dans les quartiers pouilleux des grandes villes industrielles (Benoist-Méchin, volume 1, 1936 ; Broué, 1971 ; Plouvier, 2007, volume 1). Le journal des spartakistes, Die Rote Fahne (Le Drapeau rouge), fondé par Liebknecht et Rosa Luxemburg (qui se haïssent et ne sont d’accord que sur la nécessité de détruire toutes les organisations de l’État allemand), sera repris par ‘’Jogiches’’ et deviendra l’organe officiel du KPD (le Parti communiste allemand).

En juin 1918, l’USPD relance les grèves dans les usines d’armement. Au mois de septembre 1918, après l’échec des offensives allemandes à l’Ouest, bien conçues et mal dirigées par Erich Ludendorff, et alors que les Alliés vont entrer dans la phase d’avance militaire continue, c’est un demi-Juif (par son père), Matthias Erzberger, député du Zentrum (le Centre catholique), qui exige la création d’un gouvernement composé de parlementaires. On l’emploie, en novembre, pour signer à Rethondes, le 11, un armistice extrêmement dur, peu conforme aux vagues promesses du Président des USA, Thomas Woodrow Wilson (cf. Plouvier, 2007-1). Erzberger est un politicien très corrompu : le 12 mars 1920, un tribunal de Berlin retiendra contre lui 2 cas de parjure et 7 de corruption active ou de conflit d’intérêts (in Baechler, 2007).

Le 29 octobre 1918, un groupe d’agitateurs de l’USPD parvient à déclencher la mutinerie de la Flotte de Haute Mer, qui devait appareiller, non pas pour effectuer une « sortie désespérée » (variante : une « opération suicide ») comme l’a prétendu l’historiographie universitaire infectée de bêtise marxiste, mais pour freiner l’avance alliée près du littoral belge, sur une profondeur de trente km, soit la portée de l’artillerie des cuirassés (Ruge, 1969, témoin de première main). 

Très vite, les patriotes allemands apprennent que l’orchestrateur de cette mutinerie, qui sert de détonateur à la démoralisation de l’Armée et du peuple, est un marxiste Juif, fils de très riche banquier, Werner Hirsch. C’est ‘’Staline’’ qui vengera l’honneur blessé des patriotes germains en le faisant exécuter en 1937 (in Courtois, 1997). Comme nombre de communistes allemands, Hirsch avait trouvé bon de se réfugier en URSS durant l’année 1933. En 1936-38, le bon Joseph du Kremlin ordonnera de tuer bien plus de communistes allemands qu’Adolf Hitler de 1933 à 1940.

En novembre 1918, l’ambassadeur des Soviets, le Juif Adolf Joffe, remet au Juif Oskar Cohn (du comité directeur de l’USPD, qui sera lui aussi liquidé en URSS, lors des purges staliniennes) dix millions de roubles-or (soit 26,6 millions de francs-or, correspondant au pouvoir d’achat d’un peu plus de 85 millions d’euros) pour financer la révolution bolchevique dans le Reich (Wiebe, 1939). En 1919, l’ambassade soviétique finance l’Agence berlinoise de presse Rostra, supervisée par Karl ‘’Radek’’, né Sobelssohn, dont tout le monde sait, à l’époque, qu’il a été exclu du Parti socialiste polonais en 1912 pour avoir puisé dans la caisse (Got, 1920 ; Broué, 1971).
À Munich, la chienlit insurrectionnelle de novembre-décembre 1918 est dirigée par quatre Juifs : le journaliste anarchiste et quasi-dément Kurt Eisner (qui désigne comme Oberpräsident– préfet – de police un Juif, dénommé Steiner), le communiste Ernst Toller, un dramaturge raté, aidé de deux obscurs tâcherons du marxisme : Erhard Auer et Jaffe. D’autres Juifs se joindront bientôt à la curée, après l’assassinat d’Eisner : Frida Rubiner, alias ‘’Friedjung’’, Gustav Landauer, Erich Mühsam, Tobias Axelrod, Eugen Levine, alias ‘’Nyssen’’, Max Levien, les trois derniers étant envoyés par les dirigeants moscovites ; Levien sera exécuté en URSS, lors d’un mouvement d’humeur du bon ‘’Staline’’. En novembre 1918, sur les huit ministres du gouvernement insurrectionnel de Munich, trois sont des Juifs (Benoist-Méchin, 1936, volume 1). 

Ce n’est pas sans de bonnes raisons que, le vendredi 8 novembre 1918, Thomas Mann note dans son Journal que le gouvernement auto-proclamé de Munich est « dirigé par des littérateurs juifs », agitant « des gamins juifs » et une foule d’escrocs et de déserteurs (Mann, 1979). C’est ce noble spectacle, effectivement fortement teinté de judaïsme, que le grand blessé de guerre Adolf Hitler contemple effaré, à compter du 19 novembre, le jour de sa sortie du Lazarett (hôpital militaire) de Pasewalk. 

Dans le gouvernement berlinois de six membres (3 du SPD et 3 de l’USPD), constitué de façon anticonstitutionnelle le 9 novembre, siègent deux Juifs : Otto Landsberg et Hugo Haase, ce dernier étant le seul membre du Reichstag à oser soutenir le mensonge grotesque de la culpabilité intégrale et unilatérale des États centraux (les Empires austro-hongrois et allemand) dans le déclenchement de la guerre, un mensonge qui servira d’argument aux Alliés et Associés pour dicter, en refusant tout adoucissement, le Traité de Versailles et les autres « Traités de la région parisienne » (l’expression est d’Adolf Hitler), ainsi que les Réparations de guerre.

À Munich, le pitre Kurt Eisner répand l’opinion stupide de Haase et la répètera à Berne, en janvier 1919, lors d’un congrès de socialistes (Friedländer, 1971). On conçoit la fureur des patriotes germaniques. Un avocat juif et marxiste de Berlin, Richard Grelling (revenu de Suisse où il avait courageusement passé la guerre), répand le même bobard dans les journaux de son bord et dans les cafés chics de Berlin où se retrouvent les correspondants de presse étrangers. Lors de conférences prononcées en France, l’universitaire juif de Heidelberg, Emil Gumbel, en fait autant (Ohquist, 1940).

Ce Gumbel deviendra célèbre par la rédaction d’un livre mensonger sur les crimes politiques en Allemagne de Weimar, minimisant le nombre des crimes commis par des assassins du SPD et du KPD (Gumbel, 1931). Un mémoire issu des bureaux du ministre SPD de la Justice du Land de Prusse, daté du 14 octobre 1931, attribuait pour les neuf premiers mois de l’année 34 morts et 186 blessés au passif des nervis du KPD et un chiffre moitié moindre au passif des SA et autres membres du NSDAP (in Plouvier, 2007, volume 2). Si l’on peut reprocher 376 assassinats politiques, de 1923 à 1932, aux völkische (nationalistes de toutes obédiences), l’on doit se rappeler que les seuls nazis ont perdu 387 des leurs, assassinés par les militants armés du KPD et du SPD (Görlitz, 1962). 

Les bacchanales marxistes se poursuivent au long de l’année 1919 (et jusqu’en 1923, lors d’émeutes favorisées par la lâcheté du gouvernement central) dans les grandes villes industrielles du Reich. Ces révoltes sanglantes sont presque toujours dirigées par des Juifs : Geyer, Fleissner et Lipinski en Saxe ; Brandes à Magdeburg ; Ruben, Karski, Markus, Emmanuel Eppstein et Levinsohn en Ruhr (mais aussi Rosa Wolfstein à Düsseldorf et le déserteur Leo Dannenberg à Essen) ; Oskar Cohn (bientôt sous-secrétaire d’État à la Justice de Prusse) et Grünewald à Kiel et à Bremerhaven ; Heine et Lilienthal dans le Palatinat (in Got, 1920 ; Benoist-Méchin, 1936-38 ; Broué, 1971 ; Friedländer, 1971). Au début de 1919, il existe un Soviet à Brême, Hambourg, Oldenburg et dans pratiquement toutes les grandes villes rhénanes, toujours dirigé en majorité par de « doux Hébreux » (l’expression est d’Adolf Hitler in Mein Kampf). 

C’est dans ce contexte insurrectionnel, qu’Ebert, le chef du gouvernement central, se débarrasse des ministres USPD et nomme, le 29 décembre 1918, Gustav Noske commissaire à la Défense, chargé de nettoyer le Reich des gouvernements illégaux et de leurs meutes d’agités violents. Cette désignation d’un homme énergique (il a réprimé les dévastations urbaines des mutins de Kiel, en novembre) autant qu’intègre sonne le glas de la chienlit bolchevique dans le Reich. La Brigade de Fer, dirigée par Noske et le colonel Emmo von Roden, nettoie Berlin, du 9 au 15 janvier 1919, des insurgés communistes de toutes chapelles. Dans sa livraison du 16, un rédacteur anonyme du Vorwärts (En Avant), le quotidien berlinois du SPD, fait allusion à l’exécution de Liebknecht et Luxemburg, survenue la veille : « Ils étaient de leur propre aveu les instigateurs d’une guerre civile, en quelque sorte des fratricides » (Plouvier, 2015-1). 

Le 19 janvier 1919, au cours des premières élections allemandes où les femmes sont appelées à voter, les spartakistes sont ridiculisés, n’obtenant aucun élu ; l’USPD ne remporte que 7,6% des suffrages exprimés (Badia, 1975). Noske envoie ses hommes rétablir le calme dans les ports de la Mer du Nord, puis, en février, mâter la grève des mineurs en Ruhr (sans le moindre combat), au moment où des insurgés communistes massacrent des officiers désarmés dans la ville de Halle. ‘’Jogiches’’, devenu le premier chef du KPD embryonnaire, est abattu en mars, après avoir déclenché une nouvelle émeute bolchevique à Berlin : la « semaine sanglante » du 4 au 13 mars a provoqué la mort d’environ 1 200 Berlinois et fait 10 000 blessés. 

Toutefois, la fin du bolchevisme triomphant ne signifie pas la fin de l’invasion juive des hautes fonctions de la vie politique. En 1919, dans le premier gouvernement du Land de Prusse, dirigé par le Juif Paul Hirsch (également ministre de l’Intérieur), la Justice est attribuée au Juif Kurt Rosenfeld (avec Oskar Cohn comme sous-secrétaire d’État et le Juif Bernstein comme directeur ministériel), tandis que les Finances vont au Juif Simon.

D’autres Juifs occupent de hauts postes au gouvernement du Reich. Hugo Preuss (non marxiste) est ministre de l’Intérieur avec le Juif Freund comme directeur ministériel : tous deux vont concocter la Constitution du Reich de Weimar ; Otto Landsberg est ministre de la Justice ; Emmanuel Wurm est sous-secrétaire d’État au Commerce ; Georg Gothein est secrétaire d’État (Got, 1920). Dans le 2e gouvernement, dirigé par Gustav Bauer (un Goy socialiste et corrompu), Eduard David est ministre de l’Intérieur et Mathias Erzberger (demi-juif) ministre des Finances, jusqu’à ce qu’il soit contraint de démissionner quand sa corruption aura été reconnue par le tribunal civil de Berlin.

À la même époque, le Conseil des ministres (SPD) du Land de Saxe est présidé par le Juif Julius Gradnauer, le ministère des Finances du Wurtemberg est tenu par un Juif nommé Thalheimer (homonyme d’un cacique du KPD) et celui de l’Intérieur du Land de Bade est attribué au Juif Haas… on retrouve encore une fois la « petite erreur de dosage » ! Il est important de noter que le département des questions juives au ministère des Affaires Étrangères du Reich n’est nullement une innovation nazie : il est créé en 1919 et confié à un Juif dénommé Sobernheim (Got, 1920). 

À Munich, les choses empirent, le 21 février 1919, avec l’assassinat du dictateur fou Eisner par un demi-Juif, Anton v. Arco-Valley, fils d’une richissime demoiselle Oppenheim, de la famille des célèbres banquiers de Cologne. Les Juifs présentés plus haut, manipulés par ‘’Radek’’, l’homme de l’ambassade soviétique, déclenchent une insurrection, le 7 avril, qui triomphe du fait de la lâcheté des gouvernants catholiques et socialistes. Tous les chefs de cette République des Soviets de Bavière sont juifs, à l’exception du chef de la meute d’assassins : le marin déserteur Kurt Egelhofer, chef de la police. 

En trois semaines, les rouges assassinent 500 « ennemis de classe », puis les corps francs, dirigés par l’Oberst Franz von Epp (futur dirigeant du NSDAP), dont font partie Ernst Röhm, Hermann Esser, Heinrich Himmler et Rudolf Hess, nettoient la ville, du 1er au 4 mai. On n’exécute que 251 criminels communistes, soit un chiffre inférieur de moitié à celui de leurs victimes (Benoist-Méchin, 1936-1)

Tout au long du Reich de Weimar, les communistes tueront nettement plus de nazis (au moins deux fois plus) que l’inverse. Jusqu’à l’été de 1932, la police soutiendra les « forces antifascistes » dans leur action fort peu démocratique, visant à empêcher les orateurs nazis de s’exprimer. C’est un symbole de ce que sera la vie publique au XXe siècle, en tout pays libéral : les communistes et leurs « idiots utiles » (la dénomination est de ‘’Lénine’’) tuent en état de quasi-impunité, perturbent les réunions des autres partis, que les autorités finissent par interdire pour éviter le « trouble à l’ordre public » au lieu de punir les vrais coupables.  
Après ce résumé succinct (et devenu politiquement fort incorrect) des faits, l’on comprend mieux la tonalité judéophobe de la lettre adressée, en décembre 1919, par l’ex-Kaiser au Feldmarschall August von Mackensen : « Les Allemands ont commis contre eux-mêmes la honte la plus profonde et la plus ignoble de leur histoire. Ils furent excités et corrompus par les Juifs… qui avaient trouvé asile chez eux… Aucun Allemand ne l’oubliera ni ne sera tranquille tant que ces parasites ne seront pas extirpés du sol allemand » (in Baechler, 2003). 

Le Kaiser avait toujours protégé les Juifs durant son règne, même lorsqu’il commençait à s’effrayer de l’agitation des Juifs révolutionnaires en Russie. De 1918 à la fin de sa vie en 1941, il vitupèrera les Juifs, tout juste bons, selon lui, à être exterminés (Baechler, 2003). 

Le judéo-bolchevisme fut un argument récurrent des orateurs nationaux-socialistes des premières années du NSDAP jusqu’à la débâcle du printemps de 1945. Fantasme ou réalité ? Au lecteur de juger. 


Bibliographie


  • G. Badia : Rosa Luxemburg, journaliste, polémiste, révolutionnaire, Éditions Sociales, 1975
  • C. Baechler : Guillaume II d’Allemagne, Fayard, 2003
  • C. Baechler : L’Allemagne de Weimar. 1919-1933, Fayard, 2007
  • J. Benoist-Méchin : Histoire de l’armée allemande, volume 1 : L’effondrement (1918-1919), Albin Michel, 1936
  • P. Broué : Révolution en Allemagne. 1917-1923, Éditions de Minuit, 1971
  • S. Courtois et Coll. : Le livre noir du communisme. Crimes, terreur, répression, Laffont, 1997
  • S. Friedländer : L’antisémitisme nazi. Histoire d’une psychose collective, Seuil, 1971
  • W. Görlitz, H. Quint : Adolf Hitler, Presses Pockett, 1962 (2e édition ; en dépit d’une grande concurrence, cette biographie, assez rudimentaire, est avec celle de Marlis Steinert la moins mauvaise des biographies conventionnelles d’AH)
  • A. Got : L’Allemagne après la débâcle : impressions d’un attaché à la mission militaire à Berlin (mars-juillet 1919), Imprimerie Strasbourgeoise, Strasbourg, 1920
  • D. Guérin : Rosa Luxembourg et la spontanéité révolutionnaire, Flammarion, 1971
  • E. J. Gumbel, B. Jacob, E. Falk : Les crimes politiques en Allemagne. 1919-1929, Gallimard, 1931 (un trio d’auteurs juifs et socialistes donne un aperçu, devenu célèbre en dépit de ses « erreurs » statistiques, de la vie politique du « système de Weimar »)
  • T. Mann : Tagebücher 1918-1921, Fischer, Francfort/Main, 1979 (traduit et publié en français, chez Gallimard, en 1985)
  • G. Messadié : Histoire générale de l’antisémitisme, Éditions Jean-Claude Lattès, 1999
  • J. Ohquist : Le National-socialisme, des origines à la guerre, Déterna, 2008 (1ère édition de 1940 ; certes, il s’agit de l’œuvre d’un auteur nazi, mais qui a bénéficié d’archives disparues ou indisponibles depuis la débâcle de 1945)
  • B. Plouvier : Hitler. Une biographie médicale et politique, 6 volumes, Dualpha, 2007-2008
  • B. Plouvier : Les Juifs dans le Reich hitlérien, volume 1 : De l’opulence à la tragédie (1873-1938), Dualpha, 2015
  • F. Ruge : Scapa Flow 1919. La fin de la flotte allemande, Presses de la Cité, 1969
  • F. K. Wiebe : Germany and the jewish problem, Institute for the Study of the Jewish Problem, Berlin, 1939 (ce livre, édité par le NSDAP pour le lectorat anglo-américanophone, est en libre consultation sur le Net ; même remarque que pour l’œuvre de Johannes Ohquist)
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Cette Gauche qui sert de supplétif à l’OTAN



A de rares exceptions près (Jean-Luc Mélenchon, le PRCF), le moins qu’on puisse dire est que la gauche française pratique le déni de réalité sur la Syrie. Depuis 2011, c’est impressionnant. Elle a tout avalé. Avec gourmandise. Un véritable festin de couleuvres ! Elle s’est d’abord fiée à des sources douteuses (OSDH) dont elle a répété en boucle les chiffres invérifiables et les affirmations gratuites. Bonne fille, elle a accrédité la narration ridicule du boucher-de-Damas-qui-massacre-son-peuple. Elle a gobé cul sec le false-flag de l’attaque chimique comme si elle ingurgitait une vulgaire fiole onusienne de M. Powell. Elle est tombée, enfin, dans le panneau d’une propagande humanitaire à deux vitesses qui fait le tri, sans vergogne, entre les bonnes et les mauvaises victimes.
Cet aveuglement stupéfiant, la gauche française le doit d’abord à son indécrottable posture morale. Une grille de lecture manichéenne a anesthésié son esprit critique, elle l’a coupée du monde réel. Voulant absolument identifier des bons (rebelles) et des méchants (Assad), elle s’interdit de comprendre un processus qui se déroule ailleurs que dans le ciel des idées. Quand on désigne les protagonistes d’une situation historique en utilisant des catégories comme le bien et le mal, on donne congé à toute rationalité. « Ni rire, ni pleurer, mais comprendre », disait justement Spinoza. On peut certes avoir des préférences, mais lorsque ces préférences inhibent la pensée critique, ce ne sont plus des préférences, ce sont des inhibitions mentales.

La deuxième raison de cet aveuglement tient à un déficit abyssal d’analyse politique. La gauche française n’a pas voulu voir que le rapport de forces, en Syrie, n’était pas celui qu’elle espérait. Elle a reconstruit le récit des événements à sa guise pour donner corps à son fantasme d’une révolution arabe universelle qui balaierait le « régime de Damas » comme elle avait balayé les autres, en méconnaissant ce qui faisait précisément la singularité de la situation syrienne. Ceux qui se vantent de connaître leurs classiques auraient dû appliquer la formule par laquelle Lénine définissait le marxisme : « l’analyse concrète d’une situation concrète ». Au lieu de se plier à cet exercice d’humilité devant le réel, l’extrême-gauche, notamment, a cru voir ce qu’elle avait envie de voir.
Abusée par sa propre rhétorique, elle misait sur une vague révolutionnaire emportant tout sur son passage, comme en Tunisie et en Egypte. Mauvaise pioche ! Privée de toute base sociale consistante dans le pays, la glorieuse « révolution syrienne » n’était pas au rendez-vous. Véritable farce sanglante, une contre-révolution menée par des desperados accourus de 110 pays a pris sa place. La nature ayant horreur du vide, cette invasion du berceau de la civilisation par des hordes de mercenaires décérébrés a tenu lieu, dans l’imaginaire gauchiste, de révolution prolétarienne. Le NPA ne s’est pas aperçu de l’énormité de cette confusion. Il n’a pas vu que les rassemblements populaires les plus imposants, en 2011, étaient en faveur de Bachar Al-Assad. Il a écarté d’un revers de la main la position du parti communiste syrien qui, tout en critiquant le gouvernement, se range à ses côtés pour défendre la nation syrienne contre ses agresseurs.

Poussant le déni de réalité jusqu’aux frontières de l’absurde, le NPA, au lendemain de la libération d’Alep, se déclare encore solidaire de la « révolution syrienne ». Mais le secrétaire général du parti communiste syrien, Ammar Bagdash, lui avait répondu par anticipation en septembre 2013 : « En Syrie, à la différence de l’Irak et de la Libye, il y a toujours eu une forte alliance nationale. Les communistes travaillent avec le gouvernement depuis 1966, sans interruption. La Syrie n’aurait pas pu résister en comptant seulement sur l’armée. Elle a résisté parce qu’elle a pu compter sur une base populaire. En outre, elle a pu compter sur l’alliance avec l’Iran, la Chine, la Russie. Et si la Syrie reste debout, des trônes vont tomber parce qu’il deviendra clair qu’il existe d’autres voies ».
Désolé pour M. Julien Salingue et ses petits camarades, mais s’il faut analyser la situation syrienne, un communiste syrien qui contribue à la défense de son pays vaudra toujours mieux qu’un gauchiste français qui fantasme sur la révolution en buvant des demis au Quartier Latin. Incapable de comprendre ce qui se passait sur place, l’extrême-gauche française est victime du théâtre d’ombres qu’elle a elle-même dressé. Faute d’entendre ce que lui disaient les marxistes du cru, elle a joué à la révolution par procuration sans voir que cette révolution n’existait que dans ses rêves. Mais il est difficile d’admettre en 2016 qu’on s’est complètement fourvoyé depuis 2011.

Une fois de plus, écoutons Ammar Bagdash : « Ils ont commencé par des manifestations populaires dans les régions rurales de Daraa et d’Idleb. Mais dans les villes, il y eut immédiatement de grandes manifestations populaires de soutien à Assad. Par ailleurs, au début, la police ne tirait pas, ce sont certains éléments parmi les manifestants qui ont commencé les actions violentes. Dans les sept premiers mois, il y eut plus de morts du côté de la police et de l’armée que dans l’autre camp. Quand la méthode des manifestations ne marchait plus, ils sont passés au terrorisme avec des assassinats ciblés de personnes en vue (dirigeants, hauts fonctionnaires, journalistes), attentats et sabotages d’infrastructures civiles. Le gouvernement a réagi en adoptant certaines réformes comme celle sur le multi-partisme et sur la liberté de la presse, réformes que nous avons soutenu. Mais les forces réactionnaires ont rejeté ces réformes. »

Cette insurrection armée conduite par des groupes extrémistes, les communistes syriens l’ont parfaitement analysée, mais la gauche française l’a ignorée. Elle a fait comme si elle n’existait pas, comme si elle était une invention de la propagande baassiste. Comment l’admettre, en effet ? Que les gentils révolutionnaires soient passés à l’action violente dès le printemps 2011 contredisait la narration dominante ! Il fallait, pour les besoins de la cause, préserver le mythe d’une opposition démocratique et non-violente. Le récit des événements fut purgé, en conséquence, de ce qui pouvait en altérer la pureté imaginaire. La violence des allumés du wahhabisme fut masquée par un déluge de propagande. Preuve factuelle d’un terrorisme qui était le vrai visage de cette révolution-bidon, ce déchaînement de haine fut effacé des écrans-radar.

De même, cette « gauche » bien-pensante a hypocritement détourné le regard lorsque les feux de la guerre civile furent attisés par une avalanche de dollars en provenance des pétromonarchies. Pire encore, elle a fermé les yeux sur la perversité de puissances occidentales qui ont misé sur l’aggravation du conflit en encourageant la militarisation de l’opposition, tandis qu’une presse aux ordres prophétisait avec délices la chute imminente du « régime syrien ». Sans vergogne, cette gauche qui se dit progressiste s’est laissé enrôler par les gouvernements d’un Occident à l’impérialisme rapace. Elle a calqué sa lecture partiale du conflit sur l’agenda otanien du « changement de régime » exigé par les néo-cons depuis 2005. Comme l’a écrit Hillary Clinton, Washington voulait renverser Assad pour aider Israël dans son affrontement avec l’Iran ! Mais cette circonstance ne semble pas troubler les pro-Palestiniens du NPA.

L’histoire ne fait pas de cadeaux. Elle retiendra que la gauche française a servi de supplétif à l’OTAN dans cette entreprise avortée de destruction d’un Etat souverain sous le prétexte fallacieux des droits de l’homme. Cette imposture de gauche, bien sûr, n’exonère pas la droite française de ses propres responsabilités, tout aussi écrasantes et criminelles sous Nicolas Sarkozy, dans l’aveuglement volontaire au drame syrien. Mais le moins qu’on puisse dire est qu’il y a une imposture de gauche, sur la Syrie, qui aura fait des dégâts considérables. Courage, M. Mélenchon, vous avez du pain sur la planche !

Source| 27 décembre 2016

Colonial Culture : La drogue canadienne envahit le Québec



C’est aujourd’hui qu’on annonçait l’ouverture de plusieurs boutiques offrant de la marijuana récréative au Québec. Derrière cette initiative de la compagnie Cannabis Culture se trouve le Britanno-Colombien et ultralibéral Marc Emery. Sa femme et lui étaient d’ailleurs présents pour l’ouverture – en anglais SVP ! –  de leurs huit boutiques montréalaises.
 
Comment se fait-il que le roi du cannabis dans le ROC puisse débarquer à Montréal et y ouvrir huit boutiques illégales tout en méprisant ouvertement la seule langue officielle du Québec ?
Dans les faits, la situation du Québec diffère à plusieurs égards de celle de la C.-B. (ce que ne semble pas ignorer cette petite racaille canadienne). D’abord, la Colombie-Britannique possède depuis quelques années une infrastructure qui traite de manière industrielle la culture de la marijuana, ce qui n’est pas le cas du Québec. Dans les circonstances, l’objectif des Emery est d’inonder le Québec de la mauvaise marijuana de C.-B. alors que plus de 90% des produits vendus dans les boutiques de Montréal proviendront de l’Ouest. Encore une manière pour Ottawa de nous siphonner des milliards en taxe qui disparaîtront dans la « brume fédérale » !
 
Non seulement les individus de Cannabis Culture semblent totalement déconnectés de la réalité du Québec, mais ils réaffirment le stéréotype voulant que les Anglais aiment ça nous montrer comment ça marche la business ! En bon héritier de la condescendance coloniale, ces derniers considèrent que les Québécois sont trop stupides pour se louer un local rue Saint-Denis afin d’y placer du pot dans des pots Mason sur un comptoi
Ô Anglais, merci encore de venir nous éclairer dans notre ignorance ! Le Québec, cette réserve de francophones stupides ignorant les forces du marché, doit être civilisé. Marc Emery ne peut pas cacher son vieux fond de cuve anglo-protestant méprisant les Canadiens français.

Que nous soyons pour ou contre la décriminalisation ou la légalisation de la marijuana au Québec, tous les changements de législation devraient être patriotiques, nationalistes et seulement dans l’intérêt du peuple québécois. Des compagnies qui débarquent en se foutant de nos lois linguistiques, civiques et criminelles, devraient être sorties du Québec à coup de pied dans le cul.
Parlant de crime organisé, j’ai tendance à croire que ces mondialistes enivrés ne connaissent rien à l’histoire du crime organisé québécois. Considérant les retombés économique que les institutions criminelles récoltent de cette vente, je ne suis pas certain que les policiers soient les seuls à observer leurs faits et gestes.

Une chaîne de boutiques organisée qui vend du pot, au Québec, nous appelons ça du crime organisé ! Et ce n’est certainement pas des arnacho-capitalistes à l’hygiène douteuse de Colombie-Britannique qui vont venir faire la loi au Québec. Imaginer que ce clown et son équipe criminogène puissent en toute impunité bafouer les lois québécoises est plus que révoltant, c’est indécent.
Quand le nationalisme canadien rencontre la vente de drogue, il y a toutes les raisons du monde pour que les patriotes québécois boycottent massivement cette entreprise canadienne.

Dictionnaire de stratégie



Le terme « stratégie », issu du grec, désigne « l’art de conduire   des armées », ou, plus simplement, « l’art du général ». Au cours des siècles, son usage est souvent délaissé au profit d’un autre terme qui désigne la « tactique ». À quelques rares exceptions près, l’usage du mot ne reviendra à la mode que vers la fin du XVIIIe siècle, sous l’impulsion de théoriciens militaires à l’esprit novateur comme Joly de Maizeroy et Guibert. Les traités théoriques de Jomini et de Clausewitz, entre autres, établissent de manière rigoureuse la terminologie de la guerre et marquent la distinction entre stratégie et tactique. Progressivement, la stratégie remplace l’ancienne notion d’ « art de la guerre » et s’étend de plus en plus à des phénomènes politiques, diplomatiques, économiques et psychologiques, autres que militaires. Carl von Clausewitz, le premier, met l’accent sur la dimension politique de la guerre et sur la relation étroite qui s’établit entre la stratégie militaire et la politique. Cette relation aura un rôle accru au XXe siècle avec l’avènement des armes nucléaires et la prolifération des guerres indirectes. Antoine Henri de Jomini, quant à lui, envisage la diplomatie (en relation avec la guerre) comme l’une des six branches de la guerre, la seule à n’être pas militaire. Désormais, toutes les définitions de la stratégie font état d’une stratégie globale (ou totale, ou intégrale) ; celle-ci touche à la politique et contient les diverses stratégies générales,  y compris la stratégie militaire qui elle-même se situe au-dessus de la stratégie génétique, de la stratégie opérationnelle et de la tactique.

Comme le souligne Jean-Paul Charnay, la prolifération « quasi anarchique de l’utilisation du mot stratégie » révèle une mutation de la relation stratégie-guerre : « La stratégie était perçue jusqu’aux années 1950 comme une partie de la guerre : elle ordonnait une dose plus ou moins forte, mais toujours importante, de violence. Maintenant, la stratégie englobe la guerre, qui n’est plus qu’un phénomène limité par rapport à l’ordonnancement social général. » À cette mutation de la relation entre la stratégie et la guerre et à la prolifération « verticale » des subdivisions de la stratégie correspondant aux divers niveaux de la structure politico-stratégique vient s’ajouter une prolifération « horizontale » correspondant à une typologie des guerres contemporaines et aux particularités des stratégies militaires (terrestre, maritime, aérienne). Si l’on parle de la stratégie, il est désormais nécessaire d’évoquer aussi les stratégies. Avec la multiplication des types de conflits, réels ou hypothétiques dans le cadre de la guerre nucléaire, dans le monde contemporain (guerres classiques, nucléaires, limitées, de basse intensité, etc.), chaque type de guerre requiert une stratégie correspondante : stratégie conventionnelle, stratégie nucléaire (et stratégie de dissuasion), stratégie indirecte, stratégie de la guérilla, contre-insurrection. L’un des problèmes principaux auxquels sont confrontés les hauts responsables politiques et militaires aujourd’hui réside dans l’identification de stratégies adaptées aux conflits dans lesquels ils sont engagés, adaptation qui est souvent difficile à réaliser avec succès car les préjugés culturels et historiques interviennent souvent lorsqu’il s’agit de définir les choix stratégiques. Dans une perspective historique, les historiens militaires, suivant H. Delbrück qui se réclame de Clausewitz, ont identifié deux types de stratégies, la stratégie d’usure et la stratégie d’anéantissement, non sans créer quelques polémiques sur le bien-fondé de cette dichotomie, mais tout en établissant une typologie qui est fréquemment utilisée par les théoriciens de la guerre.

Définitions
Depuis Clausewitz et Jomini, les définitions de la stratégie — et de la tactique — ont évolué avec les mutations sociales, politiques et militaires. De nombreux théoriciens ont apporté leur contribution sémantique. Les définitions se sont multipliées, tout en s’affinant, mais sans nécessairement concourir à notre connaissance du phénomène stratégique. Aujourd’hui, on peut néanmoins faire la distinction entre les définitions classiques de la stratégie et une acception moderne qui se veut à la fois plus étendue et plus précise. Citons quelques-unes des définitions de la stratégie proposées depuis la fin du XVIIIe siècle. Selon Guibert, la stratégie est « l’art de mouvoir ses forces sur le théâtre d’opérations, de façon à les amener concentrées sur le champ de bataille ». Pour Jomini, il s’agit de « l’art de faire la guerre sur la carte, l’art d’embrasser tout le théâtre de la guerre », alors que la tactique est « l’art de combattre sur le terrain où le choc aurait lieu, d’y placer ses forces selon les localités et de les mettre en action sur divers points du champ de bataille ». Clausewitz envisage la stratégie comme « l’usage de l’engagement aux fins de la guerre. […] Elle établit le plan de guerre et fixe en fonction du but en question une série d’actions propres à y conduire ; elle élabore donc les plans des différentes campagnes et organise les différents engagements de celles-ci ». La tactique est envisagée comme « l’usage des forces armées dans l’engagement ». Au XXe siècle, B.H. Liddell Hart offre une définition sobre de la stratégie : « L’art de distribuer et d’appliquer les moyens militaires pour réaliser les fins de la politique. »

Mais Liddell Hart fait la distinction entre la stratégie et la stratégie globale (Grand Strategy), cette dernière ayant pour objet l’exploitation de toutes les ressources de la nation pour réaliser l’objectif politique de la guerre. Raymond Aron revient à une notion traditionnelle de la stratégie, proche de celle de Clausewitz et qu’il appelle « conduite d’ensemble des opérations militaires », celle-ci étant subordonnée, avec la diplomatie, à la politique. Aron établit entre stratégie et tactique la distinction suivante : « Par stratégie, j’entends à la fois les objectifs à long terme et la représentation de l’univers historique qui en rend le choix intelligible ; par tactique, j’entends les réactions au jour le jour, la combinaison des moyens en vue des buts préalablement fixés. » André Beaufre tente de se démarquer de cette définition classique (« l’art d’employer les forces militaires pour atteindre les résultats fixés par la politique ») pour offrir une version plus moderne, et, selon lui, moins étroite de la stratégie : « L’art de la dialectique des volontés employant la force pour résoudre leur conflit. » L’idée générale de la dialectique des volontés est d’« atteindre la décision en créant et en exploitant une situation entraînant une désintégration morale de l’adversaire suffisante pour lui faire accepter les conditions qu’on veut lui imposer ». Comme le général Beaufre, J.P. Charnay envisage deux définitions, « fade » et « forte », de la stratégie. La première comprend la stratégie comme une « dynamique des relations et adaptations réciproques des moyens et des fins », et la deuxième comme « la fonction rationnellement organisatrice et directrice de la totalité des forces d’entités sociales dans leurs négations réciproques », définition qui combine un mode de pensée et une action orientée. Lucien Poirier retient la définition de la stratégie comme dialectique mais il la pousse plus loin que Beaufre : « La stratégie est la dialectique des forces conçues, réalisées et employées pour atteindre les buts définis comme moyens de la politique. Elle est, aussi, la dialectique des libertés d’action nécessaires pour accomplir les projets politiques. Elle est, enfin, la dialectique des volontés appliquées à la résolution des conflits de coexistence… La stratégie est le système de ces trois dialectiques. »

Editions Perrin, collection poche TEMPUS, 1248 pages, 16 €

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Rébellion 77 : Autonomie !


Que personne ne décide à notre place : Autonomie !

Au sommaire du numéro 76 de Rébellion :

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  • Editorial : La fête est finie !
  • Société : La Hipsterisation de la ville (Marie Chancel)
  • Débat : Entretien entre David L’Epée et Jean Bricmont sur la question religieuse « Une dissidence entre recours à la raison et tentation obscurantiste ».
  • Idée : Murray Bookchin et le renouveau d’une politique organique et écologique » (Yohann Sparfell)
  • L’autonomie et la liberté (Yohann Sparfell)
  • Le fédéralisme suisse : un modèle qui séduit au-delà des frontières (David L’Epée)
  • Relecture de l’Empire Intérieur d’Alain de Benoist (Emmanuel Frankovich)
Le numéro : 4 

Le renouveau de la pensée d’Ernest Renan



À l’heure où les passions religieuses, de nature irrationnelle et parfois mortifère, s’imposent dans le débat politique quotidien, pourquoi ne pas lire Ernest Renan ?

Breton, né en 1823 à Tréguier (Côtes d’Armor), dans une famille à la fois terrienne et maritime et descendant d’émigrés gallois, Ernest Renan, destiné à l’Église catholique romaine, développa, plutôt que d’entrer en religion, la libido sciendi, c’est-à-dire la soif de connaître.

Entre foi et raison, entre dogme et logos, Ernest Renan entreprend une histoire des religions. L’analyse du prophète chrétien dans La vie de Jésus (1863), premier tome d’une Histoire des origines du christianisme qui comprend sept volumes, lui vaut les foudres de Rome. Malgré les qualités recensées de Jésus, qu’il considère plus comme un homme divin qu’un dieu fait homme, La vie de Jésus soulève les passions. Pour Renan, la biographie de Jésus doit être comprise comme celle de n’importe quel autre homme, et la Bible doit être soumise à un examen critique comme n’importe quel autre document historique.

L’abbé Lambert, qui a personnellement connu Renan lors de son séminaire à Saint-Sulpice, à Paris, déclare s’être lavé les mains après avoir mis le livre au feu… Le pape Pie IX lui-même le déclare « blasphémateur européen ». Le mouvement anti-Renan est puissant mais la diffusion de son ouvrage prend de l’ampleur.
Entre l’Orient, où est né le christianisme, où il a longuement voyagé et l’Occident européen, Renan retrouve la paix intérieure devant l’Acropole d’Athènes l’année suivante, en 1864. Il adresse une prière au « souverain Jupiter » dont parlait Dante. La Prière sur l’Acropole paraîtra en 1876.

Profondément européen, il prôna l’alliance de la France avec l’Angleterre et l’Allemagne, anticipant le temps des empires.
Honni par les cléricaux et les républicains, ce « conservateur libéral » donna à la fin de sa vie (1882, Qu’est-ce qu’une nation ? ), cette célèbre définition de la « nation », véritable « plébiscite de tous les jours » sans oublier le lien entre le peuple qui la compose : « Ce qui constitue une nation, c’est d’avoir fait de grandes choses dans le passé, et de vouloir en faire encore dans l’avenir », affirma-t-il.

En mai 1892, ce régionaliste avant l’heure (il a publié L’Âme bretonne dès 1854), préside un « dîner celtique » tout en se préparant à la mort. Il quitta son écorce terrestre sans les derniers sacrements.

Ce membre de l’Académie française (1873), candidat malheureux aux élections législatives de Meaux en 1869, biographe de Jésus-Christ (!) ne mériterait-il pas d’être (re) découvert ?

Théoricien du nationalisme comme ciment patriotique plébiscitaire, européen avant les guerres civiles européennes du XXe siècle, homme enraciné dans sa Terre dont le discours repose plus sur la raison que la foi, Ernest Renan est à la croisée de l’ensemble de nos questionnements contemporains.

En 1949, Prosper Alfaric fonda le Cercle Ernest Renan. Cet ancien prêtre, historien spécialiste des religions, fut excommunié en 1933 après avoir publié son ouvrage Le Problème de Jésus et les origines du christianisme pour ses thèses sur l’inexistence historique de Jésus de Nazareth et de Marie. L’œuvre de cet érudit, à l’origine de la plupart des théories mythistes (thèse de l’inexistence historique de Jésus) a été remise à l’ordre du jour par le philosophe normand Michel Onfray qui a préfacé en 2005 la publication d’un regroupement des articles d’Alfaric sous le titre Jésus-Christ a-t-il existé ?

Depuis sa fondation, le Cercle, sans reprendre la thèse mythiste, poursuit la mémoire, au moins littéraire, du philologue et philosophe breton. Il s’évertue à approcher le religieux de la manière la plus large possible, y compris au niveau géopolitique.

Les Cahiers d’Ernest Renan viennent de faire place aux « Nouveaux cahiers ». Dans la première livraison (été 2016) des « Nouveaux cahiers », le président du Cercle Renan, Dominique Vibrac, qui vient de succéder à Guy Rachet, nous livre la deuxième partie de sa réflexion sur le thème de Transcendance et immanence dont la première partie est parue dans le dernier numéro des anciens cahiers (le n°273 tout de même…). Roger Warin revient, quant à lui, sur le séjour des Hébreux en Égypte avant la formation des royaumes d’Israël et de Juda et tente de rapporter la preuve de cette présence, condition sine qua non de l’exil emmené par Moïse et de la descente d’Abraham sur cette même terre. Enfin, Terry Bismuth évoque La religion dans le royaume de Juda. Ces deux derniers travaux illustrent la nécessaire étude du phénomène religieux à travers l’histoire, l’archéologie, les sciences…

Les prochains numéros des Nouveaux cahiers du Cercle Ernest Renan se donnent pour mission l’étude des religions à travers la rationalité scientifique.

Bien entendu, cet aspect n’aura pas un caractère exhaustif, Ernest Renan fut aussi un homme politique, un défenseur de l’identité celtique, un véritable patriote et un précurseur de l’ensemble européen.

Les Nouveaux cahiers ne feront donc aucune impasse sur l’homme Renan, qui avait fait de l’Acropole le centre de notre monde.

Un numéro de la première livraison des Nouveaux cahiers sera adressé sous format pdf pour toute demande à l’auteur de ces lignes : Mail

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Athos et le message royaliste de Dumas



Ami de Gautier et de Nerval, Dumas, dont le père noir fut un magnifique soldat et français, aimait la révolution comme on aime les femmes. Mais fondamentalement c’était un royaliste.
Il n’aurait plus manqué que cela.

Dans un texte du 28 novembre 2010, l’oracle Philippe Grasset rappelait, sur Dedefensa.org, que les Trois mousquetaires sont une institution mondiale et transcendantale, y compris en Inde et dans le film Slumdog millionnaire. On pose des questions à la télé indienne sur ces héros les plus populaires du monde. Et le gosse élevé dans les poubelles de la mondialisation connaît.

Et Alexandre Dumas le pressentait. Ecoutez-le, notre visionnaire, qui écrit dans le Vicomte de Bragelonne :
« C’est qu’en effet ces quatre noms, d’Artagnan, Athos, Porthos et Aramis, étaient vénérés par tout ce qui portait une épée, comme dans l’Antiquité étaient vénérés les noms d’Hercule, de Thésée, de Castor et de Pollux. »
Philippe Grasset cite astucieusement ces lignes somptueuses de Dumas.

C’est Athos, ce mont Athos de la Tradition hyperboréenne, qui parle à son fils :
« Raoul, sachez distinguer toujours le roi de la royauté ; le roi n’est qu’un homme, la royauté, c’est l’esprit de Dieu ; quand vous serez dans le doute de savoir qui vous devez servir, abandonnez l’apparence matérielle pour le principe invisible, car le principe invisible est tout. Seulement, Dieu a voulu rendre ce principe palpable en l’incarnant dans un homme. »
Athos adresse ses reproches dans Vingt ans après à d’Artagnan. Ce dernier se mue en petit fonctionnaire qui aide à renverser la monarchie anglaise (monarchie qui sera remplacée par la couronne – Keter). Il soutient la subversion et aide l’agent Cromwell à s’installer sur l’île noire avec son équipage puritain. Ecoutons Athos. 

Et il ne faut pas toucher aux nobles rois parce que :
Parce que tous les gentilshommes sont frères, parce que vous êtes gentilhomme, parce que les rois de tous les pays sont les premiers entre les gentilshommes, parce que la plèbe aveugle, ingrate et bête prend toujours plaisir à abaisser ce qui lui est supérieur ; et c’est vous, vous, d’Artagnan, l’homme de la vieille seigneurie, l’homme au beau nom, l’homme à la bonne épée, qui avez contribué à livrer un roi à des marchands de bière, à des tailleurs, à des charretiers !
Nous sommes dans les années 1640, dans la Qualité encore, peu avant la Quantité qui va débarquer avec Louis XIV, monarque théâtral dont a parlé Taine ! Ce roi malencontreusement mènera au pouvoir notre bourgeoisie. Voici ce qu’il advient « dix ans après » (pour parler comme Dumas) à d’Artagnan, conformément aux sombres prophéties orthodoxes du Voyant Athos. Le spectacle ne remplit pas sa vie :
… « D’Artagnan n’avait absolument rien à faire dans ce monde brillant et léger. Après avoir suivi le roi pendant deux jours à Fontainebleau, et avoir regardé toutes les bergerades et tous les travestissements héroï-comiques de son souverain, le mousquetaire avait senti que cela ne suffisait point à remplir sa vie. »
Lisez ces lignes incroyables maintenant :
« Ainsi étendu, ainsi abruti dans son observation transfenestrale (la télé ! La télé !), d’Artagnan n’est plus un homme de guerre, d’Artagnan n’est plus un officier du palais, c’est un bourgeois croupissant entre le dîner et le souper, entre le souper et le coucher ; un de ces braves cerveaux ossifiés qui n’ont plus de place pour une seule idée, tant la matière guette avec férocité aux portes de l’intelligence, et surveille la contrebande qui pourrait se faire en introduisant dans le crâne un symptôme de pensée. »
Que s’est-il passé ? Philippe Grasset parlait de cette noble époque :
« Il y a une telle place accordée à l’honneur et une telle désinvolture chaleureuse, et une telle fermeté désinvolte dans l’exercice de la vertu de l’honneur… »
Et d’un coup on bascule.

On bascule dans la grisaille, le bourgeois, Molière, la femme savante, le métier de roi, le sophiste de Burke, le monde ordinaire, la royauté pas sacrée, les comptes d’apothicaire qui remplacent le conte de fée. Voici pourquoi Athos a raison, cette fois selon Fukuyama qui explique dans son anglais simplet ce fait fondamental :
«The bourgeois was an entirely deliberate creation of early modern thought, an effort at social engineering that sought to create social peace by changing human nature itself. »
D’où Molière et Furetière. Les héros vont dégager, on aura les boutiquiers et leurs femmes savantes. Comme on sait aussi, le bourgeois BHL aime la guerre.

La décadence décrite par Dumas frappe aussi les soldats du roi et les aristocrates de plus en plus fatigués (Burke dira sublimement : The age of chivalry is gone). Voici comment d’Artagnan réveillé par Athos engueule son roi :
« Sire, choisissez ! Voulez-vous des amis ou des valets ? des soldats ou des danseurs à révérences ? des grands hommes ou des polichinelles ? Voulez-vous qu’on vous serve ou voulez-vous qu’on plie ! voulez-vous qu’on vous aime ou voulez-vous qu’on ait peur de vous? »
Tout cela pour dire que nos aînés avaient bon œil. Dumas décrit aussi la mélancolie de ce menu monde qui va avec cet amas de bourgeois et de faux chrétiens.
« …tout paraît noir, tout paraît amer, tout fait douter de Dieu, en parlant par la bouche même de Dieu. »
Et Aramis, qui n’aime pas Louis XIV, ajoute :
« Le roi a souffert, il a de la rancune, il se vengera. Ce sera un mauvais roi. Je ne dis pas qu’il versera le sang comme Louis XI ou Charles IX, car il n’a pas à venger d’injures mortelles, mais il dévorera l’argent et la subsistance de ses sujets, parce qu’il a subi des injures d’intérêt et d’argent. »
Ce sera un exacteur et un recruteur, comme dit Chateaubriand de Bonaparte.

Le siècle présent devrait être monarchiste, mais certainement au sens de Dumas !

On reparlera de son voyage en Russie.

Bibliographie
  • Chateaubriand – Mémoires d’Outre-tombe
  • Dumas – Vingt ans après ; le vicomte de Bragelonne
  • Grasset – La grâce de l’histoire, éditions mols
  • Fukuyama – La fin de l’histoire
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  • Source 

Batman et la mondialisation démoniaque



Or c’est ici le jugement, que la lumière est venue dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises.
Jn,3,19.


Ceci est un Retour sur Denver (aéroports, attentats, cinéma).
Denver ? Mon idée est la suivante : l’horreur du monde reflète l’horreur des films. On est comme chez Baudrillard et chez Borges : le monde reflète les cartes, le monde est une carte. Mais ici le monde est un film ; et un mauvais film qui bouge (pour Gilles Deleuze d’ailleurs la vie moderne est un « mauvais film »). Le monde est un Batman. Aucun film ne projette comme celui-là la réalité terroriste américaine, jusqu’à susciter des suicides collectifs chez ses spectateurs platoniciens.

Certains films rendent moins bêtes. Voyez le Truman show, voyez Hommes d’influence, voyez le Grand Secret : de toute manière, on ne les croira pas, c’est ce que me disait Serge de Beketch. Et c’est pourquoi la Bête les diffuse, et c’est pourquoi le troupeau va les voir : ce n’est que du pop-corn au cinéma. Revoyez pourtant chez vous Opération espadon, avec Travolta grimé en champion des attentats false-flag (un cadavre de sosie pour nous servir de bouc émissaire), c’est édifiant. On vous dit qui commet les attentats et pourquoi. Puis on vous dit que c’est du cinéma, même s’il est produit par un a(r)gent qui n’aura rien à voir avec le cinéma. Voyez The Lone Gunmen, c’est le même canevas : dans cette série vite interrompue on vous parle même de pilotage automatique pour guider des avions vers une paire de tours fameuses. Le tout fut fait en 2001 comme de bien entendu. C’est à cette époque que l’on a commencé à traiter les demandeurs d’explications de théoriciens de la conspiration. Car s’il y a une théorie de la conspiration, il y a surtout une théorie de la théorie de la conspiration qui a pour but de déconsidérer, de flageller ou de tuer tous ceux qui veulent expliquer un peu plus sérieusement quelque chose. Car l’esprit-saint, spiritus en latin, est la première conspiration. Que celui qui a des oreilles…

L’attentat de Denver est un choc en retour. Batman ou le retour à l’envoyeur : le terrorisme est dans les Batman comme dans Brazil, célèbre film produit par Arnon Milchan, « il est partout et peut frapper n’importe quand »… J’ai déjà traité la question en 2008 lorsque Batman est venu jusqu’à nous avec la folie de la crise immobilière et financière déclenchée par des démons et des idiots utiles. Brûler des dollars avec ou pour des bidons de pétrole, comme le font l’OTAN ou le Qatar partout dans le monde, c’est l’occupation préférée du Joker, quand il ne déclenche pas des attentats false-flag à distance avec son portable. Mais à Denver l’attentat consiste à mitrailler comme Breyvik, un an après, ceux qui veulent voir le film. La réalité dans laquelle nous avançons est celle des zombies, de ceux qui bougent sans savoir s’ils sont vivants. En 73 déjà on nous prédisait dans le très bon Network que nous n’oserions plus bouger de notre salon, figés de peur à regarder la télé ; trente ans plus tard nous avons aux USA deux générations d’obèses autistes ou bien phobiques.

***

Le même jour donc nous avons eu droit à l’attentat bulgare. D’une manière surprenante l’attentat bulgare a eu lieu tout près de la Roumanie où a eu lieu le tournage de Batman, dans le palais du parlement du pays de Ceausescu, rue Edgar Quinet ai-je lu. Or on sait depuis longtemps que le Pentagone a annexé le monde du cinéma ; à moins que ce ne soit l’inverse. Ce sont les Transformers du cinéaste néocon Michael Bay qui donnent la réponse. Nous sommes des jouets destructeurs d’humains ; et vous aimerez cela.

Tout cela montre que nous ne vivons plus dans un bon vieux monde bien sympa ; nous vivons dans une matrice hédoniste et terroriste, une société liquide et amnésique, nous vivons dans un monde je-m’en-foutiste et criminel, onirique et miltonien. Il a pour but de nous exterminer, ce qu’il fera peut-être quand le robot Obama lancera ses drones sur Téhéran ou sur Pékin ou sur Moscou (lui ou son successeur le forban mormon Romney, anagramme de Mort-né, et d’ailleurs tueur accidentel de prêtre au cours de sa mission francophone), mais il a aussi pour but de nous réduire à sa merci, de nous tétaniser, et de nous sidérer. Le film Medusa Touch avec l’admirable Richard Burton annonçait cela il y a trente-cinq ans déjà : on va nous tuer, mais avant cela on va nous sidérer. C’est cela la méduse, c’est cela la Gorgone.

Le contribuable français qui accepte de se faire trucider cet été par les impôts devrait se considérer comme déjà mort. L’Etat-PS ne s’arrêtera pas en si bon chemin surtout si les riches et surtout les bobos aiment ça. Ils finiront comme les Romanov !

Mais si cette société, et notamment son vecteur américain, agonisant et furibond, peut déclencher l’apocalypse, elle a d’abord une mission sérieuse qui est de livrer notre âme au diable ; comme dit Marlowe dans son Faust : oublie le paradis, oublie la création, mark this show. Admire ce spectacle et crèves-en.

***

L’époque spectaculaire est démoniaque, la civilisation mondialisée d’origine occidentale (l’occident, ce qui choit, et ce qui doit tomber) est démoniaque, et son but est, et je pense que Tocqueville l’avait compris le premier, de remplir les enfers de nos âmes affairées : « Dans les républiques démocratiques, ce n’est point ainsi que procède la tyrannie; elle laisse le corps et va droit à l’âme. »

Il y a quatre ans le critique du journal Libération avait écrit que les films des Dioscures Nolan, auteurs du méphitique Mémento, étaient des films sécuritaires au service de Bush alors à l’agonie mais désireux de sauver ses copains de Wall Street, les vrais Jokers moqueurs de ce monde ahuri. Et il avait raison. L’idée du 11 Septembre était de nous amener à un tel point de terreur que nous accepterions le chaos gestionnaire, le choc atroce de Détroit, la ruine de l’Amérique et de l’Europe, la guerre perpétuelle, la tyrannie sécuritaire avec la fouille des bébés, l’horreur fiscale (qui frappe tout le monde à l’exception des milliardaires, lisez Warren Buffet), et même le pouvoir des frères musulmans en Egypte et ailleurs, le tout au détriment des chrétiens qui ont refusé au Caire de rencontrer l’épouse Clinton. En sauraient-ils plus que vous tous sur ce sujet ?
Nietzsche nous avait prévenus : l’appétit vient en mangeant, une élite gourmande devient toujours plus affamée. Nous sommes prêts à nous faire écharper par l’Europe et par l’ordre nouveau mondial. Dans le sinistre tir aux pigeons de Denver, nous ne voyons que la confirmation d’une matrice irritante et délirante, d’un royaume infernal qui nous laisse impuissants et pantelants ; car nous ne sommes ni capables de sortir de notre dette immonde, ni des invasions furtives, ni des mauvais tours que nous jouent les marchés, ni de l’enfer crétin qui nous a fait abandonner toute la force de l’esprit. Faites la queue, tirez dans le tas, l’Enfer est plein. Hezbollah, es-tu là ?
C’est l’Esprit qui vivifie ; la chair ne profite de rien : les paroles que moi je vous ai dites sont esprit et sont vie ; mais il y en a quelques-uns d’entre vous qui ne croient pas.
Jn,6,64.
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