En sa qualité de président d'honneur, Jean-Marie Le Pen analyse la stratégie actuelle du FN :
Dans le Journal du dimanche, Marion
Maréchal-Le Pen dit: "Nous sommes tous des héritiers de Jean-Marie Le
Pen." Votre petite-fille est-elle à vos yeux davantage dépositaire de
votre héritage politique que votre fille Marine ?
Je ne suis pas mort. Je suis parlementaire et je suis président d'honneur du Front national, comme l'a rappelé le tribunal, avec les prérogatives qui s'y attachent. Je suis donc un acteur politique. Mais c'est vrai que Marion est plus proche, dans ce qu'elle exprime, que ne l'est Marine.
Marine est candidate à une élection avec l'objectif de faire au moins
51%. Elle est donc forcément obligée de s'écarter du programme du Front
national proprement dit. Ce programme fait, selon les sondages, 25-28%
mais certainement pas 50%. Quel que soit son talent, elle n'a pas la liberté de dire ce que dit la députée du Vaucluse.
Vous trouvez donc des "circonstances atténuantes" à Marine Le Pen. Tout cela relèverait donc de tactiques électorales...
Je ne sais pas. Je me perds en conjectures sur les raisons de la stratégie qui est passée ou qui passe par mon exclusion.
Je crois que c'est un calcul électoral et je le crois erroné, faux. Je
peux comprendre, sans l'approuver, le cynisme en politique - "le vieux
pue des pieds, il est dans le canot, mettons-le à l'eau" - mais à
condition qu'il démontre son utilité. Or, je crois que c'est
monsieur Trump qui a raison. C'est lui qui a été élu et il a été élu
contre les officiels, contre l'Etablissement (...)
Pensez-vous que Marine Le Pen sera au second tour de la présidentielle?
Ce n'est pas
sûr. En excluant son père et en préconisant une politique d'exclusion,
d'épuration - pas seulement de moi mais aussi de ceux qui pensent comme
moi - , elle coupe la branche sur laquelle elle est assise. Que
ce soit le fait d'un jeune énarque - sans expérience et qui, de
surcroît, n'avait pas les mêmes convictions que celles du mouvement dans
lequel il entrait - peut expliquer cette manœuvre. Mais que Marine Le Pen, présidente du mouvement, s'en fasse l'exécutrice a quelque chose qui me laisse pantois (...)"
De son côté, Bruno Gollnisch explique vouloir demander des explications à Marine le Pen à propos de concessions qu'il n'aurait jamais demandées
"J’ai été assez étonné que mon nom soit ainsi cité par la présidente. Je compte lui demander des explications. Je n’ai jamais organisé de faction, ni demandé quelque concession que ce soit (...)"
Bruno Gollnisch s’interroge également sur la « position exacte » de Marine Le Pen à propos de l’avortement :
"C’est un point qui mérite d’être clarifié (...) Jamais, dans ma vie publique, je n’ai demandé le retour à l’état du droit antérieur. Mais
la situation démographique de notre pays, ainsi que le risque de
submersion, exigent que l’on se demande si l’on peut mener une grande
politique d’accueil de la vie"