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vendredi 30 décembre 2016

Batman et la mondialisation démoniaque



Or c’est ici le jugement, que la lumière est venue dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises.
Jn,3,19.


Ceci est un Retour sur Denver (aéroports, attentats, cinéma).
Denver ? Mon idée est la suivante : l’horreur du monde reflète l’horreur des films. On est comme chez Baudrillard et chez Borges : le monde reflète les cartes, le monde est une carte. Mais ici le monde est un film ; et un mauvais film qui bouge (pour Gilles Deleuze d’ailleurs la vie moderne est un « mauvais film »). Le monde est un Batman. Aucun film ne projette comme celui-là la réalité terroriste américaine, jusqu’à susciter des suicides collectifs chez ses spectateurs platoniciens.

Certains films rendent moins bêtes. Voyez le Truman show, voyez Hommes d’influence, voyez le Grand Secret : de toute manière, on ne les croira pas, c’est ce que me disait Serge de Beketch. Et c’est pourquoi la Bête les diffuse, et c’est pourquoi le troupeau va les voir : ce n’est que du pop-corn au cinéma. Revoyez pourtant chez vous Opération espadon, avec Travolta grimé en champion des attentats false-flag (un cadavre de sosie pour nous servir de bouc émissaire), c’est édifiant. On vous dit qui commet les attentats et pourquoi. Puis on vous dit que c’est du cinéma, même s’il est produit par un a(r)gent qui n’aura rien à voir avec le cinéma. Voyez The Lone Gunmen, c’est le même canevas : dans cette série vite interrompue on vous parle même de pilotage automatique pour guider des avions vers une paire de tours fameuses. Le tout fut fait en 2001 comme de bien entendu. C’est à cette époque que l’on a commencé à traiter les demandeurs d’explications de théoriciens de la conspiration. Car s’il y a une théorie de la conspiration, il y a surtout une théorie de la théorie de la conspiration qui a pour but de déconsidérer, de flageller ou de tuer tous ceux qui veulent expliquer un peu plus sérieusement quelque chose. Car l’esprit-saint, spiritus en latin, est la première conspiration. Que celui qui a des oreilles…

L’attentat de Denver est un choc en retour. Batman ou le retour à l’envoyeur : le terrorisme est dans les Batman comme dans Brazil, célèbre film produit par Arnon Milchan, « il est partout et peut frapper n’importe quand »… J’ai déjà traité la question en 2008 lorsque Batman est venu jusqu’à nous avec la folie de la crise immobilière et financière déclenchée par des démons et des idiots utiles. Brûler des dollars avec ou pour des bidons de pétrole, comme le font l’OTAN ou le Qatar partout dans le monde, c’est l’occupation préférée du Joker, quand il ne déclenche pas des attentats false-flag à distance avec son portable. Mais à Denver l’attentat consiste à mitrailler comme Breyvik, un an après, ceux qui veulent voir le film. La réalité dans laquelle nous avançons est celle des zombies, de ceux qui bougent sans savoir s’ils sont vivants. En 73 déjà on nous prédisait dans le très bon Network que nous n’oserions plus bouger de notre salon, figés de peur à regarder la télé ; trente ans plus tard nous avons aux USA deux générations d’obèses autistes ou bien phobiques.

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Le même jour donc nous avons eu droit à l’attentat bulgare. D’une manière surprenante l’attentat bulgare a eu lieu tout près de la Roumanie où a eu lieu le tournage de Batman, dans le palais du parlement du pays de Ceausescu, rue Edgar Quinet ai-je lu. Or on sait depuis longtemps que le Pentagone a annexé le monde du cinéma ; à moins que ce ne soit l’inverse. Ce sont les Transformers du cinéaste néocon Michael Bay qui donnent la réponse. Nous sommes des jouets destructeurs d’humains ; et vous aimerez cela.

Tout cela montre que nous ne vivons plus dans un bon vieux monde bien sympa ; nous vivons dans une matrice hédoniste et terroriste, une société liquide et amnésique, nous vivons dans un monde je-m’en-foutiste et criminel, onirique et miltonien. Il a pour but de nous exterminer, ce qu’il fera peut-être quand le robot Obama lancera ses drones sur Téhéran ou sur Pékin ou sur Moscou (lui ou son successeur le forban mormon Romney, anagramme de Mort-né, et d’ailleurs tueur accidentel de prêtre au cours de sa mission francophone), mais il a aussi pour but de nous réduire à sa merci, de nous tétaniser, et de nous sidérer. Le film Medusa Touch avec l’admirable Richard Burton annonçait cela il y a trente-cinq ans déjà : on va nous tuer, mais avant cela on va nous sidérer. C’est cela la méduse, c’est cela la Gorgone.

Le contribuable français qui accepte de se faire trucider cet été par les impôts devrait se considérer comme déjà mort. L’Etat-PS ne s’arrêtera pas en si bon chemin surtout si les riches et surtout les bobos aiment ça. Ils finiront comme les Romanov !

Mais si cette société, et notamment son vecteur américain, agonisant et furibond, peut déclencher l’apocalypse, elle a d’abord une mission sérieuse qui est de livrer notre âme au diable ; comme dit Marlowe dans son Faust : oublie le paradis, oublie la création, mark this show. Admire ce spectacle et crèves-en.

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L’époque spectaculaire est démoniaque, la civilisation mondialisée d’origine occidentale (l’occident, ce qui choit, et ce qui doit tomber) est démoniaque, et son but est, et je pense que Tocqueville l’avait compris le premier, de remplir les enfers de nos âmes affairées : « Dans les républiques démocratiques, ce n’est point ainsi que procède la tyrannie; elle laisse le corps et va droit à l’âme. »

Il y a quatre ans le critique du journal Libération avait écrit que les films des Dioscures Nolan, auteurs du méphitique Mémento, étaient des films sécuritaires au service de Bush alors à l’agonie mais désireux de sauver ses copains de Wall Street, les vrais Jokers moqueurs de ce monde ahuri. Et il avait raison. L’idée du 11 Septembre était de nous amener à un tel point de terreur que nous accepterions le chaos gestionnaire, le choc atroce de Détroit, la ruine de l’Amérique et de l’Europe, la guerre perpétuelle, la tyrannie sécuritaire avec la fouille des bébés, l’horreur fiscale (qui frappe tout le monde à l’exception des milliardaires, lisez Warren Buffet), et même le pouvoir des frères musulmans en Egypte et ailleurs, le tout au détriment des chrétiens qui ont refusé au Caire de rencontrer l’épouse Clinton. En sauraient-ils plus que vous tous sur ce sujet ?
Nietzsche nous avait prévenus : l’appétit vient en mangeant, une élite gourmande devient toujours plus affamée. Nous sommes prêts à nous faire écharper par l’Europe et par l’ordre nouveau mondial. Dans le sinistre tir aux pigeons de Denver, nous ne voyons que la confirmation d’une matrice irritante et délirante, d’un royaume infernal qui nous laisse impuissants et pantelants ; car nous ne sommes ni capables de sortir de notre dette immonde, ni des invasions furtives, ni des mauvais tours que nous jouent les marchés, ni de l’enfer crétin qui nous a fait abandonner toute la force de l’esprit. Faites la queue, tirez dans le tas, l’Enfer est plein. Hezbollah, es-tu là ?
C’est l’Esprit qui vivifie ; la chair ne profite de rien : les paroles que moi je vous ai dites sont esprit et sont vie ; mais il y en a quelques-uns d’entre vous qui ne croient pas.
Jn,6,64.
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