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jeudi 19 avril 2007

Moins d’Etat, plus de profit

Jeudi, 19 Avril 2007


Moins d’Etat, plus de profit

Philippe Delbauvre

Politique
Moins d’Etat, plus de profit
Le tri sélectif permet de faire des économies ce qui est bien. Cette opération s’effectue par vous et moi avec notre temps et notre énergie. Dans le même temps, nos impôts locaux augmentent et on a créé une taxe pour l’environnement que nous payons vous et moi. Quid, dans un monde marchand où tout se paye, de notre rémunération pour notre participation ? On me répondra qu’il s’agit d’un acte citoyen qui doit être généreux parce que l’environnement c’est vital. Avez vous remarqué que les sacs plastiques dans lesquels on met les produits de nos courses ont réapparu dans les grandes surfaces mais sont désormais payants ? On se moque du monde. Enfin de tous les chacun qui constituent le tout le monde.

Auparavant dans les stations service, un employé vous faisait le plein d’essence et à la fin, à l’endroit même, encaissait la facture. Désormais vous et moi effectuons l’opération puis nous dirigeons vers la caisse centrale pour aller régler. Nous avons perdu temps et énergie et de plus un emploi de pompiste a été supprimé. En période de chômage c’est stupide parce que celui qui aurait pu exercer ce travail est sans emploi. Enfin, il est indemnisé … par vous et moi. Sommes nous gagnants ?

Auparavant dans les banques il y avait beaucoup de guichets. On y passait donc peu de temps et c’était très bien ainsi. Il n’y a plus que le minimum désormais et nous patientons vous et moi plus ou moins longtemps dans la file d’attente. Perte de notre temps là encore mais aussi d’emplois dont les non bénéficiaires sont indemnisés par vous et moi. Même question que celle clôturant le paragraphe précédent.

On évoque l’augmentation du nombre des nouveaux centraux de paiement dans les hypermarchés. On y passe à la fin de ses achats, on met chacun des codes barre des produits devant l’appareil et au final on règle par carte bleue. La caissière a évidemment disparu. Outre le fait que là encore on dépense notre énergie, vous et moi, , un emploi à chaque poste a disparu. Un chômeur ou une chômeuse de plus.
Le repas est un moment de détente et s’il est partagé un moment de convivialité. Agréables ces lieux où l’on est accueilli, où l’on choisit sa place et où l’on peut se restaurer en toute quiétude. Dans les fast food, on fait la queue, on commande avec l’impression par l’ambiance d’être pressé, on porte son petit plateau en montant où Dieu merci il y a un vomissoir par étage. Exit la jeune femme qui vient dans un restaurant traditionnel vous servir.

Dans les services administratifs locaux ou nationaux, il n’est plus rare que vous et moi remplissions le formulaire dont nous avons besoin en attendant le cachet officiel apposé par le préposé. Perte de temps pour vous et moi et là encore emplois en moins.

Par le passé il existait dans les transports en commun un compostier qui n’avait certes pas une tâche gratifiante mais qui assurait simultanément un service de surveillance générale. Maintenant, vous et moi compostons notre ticket et voyageons à nos risques et périls durant le voyage. Un chômeur supplémentaire alors que l’on aurait pu avoir un salarié de plus.

Je ne compte pas multiplier les exemples mais j’engage vivement les plus jeunes à se renseigner auprès des anciens afin de poursuivre la liste. Evidemment le processus qui consiste à faire réaliser par le particulier une partie du travail sans que d’ailleurs il ne soit rétribué est toujours justifié : les grands enjeux larmoyants comme l’environnement, la rapidité d’exécution et évidemment l’éternelle liberté. Cette démarche a un prix et deux bénéfices. Le prix est très lourd : il s’agit du nombre d’emplois qui ont disparu engendrant chômage, drogue, délinquance puisque la logique économique privée ignore l’intérêt général public. C’est le choix de la rentabilité à court terme qui bien souvent se paie au final. Les deux bénéfices sont d’une part la diminution du nombre d’emplois qui allège le budget des entreprises, ravies de l’aubaine, et d’autre part l’utilisation gratuite de vous et moi pour réaliser une partie du travail. « Le Moi est haïssable » écrivait Pascal. Aujourd’hui plus que jamais il faut avoir conscience qu’en raisonnant à des fins strictement personnelles, c’est l’ensemble qui en pâtira y compris celui qui croyait intelligent de jouer en solo.

Actuellement moins d’Etat pour l’individu c’est probable mais davantage de l’individu pour le Profit c’est certain.



Sarko ça tourne à l'obssession alors je cause Giscard

Jeudi, 19 Avril 2007


Sarko ça tourne à l'obssession alors je cause Giscard

Alain Rebours

Politique
Sarko ça tourne à l'obssession alors je cause Giscard
Le jour où Valéry Giscard d’Estaing satisfît peut être le plus les Français fut celui où il se décida à enfin se taire dans notre pays et prit l’exil pour l’Europe dont il devint président. Premier magistrat chez nous et doté à l’origine d’une bonne côte de popularité, c’est non sans mauvaise humeur qu’il reçu le dix mai 1981 la gifle envoyée par les Français. Devenu premier magistrat de l’union, il cautionne une politique libérale dont il compte accélérer la dynamique quitte, selon une confidence de Marie France Garaud, à aller à l’encontre de la volonté des peuples. En ce qui concerne les hexagonaux, tout fut dit du bon souvenir qu’ils conservaient de lui grâce à un second soufflet cette fois ci lors du dernier référendum.

Elu en 1974 et nous épargnant ainsi les « socialo-communistes » sa vocation sembla être de découdre patiemment toute la tapisserie nationale. Outre des mesures phares comme la loi favorisant le regroupement familial ou la très fameuse et désastreuse réforme Haby concernant l’enseignement secondaire ou le ralentissement du rythme de Marseillaise jugée trop martiale, on lui doit également une campagne systématique de dégaullisation majeure des fonctionnaires d’Etat à l’aide du très dévoué Michel Poniatowsi. (la valse, puisqu’on appelle ainsi ces déplacements, sera plus importante que celle qui suivra l’arrivée de la gauche en 1981). En 1976 durant la période estivale il cru bon de faire publier un ouvrage intitulé « démocratie française » que mon père acheta mais semble t-il ne lu pas (tout). Jeune et intéressé je me plongeais dans ce qu’il faut bien appeler une brochure que je parcourus. On y apprenait qu’en deux ans le nombre d’appareils du secteur électroménager avaient augmenté sensiblement dans les foyers, ce qui est chose essentielle comme chacun sait. En fait, la grande rupture avec l’ancienne société était lancée et la consommation considérée comme finalité apparaissait. Depuis longtemps, je me questionne sur l’absence d’ouvrage célébrant dans notre société d’aujourd’hui une grande victoire giscardienne. Financier de profession, il a le plaisir de constater maintenant l’incontestable primat de l’économie sur le politique; et nous le malheur de le vivre.

On comprendra dès lors qu’une partie de l’électorat de droite (ou de Droite) fit campagne ou vota pour François Mitterand au second tour. J’en étais.

Signe des temps, le nombre d’étrangers s’invitant et s’exprimant dans les élections « nationales » va crescendo et sans que l’on y trouve paradoxalement motif à réaction irénique. Que l’on se souvienne d’un dénommé Barroso qui est je ne sais qui et qui faisait je ne sais quoi, venu au sein même de l’édifice de l’assemblée nationale exprimer ses souhaits voire ses consignes aux députés Français. Monsieur Zapatero qui est je ne sais qui et qui fait je ne sais quoi semble avoir manifesté son choix pour la candidate socialiste. Il n’est pas impossible compte tenu de l’évolution de la cadence que l’on donnera un jour ou l’autre à ses « Personnalités » une carte d’électeur bien Française. Peut être est ce là une propédeutique au droit de vote étranger.

Valéry Giscard d’Estaing qui fut qui il fut et qui est resté ce qu’il fut, soutient Nicolas Sarkozy. Logique. La giscardienne phobie des gaullistes n’a pas dans le cas présent raison d’être et le drapeau libéral flotte au grand vent. « Le petit télégraphiste de Moscou », comme l’avait qualifié François Mitterand, s’effaçait devant le régime le plus impérialiste de l’époque. Nicolas Sarkozy fait de même aujourd’hui.

Même cause, même effet : les deux sont intrinsèquement nocifs.



vendredi 13 avril 2007

Ils nous auront emmerdés jusqu’au bout...

Vendredi, 13 Avril 2007


Ils nous auront emmerdés jusqu’au bout...

Philippe Delbauvre

Politique
Ils nous auront emmerdés jusqu’au bout...
Ils nous auront emmerdés jusqu’au bout ces candidats et particulièrement les guest stars qui nous furent imposées des mois durant. Parce que le système égalitaire permettant aux différents postulants de faire campagne est conçu de telle sorte que la majorité d’entre eux n’a pas voix au chapitre pendant des mois, période où les petits préférés nous accompagnaient eux du matin au soir via la radio, la télé, internet, etc. Le tarif des deux dernières semaines étant censé rétablir l’équilibre durant tant de temps rompu. A partir trop tôt on peut certes s’essouffler mais au final on est certain d’avoir été connu et donc peut être lors du scrutin reconnu.

Pour les neuf autres candidats, c’est à dire 75 % d’entre eux, ce fut le règne du silence imposé, de l’anonymat très bien géré. Dans de telles conditions, il est presque impossible de percer lorsque l’on a été absent durant des mois.

Ainsi par exemple, quid du candidat de CPNT, mouvement qui avait pourtant fait de bons résultats précédemment ? Frédéric Nihous, bon ou mauvais, est à ce jour un inconnu ce qui compte tenu du nombre important des suffrages obtenus par Saint Josse est une aberration.

Dans un genre différent, si Jean Marie Le Pen n’avait pas, très normalement, effectué un tapage médiatique concernant son défaut bien organisé de manque de signatures, lui non plus n’aurait pas eu voix au chapitre alors que l’on sait très bien, élection après élection, l’intérêt qu’il suscite au sein du corps électoral français.

En revanche on notera l’intérêt journalistique assez surprenant pour Philippe de Villiers qui à l’évidence n’intéressait personne si ce n’est les combinards de la politique politicienne.

Donc une élection majeure gérée par les tenants du système, journalistes comme politiciens qui s’entendirent comme larrons en foire pour court-circuiter les non assermentés de l’énarchie de droit républicain.

Etait-il normal de consacrer davantage de temps à l’élection du candidat du parti socialiste effectuée en interne qu’à l’ensemble des autres sensibilités car non people ?

Besancenot semble assez bien s’en sortir malgré tout mais ce n’est pas là ce qui explique son succès : son électorat est celui de la gauche sincèrement socialiste qui ne peut qu’être déçu par les prises de position de la candidate assermentée.

On aura entendu de tout chez les candidats qu’à l’évidence on nous montre qu’ils sont les seuls dignes d’intérêt si l’on tient compte du traitement de faveur dont ils ont bénéficié.

Entre les strings que l’on peut porter mais ne pas voir, ou l’inverse (et les décolletés ? ), l’ordre juste qui fait fi de toute l’histoire revendiquée de l’apologie du désordre à gauche, les drapeaux à sortir de chez soi comme on installe des sapins en hiver, le national agrémenté de social (on comprend que l’on ne se dise plus socialiste), les sous marins abandonnés tristement dans quelques eaux internationales, la punition infligée au porte parole pour humour décalé, et, et et le nombre de ‘ma première mesure’ chacun différente des autres, on comprend l’audimat : c’est tout simplement drôle.

François Bayrou a fait une bonne campagne mais au même titre que le dirigeant de la lcr, il a bénéficié du rejet et de la candidate socialiste et de Nicolas Sarkozy. La sémantique est là aussi intéressante : révolution paisible (modèle d’absurdité), derrière les agriculteurs mais pour l’Europe, ni gauche ni droite mais avec un programme économique bien de droite, avec une majorité parlementaire bien cherchée à gauche. Etc …

Sarkozy c’était Cécilia partie (triste hein ?) puis revenue (happy end). Ministre depuis des lustres mais sans avoir le moindre compte à rendre sur le bilan, très national lui aussi mais fustigeant l’arrogance de la France, à l’intérieur incompétent au vu des statistiques, anti musulman mais constructeur de mosquées, pro arabe (électorat numériquement important) mais humiliant le seul ministre arabe du gouvernement.

Alors on comprend le pourquoi du succès de Jean Marie Le Pen probablement en ce jour au delà de la barre des 20 %. France des riches et France des pauvres qui peuvent se plaindre ensemble de la stérilité des promesses et qui vont prendre leur revanche. France des travailleurs et France des chômeurs. France d’hier et France de demain (elles vont ensemble).

Il est temps que cette comédie ce termine parce qu’à l’évidence ils nous font perdre notre temps. Rien que pour ça, je sais très bien ce qui les ennuierait beaucoup comme choix dans l’isoloir.

Beaucoup vont passer à l’acte. Pourquoi pas vous ?